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La zone C est stratégiquement
vitale pour Israël
Par le Maj.
Gen. (res.) Gershon Hacohen, chercheur senior au Centre Begin-Sadat pour les
études stratégiques. Il a servi dans l’armée israélienne pendant
quarante-deux ans. Il a commandé des troupes dans les batailles avec
l’Egypte et la Syrie. Il était auparavant commandant de corps et commandant
des écoles militaires de Tsahal.
BESA
Center Perspectives Document n ° 801, texte hébreu 18 avril 2018
Adaptation
: Marc Brzustowski pour JForum
28 avril
2018
RÉSUMÉ
ANALYTIQUE: Le
transfert proposé de parties importantes de la zone C sous contrôle de l’Autorité
palestinienne serait préjudiciable à l’intérêt national d’Israël, ne serait-ce
que parce que ces territoires sont presque totalement dépourvus de toute
population palestinienne. En tant que tels, ils offrent non seulement une
forte emprise sur le plan de la sécurité, mais la possibilité d’une
implantation juive étendue sans menacer le caractère juif et démocratique
d’Israël. La démarcation méticuleuse et détaillée laissée par le Premier
Ministre Yitzhak Rabin de la zone C, dans les Accords d’Oslo, souligne la
grande importance qu’il accordait à la détention permanente de ce territoire
par Israël.
L’année
dernière, à la publication du livre Catch-67 [les idées à l’origine des
déchirements d’Israël] de Micah Goodman, j’ai expliqué les raisons fondamentales
de mon désaccord avec son analyse et ses recommandations. Cela semblait, à
l’époque, clore le débat. Lorsque Goodman a choisi, un an plus tard,
d’exposer ses opinions dans deux articles presque identiques – un dans
le supplément Haaretz (16 février 2018) ; l’autre
dans Makor Rishon (5 avril 2018) – Je me suis senti obligé d’avertir
du danger qu’entraînent ses recommandations.
Opposé à
ce que certains Israéliens considèrent comme un statu quo souhaitable en
Judée-Samarie, Goodman recommande une série de petits pas pragmatiques qui
«permettraient à l’autonomie palestinienne de se développer sans avoir besoin
de rester sous contrat sécuritaire avec Israël». Il explique que «cela
n’implique pas des concessions idéologiques, telles que de devoir évacuer des
implantations. “
L’essentiel
du différend réside dans deux recommandations pratiques qui, à mon avis, sont
désastreuses : transférer des parties considérables de la zone C au contrôle de
l’AP ; et “stopper l’expansion des implantations à l’extérieur des blocs
importants ». Ces recommandations montrent que Goodman est coincé dans un
paradigme de sécurité mécaniste, emprunté à des hauts fonctionnaires de
l’appareil de la défense qu’il a rencontré lors de la rédaction de son livre –
mais le contrôle d’Israël sur la Judée-Samarie n’est pas seulement basé sur des
besoins de sécurité.
L’équation
de sécurité nationale va bien au-delà des aspects de sécurité
technique. Comme indiqué dans la littérature doctrinale de Tsahal : «La sécurité nationale est le domaine concerné
pour assurer la capacité nationale à lutter efficacement contre toute menace
contre l’existence nationale et contre les intérêts nationaux vitaux.» En
effet, le débat entre la droite et la gauche sur le contrôle continu exercé par
Israël sur la Judée-Samarie ou Cisjordanie (ou des parties de celle-ci) est
enracinée dans la question des intérêts nationaux vitaux qui se trouvent
là. Incapables de se mettre d’accord sur leur vision nationale, les
Israéliens ont confié le débat aux spécialistes de la sécurité. En
conséquence, ces intérêts vitaux ont été réduits à un peu plus qu’un inventaire
des exigences de sécurité, comme la surveillance des passages frontaliers dans
la vallée du Jourdain et la présence d’une station-radar d’alerte avancée sur le
mont Hazor.
Pour
Goodman, son seul intérêt au-delà des questions de sécurité technique – auquel
il attribue une importance majeure – est de se séparer des
Palestiniens. Cet objectif a été transformé par des personnalités comme
Ehud Barak, Haim Ramon et Tzippi Livni en un intérêt national
suprême. Pourtant, dans leurs nombreuses déclarations sur la nécessité de
la séparation, ils ignorent totalement le fait que la part du lion de cette
séparation a déjà été mise en œuvre au début du processus d’Oslo, sous le Premier
ministre Yitzhak Rabin.
En mai
1994, la domination d’Israël sur la population palestinienne de la bande de
Gaza a pris fin avec la création de l’Autorité palestinienne ; et en
janvier 1996, la domination de l’administration civile israélienne sur la population
palestinienne des zones A et B de la Cisjordanie a pris fin. Depuis lors,
plus de 90% des Palestiniens des territoires conquis lors de la guerre de juin
1967 vivent sous l’autorité palestinienne.
Continuer
à exiger qu’Israël se sépare des Palestiniens et que le pays minimise sa
domination sur eux – alors que cette règle a déjà été réduite il y a longtemps
– est une façon manipulatrice de pousser Israël à un retrait quasi total de la
Judée-Samarie/Cisjordanie, y compris de la Vallée du Jourdain, auquel Rabin
était déjà catégoriquement opposé. (Les blocs d’implantation qui sont
censés rester entre les mains des Israéliens ne représentent pas plus de 4% de
l’ensemble de ce territoire.)
En outre,
d’un point de vue spatial et écologique, un Israël qui se réduit à une bande de
terre le long de la plaine côtière, de Nahariya à Ashkelon, devient un
cauchemar urbain densément peuplé. Même aujourd’hui, le problème de la densité a atteint le
point critique. Par exemple, l’autorité responsable de la
planification a reçu l’ordre de planifier la construction de 2,6 millions
nouveaux appartements d’ici 2040, le tout se situant à l’intérieur de la ligne
verte. Pourtant, l’avenir spatial réside dans le territoire ouvert de la
vallée du Jourdain, depuis le fleuve jusqu’à la colonne vertébrale de la chaîne
de montagne ; c’est là que des millions de Juifs peuvent être installés
dans une bande de terre parallèle à la bande côtière.
La
manière dont Rabin dessine les contours de la zone C, en accordant une
attention particulière à chaque route et colline, dévoile la carte des intérêts
spatiaux d’Israël en Judée-Samarie. Les aspects territoriaux de cette
conception nécessitent une entreprise d’implantation comprenant quatre tâches
principales: 1) développer le Grand Jérusalem, principalement vers l’est, en
direction de la mer Morte ; 2) développer le sud du mont Hébron; 3)
développer la vallée du Jourdain; et 4) développer les corridors de la
bande côtière jusqu’à la vallée du Jourdain. La distribution des localités
juives en Judée-Samarie, soutenue par les avant-postes, est très proche de
cette logique stratégique.
C’est là
que réside la clé pour comprendre l’activité subversive que l’UE et l’AP ont
mené dans la zone C ces dernières années.
Avec
une planification stratégique coordonnée, un renforcement de la construction et
un développement agricole étendu, l’Autorité palestinienne s’efforce, avec un
soutien européen manifeste, d’empêcher Israël de réaliser ses intérêts nationaux en
Judée-Samarie. Cela signifie non seulement lutter pour élargir
l’espace de vie palestinien, mais aussi pour fragmenter et isoler les zones de
peuplement juif.
La lutte entre Israël et les
Palestiniens se concentre maintenant sur la question de savoir qui, au bout du
compte, se retrouvera fragmenté et isolé. Pour
Micah Goodman, qui vit à Kfar Adumim, la signification personnelle de sa propre
proposition est que son propre village, comme les quartiers de Gush Etzion,
deviendra une enclave dans un domaine majoritairement et souverainement
palestinien. Cette lutte déterminera également le statut de Jérusalem : si
les quartiers palestiniens tels que A-Tur et Isawwiya seront des enclaves
palestiniennes dans l’espace israélien, ou Maale Adumim deviendra une enclave israélienne
dans l’espace palestinien.
Ceci
explique l’opposition américaine tenace à la création d’un parc national sur
les pentes orientales du mont Scopus : le but voilé de cette opposition est que
Maale Adumim devienne une enclave israélienne dans une zone palestinienne. Les
recommandations de Goodman concordent avec les efforts menés par l’UE pour
réduire le contrôle israélien de la zone C. Ce que son paradigme des petites
étapes laisse présager – même si les blocs d’implantations restent entre les
mains israéliennes – est un retrait rampant israélien rampant vers la ligne
verte.
Ce
différend devrait être présenté sous son véritable jour. Il implique des
interprétations divergentes de la mission nationale d’Israël et la question de
la revendication de la patrie ancestrale juive, ainsi que différentes manières
d’évaluer les aspects de la situation relatifs à la sécurité. Le différend
n’est pas entre ceux qui préconisent un pragmatisme judicieux et ceux absorbés
dans une vision idéologique qui ignore les contraintes de la réalité. Ces
derniers sont également engagés dans un pilotage pragmatique qui surmonte les
obstacles. Il semble cependant que, non seulement, les objectifs des deux
parties sont différents, mais que leurs compas sont calibrés différemment.
Conformément
au concept de sécurité traditionnel du mouvement sioniste pionnier, ma
navigation pragmatique considère l’implantation extensive dans la zone C comme
la clé de la stabilité stratégique. Plus les Israéliens s’installeront
dans cette région, plus les autres verront la présence d’Israël comme une
réalité inaltérable avec laquelle il est préférable de se
réconcilier. C’est pourquoi l’UE a choisi de s’engager si ouvertement dans
la construction de ce territoire en faveur des Palestiniens.
Les
recommandations de Goodman vont à l’encontre, non seulement, de la vision de
l’entreprise d’implantation en Judée-Samarie et dans la vallée du Jourdain,
mais aussi de la façon dont Rabin lui-même a perçu les intérêts nationaux
d’Israël dans ce territoire.
“La seule
façon de maintenir la situation existante est de la changer.” Par ces mots,
Goodman a terminé son article. Je suis certainement d’accord. Le
différend, cependant, concerne la direction à prendre pour ce
changement. Contrairement aux recommandations de Goodman, Israël doit
intensifier ses activités de peuplement dans l’objectif d’atteindre trois
millions de Juifs vivant dans la zone C, notamment dans la vallée du
Jourdain. Étant donné que cette région est presque totalement dépourvue de
population palestinienne, un tel développement ne peut que renforcer la
sécurité nationale d’Israël, tout en ayant un impact négligeable sur son
équilibre démographique et aucunement sur son maintien en tant qu’État juif et
démocratique.
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zone C est stratégiquement vitale pour Israël© appeared
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