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LA PAIX AU MOYEN ORIENT? PAS POUR DEMAIN…
Par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued/conf.htm
Le 30 mars 2005
Malgré les efforts du roi Abdallah II de Jordanie pour bousculer le statu quo de la Ligue arabe, celle-ci s'est cantonnée dans des déclarations fermant la voie à une paix véritable au Moyen Orient.
Il faut savoir qu'au Moyen Orient un état palestinien et un Israël en paix ne font pas l'affaire de régimes autocratiques qui n'auraient plus d'épouvantail à agiter devant leurs populations, plus de bouc émissaire. De plus, l'exemple de démocraties qui prospèrent au Moyen Orient, alors que du Soudan à la Syrie les autocraties régressent est un spectacle insoutenable et humiliant pour celles-ci.
Le roi Abdallah II est un des rares dirigeants éclairés au Moyen Orient. Il a proposé aux pays arabes avant la réunion de la Ligue Arabe à Alger de commencer par reconnaître Israël et d'avoir des relations normales avec ce pays afin d'apaiser ses craintes sécuritaires. Les négociations qui suivraient seraient facilitées. Définir les frontières, régler le problème des réfugiés et le statut de Jérusalem seraient des problèmes beaucoup moins ardus à résoudre si on tenait compte de la réalité du terrain, sous entendant qu'on ne peut pas demander l'impossible à Israël si on veut réellement obtenir la paix dans la région.
Le ministre Jordanien des Affaires étrangères Hani al Moulqi n'a pas mâché ses mots en déclarant "Les Arabes ne savent pas lire l'histoire, car ils sont mus par leurs émotions et non par leur raison". Il a précisé que les concessions à faire par les arabes n'étaient pas à faire à Israël mais à la réalité de la situation.
À Alger la Ligue arabe a rejeté cette proposition et a repris le plan Saoudien de 2002 adopté à Beyrouth et qui demande "l'impossible" à Israël: retour aux frontières de 1967, retour des réfugiés en Israël, Jérusalem capitale arabe. Le "non" opposé par la Ligue arabe au roi Abdallah II de Jordanie montre l'incapacité de cette organisation à entrer dans une nouvelle ère de paix et de démocratie. Il faut savoir aussi que pour des raisons diverses 9 chefs d'état arabes sur 22 ont évité de se rendre à Alger.
La résolution 1559 du Conseil de Sécurité de l'ONU demandant à la Syrie de retirer ses troupes et ses agents de renseignement du Liban ainsi que le désarmement des milices a provoqué la mort de l'ex-premier ministre Rafiq Hariri. Quand on les coince, les régimes féodaux comme celui des Assad à Damas ne peuvent réagir que par la force brutale. Bashar al Assad a juré de "casser" le Liban si on l'obligeait à le quitter. Depuis, la terreur s'installe au Liban. Les premières cibles sont chrétiennes: 3 attentats à Beyrouth Est et Nord (5 morts et une vingtaine de blessés), une école incendiée à Deniyé, des locaux de Caritas saccagés à Tripoli, des armes sont distribuées aux milices prosyriennes. Plus la pression internationale sur la Syrie croit, plus l'insécurité s'installe au Liban. Le but d'Assad est de créer un chaos démontrant la nécessité d'une présence syrienne dans le pays. Son plan "Liban" consiste à redéployer ses troupes aux frontières et à réactiver la terreur au Liban par l'intermédiaire de collaborateurs libanais selon le scénario irakien. Le colonel Moustafa Hamdane qui dirige la Garde Républicaine contrôle une milice sunnite de 500 combattants à Beyrouth Ouest, "al Mourabitoune". Les milices pro-syriennes coopèrent avec deux autres groupes dangereux le H'ezbollah au Sud et les Palestiniens au Centre.
Pour contrecarrer le plan "Liban", l'opposition libanaise demande une protection internationale…
Sur le front Israélien un calme précaire règne, des armes affluent à Gaza venant d'Egypte, notamment des missiles Strella SA7, capables d'atteindre des avions de ligne.
Le ministre de la Défense Shaoul Mofaz vient de déclarer qu'une ligne rouge venait d'être franchie. Par ailleurs les incidents et les attentats déjoués par l'armée sont quotidiens.
Malgré tous les discours apaisants de part et d'autre, les
seuls moyens d'éradiquer la terreur demeurent l'arrestation des leaders, la
confiscation des armes illicites, l'arrêt des flux financiers. Or rien n'est
fait du côté palestinien; bien au contraire on demande la libération de
dangereux prisonniers et on favorise l'installation de groupes terroristes à
Gaza. Voici ce que déclare Abou Moussab, un des chefs des Brigades d'al Aqsa,
branche armée du Fatah: "Ce qui se passe
actuellement n'est pas une accalmie; c'est le repos du guerrier dont nous
profitons pour reprendre des forces. Quand les affrontements reprendront, nous
reviendrons avec de nouvelles méthodes et de nouveaux équipements!"
Le roi de Jordanie a averti que la Syrie et le H'ezbollah incitent les terroristes palestiniens à commettre des attentats contre Israël afin de détourner l'attention mondiale du Liban. Il a précisé que les menaces les plus sérieuses à la paix au Moyen Orient venaient d'Iran, de la Syrie et du H'ezbollah et que son pays a fait avorter à plusieurs reprises des attentats contre Israël.
La paix au Moyen Orient ? Pas pour demain.
Si la politique européenne et notamment celle de la France parvenait à tenir compte des réalités du terrain au Moyen Orient, il est probable que la paix serait plus à portée de main.
Nota
Au Sud d'Israël, à Gaza une forte population, maintenue pauvre et illettrée depuis 1948, constitue un foyer permanent d'agitation et d'agression. Elle est sous la coupe du Hamas grâce aux centres de soins, aux madrassas et aux subsides accordés, s'ajoutant à ceux de l'UNRWA. Le Hamas est financé par l'Arabie Saoudite.
Au Nord d'Israël, soit au Sud du Liban, une population shiite pauvre et illettrée est sous la coupe du H'ezbollah. Elle constitue un foyer d'agitation et d'agression. Elle est alimentée par des subsides venant d'Iran, endoctrinée par des mollahs et formée à la guerilla.