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Les Femmes comme Butin de Guerre en Islam Radical

 

Par Jeffrey Gettleman,

New York Times, 27 décembre 2011.

Traduction par Poste de veille - http://www.postedeveille.ca/2011/12/somalie-les-femmes-comme-butin-de-guerre.html

Source : For Somali Women, Pain of Being a Spoil of War

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Comme à l'époque de Mahomet, qui organisait des razzias contre des caravanes, des villes et des villages avec ses brigands. Les femmes et les enfants rapportés comme butin de guerre étaient réduits en esclavage. Allah a dicté des sourates permettant à Mahomet de se réserver le cinquième du butin.

 

Au Canada et aux USA, des mosquées ont encouragé des jeunes musulmans à se rendre en Somalie pour mener le djihad aux côtés des militants barbares du groupe Shabab.

La voix de la jeune fille s’est éteinte quand elle a parlé de l’après-midi ensoleillé où elle est sortie de sa hutte et a vu sa meilleure amie enterrée jusqu’au cou dans le sable.

Son amie avait fait l'erreur de refuser d’épouser un commandant Shabab. Elle allait payer en se faisant fracasser le crâne, pierre par pierre. "Tu es la suivante", a dit le Shabab à l’adolescente de 17 ans qui vivait avec son frère dans un camp de réfugiés sordide. Les hommes sont revenus plusieurs mois plus tard. Cinq militants ont fait irruption dans sa hutte et l’ont violée collectivement, a-t-elle dit. Ils ont affirmé qu’ils menaient le djihad, ou guerre sainte, et que toute résistance serait considérée comme un crime contre l’islam, passible de mort. "J'ai fait des cauchemars au sujet de ces homme", a-t-elle dit après avoir fui la région qu’ils contrôlent. "Je ne sais pas quelle est leur religion".

La Somalie est ravagée par des décennies de conflit et de chaos, ses villes sont en ruine et son peuple affamé. Juste cette année, des dizaines de milliers de personnes ont succombé à la famine et un nombre incalculable a péri dans les continuels combats. Les Somaliens font maintenant face à une autre terreur généralisée: une augmentation alarmante des viols et des abus sexuels des femmes et des filles.

Le groupe militant Shabab, qui se présente comme une force rebelle moralement juste et le défenseur de l'islam pur, s’empare des femmes et des filles comme butin de guerre, ils les violent collectivement et abusent d’elles dans le cadre de leur règne de terreur dans le sud de la Somalie, selon des victimes, des travailleurs humanitaires et des fonctionnaires des Nations Unies. À court de liquidités et perdant du terrain, les militants forcent également les familles à leur donner leurs filles pour des mariages arrangés qui souvent durent à peine quelques semaines et sont essentiellement de l’esclavage sexuel, une manière bon marché de remonter le moral des troupes déprimées.  

Mais ce n'est pas juste le Shabab. Des victimes et des travailleurs humanitaires affirment que depuis les derniers mois, des hommes armés s'en prennent aux femmes et aux filles déplacées par la famine, qui font souvent des centaines de kilomètres à pied en quête de nourriture et aboutissent dans des camps de réfugiés surpeuplés et anarchiques où des militants islamistes, des miliciens voyous et même des soldats du gouvernement commettent des viols, des vols et des meurtres en toute impunité.

Avec la famine qui force des centaines de milliers de femmes à se déplacer, les privant de la protection traditionnelle de leur clan, les travailleurs humanitaires disent qu’il n’y a jamais eu autant de viols. Dans certaines régions, disent-ils, les femmes sont utilisées comme des laissez-passer aux barrages routiers, abandonnées aux hommes qui surveillent ces barrages afin de permettre à un groupe de réfugiés désespérés de passer.

"La situation s'aggrave", a déclaré Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l’ONU pour les enfants dans les conflits armés. Les récentes fuites ont suscité une augmentation des viols opportunistes, a-t-elle dit, et "les mariages forcés sont un autre moyen utilisé par le Shabab pour contrôler la population".

L’ONU indique avoir reçu plus de 2500 rapports de violence sexuelle dans les deux derniers mois seulement pour Mogadiscio, un nombre inhabituellement élevé ici. Mais comme la Somalie est une zone de non-droit pour la plupart des opérations, le personnel de l’ONU se dit incapable de confirmer ces rapports, s’en remettant aux organisations humanitaires somaliennes émergentes constamment menacées.

La Somalie est un pays profondément traditionnel, où 98 pour cent des filles sont excisées, selon les données des Nations Unies. La plupart des jeunes filles sont analphabètes et confinées à la maison. Quand elles en sortent, c’est généralement pour travailler, parcourant les ruelles jonchées de débris, enveloppées de la tête aux pieds dans un voile noir, portant souvent quelque chose sur leur dos, sous la chaleur écrasante du soleil équatorial.

La famine et les déplacements massifs, qui ont commencé durant l'été, ont accru la vulnérabilité des femmes et des filles. De nombreuses communautés somaliennes ont été dispersées, et avec les groupes armés forçant les hommes et les garçons à joindre leurs milices, ce sont souvent des femmes seules, avec des enfants, qui ont entrepris la dangereuse odyssée vers les camps de réfugiés.

Dans le même temps, des travailleurs humanitaires et des fonctionnaires des Nations Unies disent que les Shabab, qui combattent le gouvernement de transition de Somalie et imposent une version stricte de l'islam dans les zones qu'ils contrôlent, ne peuvent plus payer leurs milliers de combattants de la même façon qu'avant. Les Shabab offrent désormais aux jeunes hommes des "épouses temporaires" pour qu’ils continuent à se battre pour eux, de la même manière qu’ils s’emparent des récoltes et du bétail.

Mais ce ne sont guère des mariages, a déclaré Cheikh Mohamed Farah Ali, un ancien commandant Shabab ayant fait défection à l'armée gouvernementale. "Il n'y a aucun religieux, aucune cérémonie, rien», a-t-il dit, ajoutant que les combattants du Shabab s’étaient même accouplés avec de frêles petites filles d’à peine 12 ans qui se sont retrouvées déchirées et incontinentes. Si une fille refuse, dit-il, «elle est tuée à coups de pierres ou par balles". [...]