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Les Relations Economiques Sino-Israéliennes
Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
1er Avril 2020
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Jack Ma, président d’Ali Baba, s’adressant aux
Israéliens en octobre 2018 : « En Israël, l’innovation est
omniprésente et tellement naturelle, comme l’eau et la nourriture
. Même si vous
n’avez rien, si vous avez un cerveau et un coeur,
rien n'est impossible
La plupart des gens innovent pour réussir, mais je
trouve qu'Israël innove pour survivre : vous n’avez pas de diamants, mais vous
avez la plus grande bourse de diamants au monde. Vous ne fabriquez pas de
voitures, mais vous disposez de la meilleure technologie automobile au monde.
Vous n’avez pas d’eau, mais j’ai entendu dire que vous êtes l’un des plus gros
exportateurs de fruits et légumes en Europe. C'est étonnant »
La Chine ne cherche pas à satelliser Israël, mais à
profiter des résultats obtenus par ce pays en recherche et développement dans les domaines les plus
variés. En contrepartie, la Chine offre sa main d’œuvre et ses compétences en
matière d’infrastructure. Après la formidable expansion économique de la
dernière décennie, la Chine cherche surtout à se substituer aux Etats-Unis
comme partenaire privilégié.
En fait le statut de la Chine en tant que puissance
mondiale potentielle a incité Israël à créer des liens plus étroits avec ce
pays, en l’intégrant à sa gestion économique et à sa stratégie au Moyen-Orient.
Pékin a apprécié la stabilité politique et l'ingéniosité diplomatique d'Israël
et considère l'État juif comme l'un des piliers régionaux pour assurer
l'influence de la Chine au Moyen-Orient et dans le monde entier.
Les points communs et les similitudes entre les
cultures et les valeurs des deux nations, les racines anciennes ainsi que la
convergence des intérêts ont rapproché les deux pays en ce qui concerne les
liens scientifiques, économiques, diplomatiques et culturels. Shaun Ho, Auteur de « Chine-Israël: amitié
et prudence » : « La Chine a toujours été fascinée par l’Histoire juive
et la langue hébraïque. De nombreux Chinois considèrent que les Juifs sont très
intelligents et ont un sens étonnant des affaires. Le Talmud est considéré
comme une sorte de Bible des affaires… »
Dans le cadre de l’Initiative « Ceinture et Route »
(One
Belt-One Road), celle de la nouvelle Route de
la Soie, lancée par le Président XI Jinping en 2013,
une série de corridors ferroviaires et maritimes relieront la Chine à
l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Israël joue ainsi un rôle important
dans la connexion de la Chine à la Méditerranée.
La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial
d'Israël en Asie de l'Est. Ce pays a sollicité l'expertise d'Israël dans les
domaines de l'énergie solaire, la robotique, l'irrigation et la gestion
agricole, le dessalement de l’eau, et pour lutter contre la sécheresse et les
pénuries d'eau. En retour, Israël a importé de Chine des produits de haute
technologie et des biens manufacturés. Plus de 1 000 entreprises israéliennes
sont présentes en Chine et les entreprises chinoises jouent un rôle essentiel
dans l'industrie des aliments casher, qui représente 10 milliards $, avec 500
usines qui produisent des aliments casher pour les marchés américain et
israélien.
Dans les années 2010, la Chine a investi plus de 15
milliards$ dans les start-up dans les domaines agricoles, la pharmacie, les appareils
médicaux, l'intelligence artificielle et la conduite automatique, ainsi que
l’acquisition de sociétés telles que Tnouva, société
laitière et alimentaire, pour un milliard $ et Adama,
la société de pesticides et de protection des cultures pour 2,4 milliards $.
La Chine et Israël ont développé des liens
militaires stratégiques étroits entre eux. Selon un rapport de la Commission
d'examen de l'économie et de la sécurité des États-Unis et de la Chine, "Israël est le deuxième fournisseur de
systèmes d'armes à la Chine, après la Russie, et le premier fournisseur de
technologies militaires de pointe, suivi de la France et de l'Allemagne".
Israël a vendu des technologies pour moderniser les
chars et les avions chinois dans les années 1980. La technologie des IAI Lavi et des UAV semble avoir été vendue à la Chine.
L'expertise dans l'adaptation d'équipements occidentaux à du matériel de
fabrication soviétique a aidé à la modernisation de l'armée et de l'aviation
chinoises. La Chine s'est tournée vers Israël pour les armes et la technologie
militaire qu'elle ne pouvait pas acquérir auprès des États-Unis, de l'Europe et
de la Russie, notamment les lasers et les satellites de communication.
La Chine a développé des partenariats avec des
universités telles que celle de Beer Shewaa et l'Université de Tel-Aviv, qui a été dotée d’un
don de 300 millions $ dollars pour un centre de recherche commun avec
l'université de Tsinghua, et le Technion
de Haifa, doté d'un don de 130 millions $. Par
ailleurs à l'université de Pékin, la Chine a initié un programme entièrement
consacré à l'enseignement de la culture d'entreprise israélienne et à l’hébreu.
Sur le plan des infrastructures, Pékin a obtenu un
appel d'offres de 2 milliards $ pour la construction du chemin de fer "Med-Red" reliant le port d'Ashdod à Eilat, ainsi qu'un
appel d'offres d'un milliard $ pour l’extension du port d’Ashdod. Israël a
confié la gestion des transbordements dans le port de Haifa
au « Shanghai
International Port Group », au grand dam
des Etats-Unis dont la flotte accoste souvent dans ce port.
Ajoutez à cela le nombre croissant de touristes
chinois qui atteint les 200 000, surtout attirés par les bienfaits de la
Mer morte.
Daniel Pipes, journaliste et chroniqueur américain
en octobre 2019 : « Les
dirigeants chinois apprécient les prouesses technologiques de l'État juif à un
point tel qu'ils y ont investi 3,2 milliards de dollars durant le premier
semestre 2019 et que, selon les estimations, ils exercent désormais le contrôle
ou une influence sur près d'un quart de l'industrie technologique, y compris
les entreprises militaires travaillant avec des firmes américaines sur des
projets confidentiels. La Chine pourrait en effet prendre rapidement la place
des États-Unis comme source d'investissement principale d'Israël, une
perspective qui a non seulement de plus en plus alarmé les responsables à Washington, mais qui
pourrait également porter préjudice à des relations particulièrement fortes et
productives de plusieurs décennies… Le modèle chinois fait de surveillance, de censure, de
contrôle et de répression est devenu un produit d'exportation important qui a
également de terribles implications. Pékin a non seulement le pouvoir de
modifier les alliances, le discours politique et même les libertés internes
dans toute la région, mais elle essaie aussi d'exploiter ce pouvoir au maximum… »
Israël semble être allé trop loin dans ses
relations économiques avec la Chine, d’autant plus que celle-ci aide dans la
région des pays ennemis, tels que l’Iran.
Efraim Halevy, ancien chef du Mossad, avait
récemment averti en ces termes : « Israël
doit faire des affaires avec la Chine, bien entendu, mais il n’y a pas de
mécanisme sérieux pour s’assurer que nous ne vendons pas des actifs économiques
essentiels et des connaissances technologiques précieuses. »
Et ceci est d’autant plus vrai depuis la crise
sanitaire provoquée par le coronavirus. Le Sunday Times,
"les laboratoires chinois ont identifié un virus mystérieux comme un
nouvel agent pathogène hautement infectieux à la fin décembre de l'année
dernière, mais ils ont reçu l'ordre d'arrêter les tests, de détruire les
échantillons et de supprimer la nouvelle, a révélé un média chinois ».
"Il est clair que le virus du régime
totalitaire du président chinois Xi menace la santé et les libertés non
seulement du peuple chinois, mais de nous tous, partout dans le monde",
note le dissident chinois Ma Jian. "Dans
l'état actuel des choses, la Chine est susceptible de causer des dommages
importants au reste du monde, par accident ou intentionnellement" a
écrit le chroniqueur Daniel Henninger dans le Wall
Street Journal.
"Le gouvernement communiste chinois représente
de plus en plus une menace existentielle non seulement pour ses 1,4 milliard
de citoyens mais aussi pour le monde entier", a écrit le célèbre
historien Victor Davis Hanson.