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NASRALLAH A PEUR

Le Hezbollah sait qu'il peut tout perdre dans une autre guerre avec Israël

 

Par Guy Bechor

Publié le 18/08/09 par www.YnetNews.com , émanation de Yédiot Ah'oronot

Traduit & adapté par Artus pour www.nuitdorient.com

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Exergue de www.nuitdorient.com : le Hezbollah n'a pas pu remporter une victoire politique aux dernières élections législatives au Liban, au mois de juin. Alors il s'agite publiquement et médiatiquement pour montrer qu'il reste une force, la seule force capable de s'opposer à Israël, slogan facile et qui commence à s'user, ayant servi pendant quelques décennies. Certes, le Hezbollah est mieux armé qu'en 2006, certes le Hezbollah ne sera pas désarmé selon la résolution 1401 de l'Onu, certes le Hezbollah a des cellules dormantes partout en Amérique latine, et certainement en Europe, certes le Hezbollah a des liens privilégiés avec le Kremlin, fournisseur d'armes, mais…

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Du calme svp! Hassan Nasrallah n'a aucune intention, aucun intérêt, aucun désir de s'embarquer dans une nouvelle aventure contre Israël. En fait c'est l'inverse qui est vrai, Nasrallah a peur qu'Israël ne l'attaque!

Et il y a plusieurs raisons à cela. La technologie militaire adoptée par le Hezbollah lors de la 2ème guerre du Liban est aujourd'hui transparente pour Tsahal. A l'époque le Hezbollah était un ennemi invisible qui émergeait quelques secondes pour aussitôt disparaître et Tsahal avait du mal à se mesurer à un ennemi bien armé, bien organisé et bénéficiant de plus de la sympathie du milieu environnant. Mais, aujourd'hui, Tsahal connaît par cœur le modus operandi de l'ennemi et il est préparé à l'affronter. Et Nasrallah le sait.

Globalement, Tsahal de 2009 est bien différent de l'armée de 2006 dans au moins deux domaines stratégiques et l'ensemble du paysage n'est plus le même. En 2006 les chars étaient vulnérables aux tirs de missiles; aujourd'hui ils sont équipés d'une protection active, incluant un système de radar détectant et éliminant les missiles tirés. Et les chars protégés contre tout missile peuvent décider de l'issue du combat; la lourdeur redevient alors un atout. De plus, les systèmes laser ont été portés à un niveau de précision offensive telle qu'aucune cible ne peut être ratée. Le Hezbollah n'a aucune réponse à ces deux atouts décisifs et Nasrallah le sait.

 

Par ailleurs, le Hezbollah n'a plus aucune légitimité dans une action militaire, même auprès des shiites. En fait Nasrallah a perdu les dernières élections parce qu'il a entraîné son pays avec arrogance dans des aventures militaires inutiles et inconséquentes. Il ne répétera pas la même erreur. Ayant reçu des coups terribles de Tsahal, il ne se lancera pas dans un nouveau conflit.

 

Une force militaire sophistiquée et secrète

 

En 2006, le Hezbollah avait subi d'énormes pertes et les villages shiites du sud avaient beaucoup souffert. Nasrallah a dû cacher les pertes infligées par Tsahal et présenter cette défaite comme une victoire. Et dans cette guerre psychologique peu de gens ont été dupes, les Israéliens. Et la rhétorique habituelle de Nasrallah ne marche plus. Personne ne le prend plus au sérieux dans le monde arabe, comme l'a montré récemment le président égyptien Moubarak, dans son offensive contre le Hezbollah, en le ramenant à ses justes proportions. Même les Israéliens ont pris conscience et notre opinion publique a mûri et ne prend plus au sérieux les discours enflammés de Nasrallah.(1)

Il est vrai qu'en 2006, la guerre a été portée dans notre territoire par les tirs de missiles de moyenne portée et la population en a été effrayée. Et ceci était contraire aux doctrines de défense de Tsahal. Mais depuis l'opération de Gaza, cette frayeur s'est dissipée. Le tir de missiles ne peut durer qu'un temps, les citoyens étant protégés dans des abris ou par des moyens anti-missiles, le temps que Tsahal élimine la source. L'effet traumatique est aussi de moins en moins dévastateur.

Le succès de l'opération de Gaza a permis de dissuader toute nouvelle force hostile de se manifester. Tsahal est de nouveau une force militaire sophistiquée et secrète qu'on craint. A l'inverse, l'usage par l'ennemi de civils comme bouclier défensif est aujourd'hui un fait reconnu et dénoncé, un crime de guerre. Le Hamas comme le Hezbollah ne pourront plus s'en servir.

 

Nasrallah est familiarisé aujourd'hui avec l'adage "plus c'est moins". S'étant brûlé les doigts à plusieurs reprises, il sait qu'il peut perdre beaucoup dans un conflit qu'il provoquerait, peut-être même tout. Il ne pourra même plus parler dans ses discours de "guerre divine" ou de victoire d'Allah, mais seulement d'auto-destruction.

Donc sans possibilité de bluff, pas de guerre. Nasrallah a peur et c'est cela la dissuasion.

 

Note de www.nuitdorient.com

(1) Le nouveau gouvernement libanais issu des élections de juin 2009 comprendra vraisemblablement le groupe terroriste Hezbollah. Le 1er ministre israélien Benyamin Netanyahou a prévenu le futur 1er ministre libanais Hariri, qu'il tiendrait alors responsable le gouvernement libanais de toute provocation ou attaque venant du territoire libanais.

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