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SOMMES-NOUS DEJA
EN GUERRE ?
Des spécialistes
annoncent que depuis le 11/9, nous sommes dans la 4ème guerre
mondiale, une guerre froide qui ne dit pas son nom. D'autres, nombreux,
annoncent une guerre chaude au Moyen Orient cet été. Mais là-bas en dehors de
la canicule et des facéties régulières et habituelles de diverses organisations
terroristes qui cherchent à exister ou à se donner de l'importance, on ne voit
rien de bien sérieux. Alors qu'en est-il ?
Sont-ce les
journalistes qui alimentent d'une façon exagérée les ondes, le net et les
médias, un moyen de s'alimenter eux-mêmes ? Sommes-nous bien informés ? Où est
la réalité ?
Est-ce qu'en
2008 les Américains peuvent accepter une défaite en Irak, comme ils l'ont
acceptée au Vietnam, trente ans plus tôt ?
Est-ce que le
monde occidental et les pays arabes sunnites sont-ils prêts à accepter en 2008
un Iran shiite et radical, nucléarisé et dictant sa loi dans la région ?
Est-ce que les
pays arabes sont-ils prêts à accepter l'état d'Israël, à créer un état palestinien
en 2008 et à résoudre la situation des réfugiés arabes qui se trouvent chez eux
?
Est-ce que les
chefs religieux Musulmans sont-ils prêts à cesser leurs imprécations
anti-occidentales et à juguler le terrorisme qui émane de leurs rangs ?
Est-ce que
l'humanité est prête à réagir sérieusement au nième génocide comme celui qui a
cours depuis 4 ans au Darfour ?
La réalité est
aujourd'hui extrêmement complexe, globale et personne ne contrôle en fait la
situation. Un événement imprévu, une évaluation erronée des rapports de force
peut tout faire basculer.
Aujourd'hui,
s'il veut survivre, le monde libre doit fixer des lignes rouges, définir une
limite à ce qu'il peut ou ne pas accepter, et dans tous les cas, ne pas donner
une fausse image de lui-même, ni de ses capacités.
Albert
Soued qui vous souhaite de belles vacances tranquilles.
Le 27 juin 2007
LE VENT
MAUVAIS DE LA GUERRE
L'Iran fait
une erreur qui peut mener le Moyen Orient à la guerre
Par
Joshua Muravshik, membre de l'Institut de l'Entreprise Américaine
Article
paru le 25 Juin 2007 dans Opinion Journal, émanation du Wall Street Journal
Traduit
et adapté par Artus pour www.nuitdorient.com
De
nombreux conflits d'intensité diverse font rage au Moyen Orient. Mais une
guerre plus grande, impliquant beaucoup de pays, Israël, Liban, Syrie, Iran,
Autorité Palestinienne (AP) et même les Etats-Unis et d'autres, se précise
chaque jour davantage, du fait que les Etats-Unis et Israël donnent le
sentiment qu'ils font retraite et que l'Islam radical monte en puissance.
Il
suffit de recenser pêle-mêle les événements des dernières semaines.
L'Iran
jette en prison 4 Américains sur d'absurdes accusations, seulement quelques
semaines après avoir saisi en haute mer 15 marins britanniques. Les Gardiens de
la Révolution sont pris la main dans le sac, livrant des armes aux Talibans et
des explosifs aux terroristes Irakiens. Une voiture piégée tue à Beyrouth un
député Walid Eido, 9 autres personnes et en blesse 11.
Au
même moment "Fatah al Islam", un vague groupe lié à la Syrie lance
une attaque contre l'armée libanaise à partir d'un camp de réfugiés
palestiniens, décapitant plusieurs soldats. Et Téhéran ne cesse de clamer ses
avancées en matière d'enrichissement nucléaire, tandis que son président répète
ses menaces d'annihiler Israël, annonçant que le compte à rebours de sa
destruction avait commencé. Le Hamas prend le contrôle militaire de Gaza et des
roquettes Katiousha sont lancées du Liban sur le nord d'Israël, pour la première
fois depuis la guerre du Liban de l'été dernier. Sans oublier l'attaque à
l'explosif d'une patrouille de la Finul, tuant six soldats espagnols et
colombiens.
De
cette liste, on peut faire deux déductions. Le régime de Téhéran prend très au
sérieux son leitmotiv "mort à l'Amérique", contrairement à nous. L'Iran
arme les Talibans, fournit des explosifs à tous les terroristes d'Irak, qu'ils
soient sunnites ou shiites, il héberge de hauts dignitaires d'al Qaeda,
cherchant à faire saigner l'Amérique au maximum….
La 2ème
déduction, c'est que la plupart de ces actions sont sans logique stratégique.
Le putsh du Hamas à Gaza semble être une gaffe monumentale, puisque le Hamas
contrôlait de toute manière l'enclave et on ne voit pas les gains
supplémentaires qu'il pourrait obtenir de sa "victoire", bien au
contraire on ne voit que des pertes possibles. Car le Fatah pourra alors
restaurer toutes ses forces en Cisjordanie, avec l'aide et l'assistance du
monde extérieur, alors que Gaza sera considéré comme une zone paria. Israël
pourra y sévir plus librement et l'Egypte se permettra de mieux contrôler sa
frontière. En un coup insensé, le Hamas a effacé son acquit électoral du début
2006. Jusqu'ici le Hamas avait un excellent argument vis-à-vis de l'Occident:
il était parvenu au pouvoir par des élections démocratiques. Avec son coup
d'état militaire, il a détruit sa base légale.
L'action
de la Syrie au Liban n'a pas plus de sens. Le meurtre d'un député va renforcer
encore plus la majorité anti-syrienne; en effet les assassinats successifs ne
réduisent nullement la majorité anti-syrienne au Parlement, puisque des
élections partielles sont prévues pour remplacer les disparus, élections qui
amèneront des députés anti-syriens. Ces assassinats fracturent le front
pro-syrien, plus de shiites abandonnant le Hezbollah et plus de Maronites
abandonnant Michel Aoun. De même en attaquant l'armée libanaise, Fatah al Islam
a été pratiquement détruit, laissant derrière lui une haine contre la Syrie,
aussi bien dans le camp de réfugiés qu'à l'extérieur et une armée libanaise
plus confiante en elle.
De
même les actions et les provocations iraniennes font que les factions radicales
au Moyen Orient se sentent plus importantes qu'elles ne le sont, bombant le
torse et cherchant à intimider l'Occident. Elles se font des illusions sur
leurs "victoires" respectives, alors que M Ahmedinejad jubile,
clamant que l'Occident avait commencé à se rendre, et que la victoire finale
était à portée de main. Toutes ces bravades peuvent cependant entraîner la
guerre…
Il ne
faut pas perdre de vue que la plupart des guerres récentes ont éclaté parce que
des régimes tyranniques ont cru que les démocraties s'opposant à eux étaient faibles.
Et souvent c'est une conduite molle de ces démocraties qui a nourri cette
croyance. Le mépris d'Hitler pour l'Amérique vient d'une politique
d'apaisement. La 1ère guerre mondiale, la guerre de Corée, la guerre
des six Jours, l'invasion du Koweit par Saddam Hussein, trouvent leur source
dans une fausse perception de l'adversaire ou un faux calcul de la partie qui a
agressé. On sait que les démocraties ne se font pas la guerre, mais sont
entraînées dans des guerres par des régimes tyranniques, qui leur déclarent la
guerre. Heureusement que dans la majorité des cas, ce sont les démocraties qui
gagnent. C'est-à-dire que des dictateurs sous-estiment la force des démocraties
et celles-ci provoquent ces guerres, par leur désir de paix, perçu par la
dictature adverse comme une faiblesse.
Aujourd'hui
comme hier, cette dynamique est en train de créer une situation dangereuse. Les
forces radicales de l'Islam deviennent imprudentes, sûres d'elles sans raison,
au-delà de tout réalisme. Leurs objectifs dépassent largement leurs
possibilités et il n'est pas impossible qu'une grossière erreur de calcul ne
déclenche une terrible réaction en chaîne.
Israël
pourra se mesurer au Hamas, au Hezbollah et même à la Syrie, malgré d'énormes
pertes. Mais si dans une démesure, l'Iran intervient, est-ce que les Etats-Unis
pourront rester en dehors du conflit? Avec une administration qui n'a pas
réussi à pacifier l'Irak, il est normal que le public et le parti d'opposition
se lancent dans des critiques violentes. Mais les demandes des Démocrates du
Congrès qu'on lance le manche après la cognée en Irak ou qu'on limite la
liberté du Président eu égard un Iran nucléaire, ou la conclusion saugrenue de
la commission Baker-Hamilton appelant l'Iran à nous aider à nous tirer
d'affaire d'Irak, tout cela est perçu par les islamistes radicaux comme des
signes d'un effondrement imminent.
Tous
ces signaux que nous lançons au nom de la paix sont en train de hâter l'arrivée
de la prochaine guerre.