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Depuis la défaite des Talibans, écrasés en à peine deux mois par l'action
conjointe des bombardements américains et des forces terrestres de l'Alliance
du Nord, analystes et politiques occidentaux crient victoire et n'hésitent
pas à proclamer la mort d'Al Qaïda, et, du même coup, la disparition prochaine
et définitive de la menace islamiste internationale, d'autant que l'on se
félicite, ici et là, du fait que nos " amis " saoudiens et pakistanais
sont revenus à la raison et auraient cessé de financer le terrorisme islamiste
international, du Hamas palestinien dont on exige de Yasser Arafat qu'il soit
déclaré hors la loi, aux Talibans et aux Islamistes cachemiris ou tchétchènes,
dont Islamabad aurait tout à coup découvert la nocivité.
Or les plus récentes analyses
des services de renseignement occidentaux, russes, ou même indiens convergent
pour souligner le persistant et dangereux double jeu d'Islamabad dont les
services secrets de l'ISI, qui ont mis en place les Talibans en Afghanistan,
sont impliqués dans l'attentat kamikaze perpétré au Parlement indien le 13
décembre dernier et qui a entraîné la mort d'une quinzaine de victimes. Ce
n’est pas par hasard si cet épisode est survenu peu après la déconfiture des
Talibans et l'exfiltration de la plupart des hommes d'Al Qaïda vers le Pakistan,
les commanditaires étant deux organisations terroristes figurant sur la liste
des organisations terroristes du Département d'Etat : le Lachkar-e-Taiba et
le Jaish-e-Mohamed, soutenues conjointement par l'ISI, Al Qaïda et les Talibans.
Or, en vertu de la loi des vases communicants, on ne peut plus écarter aujourd'hui
le pire des scénarios possible, à savoir une explosion ( pouvant aller jusqu'à
un conflit nucléaire) du brasier cachemiri permis à la fois par l'arrivée
massive "d'Afghans arabes" et de Talibans et par la surenchère
verbale belliciste de Moucharraf concernant la cause " sacrée "
du Cachemire musulman, le chef d'Etat pakistanais ayant voulu ainsi, depuis
le début de l’intervention, se faire pardonner par son opinion publique, largement
opposée à Liberté immuable et en partie favorable aux Talibans pachtouns (frères
des Pathans pakistanais), le "lâchage" des Talibans amis. La "cause
islamique" par excellence du Cachemire est d'autant plus incontournable
qu'elle a constitué, jusqu'à l'accord de Bonn du 5 décembre dernier, où Moucharraf
a enfin pu justifier sa posture grâce à la nomination inattendue d'un pachtoun
pro-pakistanais (Karzaï, lui-même ancien pro-taliban)) à la tête du Gouvernement
provisoire, un exutoire aux encombrants islamistes d'Al Qaïda que Moucharraf
a laissé gagner le Pakistan dès septembre afin qu'ils aillent grossir les
rangs des mouvements islamistes indépendantistes du Cachemire. Malgré cela,
la révolte gronde toujours dans les provinces pakistanaises limitrophes de
l'Afghanistan, au nord-Ouest, où les militants de Tanzim Nifaz Sharian Muhammad
manifestent pour que soit relâché leur chef, le Maulana Sufi Muhammad.
Mais le Pakistan est surtout
le lieu de naissance et la base arrière de deux parmi les plus importantes
organisation islamistes du monde sunnite : premièrement, le Tabligh, dont
les sectaires prosélytes vont fanatiser les Musulmans jusque dans nos "banlieues
de l'Islam" et qui n'a jamais caché sa proximité idéologique avec les
Talibans, d'autant que c'est le Tabligh qui a recruté ces dernières années
la plupart des volontaires européens pour le Jihad en Afghanistan et les "
stages " à Peshawar. Ensuite, le Jama'at-i-islami - pendant indo-pakistanais
des Frères musulmans avec qui il possède une direction commune mondiale -
organisation qui a inspiré, à travers les célèbres écrits de son idéologue,
Aboulal'a Al-Mawdoudi, la doctrine révolutionnaire-tyrranicide de Sayyed Qutb,
laquelle inspire aujourd'hui non seulement Al Qaïda, mais a influencé tous
les mouvements terroristes égyptiens issus des dissidences des Frères musulmans:
Takfir wal Hijra, Jihad Islamique et Gamaà islamiyya, etc, aujourd’hui tous
membres de la "fraternité Ben Laden" et dont le GIA, le GSPC ou
le Takfir algériens comme Enahda en Tunisie sont les héritiers directs. Rappelons
aussi qu'au Pakistan, une madrassa et une mosquée sur quatre sont contrôlées
par des mouvements islamistes directement liés aux Talibans et à leur courant
théologique d'origine, les Déoband, influencé par le wahabisme saoudien: Jamiat
Ulema i Islami, madrasas de Sami Ul Haq, du maulana Fazlur Rehman, du Shah
Ahmed Noorani, etc. Depuis 1995, ces madrassa ont formé plus de 20 000 étrangers
venus du monde entier (Afrique, Asie centrale, Afghanistan, monde arabe, etc),
ceci avec la bénédiction des services secrets pakistanais et avec l'argent
saoudien ou koweïtien... Tout cela montre à quel point le Pakistan, co-animateur
et fondateur, avec l'Arabie saoudite, de la plupart des grandes structures
mondiales de réislamisation fondamentaliste (dont le Congrès du Monde Musulman),
mène un double jeu vis-à-vis de l'Occident et est, avec l'Arabie saoudite,
l'un des deux principaux épicentres du séisme islamo-fondamentaliste dans
le monde.
Quant à l'autre "ami"
de l'Ouest et partenaire dans la lutte contre Al Qaïda (sic), dont on connaît
également le rôle de premier plan dans le soutien à l'islamisme dans le monde
entier à travers, notamment, la Ligue Islamique Mondiale (Al Rabita al-alam
el-islami) siégeant à La Mecque ; l'Organisation de la Conférence Islamique
(OCI) siégeant à Jeddah, l'Organisation Internationale d'Aide islamique; l'Assemblée
mondiale de la jeunesse islamique, l'Institut du Roi Fahd, les organisations
"humanitaires" acheminant les Moujahidines vers les Balkans, la
Tchétchénie, l'Afghanistan ou ailleurs (Islamic Relief International, Al Haramaïn,
IIRO, etc) et les banques islamiques (comme Dar Al Baraka, Dar al Mal al Islami,
elles-mêmes liées aux banques qui ont financées Al Qaïda: Al Takwa, BCCI),
le 11 septembre a permis de dévoiler le rôle fondamentalement subversif et
ambigu de cet "ami" pétrolier de l'Occident, les compagnies occidentales
nous expliquant que le coût du baril en Alaska ou dans la Caspienne revient
de 10 à 30 fois plus cher que le brut saoudien à 3 ou 4 dollars.... De toute
évidence, seule la stratégie pétrolière des compagnies anglo-saxonnes et leur
rôle dans le financement des campagnes électorales des candidats américains
permettent d’expliquer pourquoi l'Arabie saoudite ne figure toujours pas sur
la liste des Etats terroristes ou complices d'Al Qaïda... Dès le 11 septembre,
en effet, nous étions quelques rares voix discordantes à oser dire ce que
la projection de la fameuse cassette vidéo diffusée par le Pentagone le 13
décembre dernier a permis de révéler : l'implication directe des hautes autorités
religieuses saoudiennes, voire même d'une partie des services secrets saoudiens
dans les attentats de Manhattan. C’est que le pouvoir, en Arabie saoudite,
n'est pas détenu par les Saoud, soit-disant pro-occidentaux, mais également
par l'ordre religieux ultra-fondamentaliste des Wahabites, qui ont la haute
main sur plusieurs ministères et ont des relais dans les services secrets.
La cassette vidéo du 13 décembre est d'autant plus terrifiante qu'elle prouve
que les vrais chefs d'Al Qaïda sont les religieux wahabites, qui donnent les
ordres à Ben Laden et qui lui acheminent l'argent donné par de généreux émirs
du Golfe, sous couvert de valise diplomatique ou des services secrets. On
peut citer le Cheikh Al Gamdi, que Ben Laden embrasse au début du document,
venu l'assurer de son soutien et l'autoriser à quitter l'Afghanistan, le cheikh
Salih Al-Shwaybi, très influent en Arabie, qui prononça une fatwa justifiant
l'attentat de Manhattan, ou encore un autre mentor d'Al Qaïda cité dans la
vidéo : cheikh Ulwan, alias Al Alwan, qui avait lui aussi autorisé par une
fatwa les attentats suicides contre les "Infidèles" américains qui
occupent la terre sacrée d'Arabie. Or, comme par hasard, c'est à peine 5 jours
avant la projection de la vidéo que les autorités saoudiennes ont placé cheikh
Salih Al Shuaybi en résidence surveillée, de même pour le chef des services
secrets saoudiens le Prince Turki, limogé comme son homologue pakistanais
au moment des attentats du 11 septembre, sachant qu'ils avaient maintenus
le contact avec les Talibans et Ben Laden jusqu'à cette date. Plus personne
n'ignore non plus que l'Arabie Saoudite, comme le Pakistan, est menacée de
l'intérieur non seulement par quelques organisations plus ou moins extrémistes,
mais par un renouveau wahabite extrêmement populaire contestant l'alignement
pro-américain des Saoud et désireux de revenir au Wahabisme des origines dont
se réclament Ben Laden mais aussi de nombreux chefs religieux qui expriment
leur contestation politique de façon sournoise, mais bien réelle à travers
des organisations d'opposition incontournables comme l'ARC (Advice Reformation
Commitee) dont les représentants les plus radicaux sont bien sur en exil à
Londres mais qui compte en Arabie saoudite plusieurs dizaines de milliers
de sympathisants.
La diplomatie islamiste de Riyad
est également visible en Europe, à travers les innombrables "Grandes
Mosquées-centres islamiques " de Madrid, Lyon, Rome, Londres, etc, sans
oublier la Bosnie, où la plus grande mosquée des Balkans vient d'être inaugurée
à Sarajévo, grâce au soutien saoudien apporté via l'organisation de "bienfaisance",
le Haut Comité Saoudien (voué à la "reconstruction, l'aide éducative,
religieuse et scolaire"), présidé par le Prince Sultan, gouverneur de
Riyad. Depuis les accords de Dayton, ce sont près de 150 mosquées de facto
" wahabites " qui ont ainsi été financées et reconstruites, donc
prises en main par l'Arabie saoudite à travers le Haut Comité saoudien. Quand
on sait que les différentes arrestations des membres d'Al Qaïda et d'anciens
"Afghans arabes " naturalisés bosniaques concernaient des employés
du bureau du Haut Comité à Illidja (opération de police du 25 septembre 2001)
et que l'Arabie saoudite, qui a décidé de faire de la Bosnie et du Kosovo
l'épicentre de l'islamisation pour l'Europe, est le premier donateur à la
Bosnie (560 millions de dollars par an), cela fait froid dans le dos. D'autant
que nos Islamistes européens recrutés depuis Londres et entraînés au Pakistan
ou en Afghanistan sont souvent passés par les Balkans où ils se ravitaillent
toujours en armes, les frontières avec l'Union européenne et l'espace Shenghen
étant rendues encore plus poreuses par la collaboration des mafias sud italiennes
(Camorra, Sacra Coronna Unita, etc) et de la mafia albanaise en Mer adriatique,
ceci parallèlement à un vaste système de trafic de clandestins et de drogue
qui permet de financer et exfiltrer n'importe quel réseau islamiste... Quant
à des Etats également « amis », comme le Koweït que nous sommes
allés secourir en 1991, leur façon de remercier les protecteurs occidentaux
a été de financer les Frères musulmans en Europe et aux Etats Unis, puis le
Hamas palestinien, responsable du chaos actuel, puis de participer à la création,
à Lugano, du Nada Management Group, l’un des holding-clé de Al Qaïda en Europe !
On se rend donc, à la lumière
de ces événements, à quel point l’Occident s’est fourvoyé en considérant le
Pakistan, le Koweït ou l'Arabie Saoudite comme des Etats « amis »
et « alliés » contre l'Islamisme
international.
La fin
annoncée de l’islamisme... ?
D'éminents islamologues s'entêtent
de nous expliquer, depuis le 11 septembre et surtout depuis la « défaite
d’Al Qaïda », que l'Islamisme est " moribond ", que le syndrome
Ben Laden est l’ultime manifestation d'une " crispation " et de
"l'échec patent de l'Islam politique" (Olivier Roy) ; que l'islamisme
révolutionnaire et salafiste de Ben Laden est minoritaire, hérétique et impopulaire
au sein du monde islamique, majoritairement « tolérant ». Or, l'étude
objective des faits nous prouve l'exact contraire. A part la Tunisie et la
Turquie, depuis une vingtaine d’années, tous les Etats musulmans du monde
ont à des degrés différents réintroduit tout ou partie de la Charià dans leurs
systèmes juridiques continuent de perpétuer le principe d'inégalité entre
hommes et femmes (partout ailleurs mineures et héritières lésées), Musulmans
et non-Musulmans, de sorte que la liberté de conscience et de " circulation
des religions » est partout interdite (même au Maroc, en Tunisie ou en
Turquie), voire passible de la peine capitale (Pakistan, Afghanistan, Arabie
Saoudite, Iran, Soudan, Nigéria, Mauritanie, etc). Quant à l'échec de l'Islam
politique, on peut en douter: les
Frères musulmans, désormais reconnus en Egypte après des années d'interdiction,
disposent de 17 sièges au Parlement égyptiens, ont également des élus et/ou
sont représentés au Gouvernement en Jordanie, au Koweït, en Algérie, au Maroc,
au Soudan, au Yémen, etc, ou sont à la tête de municipalités comme en Turquie
(17 des plus importantes villes du pays). Plus inquiétant encore, depuis une
dizaine d'années, les gouvernements en place n'ont trouvé d’autre solution
pour calmer les Islamistes que de céder à leurs revendications : en Egypte,
Moubarak a fait libérer 22 000 prisonniers politiques islamistes proches de
la nébuleuse d’Al Qaïda, permis aux Frères musulmans de contrôler des programmes
de télévision, des syndicats professionnels (Médecins), de faire rétablir
un droit de censure et même de faire appliquer la Charià au sein des tribunaux
civils. En Algérie, un code de la famille également inspiré de la Loi islamique
a été réintroduit sous Chadli Ben Jedid, au grand dam des femmes redevenues
mineures, tandis que la Charià est appliquée de force y compris aux Chrétiens
dans onze Etats sur trente au Nigéria. Prenons enfin le cas du voile islamiste
(à ne pas confondre avec le foulard traditionnel dans les campagnes) : pratiquement
disparu dans les métropoles algériennes, égyptiennes, indonésiennes, ou turques
entre le début du siècle et les années 80, il s’est généralisé en Egypte ou
en Anatolie, voire dans de nombreux quartiers d'Istambul. Certes, tous les
Islamistes ne sont pas membres d’Al Qaïda ! Mais dans la mesure où l’islamisme
« modéré » qui séduit partout les masses musulmanes radicalisées
contre l’Occident « judéo-croisé » est diffusé par les mêmes pôles
de réislamisation (wahabisme saoudien, Frères musulmans, Tabligh, Déoband,
la Jamaà-i-islami) qui sont à l’origine de l’islamisme jihadiste d’Al Qaïda,
il apparaît peu raisonnable de dire que l’on en a terminé avec le totalitarisme
islamiste, dont le 11 septembre a montré qu’il est alimenté par des banques,
associations humanitaires, Etats et sociétés reconnus comme interlocuteurs
« amis ». Rappelons seulement que l’expression chère à Ben Laden
« judéo-croisés » est en parfaite conformité avec celle par laquelle
la plus prestigieuse organisation islamique internationalement reconnue, la
Ligue Islamique Mondiale, désigne le monde occidental : « l’Ouest
croisé » (al Gharb al Salibi).
Et si
les attentats de Manhattan n’étaient qu’un début ?
En dépit des cris de victoire des Occidentaux et de
l'Alliance du Nord, qui ont certes raison de se féliciter de l'échec des
Talibans, il est bon de garder présent à l’esprit le fait que moins de 500
séides «afghans » d’Al Qaïda ont été tués ou faits prisonniers, chiffre
dérisoire sur un total de 15 000 membres actifs disséminés à travers une
soixantaine de pays. Parmi eux, près de 5000 étaient encore en Afghanistan il y
a peu et sont aujourd'hui en route vers d’autres jihad, de l'Asie centrale
(Vallée de la Ferghana) au Caucase (Daghestan, Tchétchénie, Abkhazie), en
passant par le Golfe (Saoudie, Koweït, Qatar) ou l’Afrique (Soudan, Erythrée,
Somalie, Egypte, Algérie, Nigéria). Il est donc clair qu'Al Qaïda ne ressort
que très partiellement vaincue de l'opération Liberté Immuable, en tout cas à
peine plus que lorsque que Ben Laden et son QG avaient déjà dû quitter les
bases du Yémen ou du Soudan. Al Qaïda n'est donc pas morte. Ben Laden n'est
probablement même pas son chef réel, et il est à craindre qu'après une période
plus ou moins longue de mise en sommeil et de reconstitution des réseaux, y
compris sur le sol européen, australien, canadien et américain, l'organisation,
décidée à anéantir partout où se trouvent les " Juifs et les Croisés
", recommence à frapper de plus belle, cette fois-ci avec de nouvelles
armes de destruction massive : armes bactériologiques et chimiques,
valises-bombes nucléaires, qu'Al Qaïda possède déjà grâce à la collaboration
avec des spécialistes des ex-services secrets est-allemands et soviétiques.
Plus que jamais, et quoi qu'on en dise, la popularité de Ben Laden
et de l'organisation islamiste des Frères musulmans qui est derrière lui, avec
l'appui du wahabisme international, est sans précédents dans un monde islamique
de plus en plus gagné par la fièvre xénophobe anti-occidentale, anti-chrétienne
et anti-juive, haine que la surmédiatisation globalement anti-israélienne du
conflit israélo-palestinien par les médias occidentaux contribue à relayer et
exporter jusque dans les banlieues de l'Islam en Europe et même aux Etats-Unis.
Car au pays de Georges Bush lui-même, ce sont près de 80 % des mosquées et
centres islamiques (dont le très puissant lobby CAIR, lié au Hamas) qui sont
contrôlés par les Frères musulmans et les Wahabites saoudiens. Le ver est donc
toujours dans l'oeuf. Et tant que les Etats occidentaux n’auront pas mis
définitivement et impitoyablement hors la loi les mouvements islamistes comme
le Tabligh ou les Frères musulmans, avec qui nos dirigeants, hélas, négocient,
et entrepris d’appliquer une législation ferme en matière d’immigration et de
sécurité, Al Qaïda pourra continuer à recruter parmi les islamistes condamnés
chez eux et donc accueillis comme « réfugiés politiques » chez nous,
parmi les fils d’immigrés musulmans hélas donnés en pature aux fanatiques
prédicateurs étrangers, et même parmi les convertis Occidentaux. Car là aussi,
les lois de la psychologie sociale sont fort complexes : le nombre de
conversions à l’islam n’a jamais été aussi élevé aux Etats-Unis et en Europe
que depuis le 11 septembre. Formidable leçon de « stratégie
hégélienne » (Hégel parlait du rôle particulier de la violence dans
l’Histoire), Ben Laden a peut être tout simplement compris que plus le
totalitarisme démontre sa force et sa barbarie, plus il fascine une société
frappée par le virus mortifère de la honte de soi et du syndrome de
Stockholm...
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