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Tareq
Ramadan est un Frère Musulman notoire et dangereux, petit-fils du fondateur
de la secte extrémiste. Après avoir été banni des médias occidentaux pendant
quelques années, le voilà revenu en "modéré" et invité partout –
le loup se serait-il transformé en agneau?
L'idée occidentale que le
contact avec les valeurs démocratiques change la mentalité du monde musulman
est un mythe: il suffit de voir le nombre d'Islamistes issus de l'Occident et
de milieux favorisés. Et l'alignement se fait toujours dans la même direction,
vers le plus radical…
MODERATION ? NE VOUS FAITES PAS D'ILLUSIONS
Par Seth Frantzman, chercheur à
l'Université Hébraïque de Jérusalem
Jerusalem Post du 12/05/2010
Traduit & adapté par Albert
Soued http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
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Ironie vexante et récurrente, la
démocratie offre, à travers la liberté de parole, une plateforme pour son
auto-destruction. Récemment on a révélé que la Fondation iranienne Alavi a
subventionné des universités américaines, du type de celles qui offrent leur
tribune à Ahmedinejad, sous prétexte de la "liberté de parole".
L'islamisme utilise la démocratie
en commençant par les urnes. Et voilà les résultats non attendus, obtenus par
l'administration Bush qui essayait de répandre les valeurs démocratiques en
Orient. En 2002, avec 34% des suffrages grâce à la loi électorale turque, Erdogan
et son parti AKP ont réussi à s'emparer du pouvoir, devenant inamovibles. En
2005, les Frères Musulmans ont obtenu indirectement 20% des suffrages du vote
en Egypte et 88 sièges au Parlement sur 454, ensuite la victoire du Hamas à
Gaza aux élections palestiniennes de janvier 2006.
Les raisons de cette montée des
partis islamistes sont nombreuses. On peut citer le fait que ces partis se
placent comme les "partis du changement", du
"développement", de la "Justice", de la
"Liberté", les partis de la réforme s'opposant à une situation de
stagnation et de corruption. Ces partis jouent aussi la carte du nationalisme
musulman et du retour aux valeurs religieuses de l'Islam. Enfin, ils sont
encouragés souvent par l'Occident qui croit naïvement obtenir, à travers les
idées de démocratie transférées à travers des élections "libres", un
gouvernement plus modéré que le précédent.
Rappelons qu'après les élections
égyptiennes de 2005, le Washington Post a déclaré: "Les Frères
Musulmans d'Egypte peuvent être un modèle d'adaptation politique de l'Islam"!
De même on lit dans le New York Times et ailleurs des histoires montrant que le
parti AKP de la Justice et du Développement en Turquie soutenait les droits
individuels, se battant pour "le droit des femmes de porter le voile"
à l'université, lutte positive de "protestation", sans penser qu'il
s'agissait d'une intrusion de la religion dans un espace public. C'est ainsi
que l'islamisme s'introduit subrepticement, avec les applaudissements de
l'Occident, dans la vie quotidienne des citoyens, sous prétexte de droits
individuels bafoués par le régime sortant.
L'idée occidentale que le contact
avec les valeurs démocratiques changera la mentalité du monde musulman vers une
plus grande modération est un mythe séduisant. Mythe fallacieux du fait que de
nombreux islamistes dangereux sont issus de milieux non défavorisés de
l'Occident.
Déjà chez un des fondateurs de
l'islamisme, Sayed Qotb, né en Egypte en 1906, formé dans une école anglaise,
travaillant à l'Education Nationale sous un régime pro-occidental dans les
années 30, ayant reçu une bourse pour étudier à l'Université du Colorado en
C'est ce Qotb qui avait la haine
des Etats-Unis et de la femme américaine qui a inspiré récemment le major Nidal
Malik Hassan, celui qui a perpétré le massacre de Fort Hood.
Hassan est né aux Etats-Unis, de
parents venant de Palestine. Il a obtenu son titre grâce à l'armée américaine
qui a payé ses études et l'a promu malgré de médiocres résultats. Pour faire du
prosélytisme musulman librement, prendre des contacts avec un imam radical au
Yémen, sans être inquiété, Hassan a joué sur le fait que le FBI et les
enquêteurs de l'armée craignaient d'être perçus comme des racistes s'ils le
dénonçaient. Comme Qotb, il nourrissait des sentiments d'amour-haine avec les
femmes, fréquentant un club de strip-tease, proche de la base où il a tué 12
soldats américains.
L'imam contacté était Anwar al
Awlaki, un autre américain d'ascendance yéménite, né au Nouveau Mexique en
1971. Cet homme a étudié dans 3 Universités américaines, ayant presque obtenu
un doctorat à l'Université George Washington. Considéré comme un
"modéré", malgré ses relations avec les terroristes de l'attentat du
"9/11", il a pu partir au Yémen en 2004 pour mener un "jihad"
contre l'Amérique et ses alliés.
Ces personnages ne sont que le
sommet de l'iceberg de l'extrémisme issu de l'Occident et vivant au sein de
l'Occident.
L'architecte de l'attentat du 9/11
Khalid Sheikh Mohamed était un élève d'un lycée américain. De nombreux fidèles
de l'ayatollah Khomeini, père de la révolution islamique iranienne, ont étudié
aux Etats-Unis ou en Europe, avec des bourses du régime du shah.
David Headley, alias Daoud Gilani,
qui a comploté l'attentat contre le journal danois qui a publié "les
caricatures de Mahomet" est un citoyen américain. Adam Ghadan ex-
Pearlman, fils de hippies de Californie (et petit-fils d'un Juif) est devenu le
porte-parole d'al Qaeda.
Allant plus loin dans la guerre
contre la terreur, le plus gros problème sera de discerner la manipulation des
valeurs d'ouverture, de laïcité et de liberté d'expression par des Musulmans
formés à l'occidentale et connaissant parfaitement le mode de fonctionnement
d'une démocratie et la haïssant. Ce discernement d'une manipulation en faveur
du jihad et de la terreur n'est pas aisé. Comme l'a dit Josué Muravshik dans
son livre récent "The next Founders- Voices of democracy in the Middle
East", heureusement les valeurs de l'Occident inspirent aussi une
forme positive de démocratie qui ne mène pas seulement aux voies infernales de
l'islamisme.