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CONTRE
LA PRESSE, MOUBARAK A RECOURS AU HARCÈLEMENT SEXUEL
Par
Al Ahram Hebdo traduit et publié par Courrier international - 16 janv. 2006
"On peut qualifier l'année 2005 comme l'une des
plus mauvaises en ce qui concerne la liberté d'expression en Egypte",
constate Al-Ahram Hebdo. En effet, selon
les chiffres du Syndicat des journalistes, 50 journalistes ont été victimes
de violences de la part des autorités pendant l'année écoulée, poursuit l'hebdomadaire
francophone égyptien.
Le magazine rappelle qu'en
Naturellement, les journalistes ont essayé d'assurer la couverture médiatique
de ces "développements qui ont fait couler beaucoup d'encre". Et,
plus d'une fois, ils se sont heurtés à des actes de violence à leur égard.
L'hebdomadaire cite l'exemple de "Nawal Ali,
qui devait suivre un stage au siège du syndicat". Lors d'un rassemblement
de journalistes protestant contre l'amendement constitutionnel, "elle
a été accostée par les hommes de main du Parti national [le parti au pouvoir].
Ils l'ont frappée et lui ont déchirée les vêtements." Autre exemple,
celui d'Asmaa Hériz, 24 ans, qui essayait
de couvrir les dernières élections législatives quand elle a été enlevée et
emmenée dans un bureau sombre où elle a été interrogée et frappée par des
hommes et des femmes appartenant aux services de sécurité de l'Etat. Sa caméra,
tous ses papiers et son téléphone portable ont été confisqués.
De même, Chaïmaa Aboul-Kheir,
qui couvrait une manifestation du mouvement d'opposition Kéfaya,
"a été violentée par un officier, qui l'a attrapée par les cheveux et
a donné l'ordre à des femmes de main de la tabasser et de lui déchirer ses
vêtements". A la même manifestation, Abir Al-Askari "a été victime de harcèlement sexuel par un
groupe de jeunes qui baladaient leurs mains sur tout son corps".
"Selon un journaliste qui a requis l'anonymat, si l'année 2004 a
vu le kidnapping de certains journalistes, comme Réda
Hilal et Abdel-Halim Qandil,
l'année 2005 s'est caractérisée par le harcèlement sexuel pour terroriser
les femmes", note l'hebdomadaire. Mais, selon un officier du ministère
de l'Intérieur, "certains journalistes exploitent parfois toute infraction
pour déformer l'image de l'Egypte à l'étranger. Cela risque de porter atteinte
à la souveraineté du pays. Notre mission est de veiller à sa stabilité. Ce
n'est pas une mission facile, car on doit gérer 70 millions d'individus,
et c'est normal que certaines infractions aient lieu". Al-Ahram
Hebdo s'indigne et note que "la police, qui est censée protéger les
journalistes dans l'exercice de leurs fonctions, devient un outil d'oppression".
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