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L'EGYPTE, MENACE SÉRIEUSE ET  GRANDISSANTE

 

par Caroline B. Glick 
Paru dans le Jérusalem Post en français 16 décembre, 2003, repris par Info'Sion -

 

L'Egypte cause à Israël plus de dommages diplomatiques et constitue une menace militaire plus grande que tous ces Etats qui sont nos ennemis déclarés"   

Yuval Steinitz

 

 Une semaine après que l'Egypte a sabordé la proposition de résolution israélienne à l'ONU condamnant le meurtre des enfants israéliens par des terroristes, le ministre des Affaires étrangères Silvan Shalom a rencontré le dictateur égyptien Hosni Moubarak à Genève. Commentant sa rencontre de mercredi sur la radio israélienne, Shalom a expliqué , "la tenue même de la rencontre ... montre que les Egyptiens tentent de réchauffer leurs relations avec Israël".

C'est une honte que notre ministre des Affaires étrangères confère une quelconque légitimité à Moubarak. Avec l'Iran, l'Egypte est la menace la plus importante pour la sécurité nationale d'Israël. Alors que nos officiels gouvernementaux se plient aux exigences de Moubarak et de ses huiles, ces hommes-là supervisent des politiques diplomatiques et militaires qui mettent en danger l'existence de l'Etat juif.

L'Egypte est généralement encensée pour son rôle "constructif" dans les tentatives de mettre fin au terrorisme palestinien. Les efforts du chef des renseignements de Moubarak, Omar Suleiman, d'assurer un cessez-le-feu temporaire des attaques terroristes sont portés aux nues.

Dans le communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères suite à la rencontre de Genève, il est précisé que Shalom "a trouvé que le Président égyptien était engagé dans le processus de paix.
Et pourtant l'Egypte joue un rôle clé en permettant, justifiant et soutenant le terrorisme palestinien contre Israël.
Comme le président de la commission Défense et Affaires étrangères de la Knesset Yuval Steinitz le souligne, l'initiative égyptienne de conduire à un cessez-le-feu temporaire entre les diverses organisations terroristes palestiniennes a pour but non pas d'arriver à la paix, mais de "préserver les capacités terroristes du Hamas."
"Au cours des trois dernières années, les Egyptiens ont fermé les yeux sur la contrebande d'armes via les tunnels du désert du Sinaï. En permettrant la continuité des opérations de contrebande, l'Egypte est devenue la base logistique du Hamas", explique Steinitz.

Le soutien de l'Egypte à la poursuite du terrorisme palestinien fait partie d'une stratégie globale qui a pour objectif d'affaiblir Israël politiquement, diplomatiquement et militairement, tout en tentant de mener les forces armées égyptiennes un niveau de parité égal à celui de Tsahal. Selon le Dr. Arieh Stav, directeur du Ariel Center for Policy Research, "l'Egypte est un pays pauvre. Son revenu par habitant est de 870 $. Et pourtant, le Caire dépense un quart de son PIB dans le doaine militaire. L'Egypte a 450 000 hommes en uniforme et 450 000 autres dans ses unités paramilitaires. Ce tableau de service n'inclut pas les forces de réserve. A titre de comparaison, à l'apogée de la Deuxième Guerre mondiale, l'Allemagne nazie n'a jamais dépensé une aussi large proportion de son PIB dans son effort de guerre.."
Les capacités militaires de l'Egypte incluent un arsenal sophistiqué et bien approvisionné d'armes chimiques et biologiques, ainsi que des missiles balistiques capables de frapper Israël.

Selon le Dr. Dany Shoham du Centre Begin Sadate de l'Université Bar-Ilan, l'arsenal chimique égyptien comprend VX, gaz sarin, gaz moutardes, et luisite.
"L'Egypte a été le premier pays du Moyen-Orient à développer et utiliser des armes chimiques. Elle l'a fait durant la guerre avec le Yémen entre 1962-67," note Shoham, ajoutant, "les programmes d'acquisition des armes chimiques et biologiques de l'Egypte ont atteint leur sommet dans les années 1970 et 1980.
"Alors que dans les années 1990, l'Egypte affirmait alternativement que ses arsenaux non-conventionnels étaient de nature défensive ou prétendait ne pas posséder de tels arsenaux, le fait est qu'il n'y a aucune indication que leurs armes chimiques et biologiques ont disparu. Et ces armes n'ont pas été rendues obsolètes avec le temps."

L'arsenal biologique égyptien comprend des toxines, des agents bactériologiques et viraux et une diversité égale de vecteurs : mines chimiques, mortiers, bombes aériennes et têtes balistiques. Le système de missiles balistiques de l'Egypte comporte des Scuds avancés et des missiles Nodong. L'Egypte collabore avec la Corée du Nord et selon des rapports, également avec la Libye.

Dans les années 1980, les scientifiques égyptiens ont activement participé aux programmes d'armement nucléaire de Saddam Hussein. Cette coopération égypto-irakienne a continué, avec moins de publicité, dans les années 1990, selon des sources du gouvernement américain. Suite à l'invasion américaine en Irak, le gouvernement égyptien a refusé que ses ingénieurs et scientifiques soient interrogés par des officiels américains et britanniques.
L'Egypte a continué à développer ses programmes de destruction massive tout en modernisant ses forces armées conventionnelles. L'assistance annuelle de 2 milliards de $ fournie par le Etats-Unis a permis à l'Egypte de transformer ses forces armées datant de l'ère soviétique en une armée moderne et sophistiquée occidentale.
Les pilotes israéliens ont noté avec inquiétude au fil des ans que les pilotes égyptiens entraînés aux US étaient à parité avec l'Armée de l'Air israélienne.
Et, note Steinitz, "alors que l'Egypte a quasiment atteint la parité avec les forces terrestres et aériennes d'Israël, son pouvoir naval devance celui d'Israël. Aujourd'hui, le nombre plate-formes navales de la marine égyptienne est 2 à 3 fois plus élevé que le nombre d'appareils dont dispose la marine israélienne."

Un ex officier des renseignements militaires israéliens affirme que "l'accumulation militaire égyptienne est disproportionnée et alarmante." Toutefois, il admet que sous la dictature de Moubarak, l'Egypte n'a aucun intérêt à une guerre ouverte avec Israël. "Le problème va survenir si une crise de succession fait suite à la mort de Moubarak."

"L'Egypte a déjà a déjà atteint la supériorité absolue contre tout Etat proche-oriental ou africain. L'Egypte ne fait face à aucune menace militaire immédiate. Elle n'a aucun différend frontalier avec ses voisin", note Steinitz. "Il est clair que l'Egypte tente d'atteindre la parité militaire avec Israël. Et cela est encore plus inquiétant quand l'on pense qu'en cas de guerre, l'Egypte ne luttera pas seul, mais dans le cadre d'une coalition de pays arabes."
Steinitz précise également avec inquiétude la récente intensification de la coopération entre les armées de l'air égyptienne et saoudienne.

L'armée de l'air saoudienne a récemment attiré l'attention parce que depuis l'invasion de la coalition en Irak, elle a stationné des escadrons de F-16 à Tabuk, à proximité d'Israël. Ce déploiement est en contradiction avec l'engagement américain envers Israël selon lequel les F-16, pilotés par des pilotes entraînés aux USA, ne peuvent être stationnés sur la base aériennne de Tabuk.
Comme le souligne Steinitz, "Moubarak, au cours d'années d'incitation, a préparé psychologiquement son peuple à la guerre contre Israël, leur assurant même une victoire inévitable."

En signant un accord de paix avec Israël, l'Egypte est devenu le second bénéficiaire de l'aide militaire américaine dans le monde. Sa militarisation massive, son arsenal non-conventionnel, et son refus de développer son économie civile ou de garantir la liberté politique à ses sujets ont été systématiquement ignorés.
De plusieurs façons, l'expérience égyptienne se reflète dans celle de l'OLP, organisation fondée par Gamal Abdel Nasser en 1964. Après avoir signé les Accords d'Oslo en 1993 avec Israël, l'OLP a bénéficié des armement israéliens et des entraînements des Américains.

L'incitation à la haine a été ignorée. L'autocratie corrompue dans les territoires a été encouragée, dans l'intérêt de la "stabilité". Le fait que sur le papier, l'OLP reste engagée dans la paix avec Israël préserve sa légitimité internationale en dépit de ses actions et déclarations qui prouvent sans équivoque que la destruction d'Israël est toujours son objectif principal.

Dans le cas égyptien, comme l'explique Steinitz, "c'est une ironie alarmante : alors qu'Israël a signé un accord de paix avec l'Egypte, mais reste officiellement en guerre avec l'Arabie saoudite, la Syrie, et la Libye, l'Egypte cause à Israël plus de dommages diplomatiques et constitue une menace militaire plus grande que tous ces Etats qui sont nos ennemis déclarés."