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COMMENT OBAMA A DESARME
ISRAEL
Analyse politique dans la perspective
du 20/01/10
Par Bret
Stephens
Wall
Street Journal du 5/10/09
Traduit
pat Albert Soued, http://soued.chez.com/conf.htm pour www.nuitdorient.com
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Quand les
diplomates américains se sont assis pour le 1er d'une série de
pourparlers face à leurs homologues iraniens, à Genève, en octobre dernier, peu
de gens s'attendaient à ce que des négociations sur le programme nucléaire de
Téhéran se transformeraient en une étonnante demande par le Conseil de Sécurité qu'Israël renonce à
ses armes nucléaires.
C'est
exactement ce que l'Onu a fait ce matin, dans une résolution inimaginable dans
son contenu comme dans la manière dont elle a été votée. Tous les 10 membres
non permanents l'ont votée, avec 4 membres permanents sur 5, les Etats-Unis
s'étant abstenus. Selon les règles de l'Onu, la résolution est donc passée.
L'abstention
américaine a soulevé des vagues dans la communauté internationale qui avait
l'habitude d'un veto américain, protégeant l'état hébreu contre un vote au
Conseil. Cette abstention américaine renverse des décennies d'entente entre
Washington et Tel Aviv, les Etats-Unis acceptant
l'arsenal nucléaire israélien, dans la mesure où celui-ci n'était pas déclaré.
On croit savoir qu'Israël détient 200 ogives.
Téhéran a
réagi positivement à cette abstention. "Pendant longtemps, nous avons
dit à Mr Obama que nous voyions des changements, mais
pas de progrès. Maintenant nous pouvons dire qu'il y a progrès! " dit
en substance le ministre iranien des Affaires Etrangères, Manouchehr Mottaki.
La
résolution demande que le Moyen Orient soit une région dénucléarisée. Mais elle
demande aussi qu'Israël signe le traité de non prolifération nucléaire de 1970
(TNP) et soumette ses installations à l'inspection internationale de l'AIEA
(agence internationale pour l'énergie atomique). Cette dernière avait déjà
approuvé 2 résolutions similaires à Vienne en septembre, mais elles ne sont pas
contraignantes. A cette date, les Etats-Unis se sont opposés à une résolution
focalisée sur Israël, mais se sont abstenus dans une motion plus générale
appelant au désarmement régional. "Nous sommes très satisfaits de la
nouvelle approche" a dit Glyn Davies, ambassadeur américain auprès de
l'AIEA.
Bien que
les relations entre l'administration Obama et le
gouvernement Netanyahou n'ont jamais été pleines de
chaleur, elles se sont sérieusement rafraichies depuis cette date. Suite à une
attaque aérienne le 13/11/08 sur un dépôt de munitions à Gaza, où 12 enfants
ont perdu la vie, l'administration Obama avait accusé
Israël d'utiliser des "moyens disproportionnés".
De même,
Mr Netanyahou a provoqué la colère de l'administration américaine quand il a
été surpris en train de traiter Mr Obama de "pire que Chamberlain", sur un micro ouvert par
inadvertance. Ce commentaire faisait suite à une rencontre au sommet le
21/12/08 à Genève avec Mahmoud Ahmedinejad, 1ère
rencontre entre les dirigeants des 2 pays depuis l'époque Carter.
Mais les
raisons qui ont amené l'administration Obama à
s'abstenir dans le vote de ce matin sont plus stratégiques que personnelles.
Les négociateurs occidentaux cherchaient à obtenir de l'Iran une confirmation
de son acceptation de recevoir de l'uranium enrichi d'un pays tiers, pour ses
besoins civils. En contre partie l'Iran voulait impérativement un désarmement
international.
Un
officiel américain a précisé que les Iraniens marquaient un point, car
l'Amérique ne pouvait pas pratiquer éternellement une politique de "2
poids et 2 mesures" en faveur d'Israël, alors qu'on demandait à l'Iran de
se conformer strictement au Traité TNP.
Le
président Obama avait mis cette question du désarmement
nucléaire au centre de son programme de relations extérieures et sa crédibilité
au sein du monde musulman était en jeu. "Comment peut-on demander à
l'Iran de mettre fin à son programme d'armes nucléaires, sans demander la même
chose à nos amis israéliens ?" dit-il.
S'ajoutent
à cela les rumeurs concernant une attaque imminente des installations
nucléaires iraniennes par Israël. Le Secrétaire d'Etat à la Défense Robert
Gates, qui a rencontré son homologue Ehoud Barak à
Paris la semaine dernière, n'a pas mâché ses mots contre cette attaque. Selon
le Jerusalem Post, il aurait averti Barak que les
Etats-Unis "s'opposeraient
activement contre toute attaque".
Un officiel de haut niveau du
Pentagone a dit "Le vote de l'Onu de ce matin est un coup de semonce
aux Israéliens. S'ils veulent attaquer l'Iran, ils ne doivent pas compter sur
nous pour les appuyer à l'Onu!"
Un diplomate israélien remarque
avec amertume que le 20/01/10 est le 68ème anniversaire de la Conférence de Wannsee, là où les historiens pensent que la solution
finale a été échafaudée par l'Allemagne nazie. "La date fixée pour le
vote est une pune coïncidence" dit un porte
parole de l'Administrationa américaine.
Note de www.nuitdorient.com
Au-delà de l'idéologie gauchiste prêtée à Obama par certains néoconservateurs, ou de l'excuse de l'inexpérience et de la méconnaissance des problèmes traités ou du rêve-utopie comme certains l'ont proposé, on pourrait émettre une autre hypothèse, celle qui dirait qu'Obama roule pour l'affaiblissement des Etats-Unis, dans le but de faire remplir le vide qui s'ensuivra par les forces montantes de l'islam radical, qu'elles soient sunnites ou shiites. Cette hypothèse est étayée par l'évolution démographique attendue en Europe, à moyen et long terme. Elle est également étayée par les discours délirants d'Obama en faveur de l'Islam et par son comportement vis-à-vis d'Israël, cherchant à lui enlever, avant toute négociation sérieuse, ses 2 atouts majeurs, les implantations en Judée-Samarie et son armement nucléaire de dissuasion.
A aucun moment, on
ne peut croire aux excuses qu'Obama serait un ignare
des problèmes du Moyen Orient ou un utopiste de la paix.
Obama a suscité 3 épées de Damoclès qui menacent sérieusement
le gouvernement de Benyamin Netanyahou pour le 1er trimestre 2010:
le rapport Goldstone, le vote du 20/01/10 du Conseil
de Sécurité sur le contrôle de l'armement nucléaire (voir ci-dessous) et la
reprise des pourparlers avec l'Autorité Palestinienne qui supposeraient des
concessions sur les nouvelles implantations en Judée-Samarie et même à
Jérusalem.
Sans parler des négociations dilatoires avec un Iran imperturbablement
lancé dans la recherche d'hégémonie régionale, par la voie nucléaire.