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Pourim : Israël ne s’est pas Suicidé !

Par Jean-Pierre Lledo, journaliste et écrivain

LPH INFO - 31/03/20

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La guerre des Juifs n’a pas eu lieu. La sagesse a prévalu. La liste arabe ne pourra décider du sort d’Israël comme Etat du peuple juif décrété par la Déclaration d’indépendance du 15 Mai 1948. Et dans l’immédiat le gouvernement d’union nationale pourra prendre en charge la lutte difficile contre la pandémie. Sans parler de la menace iranienne. Pour moi, ce retournement est Pourim.

Mais au lieu de se réjouir que la solution d’un gouvernement sioniste d’union nationale ait enfin prévalu alors que le Président Rivlin l’avait déjà suggérée lors des deuxièmes élections, ce qui aurait économisé un argent précieux et surtout abrégé l’érosion des forces juives, je constate que le dépit, voire pour certains la rage, emporte toute raison. Tristesse.

Je peux comprendre la colère du Meretz qui depuis ces dernières années est prêt à balancer le sionisme de ses statuts. Et celle des autres partis d’opposition dont la ligne de conduite est ‘’Plutôt les Arabes que Bibi’’ (ce qui rappelle le ‘’Plutôt Hitler que Blum !’’  des années 30 en France). Et je peux aussi comprendre le désarroi des militants qui se sentent trahis par leur chef. Et c’est à eux que je penserai avec les lignes suivantes.

 

Qui a trahi qui ? Et quand ? Lors des deuxièmes élections et même avant les troisièmes élections, Kah’ol Lavan [1] et ses autres alliés ne s’étaient-ils pas engagés à ne pas solliciter de soutien de la liste arabe unifiée ? Comment nommer ce revirement d’après les élections de mars dernier ? Comment nommer cette instrumentalisation des partis arabes ouvertement antisionistes et même de Liberman classé comme ‘’fasciste’’ jusque-là par la ‘’gauche’’, juste pour arriver majoritaire à la Knesset ? Comment qualifier cette soudaine alliance de Liberman avec Tibi qui pour lui  jusque-là « représentait un plus grand danger pour la sécurité d’Israël que le Hamas et le Djihad islamique » [2]. Cela n’aurait-il pas dû déjà ulcérer et faire réfléchir ? La responsabilité des chefs exempte-t-elle celle de leurs militants ?

In-extrémis donc les généraux Gantz et Ashkénasi se sont soustraits d’une alliance qui était prête à sacrifier Israël à la haine de son premier ministre (du jamais vu dans l’histoire d’Israël, où jamais l’inimitié ne prit le dessus sur l’intérêt du pays). Un jour ils nous diront les dessous d’une coalition que tout le monde savait fragile dès le début, tant elle rassemblait des gens trop différents, une coalition qui n’avait quasiment pas d’autre ciment qu’évincer Netanyaou. Mais dans l’immédiat on peut imaginer ce que furent leurs problèmes de conscience.

S’allier à Balad [3] qui lors des deuxièmes élections en Septembre 2019 dénonçait Gantz en raison de son « idéologie sioniste, ses positions de droite peu différentes de celles du Likud, son histoire militaire sanguinaire et agressive » S’allier aux islamistes de Raam dont le véritable chef Raed Saleh qui se trouve actuellement en prison, disait que « L’Etat juif, tout comme les Perses, les Romains, les Croisés et les Britanniques, sera vomi par la terre » [4] ? S’allier avec le Ta’al d’Ahmed Tibi, l’ex-conseiller officiel d’Arafat (et aujourd’hui officieux d’Abbas), lequel repoussa toutes les offres de paix et fut le chef d’un terrorisme qui coûta la vie de plus d’un millier de civils juifs israéliens au début des années 2000 : « Symbole national pour les Palestiniens. Il me manque énormément… Il y avait une sorte de magie qui s’opérait quand on rencontrait cet homme », se confiait-il à l’époque [5]. S’allier enfin avec Hadash dont le chef Ayman Odeh pratique le double langage, comme tous les dirigeants politiques du monde arabo-musulman, mettant en avant sa laïcité et son pseudo-communisme lorsqu’il veut séduire la gauche israélienne, et qui redevient ‘’naturel’’ lorsqu’il parle aux siens [6] : «A l’occasion de la Journée de Al Isrâ wal Miraj [7], je salue tous les membres de notre peuple(…)En ce jour, nous réitérons notre engagement à poursuivre le combat jusqu’à ce qu’Al-Quds occupée depuis 1967 soit libérée, avec ses habitants, ses murailles et la mosquée Al-Aqsa, et au Jour du Grand Jugement, elle sera la capitale de la Palestine » ? Au Jour du Grand Jugement’’ ! Devant le camarade timonier Staline ou le grand frère Mufti Amin El Husseini hôte d’Hitler à Berlin durant 4 années ?

 

Oui j’imagine fort bien les cauchemars de nos deux généraux qui rappellent l’hésitation de Rabin à serrer la main d’Arafat sous le regard incitatif de Clinton, Rabin quasiment forcé par Shimon Pérès vers ces Accords d’Oslo [8], lesquels donneront une légitimité à des  terroristes qui, trompant le monde entier, n’ôtèrent jamais de leur Charte l’objectif de faire disparaitre Israël. De plus, depuis que leur soutien avait été sollicité par Kahol Lavan, les politiciens arabes toutes tendances confondues n’étaient-ils pas devenus de plus en plus arrogants, Ayman Odeh chef aussi de la Liste arabe unifiée allant même, en tant que ‘’3ème force politique’’, jusqu’à se proposer comme le pilier d’une nouvelle gauche à reconstruire, et ce sans s’attirer la moindre réplique de cette même ‘’gauche’’ ? !!! Arrogance allant même pour une des 15 députés arabes élus, Heiba Yazbak de Balad jusqu’à déclarer sans périphrase : « Notre programme s’oppose au sionisme de cet Etat et nous luttons contre cela et pour le démantèlement de son caractère juif et sioniste…», sans que ni Odeh ni Tibi ne cherchent à s’en démarquer, sans que  plus gravement encore, elle ne s’attire la moindre réplique ni de la gauche, ni de Kahol Lavan, ni même de Liberman !

Prétendre à la qualité de chef d’un Etat menacé par l’Iran, par la pandémie, et par les 4 partis arabes, et rester prisonnier d’une haine d’un dirigeant qui même dans la tempête reste à la barre, a dû évidemment constituer une pression intenable pour un général novice en politique. Combien de temps aurait-il pu résister à toutes ces familles d’endeuillés du terrorisme arabe (falestinien et israélien) qui chaque jour venaient lui demander des comptes ? Quelle autre alternative s’offrait-elle à lui, sinon le suicide politique, voire le suicide tout court ? En effet, il ne fallait pas être grand stratège pour comprendre que passer en force à la Knesset avec l’appui de 4 partis antisionistes, mènerait assez rapidement à la débacle lors de nouvelles élections ou à la guerre civile, car il ne fallait pas compter sur le peuple juif majoritaire pour se voir confisquer un Etat pour lequel il a consenti tant de sacrifices depuis un siècle. Ce que l’ennemi arabe n’avait pu obtenir de l’extérieur, il ne l’obtiendrait encore moins de l’intérieur. Immense responsabilité pour un prétendant chef d’Etat !

 

Chers militants qui aujourd’hui déplorez une trahison poursuivons ensemble nos réflexions.

Arborant un drapeau noir, je vous ai entendus dire que Netanyahou, son leadership, son parti, représentent la fin de la démocratie, tout comme d’ailleurs les chefs de la Liste arabe unifiée, avec une certaine houtspa pour ces derniers quand on sait le recrutement ethnique et le fonctionnement autocratique et tribal de ces partis, sans parler de l’Autorité falestinienne et de son président inamovible et non-élu par le peuple, auquel ils ne cessent de prêter allégeance.

Soyons sérieux ! Le Haaretz a-t-il jamais été interdit ? Vous-mêmes vous a-t-on jamais empêché de parler, de manifester, de crier, voire même de calomnier ? Les Arabes idèmement ? La quasi-totalité de la presse écrite et audio-visuelle n’est-elle pas d’obédience de gauche? La majorité des Universités ne sont-elles pas situées à gauche ? N’y voit-on pas flotter le drapeau falestinien à chaque commémoration de la Naqba,  appellation qui entend concurrencer Shoah, ce qui en français se nomme             négationnisme ? La Cour suprême qui est une institution dont les membres sont cooptés se s’autorise-t-elle pas un interventionnisme quasi-militant pour contrer les décisions d’une Knesset, pourtant élue ? Les Fondations et les Festivals de cinéma qui s’empressent de promouvoir tout projet falestinien ou profalestinien, ne font-ils pas barrage à ceux qui refusent cette culture du déni et notamment des dangers non pour la démocratie mais pour l’existence même d’Israël ? Tout cela ne représente-t-il pas une situation de monopole en faveur de la gauche ?

Alors qui empêche l’autre de s’exprimer ? Qui fait monter la colère de tous ceux qui ne peuvent plus faire entendre leurs voix ? Qui en profite pour insulter, mépriser, et s’en prendre régulièrement aux séfarades adorateurs de mezouzot, y compris sur la Radio de Tsahal ? ! « Qui tue et enterre la démocratie » ?

Il ne me reste plus qu’à examiner votre dernier argument. Pourquoi ne pas s’allier aux Arabes ? Ne sont-ils pas une partie des élus de la Knesset ? Ne représentent-ils pas 20% de la population israélienne ? Les exclure n’est-ce pas du racisme (un racisme identifié à la droite, car seule la gauche détient évidemment le monopole de l’antiracisme et des plus hautes valeurs morales) ?

 

Deuxième  partie

Il ne me reste plus qu’à examiner votre dernier argument. Pourquoi ne pas s’allier aux Arabes ? Ne sont-ils pas une partie des élus de la Knesset ? Ne représentent-ils pas 20% de la population israélienne ? Les exclure n’est-ce pas du racisme (un racisme identifié à la droite, car seule la gauche détient évidemment le monopole de l’antiracisme et des plus hautes valeurs morales) ?

Ces objections qui dans le passé auraient été le fait du seul parti d’extrême-gauche Meretz, je les ai entendues de mes propres oreilles ou lu de mes propres yeux, de personnes qui se réclament toujours du sionisme. Ultime parade pour projeter sur la droite sa propre culpabilité d’avoir franchi le Rubicon pour la première fois depuis 1948 ? Ou, mais cela serait alors terrible, nouvelle conviction ? Je préfère m’en tenir pour l’instant à la première hypothèse.

 

Nos amis sionistes de gauche ne se seraient-ils pas aperçus que ce n’est pas la droite qui a exclu les Arabes, mais les Arabes qui se sont eux-mêmes progressivement exclu et continuent de s’exclure ? De 1948 aux années 90, ne se disaient-ils pas Arabes israéliens, alors qu’aujourd’hui à l’exception d’une minorité (10% ?) ils se présentent comme des Falestiniens ? Ayant voté le 2 Mars à 86% en faveur des 4 partis de la Liste unifiée arabe, l’électorat arabe (musulman et chrétien) ne s’identifie-t-il pas de plus en plus aux autres Falestiniens vivant dans les territoires administrés par l’Autorité falestinienne, avec la conséquence inévitable d’un irrédentisme qui ressemble fort à un statut de 5ème colonne ?

Mêmes symboles nationaux (hymne, drapeau) exhibés dans chaque manifestation[9], et même dans les bureaux de chaque député arabe à la Knesset (!), même dates historiques commémorées (Naqba, Journée de la Terre, etc…), même stigmatisation du socle fondateur de l’Etat d’Israël, le sionisme, même condamnation de l’Etat d’Israël dans la gestion du conflit avec l’Autorité falestinienne et le Hamas, mêmes réjouissances pour les malheurs d’Israël (par exemple les incendies criminels de forêts [10]), mêmes soutiens à BDS en transgression de la loi israélienne anti-boycott, mêmes célébrations comme des résistants politiques [11] de ceux qui ne furent que de lâches terroristes. N’était-ce pas la même Heiba Yazbak (citée dans la 1ère partie), députée de la nouvelle Knesset, qui en mai 2015 brandit  une photo du guerrier martyr Samir Kuntar, mercenaire qui venait d’être liquidé quelque part en Syrie par un missile israélien? Et pour ceux qui l’ignoreraient rappelons que le haut fait de résistance de ce monstre consista à fracasser le crâne d’une petite fille après l’assassinat de son père en 1979 sur un rocher de la plage de Naharya. Rappelons aussi que la Cour Suprême refusa en 2015 d’invalider cette députée comme l’exigeait la Knesset et qu’en janvier 2020, le procureur général Avichai Mandelblit s’opposa à nouveau à la disqualification de cette députée.

En conformité avec la loi dialectique de la transformation de la quantité en qualité, les 4 partis arabes ne revendiquent-ils pas, chacun à sa manière, mais chaque année avec plus de véhémence, la remise en question de l’Etat d’Israël défini dans la Déclaration d’indépendance adoptée le 14 Mai 1948 comme Etat juif [12] ? Ne désignent-ils pas l’Etat d’Israël comme un Etat d’apartheid raciste ? N’invitent-ils pas Israël, de façon de plus en plus pressante, à se dépouiller de tous ses attributs nationaux, seule manière selon eux de devenir égalitaire et démocratique, ce que résume leur slogan qui les fédère tous aujourd’hui : Israël comme Etat de tous ses citoyens ?

 

Ce discours logique auquel s’est déjà rallié une partie de la gauche israélienne n’est-il pas en fait le refus de considérer les Juifs comme un peuple ayant eu une longue histoire de 3500 ans sur cette terre et par conséquent ayant le droit à s’autodéterminer, puisque selon cette logique les Juifs ne sont que les adeptes d’une religion, argumentaire fondamental de toutes les Chartes de l’OLP ?

Le besoin pour le peuple juif de réitérer qu’il existait bien, en adoptant en 2018 la Loi sur la Nation, simple rafraichissement de la Déclaration d’Indépendance, ne pouvait être du goût ni des 4 partis arabes ni d’une partie de la gauche israélienne, ni de l’Europe qui depuis sa constitution a pris fait et cause pour les Falestiniens, mais au moins a-t-elle eu le mérite de mettre en évidence plusieurs contradictions.

Pourquoi exiger d’Israël qu’elle se dépouille de ses attributs juifs (son histoire, sa culture, sa civilisation, et sa religion) sans jamais rechigner aux propos maintes fois répétés de Mahmoud Abbas annonçant que le futur Etat palestinien sera Judenrein: «nous ne verrons pas la présence d’un seul Juif israélien, civil ou soldat sur nos terres.» [13] ?

Pourquoi alors ne pas exiger de l’Autorité falestinienne et des 57 pays musulmans qu’ils dépouillent aussi leurs Constitutions de leurs attributs identitaires ? Et ce alors que contrairement à tous ces pays, le judaïsme n’a le statut ni d’une religion, ni encore moins d’une religion d’Etat, et qu’en Israël l’athéisme n’est pas passible de prison, pas plus que de mort le blasphème ou l’apostasie…

Pourquoi alors, comme le fait chacun des 4 partis arabes selon sa sensibilité plus ou moins islamisante ou nationalisante, refuser à Israël d’être l’Etat du peuple juif et en même temps revendiquer pour soi une identité nationale bien distincte ?

N’est-ce pas  Raed Saleh le chef de la mouvance islamique en Israël qui a bâti sa popularité en transformant le lieu de prière d’El Aqsa en symbole du combat national de tous les Falestiniens, et même plus en espérant que Jérusalem, devienne le cœur d’un futur califat islamique’?

N’est-ce pas  Jamal Zahalka alors président de Balad, qui a dit en février 2019 : « Balad fait partie du mouvement national palestinien. Nous ne sommes pas la gauche israélienne.» [14] .

N’est-ce pas  Ahmed Tibi qui, à la question du rédacteur en chef d’I24NEWS Jean-Charles Banoun [15] (‘’Si on vous présente comme un député israélien, est ce que ça vous dérange ?’’), répondait ainsi le 5 sept. 2019 : « Je suis député arabe qui représente la population arabe palestinienne en Israël. C’est un statut particulier de représentant d’une minorité nationale en Israël » ?

N’est-ce pas  le même Ahmed Tibi qui, quelques jours plus tard (le 23), après l’adoption de la Loi sur la Nation, s’emportait ainsi : « Nous sommes les propriétaires de cette terre ! » ?

N’est-ce pas  le député Yousef Jabareen qui déclinait son identité dans cet ordre : « Je suis Arabe, je suis Palestinien et je suis également citoyen de l’Etat d’Israël » ?

N’est-ce pas enfin Ayman Odeh, président de Hadash et de la Liste unifiée arabe qui en veillant à ménager le public juif de Tel Aviv venu s’associer à la protestation contre la Loi de la Nation (août 2018) se définissait ainsi, face à d’innombrables drapeaux falestiniens agités : « Je suis membre du peuple arabe palestinien et citoyen israélien en même temps ... » ?

 

Si donc l’on devait faire la synthèse des revendications actuelles des Falestiniens d’Israël, cela consisterait en même temps  à gommer les attributs nationaux  juifs de l’Etat d’Israël (l’Etat de tous ses citoyens)  et à constituer les Falestiniens d’Israël en minorité nationale distincte du peuple juif et ce, à quelques kilomètres d’une entité falestinienne où les Juifs ne seraient jamais admis eux aussi comme ‘’minorité nationale’’!

 

Plutôt donc que de se comporter comme si nous étions aux temps messianiques, quand le loup et l’agneau se mettront en ménage, ne serait-il pas temps que mes amis de la gauche israélienne affrontent avant qu’il ne soit trop tard la plus grande pandémie de la bien-pensance post-moderne : le déni ? Je ne peux imaginer qu’ils aient déjà oublié les innombrables propos de dirigeants falestiniens qui expliquaient tranquillement aux leurs et en arabe que les Accords d’Oslo n’étaient que l’application d’une stratégie : « La Palestine, selon notre plus haute stratégie, va de la rivière à la mer. La Palestine dans sa totalité est une terre arabe, la terre de la Nation arabe…… Si les Etats Unis et Israël avaient réalisé, avant Oslo, que le mouvement national palestinien et le mouvement panarabe était un Cheval de Troie nommé Arafat ou OLP, ils n’auraient jamais ouvert leurs portes fortifiées pour le laisser entrer à l’intérieur… » (Faycal Husseini, ministre en charge de Jérusalem jusqu’en 2001)[16].

Dans le cadre d’une répartition des tâches qui ne s’avoue pas comme telle, L’Etat de tous ses citoyens’ n’est-ce pas la contribution des Falestiniens de l’intérieur d’Israël à la stratégie’’ des Falestiniens de l’extérieur visant à « libérer notre Patrie par étapes »… (Nabil Shaath -17-, négociateur des Accords d’Oslo) ?

 

Et d’ailleurs, chers amis de la ‘’gauche’’ israélienne, comment comprendre votre brusque volte-face ? Hier pour sauvegarder Israël comme Etat juif  ne préconisiez-vous pas de se séparer des Falestiniens de l’extérieur ? Alors qu’aujourd’hui vous voulez inclure ceux de l‘intérieur qui ne cessent de vous dire qu’ils font partie d’un même mouvement national falestinien dont le but est de s’emparer de toute la Palestine, de la rivière à la mer…

Plutôt que d’offenser la logique, ne pourriez-vous pas commencer à réfléchir à ce qu’Israël devrait faire pour parer à ces deux offensives coordonnées à Ramallah, appuyées par l’Europe et favorisées par le système démocratique israélien ? Et vous qui vous réclamez de l’héritage de Ben Gourion, ne gagneriez-vous pas à relire son journal consacré pour l’essentiel aux négociations qu’il entreprit durant les années 30 avec des émissaires du Mufti Amin el Husseini et à qui il ne cessait de répéter ce qui pour lui n’était justement pas négociable : « Le peuple juif veut être libre sur sa terre et ne dépendre de personne. Il veut un Etat juif……  L’indépendance du peuple juif n’est concevable que si la Palestine constitue une unité politique indépendante, c’est-à-dire un Etat juif. » [18] ?

Ce qui est sûr, c’est que les dernières déclarations des députés et des chefs des 4 partis de la Liste unifiée arabe, appellent en urgence une remise à l’heure de tous les compteurs. La Déclaration d’Indépendance de 1948 a correspondu à un équilibre entre Juifs et Arabes d’Israël durant plus de 40 ans. Cet équilibre fragile a été rompu. De facto, Israël est devenu un Etat bi-national, source de frustration, d’irritation et de violence pour les deux peuples. Pour que le côtoiement soit source d’émulation, de coopération et de paix, il doit le plus tôt possible cesser de l’être. Il est donc temps pour Israël de trouver une nouvelle formule où Juifs et Arabes pourront, sans interférence, assumer leurs destins singuliers en accord avec leurs histoires, leurs cultures, leurs langues, leurs religions et leurs symboles. Formule qui tiendrait compte des minorités arabes et non arabes désireuses de rester fidèles à l’Etat juif.

Hormis le combat prioritaire contre la pandémie, le nouveau gouvernement d’union nationale sera-t-il à la hauteur de ce challenge ?

Qui vivra verra.

 

 

Notes

[1] Kahol Lavan (Bleu et Blanc), appellation qui n’aurait pas dû être avalisée, puisque représentant les couleurs nationales d’Israël, est une coalition de 4 chefs (Gantz, Ashkénazi, Yaalon, Lapid), et de 3 partis, à laquelle se sont agrégés d’autres petits partis.

[2] http://www.france-palestine.org/Ahmed-Tibi-le-trublion-de-la

[3]https://fr.timesofisrael.com/balad-la-faction-renegate-de-la-liste-arabe-unie-qui-a-rejette-gantz/

[4] https://fr.timesofisrael.com/lascension-de-raed-saleh-le-chef-islamiste-israelien-qui-veut-jerusalem-au-coeur-dun-califat/

[5] https://www.jeuneafrique.com/197309/politique/ahmed-tibi-le-trublion-de-la-knesset/

[6] https://lphinfo.com/post-scandaleux-dayman-oudeh/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=Newsletter+quotidienne

[7] Al Isrâwal Miʿrâj – Le voyage et l’ascension nocturnes du Prophète Mohamed. C’est la narration d’un de ses rêves, transformé en réalité au cours des siècles, et qui à partir du 11ème siècle a été situé à Jérusalem et à la mosquée El Aqsa (en arabe, ‘’la plus éloignée’’). Or cette mosquée n’a été bâtie qu’après sa mort !

[8] Rabin qui est en train de négocier avec des représentants falestiniens résidants à Jérusalem enjoint par lettre Pérès d’arrêter les pourparlers avec les ‘’Tunisiens’’ (Arafat). Il se laissera convaincre par Pérès. (Lettre publiée par Noam Amit dans le quotidien israélien Maariv du 12/09/2003. In ‘’Le Livre noir de l’Autorité Palestinienne’’ de Catherine Leuchter, Ed Café noir, Paris, page 24).

[9] Le 3 janvier 2015, Ahmad Tibi brandit un drapeau falestinien sur le Mont du Temple, transformé depuis la conquête arabe en espace musulman, appelé aujourd’hui ‘’Haram Echchérif’’, et sur lequel les Juifs sont interdits de prière.

[10] En 2016, les coupables arrêtés étaient tous arabes, parmi lesquels même des étudiants du Technion de Haifa, (l’équivalent du Polytechnique français) !

[11] Ahmed Tibi : « Ce qu’Israël considère comme des organisations terroristes sont pour les Palestiniens des mouvements de libération nationale ». http://www.france-palestine.org/Ahmed-Tibi-le-trublion-de-la

[12] « En conséquence, nous, membres du conseil représentant la communauté juive de Palestine et le mouvement sioniste, nous nous sommes rassemblés ici, en ce jour ou prend fin le mandat britannique et en vertu du droit naturel et historique du peuple juif et conformément a la résolution de l’assemblée générale des nations-unies, nous proclamons la création d’un état juif en terre d’Israël qui portera le nom d’état d’Israël ».

[13] Ahmed Tibi en avril 2009, saluait une autre rengaine du président palestinien Mahmoud Abbas s’engageant à « ne jamais reconnaître Israël comme État juif ».

[14] https://fr.timesofisrael.com/balad-la-faction-renegate-de-la-liste-arabe-unie-qui-a-rejette-gantz/

[15] https://www.youtube.com/watch?v=Fv4J_40bUy4

[16] Faycal Husseini, Al Arabi, 24 Juin 2001. Ibid.

[17] Discours de Janvier 1996 à Naplouse. In ‘’Le livre noir de l’Autorite palestinienne’’. Catherine Leuchter. Editions Café Noir. Paris. 2004.

[18] Les Arabes, les Palestiniens, et moi’’, David Ben Gourion. Editions des Presses du Temps présent. Paris. 1974