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VAINCRE LE HEZBOLLAH, C'EST UNE QUESTION DE VALEURS
Traduit par
Albert Soued, www.chez.com/conf.htm pour
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L'Occident doit
garder en mémoire le sens du conflit au Moyen Orient. L'ampleur des moyens
modernes de diffusion donne au citoyen une quantité formidable d'information.
Mais cela ne
veut pas dire que nous sommes toujours bien informés. Les nouvelles brûlantes
cachent souvent la perspective. Et ceci est particulièrement vrai des
événements actuels au Moyen Orient. Ainsi pour des raisons compréhensibles,
l'opinion occidentale est dans la situation dangereuse de mal interpréter la
tragédie de Qana (Liban). La réaction à la vue d'images d'enfants tués et du
chagrin de leurs parents ne peut être qu'émotionnelle, et le plus tôt que cette
guerre se termine, c'est le mieux. Mais ce n'est pas aussi simple. Car ce
conflit va au-delà d'une simple querelle de frontière.
Il n’y aura
jamais de paix dans la région aussi longtemps que le Hezbollah, soutenu par ses
régimes parrains, l’Iran et la Syrie, sera autorisé à menacer militairement
Israël. Un cessez-le-feu qui permettrait au Hezbollah de clamer sa victoire sur
le terrain renforcerait énormément ses combattants, de même que ceux du Hamas,
enlevant l’autorité du gouvernement libanais et de Mahmoud Abbas, le président
de l’Autorité Palestinienne, tout en causant du tort aux régimes
pro-occidentaux tels que l’Arabie Saoudite, la Jordanie et l’Egypte. Vaincre le
Hezbollah, au contraire, renforcerait les leaders arabes qui sont en faveur
d’une solution israélo-palestinienne de deux Etats, et freinerait l’influence
régionale de Téhéran et de Damas.
Il y a des
raisons plus profondes pour lesquelles l'impact émotionnel de ces derniers
jours doit être replacé dans son juste contexte. La critique que la riposte
israélienne contre le Hezbollah était disproportionnée est trop facile et peu
réfléchie, surtout si on met les deux parties sur le même plan moral, ce qui
serait injuste. Nous ne sommes pas dans une compétition entre des partenaires
équivalents, comme le croit l'opinion occidentale. Une partie est la seule
démocratie de la région, qui a toujours fait face à une menace existentielle et
qui voudrait, si possible, vivre en paix avec ses voisins. L'autre partie est
une organisation terroriste, dont l'objectif est d'empêcher cet avenir de paix.
L'annonce
d'Ehoud Olmert ne prévoyant pas de
cessez-le-feu à court terme a déçu nombre d'Occidentaux…La déclaration du
premier ministre israélien n'empêche pas forcément un changement nécessaire de
sa stratégie militaire, alors qu'elle montre au public israélien qu'il ne cède en
rien. Il s'agit surtout ici de tactique et il ne faut pas perdre de vue l'ensemble
de la bataille et ses objectifs.
Le Hezbollah
n’est pas un mouvement d’émancipation. Il représente un courant virulent de
l’islam extrémiste, caractérisé par la misogynie, l’homophobie, l’intolérance
absolue à toute différence, même au sein de sa propre religion, et par un
système de croyances ancrées dans un passé lointain. Que le Hezbollah ait eu
l’intention de déclencher une réponse si féroce de la part d’Israël n’est pas
sûr. Mais ce qui est clair, par contre, c’est qu’il a planifié cette guerre
depuis un certain temps, étant donné son arsenal et ses fortifications.
Les
nouvelles du front sont toujours tristes et nos moyens actuels de communication
apportent dans nos foyers les horreurs de tout conflit armé. Mais ceci ne doit
pas nous faire oublier que derrière ce spectacle désolant, il y a un conflit de
valeurs et d'idéologies. Il peut nous paraître rassurant que ces menaces soient
géographiquement lointaines et que notre confort n'en soit pas touché. Mais les conséquences de ce
conflit s'étendent bien au-delà du Moyen Orient et nous devons déjà faire face.