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LE FASCISME ISLAMIQUE
Tout ce qu'ils
ont fait pour mériter le nom
par Victor Davis Hanson – National Review
Online - le 29 septembre, 2006
Traduit
par Artus pour www.nuitdorient.com
Quand vous
employez l'expression "fascisme islamique", ne vous excusez pas.
C'est la désignation parfaite du programme de l'Islam radical, pour diverses
raisons historiques et culturelles. Que cette expression provoque un énorme embarras
à la fois chez les islamistes et chez les "anti- fascistes occidentaux de
gauche qui les apaisent" est juste navrant.
Primo, l'idée générale dans le mot
"fascisme" — la création d'un état autoritaire centralisé pour assurer
l'obéissance à une idéologie réactionnaire globale — correspond bien aux
desseins de l'Islamisme contemporain qui exige ouvertement l'application de loi
islamique ou sharia et le retour au califat pan-islamique
et théocratique. De plus, comme tous les fascistes, les islamistes, ne croient
qu'en leur propre credo de vrais croyants, mettant en avant un passé perdu
immaculé, dans lequel le dévot n'était pas corrompu par le modernisme.
Il est vrai que
le mythe proposé au peuple par Ben Laden ne baigne pas dans les eaux claires et
glacées du Rhin, exempte de la saleté des eaux du Tibre. Il chevauche plutôt des
étalons, cinglant le vent de ses cimeterres, au service d'un monde nouveau et majestueux
de califes et de mollahs. Le maigre Osama ben Laden qui
avance élégamment dans une robe flottante n'est pas du tout différent de l'obèse
Herman Goering qui marche lourdement dans des cornes de renne, autour de son
château de Karinhall, avec des jarretelles et un
short alpins.
Parce que le
fascisme est né de l'insécurité et du sens de l'échec, la haine du juif est de
rigueur. Lire les textes d'Al-Qaeda c'est revenir dans le monde de Mein Kampf (naturellement maintenant connu comme jihadi dans le monde arabe). Son cinglé ministre de l'idéologie,
Dr. Zawahiri, est simplement un Dr. Alfred Rosenberg re-né — un bouffon similaire au quart-instruit, qui a juste
assez de vocabulaire pour habiller de venin fasciste un pot-pourri de textes
d'histoire mal lus et mal compris.
L'envie et les faux
griefs, comme avant les jérémiades Italiennes, Allemandes, ou Japonaises, marquent
profondément l'esprit fasciste. Après tout, on n'arrive jamais à comprendre
pourquoi les moralement purs, les politiquement zélés, les toujours plus
obéissants sont perdants face à des "démocraties décadentes" — où le
mélange aussi bien racial que religieux, devrait plutôt rendre les gens plus
débiles.
La "volonté"
de l'Allemand, comme l'esprit "Banzai" du
Japonais, devraient toujours avoir raison de la supériorité lâche, bâtarde et
matérielle des démocraties décadentes de l'Occident. Ainsi Al-Qaeda se vante qu'en
Somalie et en Afghanistan le credo inébranlable de l'Islam a vaincu les
Américains et les Russes, pourtant plus riches et mieux équipés. Lire les
communiqués de Ben Laden c'est se rappeler le vieil Amiral Yamamato
assurant ses affreux pairs que les
années 1920 passées aux Etats-Unis lui ont appris que l'Amérique des Rugissantes
Années Vingt, malgré ses voitures luxueuses et ses gratte-ciel, ne pouvait simplement
pas égaler le courage des Japonais élus.
Deuxièmement, le fascisme se développe mieux dans un peuple
autrefois fier, et récemment humilié, aujourd'hui le vent en poupe. Il est mûr pour
croire l'illusion que ses revers actuels ont été causés par d'autres et que plus
de bigoterie les fera disparaître bientôt. Ce que Versailles et les réparations
ont été pour l'Allemagne nouvelle d'Hitler, ce que le colonialisme et la
condescendance de l'Occident ont été au Japon du Soleil Levant, ce que l'image embarrassante
du perpétuel homme malade d'Europe était à la Rome nouvelle de Mussolini,
Israël, le modernisme, et l'omniprésente culture pop de l'Amérique ubiquiste le
sont aux islamistes, confiants en une renaissance grâce à l'énorme richesse en
pétrodollars.
Ce fascisme
réactionnaire est complexe parce qu'il allie le malheur présent avec la
nostalgie d'un passé brillant — avec les promesses d'un aussi brillant avenir.
Le fascisme n'est pas tout à fait l'opium des désespérés, mais plutôt celui
d'un raté récent, aujourd'hui sur un présumé rebond et qui est prêt à gober une
réparation "rapide et bon marché", consistant à blâmer les autres et qui
se vante de sa volonté de fer.
Tertio, alors qu'il existe un fascisme
générique, ses variantes tissent naturellement des fils familiers à une large culture.
Le fascisme spécifique d'Hitler a copié à la fois les notions de l'Allemand volontaire,
de l'Aryanisme, et du culte du Ubermensch
de Hegel, Nietzsche, et Spengler, avec un ample folklore nordique et romantique
tiré de Wagner au Germania de Tacite. Le credo du militarisme raciste Japonais,
son fanatisme, et son sens d'un destin historique étaient la synthèse bigarrée
du Bushido, du Zen et du bouddhisme shintoïste, l'adoration de l'empereur, et
les vieilles légendes de samouraï. Le "fascio"
de Mussolini , et l'idée d'un Duce Romain invincible
étaient des tentatives pathétiques pour ressusciter la Rome impériale. Il en
est de même du fascisme islamique qui s'appuie sur le Coran, la carrière de
Saladin, et les pamphlets des Nassériens, des Baathistes, et des Frères
Musulmans.
Quarto, comme il est vain, lors de 2ème
Guerre mondiale, de spéculer sur le nombre d'Allemands, de Japonais, ou d'Italiens
qui ont vraiment accepté la haine imbécile d'Hitler, il est de même vain de s'inquiéter
du nombre de Musulmans qui soutiennent Al-Qaeda, ou, à l'opposé, combien
sont-ils au Moyen-Orient à résister activement à l'islamisme. La plupart des
gens n'ont pas d'idéologie, mais s'accommodent simplement de ce qui prévaut sur
le moment, succès ou échec. Tout comme il n'y avait pas plus d'une douzaine de
critiques d'Hitler après que la Wehrmacht eut occupé la France en six semaines,
en juin 1940, on ne trouvait pas un seul Nazi en juin 1945 quand Berlin gisait
dans les décombres.
Il importe peu
si les gens du Moyen Orient acceptent réellement la vision du monde de Ben
Laden — mais pas s'ils pensent qu'il a le vent en poupe, et qu'il peut restaurer
leur fierté et humilier les juifs et l'Occident, avec peu de dégâts. Ben Laden n'est
pas plus excentrique ou impuissant qu'Hitler ne l'était à la fin des années 20.
Mais s'il peut revendiquer que ses martyrs ont forcé les Etats-Unis à quitter
l'Afghanistan ou l'Iraq, qu'il a pu renverser un ou deux émirats pétroliers, en
accaparant leurs richesse et leur influence — ou s'il a mis la main sur des
armes nucléaires et qu'il les a lâchées sur les Occidentaux, spécialistes de
l'apaisement — alors lui aussi, comme le Fuhrer dans
les 1930, il deviendra intouchable. Ceci est vrai aussi pour le président de
l'Iran, Ahmadinejad.
Cinquièmement, le fascisme nait du mensonge et vit du
mensonge. Hitler méprisait ceux qui le croyaient, après qu'il eut envahi la Tchécoslovaquie.
Il a dénoncé tout accord conclu, de Munich jusqu'au pacte de non-agression
Soviétique. C'est ce qu'ont fait les Japonais, qui ont envoyé leur flotte à Pearl
Harbour, au moment où ils parlaient d'une nouvelle percée diplomatique. Dans ses
écrits, al-Zawahiri dépense une énergie peu ordinaire
pour excuser les mensonges d'Al-Qaeda, en se référant aux notions coraniques de
"dissimulation tactique". Rappelons qu'Arafat disait une chose en
anglais et une autre en arabe, et Ben Laden niait toute responsabilité pour les
attentats du 11/9, tout se vantant de les avoir réalisés. On ne peut se fier à
tout ce qu'un fasciste peut dire, puisque la fin idéologique justifie les
moyens. Il en est de même pour les fascistes islamiques, qui utiliseront tous
les moyens, mentiront et se déroberont pour la cause de l'Islamisme. C'est ce
qu'il faut avoir à l'esprit quand on
écoute les protestations de l'Iran à propos de son programme "nucléaire
pacifique".
Aujourd'hui on
peut dire que les fascistes islamiques n'ont pas des moyens militaires
comparables à ceux qu'on eus dans le passé les Nazis, les Fascistes Italiens ou
les militaristes Japonais— mais je pense qu'une bombe sale vaut toute la Luftwaffe,
un missile nucléaire vaut toute la force de frappe de la Marine impériale
japonaise — mais on ne peut pas contester ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent.
Ce sont des fascistes du type islamique, purement et simplement.
Et le moins
qu'on puisse faire, c'est de les appeler ainsi. Après tout, ils l'ont mérité.