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Pour Ceux Qui Dorment, Alors que…
Par Pierre Lefebvre
Primo, 21 Août 2012- www.primo-info.eu
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les articles sur l'Islam
À l’attention de ceux qui
sommeillent pendant ces quelques jours de canicule et aussi de ceux qui ont
sommeillé durant d’indécents Jeux Olympiques, une petite revue de détail de
certains événements récents n'est pas inutile.
Le conflit
syrien se porte bien
Nous entrons dans la phase
des 20 000 morts civils. A ceux qui tombent de leur cocotier, il faut rappeler
que c’est à peu près le chiffre déjà atteint par la dictature de Assad père. Il
manque une dimension pour que ce drame absolu soit transposable en classique
par Corneille: l’unité de temps et de lieu.
Le nom de Abdel Halim Khaddam
ne dira peut-être rien à nos journalistes commentateurs. L'ancien
vice-président syrien est réfugié en France depuis plusieurs années. Il appelle
maintenant à un renouveau démocratique dans son pays d’origine.
Pour mémoire, rappelons que
cet homme, qui se promène tranquillement en Europe, a couvert, sinon ordonné et
dirigé le massacre de Hama en 1982.
Entre 20 000 et 25 000
personnes, sunnites pour la plupart, ont été passées par les armes. Lourdes.
Pas un n'en a réchappé. L'unité de lieu y était, quant à l'unité de temps, elle
était à portée de fusil : 27 jours !
À l’époque, personne n’a
véritablement protesté.
Ni la droite, normal,
penseront ceux qui réfléchissent avec leurs tripes, ni la gauche. Ah bon? Mais
elle a une excuse : elle venait de parvenir au pouvoir avec Mitterrand. Il y
avait des choses plus urgentes que de s'occuper de lointaines tueries.
Le massacre actuel se déroule
depuis plus de 18 mois sans que la moindre solution ait été proposée par nos
beaux esprits si prompts à dégainer leur "paix juste au Moyen-Orient".
Pouquoi ? La Syrie n'est plus
au Moyen-Orient ?
Si, bien sûr. Mais on ne peut
vraiment pas en blâmer Israël, pourtant jugé, par une écrasante majorité de nos
concitoyens, comme le pays le plus dangereux pour la paix mondiale.
Et puis le fils Assad est si
agressivement antisioniste que ça le rend sympathique, alors le stigmatiser au
motif qu'il est un peu brutal dans sa façon de remettre de l'ordre chez lui ne
suscite aucun enthousiasme chez les défenseurs hexagonaux des droits de
l'homme.
Notons donc que les habituels
défilés entre Bastille et Nation, automatiques dès lors qu’il s’agit de
dénoncer les agissements de l’armée israélienne, n’ont pas encore eu lieu.
Difficile de voir dans cette
mystérieuse apathie de l’Occident l’effet conjugué de l’été et du rosé frais :
répétons-le, cela fait 18 mois que ça dure!
Africain et
soumis
En Afrique, les Touaregs,
massacrés depuis des décennies par l’armée malienne, attendent dans la terreur
les prochaines amputations, crimes d’honneur et lapidations promis par les
responsables narco-islamistes d’Ansar Dine.
Le MUJAO et AQMI profitent à
plein régime du produit des trafics. Dame, le convoyage de la drogue d’Amérique
du Sud y a trouvé une terre d’accueil inespérée, qui lui permet de contourner
les douanes européennes.
Soit dit en passant, ce
trafic est en partie organisé par des filiales du Hezbollah, mouvement
fortement implanté dans les pays producteurs de cocaïne. Ces territoires ont,
avec l'Algérie, une frontière dont la porosité devrait alarmer nos politiques.
Mais il est vrai que l’Union
européenne fait encore les yeux doux au mouvement chiite allié de l’Iran,
qu'elle refuse obstinément de considérer comme terroriste. Il ne faut insulter
ni l'avenir ni nos approvisionnements en pétrole et ne surtout pas désespérer
les adeptes de Mohammed Merah...
Les frontières du Mali, comme
celles de bien d’autres pays africains, ont été fixées au cordeau en 1885, au
palais de Radziwill de Berlin, en présence de Bismarck.
À cette époque, l’Occident ne
se souciait pas de connaître l'histoire des peuples et des tribus africaines à
qui il attribuait des territoires en fonction de ses propres intérêts.
L’Occident a « quitté » ce
continent lors du vaste mouvement d’autodétermination dans années 1950.
Quand il voit les conflits
qui ne cessent de surgir dans à peu près tous les pays de l’Afrique centrale et
subsaharienne depuis cette date, l'africain de la savane se demande où est le
progrès.
Les historiens, les
politiques, les idéologues et les juristes s’affrontent en étudiant les effets
positifs et négatifs de la colonisation.
Mais, quitte à passer pour
révisionniste, on peut tranquillement affirmer ici que le plus grand crime de
l’Occident n'est pas d’avoir colonisé, mais d’avoir raté la décolonisation, en
laissant les frontières artificielles en l’état.
Ces longues lignes droites
qui coupent des territoires, séparent des ethnies et en obligent d'autres à des
cohabitations antagonistes, portent les germes des plus grandes atrocités
connues et inconnues.
La haine atavique entre Hutus
et Tutsis, pour ne prendre que cet exemple, a débouché sur le génocide rwandais
en 1994. Le rôle de la France dans ce drame n'est pas encore éclairci et c'est
probablement l'implication de notre pays qui est la cause de sa médiatisation.
Mais pendant que le monde
comptait les cadavres rwandais et s'en émouvait bruyamment... a posteriori, les
régimes africains corrompus massacraient leurs habitants dans l’indifférence
totale de l’Occident, seulement "accro" au pétrole et à l’uranium.
Idem pour le
Mali et sa population de l’Azawad, le peuple Touareg.
Le peuple berbère, dont ils
sont une branche, englobé dans les pays du Maghreb arabo-musulman, a été la
première victime de ce mouvement expansionniste qu’est l’Islam. Les Kabyles,
eux, ne vivent plus depuis longtemps sous la férule d'un gouvernement algérien
à la fois corrompu et musulman.
Alors pourquoi l’Occident se
flagelle-t-il à propos de son crime colonial tout en admirant sans retenue
cette colonisation arabe sur les terres africaines ?
Que l’Occident doive se repentir
de ce qui a été commis en Afrique - du Nord et autres - est une affaire
entendue. Mais qu’il soit permis de demander aux nations arabo-musulmanes, pour
autant qu’elles en soient capables, de s’interroger sur leurs pratiques
impérialistes au cours des siècles passés. Et aujourd'hui.
Peu à peu, l’islamisme
grignote voracement ces pays exsangues où il ne fait plus bon rire.
Un journaliste satirique en a
fait la définitive expérience. Abdi Jeylani Malaq "Marshale" célèbre
humoriste somalien, a été abattu le 31 juillet à Mogadiscio. Il avait
l’habitude de se moquer, dans ses émissions radio, de l’islamisme illettré des
milices Al Shahab.
Celles-ci trouvent beaucoup
plus amusant de lapider les femmes en public dans les stades de football, de
violer les jeunes filles, d’amputer les présumés voleurs et de décapiter les
chrétiens au son des versets du Coran correspondant.
Au Pakistan, une jeune fille
risque la peine de mort pour avoir nuit à l'image du Prophète. Elle est une des
rares chrétiennes du village. La France a eu le bon goût de s'en émouvoir. Le
fait est assez rare et mérite d'être souligné.
Mais combien de femmes, de
jeunes filles, d'écolières sont massacrées, vitriolées sans que nos gouvernants
ne s'en émeuvent ?
Bien entendu, il importe de
différencier les islamistes des musulmans pratiquants.
Bien entendu, les premiers
restent la souffrance perpétuelle des seconds.
Mais qu’il soit alors permis
de rappeler que les bi-nationaux français et tunisiens, pourtant bercés à la
petite musique démocratique (depuis longtemps pour certains), ont voté
majoritairement pour le parti islamiste Ennahda, comme leurs compatriotes sur
place, qui ont porté ce parti "islamiste modéré" au pouvoir lors des
dernières élections.
Islamiste modéré ? Mais oui !
Qu'est-ce qui vous choque ?
"L'extrémisme modéré",
c'est comme la grandeur de la France: il suffit de faire semblant d'y croire
pour que cela existe.
Les femmes tunisiennes,
elles, n’ont pas forcément apprécié. Les artistes non plus. Les touristes
forcées de se voiler en débarquant de l'avion en plein mois d'août, encore
moins.
Tout cela pour dire que le
concept des islamistes restant minoritaires au sein de l’Islam a
beaucoup de plomb dans l’aile.
Mais il faut leur reconnaitre
une constante, celle d’arriver après la bataille, comme la grêle après les
vendanges, afin de confisquer les acquis démocratiques.
Les peuples se lèvent,
renversent les oppresseurs et les islamistes arrivent, en Egypte, en Libye, en
Tunisie, en Afrique et, dans les prochains jours, en Syrie.
Les islamistes ne se
distinguent pas par leur courage, mais par leur opportunisme.
Et il est important d’être
opportuniste de nos jours.
Cela permet d’obtenir des
places de faveur dans les gouvernements, les mêmes qui menaceront la paix
mondiale sous prétexte d’éliminer le cancer sioniste, comme vient de le faire
Ahmadinejad pour la énième fois.
Bah, on a l'habitude: Hitler
avait dit la vérité, personne ne l'avait cru. Staline mentait en permanence et
tout le monde le croyait.
Aujourd'hui, cela continue: les
islamistes se disent modérés et on les croit, Ahmadinedjad affirme vouloir la
bombe pour la lancer sur Israël, personne ne le prend au sérieux.
Ou alors tout le monde s'en fout.
Voire pire...