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Le Kurdistan, un Rempart contre l’Ingérence Turco-Iranienne
Netanyahu
valorise l’indépendance du Kurdistan contre l’ingérence de la Turquie et de
l’Iran au Moyen-Orient
Par JNi.Media
15
août 2017
Adaptation
: Marc Brzustowski
http://jforum.fr/le-kurdistan-un-rempart-contre-lingerence-turco-iranienne.html#2dX4H7MF4QAgjJMK.99
La
semaine dernière, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu
a déclaré devant une délégation de 33 membres Républicains du Congrès qu’il
soutient la création d’un Etat kurde indépendant dans ce que l’on considère
encore aujourd’hui comme le nord de l’Irak. Netanyahu n’est pas seul à favoriser
l’idée de donner son Indépendance à la région de l’Irak non-arabe la plus
prospère et démocratique : Joe Biden, le vice-Président
d’Obama avait défendu ce projet lorsqu’il se présentait à la nomination du
candidat présidentiel démocrate en 2008, avant de se raviser dès qu’il est
entré dans l’équipe d’Obama à la Maison Blanche.
Le
Kurdistan Irakien, dirigé par le Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK); est
situé dans le nord de l’Irak et il constitue la seule région autonome du pays
et une démocratie parlementaire. Les Kurdes le considèrent comme l’une des
quatre grandes régions du Grand Kurdistan souhaité, qui comprendrait également
le sud-Est de la Turquie, le Nord de la Syrie et le nord-ouest de l’Iran.
Et,
sur ce point, dans les régions de Turquie et d’Iran que revendiquent les
Kurdes, réside la valeur la plus cruciale du Kurdistan, pour la politique
étrangère et sécuritaire israélienne : l’existence même d’un Etat indépendant
officiel, qui disposerait inévitablement d’un titre de membre de l’ONU,
constituerait une véritable gifle pour les deux puissances islamiques qui sont
en lice pour étendre leur hégémonie sur le Moyen-Orient : la Turquie et l’Iran.
Aussi
bien en Turquie qu’en Iran, l’indépendance des Kurdes est considérée comme
l’instauration d’une cinquième colonne perpétuelle. En effet, les Kurdes
organisent des groupes militants clandestins qui sont susceptibles de menacer
vraiment la sécurité la sécurité de l’Etat visé. Ils sont haïs et vilipendés
par les deux régimes d’Ankara et de Téhéran, et, de temps en temps, ils
parviennent à mordre la main qui s’ingénie à les faire saigner et à les
persécuter.
La
Turquie d’Erdogan est exceptionnellement oppressive à
l’encontre de ses citoyens kurdes, dont elle ferme les écoles privées qui
enseignement le Kurde et dont elle a supprimé les mots « kurde » et
« Kurdistan » des dictionnaires et des livres d’histoire :
officiellement, il n’existe pas de « Kurdes » en Turquie, et on les
mentionne uniquement sous le terme de « Turcs des Montagnes ».
De
manière identique, les Kurdes ont subi une longue histoire de discrimination en
Iran. Dans un rapport publié en 2008, Amnesty International a démontré que les
Kurdes sont une cible particulière de la répression en République Islamique
d’Iran et les « droits sociaux, politiques, culturels des Kurdes sont
bafoués, tout autant que leurs aspirations économiques ». L’Iran exécute
ses prisonniers politiques kurdes, essentiellement des militants, des écrivains
et des enseignants ».
Cette
situation résonne aux oreilles israéliennes comme une petite musique déjà
entendue par le passé. En juillet, quand le Président turc Erdogan
a attaqué la politique sécuritaire d’Israël sur le Mont du Temple, Netanyahu a
diffusé un communiqué qui dsiant : « Il serait
intéressant de voir ce que dirait Erdogan aux
résidents Grecs du Nord de Chypre ou aux Kurdes. Erdogan
est vraiment le dernier qui puisse prêcher ce qu’il faut faire à Israël ».
Sur
son visage on lisait comme un avertissement à ce genre de types qui vivent dans
des maisons de verre et à qui il faut sans cesse rappeler à quel point ils
feraient mieux d’être prudents avant d’encourager des gamins à lancer des
pierres. Mais il existe un sous-bassement encore plus profond à ce mépris de
Netanyahu envers les dictateurs et Mollahs au Moyen-Orient : le Kurdistan est
le rempart secret d’Israël contre l’impérialisme, à la fois de la Turquie et de
l’Iran dans la région : en d’autres termes, un Kurdistan fort et indépendant
équivaut à un Israël fort et indépendant.
Cela
n’a rien de nouveau. Selon l’ancien responsable de Haut-rang au
Mossad, Eliezer Tsafrir, entre 1963 et
1975, Israël a posté des conseillers militaires et développé des moyens de
renseignements dans les quartiers-généraux du dirigeant rebelle kurde Mulla Mustafa Barzani,
entraîné les milices kurdes en leur fournissant des armes [les fameuses
kalachnikov seraient, à l’origine, des armes prises aux Egyptiens et Syriens
lors des guerres de 1967 et 1973] et une artillerie sol-sol et de défense
anti-aérienne.
Selon
le Colonel (à la retraite) Jacques Neriah (Kurdistan:
The Next Flashpoint Between Turkey, Iraq, and the Syrian Revolt), au cours de la Première
Guerre du Golfe, les organisations juives ont lancé une campagne de lobbying à
travers le monde, afin d’aider le Kurdistan d’Irak et mettre un terme aux
persécutions du régime de Saddam Hussein qui s’y déroulaient. Le Premier Ministre
israélien Yitzhak Shamir avait appelé le Secrétaire d’Etat américain James
Baker pour qu’il défende les Kurdes.
Selon
des journaux israéliens et étrangers, des dizaines d’Israéliens ayant une
expérience d’instructeur pour l’entraînement des unités de combattants d’élite
ont travaillé (et travailleraient encore) pour des entreprises privées
israéliennes dans le nord de l’Irak, aidant les Kurdes à y établir leurs
propres unités d’élite antiterroristes. Des reportages affirment que le
Gouvernement kurde a passé des contrats avec des entreprises israéliennes de
sécurité et de communications afin d’entraîner les forces de sécurité kurdes et
leur fournir un équipement dernier cri.
Des
entreprises de l’industrie militaire israélienne sont en partenariat d’affaires
constant avec le gouvernement kurde, selon Neriah, en
lui fournissant du conseil stratégique en matière à la fois économique et
sécuritaire. « Des tonnes d’équipement, dont des motocyclettes, des
tracteurs, des chiens renifleurs, des systèmes d’amélioration des fusils
d’assaut Kalachnikov, des gilets pare-balles, et des articles d’aide et de
soins d’urgence ont été transportés vers la région du nord de l’Irak, la
plupart de ces produits étant estampillés « Made in Israel ».
Netanyahu
(ni les autres officiels du gouvernement israélien,) ne parle pas souvent du
soutien d’Israël au Kurdistan Irakien. De même, les Kurdes minimisent le coup
de main que leur apporte Israël officieusement, parce qu’il faut bien l’avouer,
ils vivent au Moyen-Orient où les Juifs sont encore loin d’être les bienvenus
dans la plupart des endroits. Mais instaurer une deuxième tête de pont
pro-Occidentale solide dans les arrière-cours de la Turquie et de l’Iran
pourrait avoir une influence déterminante pour faire fléchir leur enthousiasme
hégémonique, à l’une comme à l’autre.