www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
LES DEUX JIHADS
Par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com
Le 24 février 2008.
En Islam, il y a deux types de jihad selon l'environnement et les circonstances.
Dès sa naissance, l'Islam a réussi à conquérir par la force et la violence une grande partie du monde connu au 7/8ème siècle, de l'Atlantique à la Chine. C'est le jihad conquérant qui a pour double but de construire la nation mondiale musulmane, "la oumma", et de convertir le non musulman à la nouvelle foi. Celui-ci n'a pas d'autre choix que d'accepter ou de devenir un citoyen protégé de second ordre, le dhimmi. En dehors de cette alternative, c'est la mort pour l'infidèle.
En période d'éclipse ou en cas de difficulté à s'imposer par la force, l'Islam a prévu le "jihad pacifique", c'est-à-dire la diffusion de la doctrine par l'éducation, la persuasion, le prêche ou la propagande.
Dès sa naissance, après l'effondrement du califat ottoman, l'Arabie Saoudite a commencé à promouvoir parallèlement les deux types de Jihad pour remettre à flot la "oumma" et le califat, sous son égide. L'argent du pétrole l'a aidée surtout depuis la 2ème moitié du 20ème siècle. D'un côté, par la construction de centaines de mosquées et de madrassas (écoles coraniques) à travers le monde, la doctrine wahabi pure et dure de l'Islam a été largement diffusée. Les surplus financiers provenant du pétrole ont été investis dans l'économie occidentale et dans des sociétés sensibles. D'un autre côté, la doctrine saoudienne a engendré les Frères Musulmans en Egypte, puis ailleurs dans le monde arabe et notamment, en Palestine où la famille des al Husseini a érigé la terreur comme moyen de combat des Juifs et des Occidentaux, en s'alliant avec les nazis.
Al Qaeda est issue de cette mouvance. Après s'être fait un nom et une réputation en s'attaquant aux Russes, via les Talibans, et aux Occidentaux par des attentats spectaculaires (New York, Madrid, Londres…), cette nébuleuse terroriste cherche à ré islamiser le monde arabo-musulman de la Mauritanie jusqu'en Chine, par le biais de milices et de groupes armés, financés essentiellement par l'Arabie et les émirats. Ces groupes cherchent à prendre le pouvoir par la déstabilisation permanente et la force (Afghanistan, Irak, Somalie, Algérie…) ou en attendant le moment opportun (Egypte, Syrie, Jordanie….).
La shiah a une autre histoire, car elle est considérée comme un schisme renégat par l'Arabie depuis le début de l'Islam. Représentant moins de 10% des Musulmans, la shiah a toujours été le parent pauvre, frustré et contestataire de l'Islam. Largement majoritaire en Iran, la shiah a commencé à espérer depuis que l'imam Khomeini a réussi à supplanter le pouvoir du shah et à installer une république islamique en Perse. L'Iran des mollahs veut réislamiser le monde d'une autre manière, en commençant par le détruire, pour accélérer le retour du Mahdi sauveur qui édifiera le monde nouveau et pur de l'Islam shiite sur les ruines de l'ancien.
Dans un article du 21/2/08 dans le Wall Street Journal (voir annexe en anglais ci-dessous), le journaliste et écrivain Amir Taheri démontre que, devant les excès de violence de l'Islam radical, qu'il soit sunnite ou shiite, les masses musulmanes ont tendance à voter contre les partis islamiques qui sont en perte de vitesse, preuves à l'appui. En effet les masses commencent à réagir par les urnes contre le Jihad violent et même al Qaeda en tient compte en changeant de tactique en Irak. D'où le calme relatif que constatent les Américains. Mais ceci ne signifie pas que les islamistes ont baissé les bras dans des pays où ils pensent prendre le pouvoir par la déstabilisation ou par le biais des bombes humaines.
Ainsi il faut s'attendre à une accalmie sur le front du jihad violent, sauf en ce qui concerne Israël, qui sera de nouveau le prétexte des factions pour continuer à déstabiliser la région. Ainsi le H'ezbollah et le Hamas continueront de plus belle leur guerre d'usure contre l'état juif.
Quant au jihad pacifique, il poursuivra imperturbablement sa rhétorique, sa propagande et sa subversion dans les écoles, les Universités, les médias et les lobbies du monde entier. Tariq Ramadan n'est qu'un aspect d'un large éventail de porte-voix. Et en Turquie, le 1er ministre Erdogan avance lentement et sûrement vers une réislamisation du pays. Déjà le foulard est admis à l'Université et les émigrés tucs sont priés de ne pas s'assimiler, l'assimilation étant équivalente à une apostasie, selon lui.
Le monde libre ne doit pas baisser les bras un seul instant devant les deux jihads et le combat doit être mené sans relâche contre les deux fronts d'un nouveau type de conflit où la manière de communiquer est essentielle.
Annexe
Islam at the Ballot Box
By AMIR
TAHERI, author of "L'Irak: Le Dessous Des Cartes" (Editions Complexe,
2002).
February
21, 2008- Wall Street Journal
The latest
analysis of the results shows that the parties linked, or at least sympathetic,
to the Taliban and al Qaeda saw their share of the votes slashed to about 3%
from almost 11% in the last general election a few years ago. The largest
coalition of the Islamist parties, the United Assembly for Action (MMA), lost
control of the
Despite
vast sums of money spent by the Islamic Republic in Tehran and wealthy Arabs
from the Persian Gulf states, the MMA failed to achieve the "approaching
victory" (fatah al-qarib) that Islamist candidates, both Shiite and Sunni,
had boasted was coming.
The
Islamist defeat in Pakistani confirms a trend that's been under way for years.
Conventional wisdom had it that the wars in
Analysts in
the West used that prospect to argue against the Bush Doctrine of spreading
democracy in the
The facts
tell a different story. So far, no Islamist party has managed to win a majority
of the popular vote in any of the Muslim countries where reasonably clean
elections are held. If anything, the Islamist share of the vote has been
declining across the board.
Take
In
In
In
"We
are a modern, conservative, European-style party," AKP leader and
AKP's
success in
Islamists
have done no better in neighboring
In
In
Many
observers do not regard
Other Arab
countries where elections are not yet up to acceptable standards include
The picture
in
Far from
rejecting democracy because it is supposed to be "alien," or using it
as a means of creating totalitarian Islamist systems, a majority of Muslims
have repeatedly shown that they like elections, and would love to join the
global mainstream of democratization. President Bush is right to emphasize the
importance of holding free and fair elections in all Muslim majority countries.
Tyrants
fear free and fair elections, a fact illustrated by the Khomeinist regime's
efforts to fix the outcome of next month's poll in