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VELLEITES D'HEGEMONIE AU MOYEN ORIENT
Par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com
Le 28/09/08
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les derniers articles en cliquant sur www.nuitdorient.com/dernart20.htm
A moins d'un coup d'éclat, les
choses évoluent lentement au Moyen Orient. Mais les velléités hégémoniques sont
toujours là, sources de tous les maux qui accablent la région.
Nous avons connu dans les années
60 Gamal Abdel Nasser qui a essayé avec le Yémen, la Syrie ou la Lybie de faire
renaître la grandeur arabe, mais qui a fait reculer la société égyptienne d'un
siècle an arrière. Depuis, le président Moubarak, faute d'avoir les moyens de
l'hégémonie, se contente de vouloir se maintenir au pouvoir ou d'y imposer son
fils.
Avec le parti Baath, la Syrie a
toujours rêvé d'étendre son influence à travers ce qu'on appelle "le
Croissant fertile", de l'Euphrate au Nil. Faute de moyens, elle s'est
contentée pendant le règne des Assad d'héberger
toutes les organisations terroristes de la région, en tirant les ficelles par
le crime et la subversion, que ce soit au Liban, à Gaza ou en Irak.
Emule de la Syrie, Saddam Hussein a
eu, lui, les moyens de provoquer plusieurs guerres meurtrières internes (contre
les kurdes et les shiites) et externes (contre l'Iran et le Koweit)
qui ont rendu l'Irak exsangue. Jusqu'au jour où les Etats-Unis ont estimé qu'il
était devenu incontrôlable et y ont mis le holà en intervenant localement.
D'autres rêves hégémoniques ont
aujourd'hui cours, pacifiques d'apparence, mais non moins subversifs.
Depuis la chute du Califat d'Istanboul, après la 1ère guerre mondiale,
l'Arabie saoudite s'est placée comme candidate à l'héritage. Les réserves
pétrolières lui en ont donné les moyens et, depuis plus d'un demi-siècle,
l'Arabie finance les mosquées et les madrassas du
monde entier, exportant une idéologie primaire, celle de l'Islam wahabite, pur et dur. Elle a engendré al Qaeda, et des
organisations caritatives qui se transforment du jour au lendemain en groupes
subversifs ou terroristes (cf Soudan, Somalie…). Elle
finance l'organisation des Frères Musulmans, œuvre de bienfaisance qui se
transforme à l'occasion en parti politique subversif ou en groupe terroriste.
A la lisière du Moyen Orient, 2
pays musulmans non arabes étaient contrôlés indirectement par les Etats-Unis,
jusqu'au jour où une présidence américaine "faible", l'administration
Carter, a lâché le shah d'Iran et laissé une "république" islamiste
installer des mollahs et des ayatollahs à la tête du pouvoir. Aujourd'hui,
ceux-ci gouvernent d'une main de fer une population appauvrie et, cherchant à
dominer la région, menacent le monde entier avec un programme nucléaire
offensif. Ils possèdent une quantité suffisante d'uranium enrichi pour
fabriquer une première bombe d'ici à 6/9 mois.
En Turquie, un gouvernement non
laïc assoit progressivement son autorité. Le couple président/premier ministre,
Gur/Erdogan, prend
lentement mais sûrement des mesures qui favorisent l'islamisme dans le pays.
Après l'effondrement de l'empire ottoman, le dictateur Ataturk
avait réussi à imposer un état laïc, tourné résolument vers la modernité et
l'Occident, en magnifiant l'ethnicité turque au détriment de l'Islam. Elue
démocratiquement, la nouvelle équipe suit le mouvement du peuple anatolien qui
se réveille à l'Islam. Et il est plus aisé de satisfaire des velléités
hégémoniques en se tournant vers l'Islam qu'en restant simplement turc. Et puis
le Califat n'était-il pas à Istanboul et ne
parle-t-on pas déjà d'une Europe islamique?
C'est dans ce contexte qu'on assiste
aux faits suivants:
- le laisser faire de l'Egypte
vis-à-vis du Hamas à Gaza, malgré les accords passés avec Israël. Le Hamas
reçoit de plus en plus d'armes offensives et met à profit la trêve pour
consolider ses positions, aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie. Il est à la fois
manipulé par l'Iran, l'Arabie et l'Egypte.
- le Hamas a le vent en poupe en
Transjordanie, Cisjordanie et à Jérusalem, ce qui explique les pourparlers de
la Jordanie avec ce groupe islamiste.
- la concurrence de l'Iran et de
la Syrie dans la manipulation de groupes terroristes tels que le Hezbollah et
le Hamas, d'où divers "coups fourrés" entre eux, bien qu'ils soient
des alliés vis-à-vis de l'extérieur
- les Chrétiens étant divisés et
affaiblis par l'émigration, le Liban est devenu un enjeu pour des factions
soutenues par la Syrie, l'Iran et l'Arabie. La Syrie a envoyé des commandos
occuper sept villages au nord de Tripoli et a massé 10 000 hommes à la
frontière syro-libanaise, prêts à intervenir en cas d'occupation du nord du
Liban par le mouvement "du futur" anti-syrien (Hariri)
- à la tribune de l'Onu, le président Iranien a le toupet d'insulter les Etats-Unis et de menacer Israël de destruction et il est largement applaudi. Devenant le "nouveau chéri" des médias américains de gauche, des radios et des émissions de variété, il est également invité aux dîners organisés par des groupes chrétiens qui prétendent promouvoir la paix
- la Turquie, qui regarde en
direction du Moyen Orient plutôt que vers l'Europe, sert d'intermédiaire pour
des pourparlers indirects entre la Syrie et Israël, poursuit des insurgés
kurdes en territoire Irakien, sans que l'Irak ne proteste et les pays du Golfe
envisagent sa protection contre les menaces de l'Iran.
- profitant des dissensions
locales, la Russie cherche à regagner l'influence perdue au Moyen Orient depuis
la chute de l'URSS en 1990. Elle livre du matériel nucléaire à l'Iran et
s'oppose à des sanctions contre lui, puis occupe le port Syrien de Tartous, en
y amarrant une dizaine de navires de guerre
- pour le moment verbale,
l'animosité millénaire shiah/sunna prépare des
lendemains sombres dans la région, si l'Iran shiite prévaut sur l'Arabie
sunnite, ou inversement
- la faiblesse avouée ou feinte du
gouvernement Olmert depuis 3 ans en Israël a largement
contribué au désordre au Moyen Orient en nourrissant les velléités d'hégémonie
de ses voisins.