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LA GUERRE DES PEUPLES

 

Par Joel Fishman, historien associé au Centre de Jérusalem pour les Affaires Publiques

Paru dans le Jerusalem Post en septembre 2003

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/reve.htm

 

Le but de la déclaration de principes signée par Israël et l'OLP sur les pelouses de la Maison Blanche, il y a dix ans, était de démarrer un processus de paix.

Depuis cet événement plein d'espoir, Israël a recensé 1150 victimes en 10 ans, dont 256 les 7 premières années. On peut se poser la question de savoir si on a pris le parti de miser sur la paix, alors pourquoi compte-t-on tous les jours les morts?

Avec la perspective du temps passé, il est évident que chacun des partenaires de la transaction est venu avec des intentions qui divergeaient. Dans une "profession de foi" marquée par la légèreté, les leaders d'Israël ont espéré atteindre la paix en créant des liens d'interdépendance économique et en faisant des concessions territoriales. De son côté, l'OLP a vu dans ce processus l'opportunité d'atteindre son principal objectif, la destruction de l'état Juif et son remplacement par un état arabe palestinien. Ceci n'a jamais été un secret et les dirigeants de l'OLP l'on déclaré publiquement.

Le 10 mai 1994 dans la mosquée de Johannesburg, Yasser Arafat a comparé les accords d'Oslo à la trêve proclamée par Mahomet à Houdaybyah avec les tribus Qoraysh, trêve signée en attendant de consolider son pouvoir, avant de la violer.

En juin 2001, dans une interview qui a été publiée juste après sa mort Faisal Husseini a appelé les accords d'Oslo "un cheval de Troie" et a déclaré "nous avons trompé les Israéliens et nous les avons piégés, car notre but ultime est de libérer toute la Palestine historique, du Jourdain à la mer."

Les dirigeants Israéliens ont préféré ignorer ces déclarations venant du cœur et ont nié leur lien avec la campagne de terreur et d'incitation qui avait commencé. On apprend de l'histoire que la continuité est la règle. De 1969 à 1974, l'OLP a tenté de mener une guerrilla contre Israël mais a échoué parce qu'elle le faisait de l'extérieur, en dehors du territoire. Adoptant la stratégie par étapes en 1974, l'OLP a maquillé ses véritables intentions et a gagné petit à petit une respectabilité internationale et un soutien tel qu'on pouvait la considérer comme un "partenaire de paix".

 

Avec Oslo, l'OLP a obtenu la base territoriale qui lui manquait, un atout de valeur stratégique énorme, en échange de vagues promesses (1). Selon Abou Mazen en juillet 2002 "Israël a fait la plus grande erreur de sa vie en signant les accords d'Oslo".

À présent l'Autorité palestinienne est pressée de construire une force militaire et d'organiser une armée régulière. Elle a trouvé le moyen de détruire la capacité d'Israël à se défendre, en ruinant son économie, en démoralisant la population par la terreur, et en sapant la cohésion sociale. Avec la propagande comme outil de guerre politique, elle attaque la légitimité de l'état d'Israël à l'intérieur comme à l'extérieur, le faisant passer pour un état criminel.

Le modèle d'un tel conflit total entre sociétés, combinant les méthodes de guerre politique et militaire est la "guerre des peuples" qu'ont connu laChine et le Vietnam. Un conflit de longue durée est nouveau pour Israël qui préfère un conflit conventionnel rapide sur le territoire de l'ennemi.

Israël n'a pas compris la stratégie de son ennemi. L'Olp a renoncé à la violence sur le papier. La paix et un quelconque compromis ne sont ses objectifs. Si Israël veut assurer sa continuité et sa survie, elle doit réexaminer les hypothèses sur lesquelles elle a basé sa politique durant cette décennie et prendre les mesures adaptées. Au lieu d'apporter la paix, les accords d'Oslo ont mis notre pays sous une menace nouvelle, la plus sérieuse de toutes.

 

(1) note du traducteur voir "les territoires, pour ou contre la paix?"

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