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MACABRE MOIS DE MAI

Irak, pays arabes, désengagement de Gaza, médias, ONU,  

Par Albert Soued, écrivain - www.chez.com/soued 

Le 31/5/2004

 

Horreurs

 

Grâce à la prodigalité des médias, les images d’horreur ont atteint un nouveau sommet au Moyen Orient, en ce mois de mai.

Les sévices de la prison d’Abou Ghraib sont des mises en scène sadiques dont les images ont été données en pâture à la presse pour des motifs qui restent à élucider. En tout cas, grâce à elles, les médias ont satisfait les instincts les plus bas des lecteurs et des téléspectateurs. Seuls quelques titres ont retrouvé la raison et se sont excusés auprès du public, le Daily Mirror pour avoir publié une photo « montée », le Boston Globe pour avoir reproduit des « faux » montrant de soldats américains abusant de femmes irakiennes, et la Canada Broadcasting Corporation, pour avoir déclaré sans vérification que des Israéliens étaient impliqués dans les horreurs d’Abou Ghraib…ce qui était un mensonge.

Profitant de cet appétit du public pour la mise en scène macabre, Al Qaeda s’est produite en diffusant une vidéo en direct de la vraie décapitation d’un honnête homme, venu aider à la reconstruction de l’Irak, parce qu’il était Américain et Juif, Nicholas Berg ! Enlevé peu auparavant, il aurait été « sabré » par le n° 2 de la centrale terroriste, le sinistre al Zarqaoui. Et le sénateur démocrate américain Zell Miller de s’étonner "Pourquoi y a -t-il plus d’indignation devant une image d’un prisonnier avec sa culotte sur la tête que devant un jeune innocent, sans tête du tout ?"

Ces événements ne faisaient que suivre la pendaison à Fallouja aux rives d’un pont des cadavres mutilés de 4 américains brûlés vifs dans leur véhicule et le traînage par une voiture du corps d’un américain tué et mutilé dans les rues de Yanbou, port sur la mer Rouge en Arabie Saoudite, dans un attentat d’Al Qaeda où plusieurs étrangers ont été tués. Ils précédaient une autre tuerie du même genre à Khobar où les cadavres des "infidèles croisés" ont été mutilés et traînés dans la rue.

Dans le même veine, "deux combattants arabes de la liberté" ont été pris de frénésie et ont tiré à bout portant sur le véhicule d’une israélienne enceinte tuant ses quatre filles de 2 à 11 ans sous ses yeux et l’achevant, sous prétexte qu’elle vivait en "terre arabe". Ces combattants arabes se sont surpassés en essayant de négocier les miettes de cadavres de soldats israéliens et de débris humains, brandissant là la tête d’un corps qu’ils venaient d’exploser, là un tibia prétendu être celui d’un pilote israélien disparu depuis une quinzaine d’années…

 

Mais les médias parlent moins de ces milliers de shiites qui ont manifesté pour la démocratie au péril de leur vie, demandant le départ de Najaf des milices du voyou Al Sadr. Et d’après le Wall Street Journal, aucun média ne relate l’héroïsme de cet Américain Don North qui a recherché en Irak les 9 Irakiens arbitrairement amputés de la main droite par les chirurgiens de Saddam Hussein, justement à Abou Ghraib. Faussement accusés de trafic de $ pour effrayer le peuple et lui rappeler que la contrebande était un monopole d’état appartenant à Saddam Hussein, ces malheureux ont été marqués de plus sur le front du signe de l’infamie. Don North en a trouvé sept qu’il a réussi à transporter à Houston auprès d’un spécialiste de la chirurgie de réhabilitation, Dr Joe Agris. Il a réuni des fonds pour payer les opérations, les prothèses spéciales et pour leur séjour dans un centre de rééducation ! Mais ceci n’intéresse nullement les médias. Obnubilés par l’audimat, les médias ne cherchent qu’à satisfaire ce qu’il y a de plus vil dans l’homme, avec un sinistre voyeurisme, au détriment des valeurs de courage, de bonté et de magnanimité.

 

Désengagement

 

Le désengagement de Gaza est une décision tactique du premier ministre Sharon, cherchant à réaliser le capital de confiance accumulé auprès de l’administration Bush, la réélection de ce dernier devenant de plus en plus incertaine. D’un autre côté, n’ayant pas trouvé d’interlocuteur palestinien conséquent, Sharon a cherché à négocier son désengagement avec le président Bush… Les résultats obtenus sont maigres, de vagues promesses dans une lettre d’intention arrachée, dans laquelle le président américain veut tenir compte de la réalité du terrain (c'est-à-dire les implantations juives en Cisjordanie) et déclare qu’il est préférable pour les réfugiés palestiniens de se diriger vers la future Palestine plutôt que vers Israël, excluant ainsi ce "droit au retour". Mais devant l’inquiétude du roi Abdallah de voir déferler en Jordanie des Palestiniens de Cisjordanie, une fois la clôture de sécurité terminée, le président Bush l’a rassuré par une lettre précisant que tout désengagement devrait être négocié dans le cadre des résolutions de l’Onu, ce qui atténue la portée de la lettre obtenue par le premier ministre Sharon.

Le référendum sur le désengagement de Gaza proposé par Sharon aux militants du Likoud a fait long feu. Il était destiné à contourner les autre instances du parti qui lui étaient plutôt hostiles. D’un autre côté Sharon souhaitait obtenir une forme de soutien populaire pour dissiper le nuage des démêlés de sa famille avec la justice, venu assombrir son horizon politique. Mais la non transparence des motivations du scrutin et les maigres résultats obtenus à Washington, comme contrepartie du désengagement proposé, ont eu raison de la proposition tactique de Sharon qui, aujourd’hui, est acculé à affronter à la fois son parti, ses électeurs, ses alliés dans l’administration américaine et la justice de son pays.

De plus on n’efface pas d’un trait de plume une ou deux générations de pionniers qui ont fait fleurir les dunes de Gaza. Et on ne doit pas sous-estimer la ténacité d’une population qui a tenu bon malgré les menaces auxquelles elle est soumise en permanence. Cette population a agi et s’est exprimée démocratiquement: malgré qu’elle soit une petite minorité, elle ne devrait pas être salie ni méprisée par la majorité, car elle est à l’avant-garde de la lutte que mène Israël contre un ennemi implacable. Pour obtenir son déracinement de Gaza, il faudrait de sérieuses garanties pour l’avenir du pays. Quand l’Egypte ferme les yeux sur l’énorme trafic souterrain d’armes prohibées par les accords d’Oslo, quand l’Autorité Palestinienne refuse de sévir contre les nids de la terreur en son sein, sous prétexte du risque de guerre civile, le gouvernement israélien ne peut pas faire moins, c'est-à-dire se désengager, sans avoir la certitude d’une paix civile dans le pays d’Israël (1).

 

ONU

 

Cherchant à se désengager élégamment d’Irak, les Etats-Unis ont besoin de la coopération de l’Onu, malgré les scandales qui menacent son secrétaire général et certains de ses fonctionnaires, dans l’affaire "pétrole contre nourriture", du temps de Saddam Hussein. Mais il n’y a pas que ce scandale, il y a aussi la liste des perversités de l’administration de l’Onu qui ne cesse de s’allonger. En Erythrée, le gouvernement accuse la mission de l’Onu de pédophilie, entre autres exactions. Au Cambodge, les troupes de l’Onu ont provoqué une explosion de la prostitution juvénile et du Sida. Amnesty International rapporte que la mission de l’Onu qu Kosovo a été à l’origine de l’expansion du trafic sexuel des jeunes filles attirées dès 11 ans de Moldavie et de Bulgarie, pour satisfaire les besoins du personnel onusien ! En Bosnie où le commerce et l’esclavage sexuel n’existait pas avant que l’Onu n’y arrive en 1995, on trouve aujourd’hui des centaines de bordels où de très jeunes filles y sont captives. Le rapport 2002 "sauvez les enfants" sur le "cover-up" de l’Onu à propos du scandale "sexe contre nourriture" en Afrique Occidentale donne des détails sinistres sur la demande par les "forces de la paix" de faveurs aux enfants aussi jeunes que 4 ans, en échange de biscuits et de farine. Le directeur de Human Rights Watch, Steve Crawshaw dit que "ce qui est particulièrement choquant et consternant est que ces gens supposés protéger les populations locales sont devenus leurs tortionnaires !"

 

Sitri

 

Démocratiser les pays du Moyen Orient, c'est en grande partie émanciper la femme, aussi bien dans les affaires du pays que dans la famille. Mais la tendance actuelle va dans le sens de l'occultation publique et privée de la femme à travers la mode du voile. Il y a quelques années encore, la femme égyptienne était une femme à peu près libre; aujourd'hui la noirceur du voile commence à l'asservir.

Or voilà qu'un nouvel uniforme vient de faire son apparition dans la péninsule arabique, à côté duquel la "burqa" afghane n'a plus qu'à être remisée.

Le "sitri" est l'enveloppement total de la femme de la tête aux pieds par un tissu noir: elle ne voit plus, ne respire plus, ne communique plus. De plus, le "sitri" est accompagné de la déformation de la voix de la femme de manière qu'un homme ne puisse pas la reconnaître… Un vrai fantôme. Le progrès fait ainsi des ravages en arabie, à moins que ce nouvel accoutrement ne soit destiné parallèlement à camoufler le déplacement des nombreux terroristes, le transport par ambulance de faux grands blessés commençant à dater et le sanctuaire des mosquées commençant à s'éventer…

 

Tolérance asymétrique

 

Les démocraties européennes s'acharnent contre la démocratie israélienne mais ne disent mot du problème de la "tolérance" et des "droits de l'homme" au Moyen Orient. Un témoignage banalement quotidien: un marchand de jouets propose une panoplie de poupées dans laquelle une série de poupées-garçons commence à s'animer quand on tape des mains. Intéressé je demande le prix, 50 shéqels. Je m'approche et je suis surpris par leur accoutrement: uniforme para avec kalachnikov et ceinture d'explosifs…Au même moment, le muezzin du minaret voisin rompt le calme environnant par 4 longues minutes d'appel retentissant à la prière et quelques mètres plus loin, je ramasse un tract en arabe appelant à la générosité du public pour les enfants d'al Aksa, signé d'une institution intégriste…Où sommes-nous? À Tel-Aviv-Yaffo!

Un Israélien ou un Juif peut-il s'aventurer à Ramallah, à Jénine ou à Gaza sans se faire lyncher? L'Arabie est un territoire interdit aux Juifs. L'Egypte accueille les Israéliens par de virulentes caricatures antisémites dans la plupart des journaux officiels, sous prétexte de liberté de presse (le seul sujet libre par ailleurs…). Un Juif doit éviter Damas, Bagdad ou Karachi, car il risque de se faire décapiter…et aujourd'hui, on ne peut plus lire un livre en hébreu à l'aéroport d'Istamboul, de crainte que des passagers ne voient rouge et ne s'acharnent sur vous! Il y a tolérance et tolérance…

 

(1) il faut savoir que 200 000 israéliens se sont implantés dans certains territoires de Judée Samarie et de Gaza, souvent là où des Juifs vivaient avant d'être obligés de fuir sous la pression de l'invasion des armées arabes en 1948. Il faut savoir aussi que depuis les accords d'Oslo 300 000 palestiniens sont entrés en Israël clandestinement ou sous prétexte de mariage avec une arabe israélienne. On les trouve à Lod, Jaffa, Haiffa et en Galilée

 

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