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A Chaque Assassinat par un Musulman,
ils
Essaient de Disculper l’Islam
Par Ayaan
Hirsi Ali , née en 1969
en Somalie et a été scolarisée dans une école coranique au Kenya. Mariée de
force à un Canadien d’origine somalienne, elle s’enfuit et demande l’asile
politique aux Pays-Bas. En 2004, elle collabore avec Théo Van Gogh pour
produire un court-métrage : « La condition féminine dans le monde
musulman ». En Novembre 2004, après l’assassinat de Théo Van Gogh elle
est menacée de mort, ce qui la contraint à fuir aux États-Unis. Elle a milité
contre l’excision.
Elle a publié en français : Insoumise,
éd. Robert Laffont, 2005. Ma vie rebelle, éd. Nil, 2006 et Nomade,
éd. Robert Laffont, 2010.
Traduit de l’américain par Bernard
Dick
le 7 juin 2013
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Qu’arrive une attaque terroriste
islamiste, et voilà qu’arrive une rengaine de gens qui assurent que cela n’a
rien à voir avec la religion de paix. (1)
J’ai déjà vu cela auparavant. Un
terroriste musulman égorge un citoyen non musulman en Occident et les
représentants de la communauté musulmane se précipitent pour se disculper de
cette horreur, eux-mêmes et leur foi. Après que le soldat britannique Lee
Rigby a été poignardé à mort la semaine dernière
[22/05/2013] à Woolwich au sud de Londres, Julie Siddiqi,
représentant l’Association Islamique de Grande-Bretagne, s’est vite manifestée
devant les micros pour attester que tous les bons musulmans ont été écœurés par
l’agression, exactement comme tout le monde.
Cela arrive chaque fois. Des
musulmans en costume-cravate ou des femmes portant d’élégants voiles sont
envoyés pour rassurer le monde que ces attaques n’ont aucune place dans l’islam
authentique, qu’elles sont des aberrations et des corruptions de la vraie foi.
Mais alors, que faire d’Omar
Bakri ? Lui aussi prétend parler pour la vraie foi, même s’il était
indisponible pour les caméras en Angleterre la semaine dernière parce que
le groupe islamiste qu’il a fondé, Al-Mouhâjiroun
( المهاجرون, les émigrés), a été interdit en 2010. Par
contre, il s’est adressé aux médias à partir de Tripoli au Nord-Liban, où il
vit actuellement. Micheal Adebolajo
– le tueur accusé de l’assassinat de Woolwich, qui a été vu sur une vidéo sur
la scène du meurtre parlant devant une caméra en brandissant ses mains
ensanglantées et une machette – était, il y a dix ans, l’élève de Bakri avant
que son groupe ne soit interdit. "Un homme tranquille, très timide, posant
beaucoup de questions sur l’islam" s’est rappelé Bakri la semaine
dernière. Le professeur était impressionné de voir dans cette vidéo macabre ce
qu’est devenu son timide élève "se tenant ferme, courageux, brave, ne
cherchant pas à fuir".
Bakri a aussi déclaré à la
presse : "Le Prophète a dit qu’un infidèle et son tueur ne se
rencontrent pas en enfer. Ce sont de belles paroles. Qu’Allah gratifie pour ses
actions … Je ne considère pas cela comme un crime au regard de l’islam"
La question qui exige une réponse
à ce moment de l’histoire est claire : Quel groupe de leaders parle
réellement au nom de l’islam ? Les porte-parole officiellement
approuvés pour la communauté musulmane ? Ou dans la rue, les
prêcheurs fous de l’islam politique, qui endoctrinent, encouragent et
entraînent les tueurs – et qui ensuite bénissent leurs massacres ?
En Amérique aussi, la question est
pressante. Qui parle pour l’islam ?
Le Conseil des Relations
Américano-Islamique (The Council on American-Islamic
Relations, CAIR), la plus importante organisation qui défend les libertés
civiques des musulmans ?
Ou l’un des nombreux jihadistes du web qui sont intervenus pour prendre la place
de feu Anwar al-‘Awlaki, le recruteur d’al-Qaeda, né Américain ?
Certains refusent même d’admettre
que c’est la question qui est dans l’esprit de chacun. C’est stupéfiant, en
présence d’une litanie d’attaques islamistes – du cauchemar du 9 septembre en
Amérique et des bombes de Londres le 7 juillet 2005, jusqu’au carnage de
Fort-Hood au Texas en 2009, au Marathon de Boston le mois dernier
[15/04/2013] et maintenant à Woolwich – certains continuent à nier tout lien
entre Islam et terrorisme. Cette semaine, l’éditeur politique de la BBC, Nick
Robinson, a présenté ses excuses pour avoir dit sur les ondes, dès que des
nouvelles de Woolwich ont éclaté, que les hommes qui avaient tué Lee Rigby étaient "apparemment" musulmans (of muslim appearance). (3)
Rappelons ce qu’a dit la
BBC : Tandis qu’ils frappaient, les tueurs criaient Allahou
Akbar (Allah est grand). Cependant, dès que les critiques se sont déversées
sur la BBC à propos du choix des mots de M. Robinson, celui-ci s’est senti
obligé de se racheter. On peut s’étonner de voir que des gens, qui peuvent être
si délicatement sensibles dans la protection de la réputation de l’islam,
soient cependant si parfaitement désensibilisés face à un meurtre hideux commis
explicitement au nom de l’islam.
Dans le sillage de l’attentat à la
bombe de Boston et du meurtre de Woolwich, ça faisait bien d’entendre des
expressions d’horreur et de sympathie de la part des porte-parole de l’islam,
mais on demande désespérément quelque chose de plus : une reconnaissance
véritable que cette question a un lien avec l’islam.
Les leaders des Musulmans doivent
se poser la question sur ce que sont exactement leurs relations à un mouvement
politique qui encourage des hommes jeunes à tuer et à mutiler en s’appuyant sur
des fondements religieux.
Pensez aux frères Tsarnaev, à la façon dont ils ont justifié les mutilations
qu’ils ont causées à Boston.
Méditez soigneusement les mots de
Michael Adebolajo, la semaine dernière, les mains
éclaboussées de sang : "Nous jurons par Allah, le
Tout-puissant, que nous ne cesserons jamais de vous combattre. La seule raison
de notre action c’est que des musulmans meurent chaque jour"
Mon ami, le Hollandais Théo Van
Gogh, a été assassiné en 2004 pour avoir été insuffisamment respectueux à
l’égard de l’islam. Au tribunal, le meurtrier regarda la mère de Théo et lui
dit : "Je dois avouer honnêtement que je ne peux m’identifier à
vous. Je ne ressens pas votre douleur… Je ne peux m’identifier à vous parce que
vous êtes une non-croyante"
Et cependant, après presque une
décade de rhétorique similaire d’islamistes de par le monde, la semaine
dernière, le journal The Guardian pouvait sortir une manchette citant un
musulman londonien : "Ces pauvres idiots n’ont rien à voir avec
l’islam" Vraiment ? Rien à voir ?
Bien sûr, la majorité écrasante
des Musulmans ne sont pas terroristes ou sympathisants à l’égard des
terroristes. Mettre sur le même pied tous les Musulmans et le terrorisme est
stupide et faux. Mais faire savoir qu’il y a un lien entre Islam et terreur est
opportun et nécessaire.
Des deux bords de l’Atlantique,
politiciens, intellectuels et médias ont montré une patience incroyable tandis
que les roulements de tambour des attaques de la terreur islamiste
continuent. Quand le président Obama a adressé sa
première déclaration au sujet des explosions de Boston, il n’a pas du tout fait
mention de l’Islam.
Cette semaine, le premier
ministre, David Cameron, et le maire de Londres, Boris Johnson, ont
réitéré les déclarations rassurantes des leaders musulmans qui vont dans un
seul sens : le meurtre de Lee Rigby n’a rien à
voir avec l’Islam.
Mais nombreux étaient les gens
ordinaires qui ont entendu de telles déclarations et qui, perplexes, se sont
grattés la tête. Un meurtrier tue un jeune père de famille en hurlant Allahou akbar et ça
n’a rien à voir avec l’Islam ?
Je ne blâme pas les leaders
occidentaux. Ils font de leur mieux pour maintenir le couvercle sur ce qui
pourrait devenir une désintégration de la confiance entre les populations
majoritaires et les communautés musulmanes minoritaires.
Mais je blâme vraiment les
leaders musulmans. Il est temps qu’ils
apparaissent munis de points de discours plus crédibles. Leurs communautés ont
un sérieux problème. Les jeunes, dont certains ne sont pas nés dans la foi,
sont enflammés par des prêcheurs qui utilisent des textes islamiques de base et
sont mobilisés pour déclarer le jihad par des imams radicaux qui se présentent
comme des membres légitimes du clergé musulman.
Je m’étonne de ce qui arriverait
si des leaders musulmans comme Julie Siddiqi
lançaient une campagne publique et soutenue pour discréditer ces islamistes qui
font l’apologie des mutilations et des meurtres. Pas seulement en prononçant
les lamentations d’usage après une autre horrible attaque, mais en faisant un
effort constant et de haute tenue pour démontrer au monde que les prêcheurs de
haine sont illégitimes.
Quand le prochain zélateur
aura tué la prochaine victime de l’islam politique, les affirmations sur la
religion de paix résonneront de façon plus crédible.
Notes
(1)http://online.wsj.com/article/SB10001424127887323475304578503613890263762.html et The
Wall Street Journal, p. A15, 28 mai 2013
(2) Il est très
courant de voir que des associations islamiques en Occident nomment à leur tête
des convertis, natifs du pays. Cette démarche leur fournit un entrisme plus
facile dans le tissu social. Un autre exemple : Ingrid Mattson
qui a été nommée présidente de l’ISNA (Islamic
Society of North America)
(NDT)
(3) One phrase and why I’am
sorry I quoted it