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Par Masri Feki © Metula News Agency- 20/3/06
Masri est l'un de co-auteurs, avec Meryam Demnati, L.S.A. Oulahbib et Moise Rahmani du
livre "A l'ombre de l'islam, minorités et minorisés", Filipson editions, Bruxelles
Le 23 février dernier, un congrès sur la laïcité de l'Etat a été organisé dans
la capitale égyptienne, à l'initiative de l'Organisation égyptienne des Droits
de l'Homme, pour débattre de la question de la séparation entre la religion et
l'Etat. Le fait que le congrès ait eu lieu au Caire témoigne des effets
bénéfiques de manifestations d'Egyptiens en Occident au cours
des trois dernières années, qui ont notamment abouti à l'organisation du
Symposium de Washington sur la démocratie au Moyen-Orient. Ce colloque s'est
tenu en novembre 2005, sous l'égide de l'Union des associations coptes de
diaspora et en présence de nombre d'intellectuels originaires d'Egypte, de
Syrie, de Tunisie, de Jordanie, d'Israël et du Bahreïn, toutes confessions et
toutes tendances politiques confondues.
L'organisation de ce congrès sur la laïcité au Caire s'inscrit ainsi dans la
continuité d'une série d'initiatives appelant le régime de Hosni Moubarak à
entamer un programme de réformes politiques et sociales plus concrètes et en
harmonie avec les attentes et les préoccupations d'une
large partie de la population égyptienne. La participation à ce congrès du
représentant des Frères musulmans égyptiens - qui constituent le premier
mouvement d'opposition islamiste dans le pays - aux côtés des plus
conservateurs des opposants coptes, a ouvert de nouvelles perspectives de
rapprochement entre les différentes factions de l'opposition égyptienne, même
si le terrain d'entente demeure assez restreint.
Un des sujets les plus brûlants évoqués à l'occasion de ce débat national est
celui du système éducatif égyptien qui constitue, selon les organisateurs du
congrès, un obstacle majeur à la sécularisation. En
effet, il est permis de penser que la politique éducative du Caire, appliquée
autant dans les écoles publiques que privées, oriente les jeunes
Egyptiens vers le conservatisme et la propagation de l'islam sunnite, religion
officielle de l'Etat en vertu de l'article 2 de la Constitution égyptienne [1].
Le système
éducatif égyptien
Parmi les dispositions de la constitution égyptienne de 1971 relatives à
l'enseignement religieux, l'article 12 pose une obligation, non pas à la charge
de l'Etat, comme on pourrait l'imaginer, mais de la société, qui « s'engage à
sauvegarder la morale » et à « veiller au maintien du niveau
élevé de l'éducation religieuse. » L'article 19 érige l'éducation religieuse en
« matière principale dans les programmes de l'enseignement général ». Une
disposition qui est complétée par la loi numéro 139 sur l'enseignement, qui
précise, en son article 1er, le caractère primordial de
l'enseignement pré-universitaire visant à « préparer un homme égyptien croyant
en Allah ». L'article 6 de cette loi, qui ajoute que « l'éducation religieuse
est une matière de base dans les cycles d'enseignement », prévoit
l'organisation de « concours périodiques pour ceux qui ont appris par cour le
Coran » et la distribution de « bonus » et de « récompenses » à ceux qui
obtiennent les meilleurs résultats au cours de ces joutes. Enfin, l'article 16
réaffirme l'importance de l'éducation religieuse au sein de l'éducation de
base, dont la durée est portée à neuf ans aux termes de l'article 4.
L'enseignement général égyptien conduisant aux études universitaires se
distingue de l'enseignement technique ou professionnel. Il se divise
principalement en deux catégories, dont la première est l'enseignement civil,
ou madani, dispensé par des écoles soit
gouvernementales, soit privées. Ces écoles peuvent, indifféremment, être
nationales, fondées par les Egyptiens chrétiens, ou étrangères, fondées par des
pays occidentaux comme la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne, mais
aujourd'hui soumises à l'Etat égyptien, à l'exception de celles où étudient les
enfants du corps diplomatique et celles établies en accord avec un Etat
étranger. Les écoles
privées égyptiennes, comme les écoles publiques, suivent les programmes établis
ou approuvés par le gouvernement. La seconde catégorie consiste en
l'enseignement azharite [2] et est dispensé dans la
célèbre université islamique égyptienne ainsi que dans ses nombreuses branches
mais aussi dans des écoles pré-universitaires, distinctes des écoles civiles,
ayant leurs propres programmes approuvés par l'Azhar et le gouvernement.
L'enseignement pré-universitaires est gratuit et
ouvert aux seuls musulmans. Il insiste sur les matières religieuses et sur la
langue arabe.
Dans les écoles civiles, la religion est enseignée trois heures par semaine en
cycle primaire sur un total de 27 à 34 heures d'études, et deux heures dans les
cycles préparatoire et secondaire sur un total de 34 à 39 heures. Dans les
écoles azharites, cet enseignement est bien plus
intensif : en sixième année du primaire, 24 heures par semaine, sur un total de
42 heures, sont dédiées à la religion, et 13 heures sur 39 en troisième année
du cycle préparatoire.
Les écoles égyptiennes civiles enseignent la religion musulmane et la religion
chrétienne, selon des programmes officiels gouvernementaux. Les parents ne
peuvent pas dispenser leurs enfants de l'enseignement religieux, ni même
choisir la religion de leurs enfants. Si un des parents est
musulman, les enfants sont considérés obligatoirement comme musulmans et
éduqués selon cette religion, même en cas d'apostasie (abandon de l'islam) des
parents. En outre, il n'existe aucune possibilité d'apprendre d'autres
religions que celles reconnues par l'Etat.
Comme leurs collègues musulmans, les élèves chrétiens sont tenus d'apprendre la
religion chrétienne selon un cours officiel, établi par une commission nommée
par le ministère de l'éducation et de l'enseignement. La Commission est
composée principalement d'éléments coptes orthodoxes, d'un expert catholique et
d'un expert protestant. Son rôle est d'établir un
manuel qui recense les normes acceptées par toutes les communautés chrétiennes.
Cette intervention étatique, dont le but avoué est de favoriser l'unité
chrétienne, a surtout pour effet de produire un corpus hétérogène à la
cohérence douteuse. Chaque école chrétienne complète donc cet enseignement
religieux selon l'obédience confessionnelle qui lui est propre. Pour les écoles
catholiques, un centre catéchistique au Caire prépare des manuels spécifiques,
distribués en plus de ceux imposés par le gouvernement. Enfin, les madares el-ahad [3], qui se
réunissent le vendredi soir (jour férié en Egypte) se chargent de compléter les
connaissances
religieuses des fidèles.
Dans les écoles gouvernementales, l'enseignement de la religion chrétienne est
confié à un professeur chrétien lorsqu'il y en a un. A défaut, c'est un
enseignant musulman qui se charge de cet enseignement selon le programme
gouvernemental. Mais il arrive aussi que certaines écoles mettent purement et
simplement l'élève chrétien dans la classe de religion musulmane, ou
même l'envoie en récréation.
Bien que différentes confessions soient parfois représentées au sein d'un même
établissement, il n'y a jamais de réunions oecuméniques. Les bibliothèques des
écoles gouvernementales ne contiennent pas de livres religieux chrétiens. Le
proviseur est habilité à retirer un livre religieux
suspect. Cette imperméabilité à la religion chrétienne contraste avec
l'intégration de l'enseignement religieux musulman dans les manuels de langue
arabe destinés aux chrétiens autant qu'aux musulmans.
En effet, l'enseignement religieux ne se limite pas au cours de religion
stricto sensu : il déteint sur d'autres cours, et particulièrement le cours de
langue arabe. Bien que les chrétiens d'Egypte représentent au moins 10 % de la
population, tous les auteurs des livres de langue arabe sont
musulmans. Souvent chargés de l'enseignement religieux, les professeurs de
langue arabe doivent impérativement être diplômés de la faculté des lettres
d'une université publique, de l'université d'Al-Azhar
ou de la faculté de Dar al-Ulum
(qui dépend de l'Université du Caire), ces deux dernières étant interdites aux
étudiants non-musulmans. Parmi les rares chrétiens diplômés
de la faculté des lettres de l'université publique, aucun n'est affecté à
l'enseignement de la langue arabe.
La religion n'étant pas affaire privée, ses manifestations extérieures sont de
rigueur. Chrétienne ou musulmane, toute école doit avoir un lieu de prière pour
les élèves musulmans, sauf si des mosquées se trouvent à proximité. Mais la
réciproque n'est pas vraie dans les écoles gouvernementales. Selon certaines
interprétations de l'islam, le musulman doit s'abstenir de raser sa barbe et
ses moustaches. Sous le président Sadate, le gouvernement sévissait déjà contre
les barbus, considérés alors comme des éléments subversifs. Un étudiant qui
fait pousser une barbe est renvoyé à la maison jusqu'à ce qu'il la rase sous
prétexte de propreté.
Les écoles chrétiennes doivent aussi exiger le port de l'uniforme, de même que
les écoles gouvernementales, mais ne s'aventurent pas à s'opposer au port du
voile afin de ne pas susciter des réactions en chaîne.
Le contenu des
manuels d'enseignement
L'analyse réalisée par le juriste palestinien Sami Aldeeb
[4] de 54 manuels scolaires égyptiens pré-universitaires relatifs à la lecture,
la littérature et la poésie arabes, l'éducation religieuse islamique et
l'éducation religieuse chrétienne permet de dégager les enseignements suivants
:
Le contenu des manuels religieux musulmans
Les manuels religieux musulmans, en plus d'une accentuation dogmatique, incluent
généralement les domaines politique et social. Aucune mention n'y est faite du
christianisme, si ce n'est à l'occasion d'attaques indirectes contre le dogme
chrétien de la Trinité.
En matière de tolérance religieuse, ces manuels sont conformes à l'enseignement
musulman qui autorise l'existence des religions monothéistes et reconnaît les
autres prophètes. On y apprend que l'islam est la religion naturelle dans
laquelle chacun naît, mais également, que certains parents détournent leur
enfant de l'islam en le faisant chrétien, juif ou autre.
L'islam est présenté comme l'unique religion devant Dieu. Un texte dit que le
message de Mahomet a été nécessaire pour convertir à l'islam les koffar [5] parmi les ahl kitab [6] et les moushrikin [7].
Ceux qui ont mécru après avoir reçu ce message sont les pires êtres de la
création ; ceux qui ont cru et ont fait le bien, sont les meilleurs.
Un autre texte précise que ceux qui ne croient pas à
Mahomet et complotent contre lui seront punis le jour de la résurrection. Les
termes koffar et moushrikin
ne se limitent pas aux adeptes des religions non-monothéistes, mais englobent
aussi, dans certains textes, les chrétiens et les Juifs, qui relèvent
normalement du statut plus favorable de dhimmis. Un
texte sur le droit de la famille critique le mariage mixte entre un musulman et
une non-musulmane et interdit tout mariage entre une musulmane et un
non-musulman.
Le terme de djihad, guerre sainte, figure dans de nombreux livres
d'enseignement religieux islamique. On y affirme que le musulman ne se soumet
pas à l'ennemi de sa foi et de sa religion, qui sème le désordre dans sa patrie
et son pays. La parole du musulman doit être toujours la plus haute. C'est
pourquoi il lutte jusqu'à la victoire, afin que la parole d'Allah soit supérieure,
et la parole des mécréants inférieure. Difficile parfois de discerner si c'est
une guerre défensive ou offensive qui vise à étendre l'islam à l'ensemble du
monde. Il n'est pas non plus facile de se faire une idée claire sur les
rapports que le musulman doit entretenir avec l'Etat. Alors même que le
gouvernement établit les manuels, certains éléments auraient toutefois tendance
à justifier une lutte contre ce dernier.
Le contenu des manuels de langue arabe
Les manuels de langue arabe, quant à eux, sont fortement influencés par les
préoccupations religieuses. Dans l'introduction de l'un de ces ouvrages, on
peut lire par exemple que son but est de « graver dans le cour des élèves les
hautes valeurs qui approfondissent la foi en Allah et en la religion »
(implicitement la religion musulmane). Ces livres comportent de nombreux
textes coraniques et récits du prophète Mahomet mais pas un seul texte de
l'Ancien ou du Nouveau testament. Parfois même, des récits bibliques qui se
trouvent dans le Coran ne sont enseignés que sous la forme coranique, qui
diffère sensiblement de celle de la Bible. Les thèmes de ces ouvrages se
rapportent uniquement à la période postérieure à la conquête musulmane de
l'Egypte, les périodes pharaonique ou copte chrétienne étant complètement
escamotées.
Dans les cours de langue arabe, l'étudiant chrétien est obligé d'apprendre et
de réciter des formules et des concepts purement islamiques. Lors des
récitations, chaque texte coranique est précédé par la locution : « Allah a
dit. » Les questions reviennent avec insistance : « Que dit Allah ? » De
nombreux textes s'efforcent d'inculquer aux étudiants les vertus sociales
et le comportement juste, mais toujours à partir de textes islamiques, tirés le
plus souvent du Coran. L'islam a donc officiellement le monopole de la vertu et
des bonnes actions. Un livre parmi d'autres apprend à tous les élèves, sans
distinction, comment échapper à l'enfer : croire en Allah, prier, jeûner
pendant le ramadan et accomplir le pèlerinage à la Mecque.
Deux pages plus haut, il est dit qu'Allah se venge des
koffar. les mécréants. Ceux
qui ne croient pas au Coran doivent savoir qu'ils n'échapperont pas à la
sanction divine.
Le contenu des manuels religieux chrétiens
Les manuels chrétiens, souvent orientés par l'adhésion à une foi régie dans un
cadre de religion d'Etat, intègrent les valeurs propres à cette religion. Ces
manuels, aussi bien ceux établis par l'Etat que par l'Institut catéchistique du
Caire, présentent les thèmes principaux du christianisme sans concession à
l'islam. Ainsi, il est question de la Trinité, de la divinité de Jésus, de sa
crucifixion et de sa résurrection, quatre thèmes sur lesquels le Coran adopte
une position différente. Ni les livres catholiques ni les livres étatiques
n'abordent la question de la
primauté de Pierre, et seuls les premiers traitent du sacrement de
l'eucharistie.
Les manuels de religion chrétienne ne font aucune référence à la religion
musulmane, au Coran, à Mahomet ou aux musulmans, ni en bien, ni en mal. On
trouve parfois des références aux Juifs. Un texte explique que les chrétiens
sont contre le fanatisme, contrairement aux Juifs, aux anciens Grecs, aux
Romains et aux Indiens. Il explique que les exemples du fanatisme des Juifs
sont innombrables. Il cite le cas de Jonas qui, voyant Ninive se convertir à
Dieu, s'est irrité, demandant la mort pour lui-même, ne sachant pas que Dieu
appartient à tout le monde.
Les athées font aussi l'objet d'attaques. Un texte affirme que l'athée
considère l'homme comme un animal, le privant de ses principes, de son
idéalisme et de son espoir dans l'autre vie. L'athéisme impose la loi de la
jungle, qui supprime la fraternité des hommes. Le chrétien, cependant, doit se
comporter avec l'athée à partir du principe de l'amour ; il doit discuter avec
lui sans véhémence ou fanatisme et prier pour lui.
La patrie, affirme un autre manuel, est la grande famille pour laquelle il faut
offrir notre fidélité, notre effort, notre argent et notre sang. Mais les
guerres au nom de la religion sont rejetées. On cite ici les guerres des
croisades. Un autre ouvrage affirme le principe « la religion est pour
Dieu, mais la patrie est pour tous. »
Les rapports avec l'Etat se posent d'une manière moins aiguë dans le
christianisme, qui neconnaît pas beaucoup de normes
proprement juridiques. « Obéir à Dieu et à ses commandements, suivre les lois
et les normes de la société est un devoir pour garantir la sécurité de
l'individu et de la société », assure un manuel. Un livre interdit la
facturation d'intérêts dans les relations commerciales mais ajoute que la
fructification de l'argent dans le commerce est permise. Prêter à l'Etat, aux
entreprises, est permis, car le but d'un tel prêt est de servir le bien public,
et ses fruits profitent à l'Etat et aux citoyens.
Perspectives
d'avenir
Sans vouloir préjuger de l'avenir de
l'enseignement religieux en Egypte, la vision exprimée dans les manuels
d'éducation plaide pour un accroissement de l'islamisation. Ces livres, écrits
par des universitaires, servent de support dans les facultés égyptiennes qui
préparent au métier d'enseignant. Leur but est d'orienter toutes les
disciplines en fonction du point de vue religieux islamique, y compris les
matières scientifiques.
Le problème majeur le plus urgent sur le plan de l'enseignement religieux en
Egypte reste celui de l'existence de deux enseignements : l'enseignement azharite et l'enseignement civil. Un professeur égyptien a
récemment proposé d'unifier l'enseignement pré-universitaire, tout au moins
pour les jeunes de moins de 15 ans. Ce dédoublement de l'enseignement crée une
schizophrénie au sein de la nation. Il est cependant à craindre que la
suppression des écoles azharites favorise une
recrudescence de l'enseignement religieux dans les écoles civiles.
Si l'Egypte souffre aujourd'hui de la montée du fanatisme religieux et des
tensions à l'intérieur de la communauté musulmane, et entre les musulmans et
les chrétiens, elle le doit sans doute aussi à un système éducatif où le
religieux est injecté à forte dose. Ce système est d'ailleurs responsable de ce
qui se passe en Algérie où, après l'indépendance, des enseignants égyptiens,
notamment des azharites au chômage, ont débarqué par
milliers pour y implanter le fanatisme religieux dont on récolte aujourd'hui
les fruits acides.
Si l'Egypte veut retrouver la paix interne, elle doit écarter la religion de
ses programmes d'enseignement, pour la remplacer par l'enseignement d'une
éthique commune, en laissant aux différentes communautés le droit d'enseigner à
leurs adeptes les éléments de leur foi. Mais pour éviter que l'enseignement
extrascolaire ne devienne le repère d'un fanatisme incontrôlable, il doit
garantir la liberté de pensée et interdire tout recours à la violence.
L'essentiel demeure bien de trouver un « vivre
ensemble » dans une société en mutation. Les minorités religieuses égyptiennes,
à des degrés divers, ont joué dans le passé et sont appelées dans le futur à
jouer un rôle déterminant. Loin d'être les alliées de l'impérialisme américain,
leur « double appartenance », d'une part, à la
modernité occidentale dans leur spécificité protestante et d'autre part, au
monde culturel arabophone, leur permet d'être une force d'innovation. Elles
sont les catalyseurs de nouvelles expériences de collaboration et de solidarité
pour contribuer à l'avènement d'une véritable société civile en Egypte, qui
privilégie le développement et l'émancipation de l'homme et de la femme, qui
résiste aux conservatismes et aux intégrismes sociaux ou religieux, et qui
vient combattre, dans la pratique, l'idéologie pernicieuse du « choc des
civilisations. »
Notes :
[1] Selon l'article 2 de la Constitution de 1971, modifiée
en 1980 : « L'islam est la religion de l'Etat dont la langue officielle est
l'arabe ; les principes de la charia constituent la source principale de
législation. ».
[2] Dépendant de la Mosquée Al-Azhar, qui constitue,
à l'échelle internationale, la première instance religieuse de l'islam sunnite
dans le monde et, à l'échelle nationale, le représentant de la communauté
musulmane du pays (plus de 85% d'une population de 79 millions d'habitants).
[3] Ecoles du dimanche.
[4] Sami Aldeeb, L'enseignement religieux en Egypte
et en Suisse, Lausanne,
Institut suisse de droit comparé, texte envoyé pour le colloque du 4 mars
2000 organisé par le Mouvement pour les Droits de l'Homme à Beyrouth.
[5] Pluriel du mot kaffer qui veut dire : mécréant.
[6] Gens du livre ; normalement pour désigner les Juifs et
les chrétiens.
[7] Pluriel du mot moushrik qui veut dire :
polythéiste.