www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
L’EAU
et le Feu
Par
Albert Soued, écrivain http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
23/08/2020
Sept émirats de la péninsule arabique unis dans l’EAU
viennent de signer un accord pour des relations paisibles avec l’état d’Israël.
Coïncidence ou pas, nous venons de publier début juillet un article sur la
possibilité que la Torah ait été transmise, non pas au mont Sinaï, mais au mont
Al
Jawz dans la péninsule arabique (voir Le Sinaï dans la Péninsule Arabique ?)- Et nous avons
posé cette question « S’il y a 20/30% de marannes
en Espagne ou en Corse, pourquoi la péninsule arabique ne serait-elle pas à
50% maranne ? »
L’EAU est le 3ème
état arabe qui choisit la paix, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994. Aujourd’hui, 30% de la population arabe est
officiellement en paix avec Israël.
Si l’Arabie se décide pour un
accord de paix, de nombreux pays suivront son exemple, le Maroc, le Soudan, la Mauritanie
et les émirats Bahreïn et Oman, et on parviendra alors à 65% de la population arabe. A ce niveau, on peut
considérer que le conflit arabo-israélien est pratiquement résolu. Tout dépend
de l’Arabie.
Les 5 pays Libye, Liban, Syrie, Irak et Yémen sont
en plein chaos et comptent peu.
Restent 7 pays dont l’Algérie et la Tunisie (+
Somalie, Djibouti, Comores, Koweït, Qatar) qui n’ont pas d’importance géopolitique, en dehors du Qatar qui finance
le terrorisme.
Mais comme la
paix avec l’Egypte et la Jordanie est une paix froide, on a le droit de douter
de la pérennité d’une paix avec le monde arabe sunnite. C’est pourquoi il faut
envisager et vivre le meilleur, en gardant en tête le pire.
En effet un
petit historique s’impose ici.
L'Islam jaillit des sables d'Arabie
ensemencés par la foi judéo chrétienne, en milieu païen. Quand, à 40 ans au
début du 7ème siècle, Moh'amed eut la révélation du Dieu-Un, les
tribus juives de Médine et les chrétiens
de Najrane crurent qu'une nouvelle secte chrétienne était née. Orphelin très tôt et n'ayant pas eu de descendance directe masculine, Moh'amed était proche de la famille de sa
fille Fatima, de son gendre A'li
et de ses petits-fils H'assan et H'ussein. A'li était aussi
son cousin. Moh'amed aurait
confirmé A'li comme successeur, ou "khalifa", lors d'un discours rapporté par la tradition du h'adith.
Lorsqu'un homme fidèle et dévoué au prophète, Abou Bakr, fut
désigné comme premier khalifa pour maintenir la cohésion et l'unité des tribus dans
la nouvelle foi, le groupe constitué autour de A'li s'est senti
frustré d'une succession. A'li était sans doute l'héritier spirituel naturel, mais il n'était pas
forcément considéré comme l'homme politique du moment par les tribus. Comme il
n'y avait pas de tradition d'un double pouvoir temporel et spirituel, il ne
pouvait y avoir qu'un seul chef, donc un seul successeur, et ce chef était désigné par consensus
tribal.
La lignée
des khalifa ou "successeur" est devenue héréditaire après A'li, de père en fils ou de frère
à frère, en tout cas dans la même famille. Depuis le
début, le pouvoir était politique et temporel. Le pouvoir
religieux était entre les mains d'experts théologiens. Cette
façon de procéder est
appelée "la voie tracée" par les premiers khalifa
ou "sunna",
d'où le groupe des sunnites, représentant aujourd'hui près de 90% de l'Islam. Cette voie tracée ou règle de conduite est devenue
la norme, puis la loi.
Mais
sous l'impulsion de A'li, le groupe qui lui était resté fidèle ne donnait
pas le même sens à la succession de Moh'amed. Certes,
il croyait dans l'unité d'Allah inconnaissable et ineffable. Certes, il croyait dans
le prophète Moh'amed à qui
la loi divine a été révélée. Mais ce groupe de disciples pensait que l'homme ne
peut vivre sans guide spirituel. Le successeur ou khalifa, chef temporel qui maintient l'ordre dans le monde, avait aussi une mission de guide. Il
marche en avant pour éclairer la route, il est aussi l'"imam" qui
explicite et interprète le Coran. Dans le temps, ce groupe acquit une forme de pensée
originale, mais s'est "mis à part", en dehors de la ligne dominante. Il
a été appelé "shia'h", groupe à part, une forme de schisme, avec un chef
spirituel, l'imam.
La voie de la sunna n'a pas laissé
beaucoup d'occasions aux imam de prendre le pouvoir et de régner. A’li et ses deux
fils sont morts assassinés ou dans un combat inégal. De nombreux disciples sont
morts en martyrs. Frustrés de ne pas voir dans la succession la lignée de
Fatima et de A'li, les shii'tes
ont gardé une haine ancestrale enfouie au fond de
leur cœur. Ainsi dans les mosquées lors des sermons, ils se saisissent d'un
sabre et l'agitent avec violence en signe de vengeance. Qu'il soit concrétisé
par d'interminables et lugubres récits ou par des psychodrames macabres sur des
scènes improvisées, tout le folklore religieux Shiite
tourne autour des circonstances de la mort des martyrs et du souvenir de leur humiliation.
(voir http://symbole.chez.com/messie3.htm
)
La haine de la shiah à l’égard de la sunna est ancestrale et fondamentale.
Elle explique pourquoi la péninsule arabique essentiellement sunnite cherche à se rallier un état fort comme
Israël qui puisse neutraliser la menace létale de l’Iran shiite.
Mais
il ne faut pas perdre de vue que
l’humiliation subie par l’Islam, Sunnite ou Shiite, après
la perte du califat en 1923
est à la base des choix géopolitiques qui sont faits pour le reconstituer. C’était le but du créateur Hassan
el Banna de la Confrérie
des Frères musulmans, dès
1928 et celui de Nasser dès
1953. C’est le but des Guides suprêmes
Khomeini et Khamenei de la révolution
d’Iran dès 1979. C’est le but permanent des états salafistes de la péninsule arabique. Et c’est le but très avoué du président
turc Recep Erdogan depuis qu’il s’est institué
président à vie.
Depuis
sa naissance l’Islam a toujours combattu les 2 fois desquelles il dérive, le christanisme
et le judaïsme. Par le feu
de la guerre, de l’esclavage, de la rapine, de la terreur, et tout autre moyen de contrainte.
Alors
ce califat mondial acceptera-t-il un état juif
en son sein ? Oui, tant que l’état
d’Israël restera une force dominante et tant que les dissensions perdureront
en Islam.