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Négociations de Paix
Israélo-Arabe – ce qui Coince
Par
Jean Patrick Grumberg - journaliste et photographe de rue. Ancien
lobbyiste, il a vécu à Paris, puis à Los Angeles et Tel Aviv, et vit en
Californie. Il est contributeur au site Dreuz et d'autres médias francophones
et anglophones.
Dreuz.info
14 déc 2013
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les
pays arabes
Une
piqure de rappel des négociations de paix en cours permet de se remettre en
tête les enjeux et arguments en présence, alors que John Kerry vient d’arriver
en Israël pour un énième voyage.
• Israël a déjà fait la preuve
qu’il peut faire la paix avec les Palestiniens : il a signé un traité de paix
avec la Jordanie, pays à 70% peuplée de palestiniens et située à 100% sur le
sol palestinien, le 26 octobre 1994.
• Pour
signer un éventuel traité de paix, Israël a en face de lui des interlocuteurs dont la situation est complexe :
Le
Hamas, basé dans la bande de Gaza, ne passe pas une semaine sans affirmer qu’il
ne signera aucune paix avec Israël et qu’il anéantira les juifs jusqu’à libérer
entièrement la Palestine de leur présence,
Le
Fatah, basé en Judée Samarie, dont le représentant Mahmoud Abbas n’est plus légitime
depuis 2009, date où expirait son mandat qui n’a jamais été renouvelé car les
élections ont toutes été annulées, et qui ne possède donc aucune
légitimité pour signer un accord de paix, lequel n’aurait aucune valeur au
regard du Droit international.
Le
Conseil législatif palestinien, élu en 2006 et basé à Ramallah ne s’est pas
réuni depuis 2007, l’année ou le Hamas a pris le pouvoir par les armes à Gaza
et a jeté les cadres et membres politiques du Fatah du haut des immeubles de
Gaza.
•
Ensuite, un point important pour Israël est la reconnaissance par les arabes
palestiniens qu’Israël
est un Etat juif.
Les Palestiniens opposent un refus absolu, total et entier.
• Sur le sujet essentiel des réfugiés
palestiniens,
Le "retour"
de 5 millions de réfugiés sur le sol israélien équivaudrait à noyer le peuple
juif dans une bi-nationalité et lui ferait perdre son caractère juif. Les
Palestiniens le savent, et refusent de céder. Israël ne peut accepter.
Un
jugement équitable voudrait que le million de juifs qui ont été chassés des
pays arabes entre 1948 et 1962 soit compensé par les quelques centaines de
milliers qui ont été chassés d’Israël lors de la guerre de 1948 déclenchée par
les pays arabes.
Un
autre point serait que le statut de réfugié ne soit pas accordé à leurs
descendants, conformément au statut normal des réfugiés des autres pays du
monde – les palestiniens sont les seuls à bénéficier de ce régime inventé sur
mesure pour eux, et qui fait que le nombre de réfugiés de 1948 augmente au lieu
de diminuer naturellement avec les années qui passent.
Un
dernier point est qu’il peut paraître étrange que les Palestiniens réclament à
la fois un Etat national pour faire reconnaitre le droit de leur peuple à
disposer d’une terre, et exigent dans le même temps que les réfugiés
palestiniens reviennent non dans leur Etat fraichement créé, mais dans l’état
voisin, Israël.
A
titre accessoire, il est également difficile de faire accepter à Israël que des
Juifs dont les ancêtres ont vécu en Judée Samarie, où des Juifs qui y vivent en
ce moment, soient contraints de la quitter dans le cadre d’un accord de paix,
au prétexte que Mahmoud Abbas a juré que pas un seul juif ne serait autorisé à
vivre dans l’Etat palestinien, et qu’il réclame, dans le même temps, que des
palestiniens dont les ancêtres ont vécu en Israël y reviennent. Ce deux
poids deux mesures ne cadre pas bien avec une
négociation raisonnable.
Il y a
donc, sur le sujet des réfugiés, un refus total, absolu et entier des
responsables palestiniens de négocier quelque arrangement que ce soit.
Enfin,
et surtout, il convient de rappeler que l’argument selon lequel les
constructions représenteraient un obstacle majeur à la paix doit être regardé à
la lumière de ce qu’ils sont vraiment :
• les implantations, les colonies,
appelez-les comme vous voulez, représentent en tout 1.2% de la surface totale du territoire
exigé par l’Autorité palestinienne pour établir son Etat (1.9% si l’on inclut
les routes). Personne ne fera croire que 1.2% d’un territoire déjà très
largement désertique représente un obstacle à la paix.
D’autant
que les arabes ne font rien de ces terres et les laissent en l’état, terres
désertes de cailloux, alors que les juifs les cultivent et les exploitent.