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Mise au point stratégique
Par Ephraim Karsh, chef des Etudes
Méditerranéennes au King College –Université de Londres, membre du Conseil des
Experts Internationaux au JCPA- Institut des Affaires contemporaines. Son
dernier livre "L'impérialisme islamique, une histoire" - Yale
University Press -2007
Paru dans Jerusalem Issue Brief – Institut
des Affaires contemporaines- vol 7 n°26
1er janvier 2008
Résumé-conclusions traduits par Albert
Soued pour www.nuitdorient.com dont les archives par sujet se trouvent à www.nuitdorient.com/n5.htm
1. En réalité, il n'y a pas de différence
fondamentale entre les buts ultimes du Hamas et de l'OLP à l'égard d'Israël.
Aucune des 2 entités n'accepte qu'un état Juif ait le droit d'exister et toutes
les 2 se sont engagées à le détruire en fin de compte. La seule différence
entre ces 2 groupes se trouve dans la tactique choisie pour atteindre leur
objectif commun.
2. Là où le Hamas se concentre
exclusivement dans la "lutte armée", l'OLP a adopté, depuis le début
des années 90, une tactique plus subtile, alliant des manoeuvres
politico-diplomatiques complexes et des attaques terroristes soutenues. Selon
le propos candides de Farouk Kaddoumi, l'éternel ministre des Affaires
Etrangères de l'OLP, "Nous n'avons jamais été différents du Hamas. Le
Hamas est un mouvement national. Sur le plan stratégique, il n'y a aucune différence
entre nous"
3. De telles attitudes sont habituelles
parmi les dits "modérés", notamment Mahmoud Abbas (dit Abou Mazen),
successeur d'Arafat et peut-être le symbole le plus éminent de la dite
"modération" palestinienne. Bien qu'ils soient très différents sur le
plan de la personnalité et du style politique, ces 2 hommes sont faits de la
même étoffe, car ce sont des vétérans dogmatiques de l'OLP qui n'ont jamais
rejeté leur engagement à détruire Israël et qui ont vu dans le "processus
de paix" un moyen de poursuivre indéfiniment leur guerre, selon d'autres
moyens.
4. En refusant de reconnaître
catégoriquement Israël comme Etat Juif, les chefs Palestiniens ont de ce fait
rejeté toute solution à 2 états, basée sur la résolution de l'Onu du
29/11/1948, créant 2 états indépendants, l'un Arabe, l'autre Juif.
5. Dans son allocution à la conférence
d'Annapolis, Abbas a insisté sur "la détresse des réfugiés Palestiniens …
pour laquelle on devait trouver une solution … en accord avec la résolution 194
de l'Assemblée Générale de l'Onu du 11/12/1948". Celle-ci met sur le même
niveau le "retour des réfugiés" et leur réhabilitation
socio-économique ainsi que leur insertion dans d'autres pays, ce qui a provoqué
l'opposition véhémente des pays arabes qui ont voté contre elle, car elle ne
reconnaissait nullement un "droit de retour" aux réfugiés.
6. Nier la profondeur de l'engagement de
l'OLP à détruire Israël est le summum de la folie, et imaginer qu'il peut être
neutralisé par des concessions d'Israël, c'est se plier au jeu de l'OLP. C'est
seulement le jour où les Palestiniens se réconcilieront avec l'idée de
l'existence d'un état Juif et où ils banniront leurs espoirs génocidaires,
alors seulement les habitants de cette Terre Sainte et le reste du monde
pourront entrevoir un avenir moins alourdi par des "Arafat" et leurs
rêves sanglants.