www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
N’encouragez pas la terreur palestinienne !
Par Ouzi Landau, ministre sans
portefeuille en charge des services secrets et des relations stratégiques avec
les Etats-Unis
Paru dans le Jerusalem Post du 12 mai
2003
Traduit par Albert Soued, écrivain – www.chez.com/soued
L’élection de Abou Mazen comme
« premier ministre Palestinien » soulève bien des questions, dont
l’une d’elles a été posée par Marwan Barghouti de l’Autorité Palestinienne,
aujourd’hui en jugement pour le meurtre de douzaines de civils.
« Si Abou Mazen est premier
ministre, comment se fait-il que moi je sois un terroriste ? »
Qui est Abou Mazen ? Il est
l’auteur d’un plan de destruction par étapes d’Israël. Il est aussi un
négationniste de l’holocauste. Dans son livre « les relations secrètes
entre le sionisme et le nazisme », il prétend que le mouvement sioniste
avait intérêt à gonfler le nombre de victimes de l’holocauste. En fait dit-il
« seulement 890 000 juifs ont été tués, parce qu’il n’y avait pas de
chambres à gaz… »
L’opposition d’Abou Mazen à la
terreur est due à l’échec de celle-ci et à l’image négative qu’elle a donné de
la cause palestinienne. Mais il faut se rappeler qu’Abou Mazen avait soutenu le
meurtre de Juifs à Gaza et en Judée-Samarie « partout où cela était
bénéfique ». Il a insisté sur la nomination de Mohamed Dahlan qui, comme
ministre de la sécurité intérieure, avait donné l’ordre de faire exploser un
bus d’enfants à Kfar Darom. Quel futur ministre d’un gouvernement chercherait à
tuer des enfants sur le chemin de l ‘école, préméditant son méfait ?
Abou Mazen revendique aussi le droit au retour des réfugiés de 1948. Avec son
profil d’homme civilisé, Abou Mazen est un cheval de Troie manipulé par l’Europe
pour duper les Américains et les mener à penser qu’un nouveau premier ministre
est une nouvelle Autorité Palestinienne. Mais le message qu’il apporte au
public palestinien n’est pas très nouveau. Aussi longtemps qu’il n’y a pas de
changement de fond dans l’Autorité Palestinienne, la question de son chef est
purement tactique et cosmétique.
La feuille de route (en fait la carte
routière), dans sa forme actuelle, n’est pas née de la doctrine du président
Bush de lutte contre le terrorisme, mais de l’esprit défaitiste et des intérêts
cyniques du Quartet. Au lieu de punir l’Autorité Palestinienne pour ses
violations flagrantes des accords d’Oslo et de décréter que la paix dépend du
remplacement du leadership palestinien, la feuille de route lui accorde des
gains inespérés pour elle ! Ainsi elle est gratifiée d’un état comme
principe non négociable, « on doit mettre fin à l’occupation qui a
commencé en 1967 », le conflit est « internationalisé » et le
quartet est muni de pouvoirs de contrôle, les avant-postes sont démantelés et
les implantations gelées, soit une série de gratifications que les Palestiniens
n’ont pas réussi à obtenir même à Oslo.
Depuis le 11 septembre 2001 ,
les Américains ont perçu le terrorisme comme une menace majeure pour la
civilisation occidentale. Le président G W Bush a déclaré la guerre aux pays
qui soutiennent la terreur jusqu’à son éradication. Et c’est ce qui a été
réalisé en Afghanistan et en Irak. Selon sa vision du 24 Juin 2002 « la
paix exige un leadership palestinien nouveau et différent et des chefs qui n’aient
pas trempé dans le terrorisme ». Ainsi Bush ne devrait pas rencontrer Abou
Mazen, comme il a refusé de rencontrer le représentant de Saddam Hussein. Bush
comprend bien qu’éradiquer le mal est une condition préalable à toute
négociation. Abou Mazen ne correspondant pas aux critères de Bush, les Etats-Unis
battront-ils néanmoins en retraite et l’inviteront-ils à Washington ?
De plus les chefs palestiniens seront
« nouveaux et différents » seulement s’ils renoncent au « retour
des réfugiés » et surtout s’ils introduisent les valeurs de paix dans leur système d’éducation, et ceci
est la meilleure façon de tester leur désir de paix. Ils devraient commencer
par supprimer les livres incitant à la haine toute une génération de tueurs
suicidaires.
Pour qu’Israël et que la Palestine
puissent vivre « côte à côte en paix et en sécurité » selon la
vision de Mr Bush, il est vital que la Palestine soit démilitarisée et on
devrait interdire à cette Palestine de signer des accords internationaux de défense.
Israël devrait avoir le contrôle sur tout l’espace aérien à l’ouest du
Jourdain. Or aucun de ces préalables n’est mentionné dans la feuille de route. Celle-ci
a été rédigée non pas selon la vision de Mr Bush, mais selon celle de J
Chirac et de G Shroeder.
Même si cela n’est pas son intention,
le message de la feuille de route est troublant. Est-il possible que les
Palestiniens qui ont distribué de sucreries dans les rues après les événements
du 11 Septembre reçoivent des douceurs des Etats-Unis en retour ? Comment
se fait-il que l’Amérique cherche à apaiser les Européens qui l’ont laissée
tomber et les Palestiniens qui sont les alliés de Saddam Hussein ? De ce
fait ils agressent leur meilleur allié, Israël. Ce double langage n’entamera-t-il
pas la crédibilité de la politique américaine et sa détermination à combattre
le terrorisme ?
En dépit de cela, Israël pourrait
décider qu’il est préférable sur le plan tactique de négocier avec Abou Mazen
et de faire des gestes conciliants pour voir si cela entraînera une autorité
Palestinienne « neuve et différente ».
Mais n’oublions pas un seul instant la nature réelle d’Abou
Mazen et de l’Autorité Palestinienne, ainsi que les amères leçons d’Oslo. Il
faut faire attention à ne pas redonner un nouveau souffle de vie à Yasser Arafat
et à porter atteinte à la guerre contre la terreur. Car pour avoir une chance
réelle de paix, Israël ne doit pas s’écarter de son objectif, « changer le
code génétique » de l’Autorité Palestinienne. Abou Mazen et son
gouvernement ne reflètent pas un changement réel et conséquent, mais aident
seulement l’Europe à duper les Etats-Unis pour les amener à la feuille de route ;
et celle-ci est inacceptable sans les conditions de base énoncées ci-dessus.
Prions pour que l’administration Bush
ne tombe pas dans le piège tendu par l’Europe, car Israël n’a pas les moyens
de se le permettre.