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L'OPTION JORDANIENNE

Il est temps d'envisager d'autres solutions que celles de 2 états Israël/Palestine

 

Par Giora Eiland, major général de réserve, ex-présient du Conseil national de Sécurité

www.YnetNews.com du 03/09/08

Traduit et adapté par Albert Soued pour www.nuitdorient.com

Voir aussi www.nuitdorient.com/n21.htm pour tout savoir sur l'Autorité Palestinienne

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Après 2 mois de vacance d'été, les responsables Israéliens et Palestiniens sont de retour pour trouver une solution au conflit qui les oppose. Du côté de notre 1er ministre (démissionnaire), nous entendons des affirmations optimistes quant à l'issue des pourparlers qui aboutiraient à un accord avant fin 2008. De l'autre côté, on dit que la "faiblesse" de l'Autorité Palestinienne et l'écart entre les positions des parties, ne donnent aucune chance de parvenir à un quelconque accord. Et les deux parties ont en fait raison.

En novembre 2000, il y a maintenant 8 ans, le président Clinton avait présenté une proposition aux deux partenaires pour un accord final. Document détaillé qui tenait compte des sujets les plus centraux et les plus épineux. Clinton a vraiment essayé avec courage de trouver un juste milieu entre des exigences opposées. Comme nous le savons, cette tentative a échoué, les deux parties ayant refusé de faire le chemin nécessaire pour parvenir à un accord. La proposition Clinton reste pourtant la solution la plus équilibrée pour un accord final, du moment qu'on admet que 2 états puissent exister entre le Jourdain et la Méditerranée.

Quiconque engagerait des négociations pour un accord final basé sur ce principe parviendrait au même résultat que Clinton et toute variation serait minime. Ainsi Yossi Beilin a raison de dire qu'une solution détaillée existe déjà et ce qui manque c'est une décision de dirigeants courageux.

Mais la situation sur le terrain est aujourd'hui différente. Le maximum que tout gouvernement Israélien pourrait céder aux Palestiniens et survivre politiquement est bien en dessous du minimum exigé par tout régime Palestinien pour survivre politiquement. Et l'immense écart entre les parties est en train de se creuser davantage. De plus, si on compare l'environnement politique qui prévalait il y a 8 ans, on constate une détérioration certaine depuis. Et je ne citerai que 5 changements vers le pire.

- la situation des chefs -- ainsi le trio Clinton-Arafat-Barak jouissait d'une plus grande confiance et d'un plus grand soutien intérieur et extérieur que le trio Bush-Abbas-Olmert

- en juillet 2000 lors du processus Clinton, il n'y avait pas encore d'intifada et la coopération entre les patries, notamment sur le plan de la sécurité, était bien meilleure qu'aujourd'hui

- l'essor du Hamas pose problème et il est évident que si le Hamas ne torpille pas un éventuel accord, tout état palestinien qui verrait le jour aujourd'hui serait contrôlé par le Hamas

- la confiance entre les deux partenaires a considérablement baissé: il est de plus en plus évident pour les Israéliens que les Palestiniens ne se contenteraient plus aujourd'hui d'un minuscule état coupé en deux, entre Gaza et la Cisjordanie, et pour les Palestiniens, Israël ne veut ni ne peut appliquer tout accord final

- les nouvelles menaces militaires, comme les roquettes, les missiles anti-chars et anti-aériens sont capables de torpiller tout accord prévoyant la démilitarisation des territoires, d'où la réserve d'Israël vis-à-vis d'une prise de risque sur le plan de la sécurité.

 

A la lumière de tout cela, on peut alors se poser la question "pourquoi croire aujourd'hui que ce qui avait échoué il y a 8 ans, alors que les conditions étaient meilleures, pourrait réussir aujourd'hui" ? En termes plus pratiques, on arrive à une double conclusion:

- d'abord, un accord final dont les détails sont connus depuis longtemps ne peut pas être assuré dans un avenir prévisible

- ensuite, il est temps de penser à d'autres solutions, et l'une d'elles, ne consiste pas à revenir aux frontières de 1967, mais plutôt à une réalité qui prévalait en 1967, quand la Jordanie contrôlait la Cisjordanie.

 

Note de www.nuidorient.com

Si elle est envisagée, l'option jordanienne devrait bannir tout déplacement non volontaire de populations quelles qu'elles soient, afin de ne pas ajouter aux drames successifs qui ont agité la région depuis 1948, aussi bien du côté arabe que du côté juif.

 

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