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L'Islam
à la « Conquête Tranquille » de l'Europe
par Giulio Meotti, journaliste culturel pour Il Foglio, auteur et journaliste italien.
21 août 2016
Traduction du texte original: Islam's "Quiet Conquest"
of Europe
Le mois dernier, le Wall Street Journal a publié un
entretien avec Patrick Calvar, directeur
général de la sécurité intérieure (DGSI) en France. « La confrontation est inévitable », a déclaré M. Calvar.
Sur sept millions de musulmans, la France compte 15.000 Salafistes « dont le credo radical fondamentaliste est
dominant au sein de plusieurs quartiers à forte population musulmane, notamment
à la périphérie de villes comme Paris, Nice ou Lyon. Ils prêchent la guerre
civile et leurs prédicateurs appellent les musulmans à anéantir les mécréants
dans la rue ».
Ces salafistes défient ouvertement le mode de vie qui prévaut
en France et ne font pas mystère de leur volonté de renverser l'ordre existant
en Europe par la violence, les attaques terroristes et l'intimidation physique.
Mais si la menace islamiste en Europe se réduisait aux Salafistes, elle serait
facile à vaincre.
Une autre menace existe, bien plus dangereuse, car plus
difficile à vaincre. Une menace à laquelle l'hebdomadaire Valeurs Actuelles
a donné le nom de « conquête tranquille ». Soit le « projet de l'islam « modéré » de produire
de la soumission. « Son ambition est
claire : changer la société française. Lentement mais surement ».
Dans Soumission, le roman de Michel Houellebecq, la
menace est personnifiée par Mohammed Ben Abbes, le
musulman « modéré » qui devient président de la République française et
entreprend d'imposer l'islam comme religion officielle. Et par où le Président
Ben Abbes démarre-t-il le processus d'islamisation ? Par la Sorbonne. Une
université prestigieuse à laquelle le Qatar vient de faire don d'une somme importante pour parrainer l'éducation des migrants.
En France, cette conquête tranquille prend le visage de
l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), une organisation qu'un
rapport du Centre Simon Wiesenthal accuse d' « antisémitisme, de soutien et de
financement du terrorisme et d'appel au djihad. »
Non seulement « l'UOIF
n'encourage pas à l'intégration des musulmans en France », indique le
rapport, mais « il représente un laboratoire pour
l'élaboration des positions islamistes les plus radicales ».
En Italie, cet « islam modéré », est incarné par l'Unione delle comunità e organizzazione islamiche (UCOII).
Cette organisation islamique, la plus grande et la plus influente de la
péninsule, a parrainé la candidature de la première conseillère musulmane de
Milan, Sumaya Abdel Qader, candidate
voilée de la coalition de centre-gauche. Le mari de Qader,
Abdallah Kabakebbji, a ouvertement appelé à la
destruction de l'Etat d'Israël : « une erreur historique, une escroquerie
», a-t-il écrit sur sa page
Facebook. Sa solution ? « Ctrl + Alt + Suppr
».
Qader l'a emportée sur une candidate
musulmane réellement modérée, la militante somalienne non voilée, Maryan Ismail. J'ai rencontré Mme Ismail à Milan, lors d'un
forum pro-israélien. Après avoir perdu l'élection, elle a rompu avec le Parti
démocrate italien dans une lettre ouverte : « Le Parti démocrate a choisi de dialoguer avec l'islam obscurantiste.
Une fois de plus, les voix plurielles et inclusives de l'islam moderne n'ont
pas été entendues ».
Prenez deux « stars » de cet « islam modéré » français. Le
premier est Tariq Ramadan, petit-fils de Hassan
al-Banna, fondateur des Frères Musulmans, dont la devise est: « Allah est notre
objectif, le Prophète est notre chef, le Coran est notre loi; Le djihad est
notre chemin ; mourir dans la voie d'Allah est notre plus grand espoir ».
Ramadan ne se cache pas à Raqqa, ni ne tire sur les citoyens
français. Il aurait même déposé une demande pour obtenir la citoyenneté française. Son
bureau est en banlieue parisienne, à Saint-Denis; il
a écrit 30 livres et deux millions de personnes le suivent sur Facebook.
Ramadan a des chaires dans plusieurs universités de par le monde : il est
directeur du Centre de recherche en droit islamique à Doha (Qatar) et président
de l'European Muslim
Network. Il fait campagne publiquement pour l'islam aux côtés de l'ancien
Premier ministre italien, Massimo d'Alema. Ramadan a
récemment expliqué sa vision pour l'Europe et la France: « L'islam est une religion
française et la langue française, une langue de l'islam ». Le projet de
Ramadan n'est pas la création d'un islam européen, mais de rendre inéluctable
l'islamisation de l'Europe. Il milite contre l'intégration des musulmans dans
la culture et la société française. Quelques jours avant l'élection de Milan,
Ramadan était en Italie pour soutenir la candidature de Sumaya
Abdel Qader.
La seconde « star » française est Dalil
Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris. En
1989, Boubakeur a justifié la fatwa de l'ayatollah
Khomeiny qui condamnait Salman Rushdie à mort. En 2002, il a témoigné contre
l'écrivain Michel Houellebecq. En 2006, il a poursuivi Charlie Hebdo en justice après la publication
des caricatures danoises de Mahomet. L'an dernier, Boubakeur
a plaidé pour un « doublement » du nombre de mosquées en France et
suggéré que les églises désaffectées soient converties en mosquées.
Au Royaume-Uni, les grandes organisations musulmanes ont mis
en place une « justice islamique » à travers plus de 85 tribunaux
de la charia, chacun rattaché à une mosquée. Divorce, polygamie, adultère et
violence conjugale sont les sujets qui, parmi d'autres, contribuent à la
formation d'une jurisprudence islamique. En Allemagne, le vice-chancelier Sigmar
Gabriel a critiqué l'Arabie Saoudite pour son rôle dans le financement de
l'extrémisme islamique en Europe. Le même royaume saoudien a, l'an dernier,
offert de construire 200 nouvelles mosquées en Allemagne.
Le Qatar, et son mégaphone audiovisuel Al Jazeera, fait
preuve d'un dynamisme certain dans la promotion du radicalisme des Frères
Musulmans en Europe. La famille royale du Qatar, a, en 2015, fait don de 11 millions de livres (12,7 millions d'euros) au St.
Anthony Collège d'Oxford où enseigne Tariq Ramadan.
Le même Qatar a aussi annoncé qu'il était prêt à dépenser 65 millions de dollars (57,4 millions d'euros) pour
financer l'activité économique dans les banlieues françaises, ou réside la
grande majorité des six millions de musulmans de France
Aujourd'hui, en Europe, plusieurs scénarios sont possibles. A
commencer par le pire : une guerre civile que de nombreuses personnes évoquent,
y compris Patrick Calvar, directeur général de la
sécurité intérieure (DGSI) en France. A travers la multiplication des
attentats, l'État islamique cherche à déclencher une répression aveugle qui
poussera la population musulmane à se solidariser avec la minorité
révolutionnaire. Mais, pire que le pire serait peut-être que rien ne se passe
et que tout continue comme avant.
La fin justifiant les moyens, l'État islamique a le même
objectif que la plupart des autres acteurs du soi-disant « islam modéré» : la
soumission à la charia. Nombreux sont les « musulmans dits modérés » qui, s'ils
ne commettent pas eux-mêmes d'actes violents, les soutiennent volontiers. Ils
les soutiennent en se taisant. Quand ils daignent s'exprimer, ils le font en termes
codés, affirmant par exemple qu'ils sont «contre le terrorisme», ou qu'ils
craignent que le terrorisme islamique ne déclenche un « retour de bâton » dont
ils seraient, eux, les victimes.
La violence djihadiste n'est pas le seul moyen de transformer
l'Europe, et peut même se révéler contre-productive car elle peut provoquer le
réveil des nations attaquées. Des moyens souples et plus discrets, tels que la
pression sociale et la propagande, sont tout aussi dangereux, et peut-être plus
efficaces : certains sont même difficiles à voir, comme l'acceptation par les
pays occidentaux d'un double système légal et judiciaire ; ou comme l'existence
d'une finance charia compatible (quel effet une « finance nazie » qui aurait
capté l'ensemble des transactions financières dans le but de renforcer le
Troisième Reich, aurait pu avoir sur la Seconde Guerre mondiale ?) ; ou encore
comme la prolifération des mosquées et des sites Internet islamistes. Même s'il
existe de vrais et nombreux « musulmans modérés », il en existe aussi beaucoup
qui ne le sont pas.
Pour les musulmans conservateurs, tout musulman qui n'accepte
pas l'intégralité du message d'Allah - le Coran dans son entier - n'est pas un
vrai musulman, et mérite d'être traité d' « apostat », ce qui équivaut à une condamnation
à mort. Selon le fameux théologien sunnite, Yusuf al-Qaradawi, basé au Qatar, « S'ils [ les musulmans] avaient renoncé à punir de mort les
apostats, l'islam n'existerait plus aujourd'hui ».
Voilà pourquoi l'écrivain Oriana Fallaci a déclaré au magazine The New Yorker : « Je n'accepte pas le mensonge du soi-disant islam modéré ». Car les
vrais « musulmans
modérés » sont soit réduits au silence, soit assassinés.
La pensée islamique dominante pourrait se résumer ainsi : « chers Européens, continuez de penser à une
réduction de la durée du travail, à la retraite anticipée, à l'avortement à la
demande et à l'adultère l'après-midi. Avec vos lois, nous vous vaincrons ; avec
nos lois, nous vous convertirons ».