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Obama, un Nouveau Scandale

Il finit de livrer l’Irak sur un plateau d’or à l’Iran et beaucoup d’armes

 

Par Mosen Pouryamehr

mediarabe.info - 11/03/14

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On ne compte plus les catastrophes qu’ont engendré Obama et son administration dans la région. Alors que nous vous alertions sur une des pires stratégies de l’administration américaine après le nucléaire iranien, voici que va se réaliser ce que nous redoutions.

Grâce à "la stratégie élaborée" d’Obama, Téhéran est devenu le véritable maitre de Bagdad

 

Quelle serait la réaction du peuple américain s’il apprenait que le Président Obama venait d’approuver la vente d’armes américaines au dictateur syrien Bachar al-Assad pour qu’il massacre ses opposants ?

Eh bien, c’est ce que l’administration d’Obama vient de faire en Irak.

La semaine dernière, l’administration américaine a en effet autorisé la vente au dictateur irakien Nouri al-Maliki de 24 hélicoptères d’attaque Apache. Ils serviraient à son offensive militaire, qui dure depuis plusieurs mois déjà, contre des villes, dans la région sunnite d’al-Anbar.

 

Officiellement confronté à une rébellion sunnite hostile à ses politiques sectaires, à son soutien au régime iranien et à son alliance avec le régime de Bachar Al-Assad, Al-Maliki a ordonné à son armée de pilonner des quartiers résidentiels de la ville sunnite de Falloujah avec des tirs de mortiers, faisant de très nombreuses victimes. Il fait pression depuis plusieurs mois sur l’administration d’Obama pour qu'elle approuve la vente d’armes qui seraient utilisées dans sa guerre contre le terrorisme.

En réalité, plusieurs hauts responsables irakiens, dont un ministre du gouvernement Maliki, accusent le premier ministre d’avoir sciemment laissé Al-Qaïda (EIIL) s’installer dans la région d’Al-Anbar, pour lui permettre ensuite de réprimer les Sunnites, de se présenter comme le champion de la défense des chiites et se faire réélire, et surtout, d’installer ses forces à la frontière syrienne, pour mieux aider Assad.

Selon le Grand Mufti sunnite d’Irak, Dr. Rafe Al-Refaei, s’exprimant devant une réunion tenue au Parlement européen, "Maliki poursuit une politique odieuse qui consiste à bombarder de manière aveugle des civils innocents. Les forces de Maliki ont attaqué des rassemblements pacifiques. Elles ont bombardé les maisons de gens innocents. Lorsque Maliki a lancé sa soi-disant guerre contre les terroristes dans le désert de la province d’Anbar, aucun combattant appartenant à Al-Qaïda n’a été tué. Les seuls tués furent des bergers innocents. Ce qui se passe à Falloujah est un génocide. Un millier de civils y ont été blessés. Les événements en Irak ont pris un tour très dangereux, qui pourrait provoquer une guerre civile dans laquelle tout le peuple irakien serait perdant. Nous avons été offerts sur un plateau d’or au gouvernement iranien".

 

Saleem Abdullah Al-Jabouri, président de la Commission des droits de l’Homme du Parlement irakien, a déclaré lors de la même réunion : "Les enquêteurs utilisent la torture pour obtenir des aveux. Nous devons adopter des lois qui mettront fin aux abus de prisonniers. Une personne peut être détenue pendant des années sur des accusations fausses".

S’il a pu prendre le pouvoir grâce au soutien des États-Unis, au fil du temps, Maliki est devenu de plus en plus l’homme de main du régime intégriste de Téhéran.

En septembre dernier, ses forces spéciales ont massacré 52 dissidents iraniens au camp d’Ashraf. Près de 3.000 autres dissidents iraniens, membres du principal groupe d’opposition, PMOI (MEK), ont dû faire face à plusieurs reprises à des attaques mortelles à la roquette contre le camp Liberty, près de Bagdad, où ils sont retenus prisonniers sur les ordres de Maliki, malgré le fait que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés leur ait reconnu le statut de demandeurs d’asile. En 2003, les États-Unis avaient reconnu aux dissidents le statut de "personnes protégée" au sens des Conventions de Genève et ont promis de les défendre s’ils remettaient volontairement leurs armes aux forces américaines.

D’autres indications confirmant les liens forts entre Maliki et l’Iran sont apparues récemment. La semaine dernière, l’agence de presse Reuters a signalé depuis Bagdad que l’Iran avait conclu un accord secret avec l’Irak pour la vente d’armes et de munitions d’une valeur de 195 millions de dollars, ce qui représenterait une violation de l’embargo de l’ONU sur les ventes d’armes par Téhéran.

 

Alors que le Département d’État américain ne demande pas mieux que d’étouffer cette affaire gênante avant de conclure son propre accord de vente d’armes à l’Irak, un certain nombre de membres du Congrès appartenant aux deux partis politiques, dont le Sénateur John McCain, ont appelé le Président Obama à reconsidérer l’accord.

Des Américains haut placés regardent d’un œil de plus en plus critique le soutien de l’administration d’Obama au dictateur irakien, ainsi que le non-respect de la promesse donnée par les États-Unis de protéger les dissidents retenus au camp de prison Liberty.

"Nous avions un accord. Aux États-Unis, nous avons donné notre parole mais nous ne l’avons pas tenue", a ainsi réagi Ed Rendell, ancien président du parti démocrate, devant un rassemblement d’irano-américains au Centre de Congrès de Los Angeles, le 22 février dernier. Pour sa part, l’ancien membre démocrate du Congrès Patrick Kennedy a déclaré que la politique des États-Unis envers l’Iran "doit changer, et doit changer dès maintenant".

Le Président Obama doit écouter ces voix de la conscience américaine et adopter une politique de principe envers l’Irak et l’Iran. Il doit arrêter immédiatement la vente d’armes à l’Irak et porter les abus des droits de l’Homme des deux régimes devant le Conseil de sécurité de l’ONU afin que des mesures contraignantes soient prises. Le moment est venu d’accorder plus d’importance aux Droits de l’Homme, dans les priorités de la politique étrangère de cette administration.

Obama a désormais des preuves supplémentaires que l’Iran continue de développer les bras armés de ses tentacules à l’étranger, tout en faisant semblant de négocier avec l’Occident sur son programme nucléaire et son statut de puissance régionale.

La République islamique poursuit ses fournitures d’armes au régime de Damas. Elle vient d’équiper le Hezbollah libanais d’une douzaine de drones. Elle tentait aussi, la semaine dernière, d’acheminer des armes de longue portée au Hamas, à Gaza. Il est vrai qu’il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut voir !

 

Petit rappel

- En 2011 déjà l’Irak avait bénéficié des largesses de Washington, alors que les troupes américaines devaient sous peu quitter le sol irakien. Dés le départ des soldats américains le chaos s’est installé de plus belle.

- USA/Irak – 11 milliards de $ d’armement pour un Irak au bord du chaos

- Fin 2013, au nez et à la barbe de tous, l’Iran s’offrait la défense maritime irakienne sur le détroit d’Ormuz, et signait un accord avec Bagdad dans la tourmente – résultat des courses, quelques mois plus tard, le convoi en provenance d’Iran destinés aux terroristes palestiniens que les forces israéliennes viennent d’intercepter, a traversé sans inquiétude tout le territoire irakien. (Les transporteurs se payant même le luxe d’aller se rafraichir à la buvette du coin)