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L’EGYPTE JOUE AVEC LE FEU
Par Ouri DAN, journaliste proche d'Ariel
Sharon
Article
paru
dans le Jérusalem Post du 26 juin 2005
Adaptation
française pour INFO'SION par Simon Pilczer
Lors
des manœuvres intensives que conduit l’armée égyptienne de temps à autre,
Israël n’est pas désignée explicitement comme l’ennemi, mais les
caractéristiques attribuées à "l’ennemi" par l’état major général
égyptien sont remarquablement similaires à celles d’Israël et de ses forces
armées.
En
fait, les forces terrestres et aériennes de l’Egypte, équipées des armes
américaines les plus récentes, constituent la plus grande menace potentielle
pour Israël. Il est donc d'une importance vitale de ne pas modifier le traité
de paix entre Israël et l’Egypte, signé par Menahem Begin et Anouar Sadate à la
Maison Blanche en mars 1979. Le traité garantissait que le désert du Sinaï
restitué par Begin resterait démilitarisé; et que l’Egypte ne serait autorisée
à déployer qu’un nombre limité de troupes, dans la zone du canal de Suez et
loin de la frontière israélienne.
Le
problème le plus grave dans les pourparlers secrets en cours tenus entre Israël
et l’Egypte est celui des efforts incessants du Président Hosni Moubarak
qui veut modifier le statut de la zone démilitarisée dans le Sinaï. Lors des
pourparlers entre le général Omar Souleïman, chef des services de renseignement
égyptiens, et le major général (CR) Amos Gilad, conseiller du ministre de la
défense Shaoul Mofaz, les Egyptiens ont exigé qu’Israël donne son accord au
déploiement d’environ 5000 hommes de troupe dans le Sinaï, le long de la
frontière avec Israël, de Rafiah à Eilat. En plus de cette exigence impudente,
Souleiman n’a pas traité ses invités israéliens avec la courtoisie appropriée.
Moubarak
et Souleiman essaient par tous les moyens d’exploiter les difficultés d’Israël
dans ses efforts pour faire cesser la contrebande d’armes du Sinaï vers les
bande de Gaza, et la Judée et la Samarie. L’objectif est de forcer Israël à
donner son accord pour le déploiement, dans le désert du Sinaï, de milliers de
soldats équipés de véhicules de combat blindés.
La
seule requête qu’Israël ait faite à l’Egypte au cours des années récentes est
d’empêcher la contrebande d’armes vers la bande de Gaza. L’Egypte cependant,
avec ses énormes forces de sécurité connues et secrètes, a détourné les yeux de
ce problème jusqu’à présent. Elle ne se soucie nullement du sang israélien
versé par les Palestiniens. Et cela affaiblit Israël.
Les
Egyptiens ont proclamé, faussement, que du fait de l’accord de démilitarisation
du Sinaï, ils ne peuvent déployer que des policiers dans Rafiah occupée par
l’Egypte, et que, par conséquent, ils ne peuvent empêcher la contrebande
d’armes.
Israël
a donc désormais donné son accord aux Egyptiens pour déployer quelques
centaines d’hommes de commandos le long de la frontière avec Israël de façon à
arrêter les activités de contrebande dans des tunnels sous l’axe Philadelphie
contrôlé par Israël, le long de la frontière entre le désert du Sinaï et la
bande de Gaza.
L’Egypte
n’a pas abandonné ses tentatives pour recouvrer une totale souveraineté sur la
désert du Sinaï, et elle profite de l'occasion pour détruire le principe de la
démilitarisation du Sinaï, sapant ainsi, pour la première fois, l’accord
historique entre Israël et l’Egypte. En proposant diverses formules juridiques,
Moubarak et Souleiman font pression sur Israël pour l'inciter à signer un
accord qui permettrait le retour de milliers de soldats égyptiens dans le
Sinaï.
Le Dr.
Youval Steinitz, président de la commission des Affaires Etrangères et de la
Défense de la Knesset, a ouvertement attaqué cette tentative impudente de
l’Egypte et la faiblesse des arguments mis en avant par certains Israéliens.
Moubarak a apparemment déjà obtenu le soutien d’un nombre suffisant de membres du
parti travailliste, dirigé par Shimon Péres, qui s'est rendu en visite à
Sharm el Sheikh en compagnie de H’aïm Ramon et Dalia Itzik.
Moubarak
veut tellement apparaître comme le "bon gars" et convaincre les
Israéliens de ses bonnes intentions qu’il a même promis sur la chaîne de TV 2
qu’un jour, après qu’Israël aura complété son retrait de la bande Gaza et après
les élections en Egypte, il rendrait visite à Ariel Sharon pour partager avec
lui l’agneau en barbecue.
Israël
a toujours eu la fierté d'être le seul responsable de sa propre sécurité; cela
met en relief son incapacité à arrêter la contrebande d’armes à travers les
tunnels à Gaza. A la veille du retrait de la bande Gaza et du redéploiement de
ses forces le long de nouvelles lignes face à des menaces terroristes
palestiniennes bien actuelles, Israël doit refuser cette tentative dangereuse
de l’Egypte de saper l’accord relatif à la démilitarisation du désert du Sinaï.