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L'Obsession des Concessions

 

Par Albert Soued, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

Le 26/07/09

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Depuis son accession à la présidence des Etats-Unis, Hussein Obama s'est aligné sur l'Europe, en ce qui concerne le conflit arabo-israélien, c'est-à-dire en dehors de la solution à 2 états proposée par G W Bush en 2002, promouvoir une paix à tout prix et exercer des pressions sur le seul état viable, Israël, pour rendre viable un projet qui ne l'est pas et … lui faire payer le prix de ce projet et de cette paix.

 

L'obsession d'obtenir des concessions d'une seule partie, Israël, afin de rendre possible un projet boiteux et peu réaliste, risque de déboucher sur un conflit majeur au Moyen Orient.

Le projet est boiteux et non viable parce que les Palestiniens n'en veulent pas et ils comptent sur Hussein Obama pour mener "un jihad politique" en faveur des Arabes en Terre Sainte. Incapables de construire un état pour diverses raisons dont les divisions tribales et idéologiques, les Palestiniens cherchent à déstabiliser l'état d'Israël politiquement et, pour le temps de la présidence Obama, pacifiquement.

Dans le but de créer à terme une entité arabe se substituant à Israël et englobant plusieurs états de la région.

 

Il suffit pour s'en convaincre de lire les diverses et récentes déclarations de leurs dirigeants et, mieux, de dirigeants arabes qui leur sont favorables.

- Azmi Bishara est un  ex-député arabe de la Knesset qui a fui Israël pour ne pas être poursuivi pour "entente avec l'ennemi", ayant communiqué des informations sensibles au Hezbollah. Voici les propos qu'il a tenus dans une interview rapportée par le journaliste Yaron London: "Je ne pense pas qu'il y ait une nation palestinienne. Mais il y a une nation arabe. Je ne pense pas qu'il y ait une nation palestinienne. Car c'est une invention coloniale. Depuis quand y avait-il ici des Palestiniens? Je pense qu'il n'y a qu'une seule nation arabe. Jusqu'à la fin du 19ème siècle, la Palestine était la partie méridionale de la Grande Syrie."

- Kifah Radaydeh, un activiste du Fatah, a affirmé à la Télévision publique de l'Autorité Palestinienne (AP) que "La paix est un moyen et non une fin. Notre but, c'est toute la Palestine… La lutte armée est toujours dans les cartons, elle dépend de notre capacité et des circonstances"

- Le député du Parlement du Fatah, Najat Abou Baqr a précisé à la même télévision que l'objectif du Fatah restait toujours la destruction d'Israël, mais que la tactique du moment était de se focaliser sur la Cisjordanie et Gaza, "…. mais cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas revenir aux frontières de 1948 (englober tout Israël), mais l'agenda du moment est de dire que nous voulons les frontières de 1967"

- Le président du tribunal du mouvement de Mahmoud Abbas, Rafik al-Natsheh, a déclaré que "le Fatah reste fidèle à sa stratégie d'opposition, et n'a pas l'intention de reconnaitre Israëlnon seulement nous n'exigeons de quiconque la reconnaissance d'Israël, mais nous-mêmes ne le reconnaissons pas. Néanmoins le gouvernement y est obligé pour pouvoir servir le peuple palestinien".

 

- Mohamed Dahlan, membre éminent de l'AP, a précisé que le Fatah ne reconnaîtra jamais l'état d'Israël et que si l'AP a fait mine de le reconnaître, c'est uniquement pour son prestige international et pour recevoir l'aide extérieure.

- Dans une interview au quotidien jordanien Al Doustour, le 25/06/09, Saeb Erekat, le chef négociateur Palestinien rapporte que le gouvernement Olmert avait déjà offert à l'AP un territoire équivalent à 100% de la superficie conquise en 1967, par un échange territorial. Erekat explique que l'AP ne peut accepter cet échange, avant que ne soit reconnue sa souveraineté sur tous les territoires conquis en 1967 ! De plus, étant donné l'érosion constante de la position israélienne depuis Madrid, il était inutile de se précipiter pour accepter une quelconque proposition. Il précisa par ailleurs que le droit au retour des réfugiés en Israël était inaliénable, sans que soient exclues en parallèle des compensations financières. Droit au Retour et compensations vont de pair!

- De même Saeb Erekat a récemment rappelé à Benyamin Netanyahou que les temps avaient changé et qu'il devait tenir compte maintenant du fait que le nouvel hôte de la maison Blanche était Hussein Obama ! Et que l'ère dorée de la construction en Judée-Samarie était terminée, même pour l'accroissement naturel des implantations.

 

En effet, tous les faits et gestes des Israéliens à Jérusalem et dans les implantations sont rapportés directement au Département d'Etat, même ceux pour lesquels Israël avait des garanties d'un précédent gouvernement américain. Que valent aujourd'hui les garanties américaines avec Hussein Obama ? (1)

 

Autre question. De quel droit les nations occidentales s'immiscent dans les affaires locales et privées d'un particulier ? L'intervention de Washington et de Paris dans l'affaire privée de l'hôtel Shepherd du quartier Shimon Hatsadiq (Sheikh Jarrah) est un scandale et une ineptie (2). En 1891, des Juifs sionistes ont créé un nouveau quartier à Jérusalem, en achetant des terrains à 1400 m au nord de la Vieille Ville, terrains qu'ils ont dû abandonner lors des émeutes arabes des années 20. Par la suite, dans les années 30, le moufti pro-nazi Haj Amin al Husseini s'en est emparé pour construire un édifice qui devint l'hôtel Shepherd. Après 1967, vaincus, les Jordaniens ont abandonné Jérusalem-Est et la Judée-Samarie qu'ils occupaient, et ces terrains devinrent une "propriété abandonnée" sur le plan juridique.

Un homme d'affaires américain, Irving Moskowitz les racheta en 1985, louant le bâtiment à la police des frontières jusqu'en 2002. Il y a 2 semaines, il obtint l'autorisation de rénover l'hôtel. Mahmoud Abbas s'est alors plaint aux Américains que la création de 20 appartements et d'un garage allait modifier l'équilibre démographique de la cité ! On connaît la suite: l'ambassadeur d'Israël à Washington Michael Oren a été convoqué au Département d'Etat et celui de Paris de même, au Quai d'Orsay, par Bernard Kouchner où on les a sommés de mettre un terme au projet de transformation. (3)

 

Depuis qu'il est au pouvoir, Obama n'a de cesse de courtiser les Arabes afin de modifier l'image de marque des Etats-Unis auprès d'eux. Pour cela, il procède à des adresses et des discours télévisés. Mais n'ayant pas obtenu les résultats escomptés, il n'a trouvé d'autre moyen pour les convaincre que de prendre parti pour "les pauvres Palestiniens" et de vilipender Israël parce que quelques caravanes occupent quelques arpents de terre en Judée-Samarie ou qu'à Jérusalem on fait évacuer des logements arabes insalubres ou qu'on modifie un bâtiment privé, acheté 2 fois en l'espace d'un siècle en toute légalité, pour y loger des Juifs.

Or par sa politique, Obama ne fait que conforter les Arabes dans leur attitude intransigeante vis-à-vis d'Israël qu'il met en danger. Avec l'appui de la majorité de l'opinion mondiale et d'une majorité précaire américaine, il risque de s'engouffrer dans une impasse et de déclencher un conflit majeur dans la région (4). Parce que l'opinion israélienne est ulcérée par l'affaire de l'hôtel Shepherd, parce qu'une très grande partie de la gauche israélienne a réagi négativement aux modes opératoires humiliants et injustes d'Obama.

 

Israël n'a cessé de faire des concessions depuis 1967, concessions qui n'ont pas entraîné une paix réelle, de simples trêves qui ont obligé cet état à consacrer une part très importante de ses ressources à s'armer, au détriment de son mieux vivre.

Aujourd'hui, si le pays vote à droite, c'est qu'il sait que donner encore et encore ne lui apportera pas de paix véritable et, depuis l'évacuation de Gaza, cela risque même de l'entraîner vers l'irréparable et l'irréversible. Israël ne fera plus de concessions, ayant atteint les limites qu'on ne peut ni ne doit dépasser. Au risque de se retrouver seul à défendre sa cause, mais ceci n'est pas nouveau…

 

Notes

(1) Dans une lettre à Ariel Sharon datée du 14/04/04, G W Bush lui confirme qu'il faudra tenir compte des réalités du terrain pour tout accord concernant le conflit arabo-israélien, notamment les blocs de population juive en Judée Samarie, qu'il n'était pas réaliste de revenir aux frontières de l'armistice de 1949 et que des négociations devaient redéfinir les frontières entre Israël et la future Palestine. Pendant 5 ans les constructions pour tenir compte de l'accroissement naturel de la population des implantations n'a posé aucun problème aux Américains ni aux Palestiniens. Les problèmes ont commencé avec Obama qui veut changer la donne. Hillary Clinton ne veut pas tenir compte de la lettre de G W Bush. Elle a été contredite par le général Elliott Abrams, négociateur au Moyen Orient sous G W Bush, dans un article du Wall Street Journal où il précise qu'il s'agissait bien d'un accord bilatéral entre le président des Etats-Unis et le 1er ministre d'Israël, l'évacuation de Gaza contre l'envoi d'une lettre d'engagement. A moins que les Etats-Unis ne soient devenus une république bananière.

(2) Le quartier appelé Shimon Hatsadiq/Sheikh Jarrah se situe entre le Mont Scopus-Hôpital Hadassah et ce qu'on appelle Jérusalem Ouest. Il a toujours été habité par une population mixte juive et arabe, sauf pendant l'occupation jordanienne entre 1948/1967. Rappelons qu'en 1948, 78 médecins et infirmières y ont été assassinés, en route vers l'hôpital Hadassah, car ce quartier était un couloir stratégique reliant la colline du Mont Scopus isolée au reste de Jérusalem. Aujourd'hui il est parsemé de résidences et d'institutions juives comme auparavant. Notons que des investisseurs arabes du Golfe y sont très actifs et achètent des propriétés pour le compte des Palestiniens

(3) Cette attitude a soulevé l'indignation en Israël et dans le monde juif et philosémite.

(4) On vient d'apprendre qu'Hussein Obama aurait décidé de renoncer à sa politique de pressions sur Israël, pour ce qui concerne les implantations. Le "perroquet du Quai d'Orsay" ferait mieux de s'en inspirer.

 

 

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