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La Subversion des Frères Musulmans contre la Rage Jihadiste
Par
Raymond Ibrahim, Shillman Fellow au David Horowitz Freedom Center.
Source :
https://www.frontpagemag.com/fpm/2019/11/muslim-brotherhood-subversion-vs-jihadist-rage-raymond-ibrahim/ -- 15/11/19
Texte original
en anglais ci-dessous
Le lien entre ISIS, Al-Qaïda et les Frères musulmans.
Qu'ont en commun
Abu Bakr al-Baghdadi, Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri, c'est-à-dire le
regretté dirigeant de l'ISIS et les dirigeants actuels et passés d'Al-Qaïda ?
Qu'ils sont parmi les terroristes islamiques les plus notoires du monde ? Oui, mais il y a autre chose, quelque chose de
plus subtil, qui les lie : ils ont tous commencé leur carrière comme membres
des Frères musulmans, la plus ancienne et la plus répandue organisation
politique islamique au monde.
Dans une interview
vidéo réalisée en 2014, le cheikh Yusuf al-Qaradawi, chef spirituel de la
confrérie, dont l'émission Al Jazeera sur la charia est regardée par des
dizaines de millions de musulmans, a affirmé que ce jeune [al-Baghdadi] était
depuis le début parmi les hauts gradés de la Confrérie. Puis, après avoir passé
des années en prison [pour des activités interdites de la Confrérie], il est
sorti et s'est joint à eux [l'État islamique naissant] devenant finalement le
premier Calife. (J'ai
discuté pour la première fois de cette interview vidéo de Qaradawi peu après sa
parution en 2014. Comme on pouvait s'y attendre, YouTube l'a depuis retirée,
bien que les sites Web arabes l'aient toujours).
En réponse, le
ministre égyptien des Dotations religieuses (alWaqf), le Dr Muhammad Mukhtar
Gomaah avait déclaré que la confession de Qaradawi [concernant al-Baghdadi] confirme
que la Confrérie est la mère spirituelle de tout groupe extrémiste. Ce qui se
confirme. Dans une vidéo de 2012, Ayman al-Zawahiri, l'actuel chef d'Al-Qaïda, a
dit de son prédécesseur que « Cheikh
Oussama ben Laden était membre des Frères musulmans dans la péninsule arabique,
pendant sa jeunesse et dans les années 80 ».
Quant à al-Zawahiri
lui-même, son implication dans la confrérie en Égypte, où elle a été fondée en
1928, est particulièrement bien connue.
En effet, il a écrit un livre entier à ce sujet, « La moisson amère : les 60 ans de la
Confrérie » (The Bitter Harvest : The [Muslim] Brotherhood
in Sixty Years) », (livre qui a fait surface pour la première fois vers
1991- les parties traduites apparaissent dans The Al Qaeda Reader. Le livre est
consacré à démontrer comment et pourquoi la Fraternité s'était égarée en
choisissant de participer aux élections, au lieu de mener le jihad contre le
gouvernement "apostat" de l'Egypte.
Ce qui est remarquable
ici, c'est qu'al-Baghdadi, ben Laden et al-Zawahiri étaient tous d'accord avec
la vision globale des Frères musulmans - ce qui n'est pas surprenant si l'on
considère que sa devise est "Allah
est notre objectif. Le Prophète est notre chef.
Le Coran est notre loi. Le jihad est notre voie. Mourir dans le sentier
d'Allah est notre plus grand espoir"
Ce qui a frustré
les trois dirigeants djihadistes, c'est l'approche patiente et non-violente de
la Confrérie - sa volonté de compromettre l'Islam (y compris le jihad) afin de
"jouer le jeu", pour ainsi dire.
Voyez ce qu'al-Zawahiri, qui avait rejoint la Confrérie à l'âge de
quatorze ans seulement, avant de l'abandonner pour des groupes plus militants,
a écrit dans son livre : « Non
seulement les Frères n'ont pas réussi à remplir leur devoir de jihad, mais ils
sont allés jusqu'à qualifier les gouvernements infidèles de légitimes, et ils
ont rejoint leurs rangs dans la jahiliyya
(l’infidèlité), c'est-à-dire les démocraties, les élections et les parlements.
De plus, ils profitent de la ferveur des jeunes musulmans en les amenant dans
leur bercail pour les ranger dans un réfrigérateur. Ensuite, ils dirigent leur
zèle islamique passionné pour le jihad contre la tyrannie vers des conférences
et des élections ».
Il est intéressant
de noter qu'en fin de compte, la méthodologie patiente et progressive de la Confrérie
s'est avérée beaucoup plus efficace que le jihad pur et simple et ses
ramifications terroristes. Malgré les
grognements de Zawahiri au début des années 1990 et après des décennies
d'efforts à la base, la Confrérie précédemment interdite a remporté les
élections égyptiennes de 2012, dont l'un des membres, feu Mohamed Morsi, est
devenu le premier président démocratiquement élu du pays.
Bien sûr, un an
plus tard, l'Egypte s'est révoltée contre la Confrérie, qui s'est à nouveau
retrouvée qualifiée d'organisation terroriste. Malgré cela, elle reste bien
vivante, en particulier aux États-Unis d'Amérique. Selon un document des Frères musulmans de 1991
écrit en arabe et présenté comme preuve dans le procès de 2008 sur le
financement du terrorisme en Terre Sainte, le but de la Confrérie en Amérique
est de mener un jihad doux et subversif de l'attrition, selon les propres
termes des Frères : « Le processus
de colonisation est un "Processus civilisation-jihadiste" avec tous
les sens du mot. Les Frères musulmans doivent comprendre que leur travail en Amérique
est une sorte de grand jihad pour éliminer et détruire la civilisation
occidentale de l'intérieur et "saboter" sa misérable maison par leurs
mains et celles des croyants ».
Vers la fin du
document, "Une liste de nos organisations et des organisations de nos
amis" apparaît et comprend « le Council on American-Islamic Relations »
(CAIR), la Islamic Society of North America (ISNA), et le Islamic Circle of
North America (ICNA). Tous ces groupes de front de la Confrérie demeurent
vivants, bien vivants et très influents en Amérique - et représentent donc une
menace à long terme et subversive pour la sécurité des États-Unis plus grande
que l'ISIS, Al-Qaïda ou toute autre organisation jihadiste.
Muslim Brotherhood Subversion vs. Jihadist Rage
by Raymond Ibrahim, a Shillman Fellow at the David
Horowitz Freedom Center.
15/11/19
The connection between ISIS, al-Qaeda, and the Muslim Brotherhood.
What do Abu Bakr al-Baghdadi, Osama bin Laden and Ayman
al-Zawahiri—that is, the late leader of ISIS, and the late and current leaders
of al-Qaeda—have in common? That they’re among the world’s most notorious
Islamic terrorists? Yes, but there’s something else, something more
subtle, that binds them: they all began their careers as members of the Muslim
Brotherhood, the oldest and most widespread political Islamic organization in
the world.
In a 2014 video interview, Sheikh Yusuf al-Qaradawi—a spiritual
leader of the Brotherhood whose Al Jazeera program on shari‘a is
watched by tens of millions of Muslims—asserted that “this youth [al-Baghdadi]
was from the start among the top ranks of the Brotherhood, but he was inclined
to [positions of] leadership and so forth… Then, after he spent years in
prison [for Brotherhood activities] he came out and joined with them [the
nascent Islamic State],” eventually becoming first “caliph.” (I first discussed
this Qaradawi video soon after it appeared in 2014; predictably, YouTube has
since taken it down, though Arabic websites still have it.)
In response, Egyptian Minister of Religious Endowments (awqaf),
Dr. Muhammad Mukhtar Gom‘a had said that “Qaradawi’s confession [concerning
al-Baghdadi] confirms that the Brotherhood is the spiritual father to every
extremist group.”
So it would seem: In a 2012 video, Ayman al-Zawahiri, current
leader of al-Qaeda, said of his predecessor that “Sheikh Osama bin Laden was a
member of the Muslim Brotherhood in the Arabian Peninsula,” during his youth
and in the 1980s.
As for al-Zawahiri himself, his involvement with the Brotherhood
in Egypt, where it was founded in 1928, is especially well known. Indeed,
he wrote an entire book about it, The Bitter Harvest: The [Muslim]
Brotherhood in Sixty Years (which first surfaced around 1991;
translated portions appear in The Al Qaeda Reader). The book is
dedicated to demonstrating how and why the Brotherhood had lost its way by
choosing to participate in elections instead of waging jihad against the
“apostate” government of Egypt.
What’s noteworthy here is that al-Baghdadi, bin Laden, and
al-Zawahiri all agreed with the overall vision of the Muslim
Brotherhood—unsurprisingly so, considering its motto is “Allah is our
objective. The Prophet is our leader. The Koran is our law. Jihad is our
way. Dying in the way of Allah is our highest hope.”
What the three jihadist leaders had grown frustrated with is the
Brotherhood’s patient and nonviolent approach—its willingness to compromise
Islam (including jihad) in order to “play the game,” as it were. Consider
what al-Zawahiri, who had joined the Brotherhood when only fourteen years old,
before abandoning it for more militant groups, wrote in Bitter Harvest:
[N]ot only have the Brothers been idle from fulfilling their duty
of [waging] jihad, but they have gone as far as to describe the infidel
governments as legitimate, and have joined ranks with them in the jahiliyya [infidel-style
of] governing, that is, democracies, elections, and parliaments. Moreover, they
take advantage of the Muslim youths’ fervor by bringing them into their fold
only to store them in a refrigerator. Then, they steer their onetime passionate
Islamic zeal for jihad against tyranny toward conferences and elections.
Interestingly, when all is said and done, the Brotherhood’s
patient and incremental methodology has proven far more effective than the
outright jihad of its terroristic offshoots. Despite Zawahiri’s
grumblings from the early 1990s, and after decades of grassroots efforts, the
previously banned Brotherhood won Egypt’s 2012 elections, with one of its
members, the late Muhammad Morsi, becoming the nation’s first democratically
elected president.
Of course, a year later Egypt revolted against the Brotherhood,
which found itself again labeled a terrorist organization. Even so, the
Brotherhood remains alive and well, particularly in the United States of
America. According to a 1991 Muslim Brotherhood document written in
Arabic and presented as evidence in the 2008 Holy Land Terror Funding Trial,
the Brotherhood’s purpose in America is to wage a soft and subversive jihad of
attrition; in the Brotherhood’s own words:
The process of settlement is a “Civilization-Jihadist Process”
with all the word means. The Ikhwan [Muslim Brotherhood] must understand that
their work in America is a kind of grand jihad in eliminating and destroying
the Western civilization from within and “sabotaging” its miserable house by
their hands and the hands of the believers.
Towards the end of the document, “A list of our organizations and
the organizations of our friends” appears and includes the Council on
American-Islamic Relations (CAIR), the Islamic Society of North America (ISNA),
and the Islamic Circle of North America (ICNA).
All of these Brotherhood front groups remain alive, well, and
highly influential in America—and therefore pose a greater long term and
subversive threat for the security of the United States than ISIS, al-Qaeda, or
any other jihadi organization.