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Pourim : Israël
ne s’est pas Suicidé !
Par Jean-Pierre Lledo,
journaliste et écrivain
LPH INFO - 31/03/20
La guerre des Juifs n’a pas eu lieu. La sagesse a
prévalu. La liste arabe ne pourra décider du sort d’Israël comme Etat du peuple
juif décrété par la Déclaration d’indépendance du 15 Mai 1948. Et dans
l’immédiat le gouvernement d’union nationale pourra prendre en charge la lutte
difficile contre la pandémie. Sans parler de la menace iranienne. Pour moi, ce
retournement est Pourim.
Mais au lieu de se réjouir que la solution d’un
gouvernement sioniste d’union nationale ait enfin prévalu alors que le
Président Rivlin l’avait déjà suggérée lors des
deuxièmes élections, ce qui aurait économisé un argent précieux et surtout
abrégé l’érosion des forces juives, je constate que le dépit, voire pour
certains la rage, emporte toute raison. Tristesse.
Je peux comprendre la colère du Meretz
qui depuis ces dernières années est prêt à balancer le sionisme de ses statuts.
Et celle des autres partis d’opposition dont la ligne de conduite est ‘’Plutôt
les Arabes que Bibi’’ (ce qui rappelle le ‘’Plutôt Hitler que
Blum !’’ des années 30 en France).
Et je peux aussi comprendre le désarroi des militants qui se sentent trahis par
leur chef. Et c’est à eux que je penserai avec les lignes suivantes.
Qui a trahi qui ? Et quand ? Lors des
deuxièmes élections et même avant les troisièmes élections, Kah’ol
Lavan [1] et ses autres alliés ne s’étaient-ils pas engagés à ne pas solliciter
de soutien de la liste arabe unifiée ? Comment nommer ce revirement
d’après les élections de mars dernier ? Comment nommer cette
instrumentalisation des partis arabes ouvertement antisionistes et même de Liberman classé comme ‘’fasciste’’ jusque-là par la
‘’gauche’’, juste pour arriver majoritaire à la Knesset ? Comment qualifier
cette soudaine alliance de Liberman avec Tibi qui pour lui jusque-là « représentait un
plus grand danger pour la sécurité d’Israël que le Hamas et le Djihad islamique »
[2]. Cela n’aurait-il pas dû déjà ulcérer et faire réfléchir ? La
responsabilité des chefs exempte-t-elle celle de leurs militants ?
In-extrémis donc les généraux Gantz
et Ashkénasi se sont soustraits d’une alliance qui
était prête à sacrifier Israël à la haine de son premier ministre (du jamais vu
dans l’histoire d’Israël, où jamais l’inimitié ne prit le dessus sur l’intérêt
du pays). Un jour ils nous diront les dessous d’une coalition que tout le
monde savait fragile dès le début, tant elle rassemblait des gens trop
différents, une coalition qui n’avait quasiment pas d’autre ciment qu’évincer Netanyaou. Mais dans l’immédiat on peut imaginer ce que
furent leurs problèmes de conscience.
S’allier à Balad
[3] qui lors des deuxièmes élections en Septembre 2019 dénonçait Gantz en raison de son « idéologie sioniste,
ses positions de droite peu différentes de celles du Likud,
son histoire militaire sanguinaire et agressive » ? S’allier
aux islamistes de Raam dont le
véritable chef Raed Saleh qui
se trouve actuellement en prison, disait que « L’Etat juif, tout comme
les Perses, les Romains, les Croisés et les Britanniques, sera vomi par la
terre » [4] ? S’allier avec le Ta’al
d’Ahmed Tibi, l’ex-conseiller officiel d’Arafat
(et aujourd’hui officieux d’Abbas), lequel repoussa toutes les offres de paix
et fut le chef d’un terrorisme qui coûta la vie de plus d’un millier de civils
juifs israéliens au début des années 2000 : « Symbole national
pour les Palestiniens. Il me manque énormément… Il y avait une sorte de magie
qui s’opérait quand on rencontrait cet homme », se confiait-il à
l’époque [5]. S’allier enfin avec Hadash dont
le chef Ayman Odeh pratique
le double langage, comme tous les dirigeants politiques du monde
arabo-musulman, mettant en avant sa laïcité et son pseudo-communisme lorsqu’il
veut séduire la gauche israélienne, et qui redevient ‘’naturel’’ lorsqu’il
parle aux siens [6] : «A l’occasion de la Journée de Al Isrâ wal Miraj [7], je
salue tous les membres de notre peuple(…)En ce jour, nous réitérons notre
engagement à poursuivre le combat jusqu’à ce qu’Al-Quds
occupée depuis 1967 soit libérée, avec ses habitants, ses murailles et la
mosquée Al-Aqsa, et au Jour du Grand Jugement, elle
sera la capitale de la Palestine » ? Au Jour du Grand
Jugement’’ ! Devant le camarade timonier Staline ou le grand frère Mufti
Amin El Husseini hôte d’Hitler à Berlin durant 4 années ?
Oui j’imagine fort bien les cauchemars de nos deux
généraux qui rappellent l’hésitation de Rabin à serrer la main d’Arafat sous le
regard incitatif de Clinton, Rabin quasiment forcé par Shimon Pérès vers ces
Accords d’Oslo [8], lesquels donneront une légitimité à des terroristes
qui, trompant le monde entier, n’ôtèrent jamais de leur Charte l’objectif de
faire disparaitre Israël. De plus, depuis que leur soutien avait été sollicité
par Kahol Lavan, les politiciens arabes toutes
tendances confondues n’étaient-ils pas devenus de plus en plus arrogants, Ayman Odeh chef
aussi de la Liste arabe unifiée allant même, en tant que ‘’3ème force
politique’’, jusqu’à se proposer comme le pilier d’une nouvelle gauche à
reconstruire, et ce sans s’attirer la moindre réplique de cette même ‘’gauche’’
? !!! Arrogance allant même pour une des 15 députés arabes élus, Heiba Yazbak de
Balad jusqu’à déclarer sans périphrase : « Notre
programme s’oppose au sionisme de cet Etat et nous luttons contre cela et pour
le démantèlement de son caractère juif et sioniste…», sans que ni Odeh ni Tibi ne cherchent à s’en
démarquer, sans que plus gravement encore, elle ne s’attire la moindre
réplique ni de la gauche, ni de Kahol Lavan, ni même
de Liberman !
Prétendre à la qualité de chef d’un Etat menacé par
l’Iran, par la pandémie, et par les 4 partis arabes, et rester prisonnier d’une
haine d’un dirigeant qui même dans la tempête reste à la barre, a dû évidemment
constituer une pression intenable pour un général novice en politique. Combien
de temps aurait-il pu résister à toutes ces familles d’endeuillés du terrorisme
arabe (falestinien et israélien) qui chaque jour
venaient lui demander des comptes ? Quelle autre alternative
s’offrait-elle à lui, sinon le suicide politique, voire le suicide tout
court ? En effet, il ne fallait pas être grand stratège pour comprendre
que passer en force à la Knesset avec l’appui de 4 partis antisionistes,
mènerait assez rapidement à la débacle lors de
nouvelles élections ou à la guerre civile, car il ne fallait pas compter sur le
peuple juif majoritaire pour se voir confisquer un Etat pour lequel il a
consenti tant de sacrifices depuis un siècle. Ce que l’ennemi arabe n’avait pu
obtenir de l’extérieur, il ne l’obtiendrait encore moins de l’intérieur.
Immense responsabilité pour un prétendant chef d’Etat !
Chers militants qui aujourd’hui déplorez
une trahison poursuivons ensemble nos réflexions.
Arborant un drapeau noir, je vous ai entendus dire
que Netanyahou, son leadership, son parti, représentent la fin de la démocratie,
tout comme d’ailleurs les chefs de la Liste arabe unifiée, avec une
certaine houtspa pour ces derniers
quand on sait le recrutement ethnique et le fonctionnement autocratique et
tribal de ces partis, sans parler de l’Autorité falestinienne
et de son président inamovible et non-élu par le peuple, auquel ils ne cessent
de prêter allégeance.
Soyons sérieux ! Le Haaretz a-t-il jamais été
interdit ? Vous-mêmes vous a-t-on jamais empêché
de parler, de manifester, de crier, voire même de calomnier ? Les Arabes idèmement ? La quasi-totalité de la presse écrite et
audio-visuelle n’est-elle pas d’obédience de gauche? La majorité des Universités
ne sont-elles pas situées à gauche ? N’y voit-on pas flotter le drapeau falestinien à chaque commémoration de la Naqba, appellation qui entend concurrencer Shoah,
ce qui en français se nomme négationnisme ?
La Cour suprême qui est une institution dont les membres sont cooptés se s’autorise-t-elle pas un interventionnisme
quasi-militant pour contrer les décisions d’une Knesset, pourtant élue ?
Les Fondations et les Festivals de cinéma qui s’empressent de promouvoir tout
projet falestinien ou profalestinien,
ne font-ils pas barrage à ceux qui refusent cette culture du déni et notamment
des dangers non pour la démocratie mais pour l’existence même d’Israël ?
Tout cela ne représente-t-il pas une situation de monopole en faveur de la
gauche ?
Alors qui empêche l’autre de s’exprimer ? Qui
fait monter la colère de tous ceux qui ne peuvent plus faire entendre leurs
voix ? Qui en profite pour insulter, mépriser, et s’en prendre
régulièrement aux séfarades adorateurs de mezouzot,
y compris sur la Radio de Tsahal ? ! « Qui tue et
enterre la démocratie » ?
Il ne me reste plus qu’à examiner votre dernier
argument. Pourquoi ne pas s’allier aux Arabes ? Ne sont-ils pas une partie
des élus de la Knesset ? Ne représentent-ils pas 20% de la population
israélienne ? Les exclure n’est-ce pas du racisme (un racisme
identifié à la droite, car seule la gauche détient évidemment le monopole de
l’antiracisme et des plus hautes valeurs morales) ?
Deuxième partie
Il ne me reste plus qu’à examiner votre dernier
argument. Pourquoi ne pas s’allier aux Arabes ? Ne sont-ils pas une partie
des élus de la Knesset ? Ne représentent-ils pas 20% de la population
israélienne ? Les exclure n’est-ce pas du racisme (un racisme
identifié à la droite, car seule la gauche détient évidemment le monopole de
l’antiracisme et des plus hautes valeurs morales) ?
Ces objections qui dans le passé auraient été le
fait du seul parti d’extrême-gauche Meretz, je les ai
entendues de mes propres oreilles ou lu de mes propres yeux, de personnes qui
se réclament toujours du sionisme. Ultime parade pour projeter sur la droite sa
propre culpabilité d’avoir franchi le Rubicon pour la première fois depuis 1948
? Ou, mais cela serait alors terrible, nouvelle conviction ? Je préfère
m’en tenir pour l’instant à la première hypothèse.
Nos amis sionistes de gauche ne se seraient-ils pas
aperçus que ce n’est pas la droite qui a exclu les Arabes, mais les Arabes qui
se sont eux-mêmes progressivement exclu et continuent de s’exclure ? De
1948 aux années 90, ne se disaient-ils pas Arabes israéliens, alors
qu’aujourd’hui à l’exception d’une minorité (10% ?) ils se présentent
comme des Falestiniens ?
Ayant voté le 2 Mars à 86% en faveur des 4 partis de la Liste unifiée arabe,
l’électorat arabe (musulman et chrétien) ne s’identifie-t-il pas de plus en plus
aux autres Falestiniens vivant dans les territoires
administrés par l’Autorité falestinienne, avec la
conséquence inévitable d’un irrédentisme qui ressemble fort à un statut de 5ème
colonne ?
Mêmes symboles nationaux (hymne, drapeau) exhibés
dans chaque manifestation[9], et même dans les bureaux de chaque député arabe à
la Knesset (!), même dates historiques commémorées (Naqba,
Journée de la Terre, etc…), même stigmatisation du
socle fondateur de l’Etat d’Israël, le sionisme, même condamnation de l’Etat
d’Israël dans la gestion du conflit avec l’Autorité falestinienne
et le Hamas, mêmes réjouissances pour les malheurs d’Israël (par exemple les
incendies criminels de forêts [10]), mêmes soutiens à BDS en transgression de
la loi israélienne anti-boycott, mêmes célébrations comme des résistants
politiques [11] de ceux qui ne furent que de lâches terroristes. N’était-ce pas
la même Heiba Yazbak (citée
dans la 1ère partie), députée de la nouvelle Knesset, qui en mai 2015
brandit une photo du guerrier martyr Samir Kuntar, mercenaire
qui venait d’être liquidé quelque part en Syrie par un missile israélien?
Et pour ceux qui l’ignoreraient rappelons que le haut fait de résistance de ce
monstre consista à fracasser le crâne d’une petite fille après l’assassinat de son
père en 1979 sur un rocher de la plage de Naharya.
Rappelons aussi que la Cour Suprême refusa en 2015 d’invalider cette députée
comme l’exigeait la Knesset et qu’en janvier 2020, le procureur général Avichai Mandelblit s’opposa à
nouveau à la disqualification de cette députée.
En conformité avec la loi dialectique de la
transformation de la quantité en qualité, les 4 partis arabes ne
revendiquent-ils pas, chacun à sa manière, mais chaque année avec plus de
véhémence, la remise en question de l’Etat d’Israël défini dans la Déclaration
d’indépendance adoptée le 14 Mai 1948 comme Etat juif [12] ?
Ne désignent-ils pas l’Etat d’Israël comme un Etat d’apartheid raciste ?
N’invitent-ils pas Israël, de façon de plus en plus pressante, à se dépouiller
de tous ses attributs nationaux, seule manière selon eux de devenir égalitaire
et démocratique, ce que résume leur slogan qui les fédère tous
aujourd’hui : Israël comme Etat de tous ses citoyens ?
Ce discours logique auquel s’est déjà rallié une partie
de la gauche israélienne n’est-il pas en fait le refus de considérer les Juifs
comme un peuple ayant eu une longue histoire de 3500 ans sur
cette terre et par conséquent ayant le droit à s’autodéterminer, puisque selon
cette logique les Juifs ne sont que les adeptes d’une religion, argumentaire
fondamental de toutes les Chartes de l’OLP ?
Le besoin pour le peuple juif de réitérer qu’il
existait bien, en adoptant en 2018 la Loi sur la Nation, simple
rafraichissement de la Déclaration d’Indépendance, ne pouvait être du goût ni
des 4 partis arabes ni d’une partie de la gauche israélienne, ni de l’Europe
qui depuis sa constitution a pris fait et cause pour les Falestiniens,
mais au moins a-t-elle eu le mérite de mettre en évidence plusieurs
contradictions.
Pourquoi exiger d’Israël qu’elle se dépouille de
ses attributs juifs (son histoire, sa culture, sa civilisation, et sa religion)
sans jamais rechigner aux propos maintes fois répétés de Mahmoud Abbas
annonçant que le futur Etat palestinien sera Judenrein:
«nous ne verrons pas la présence d’un seul Juif israélien, civil ou soldat
sur nos terres.» [13] ?
Pourquoi alors ne pas exiger de l’Autorité falestinienne et des 57 pays musulmans qu’ils
dépouillent aussi leurs Constitutions de leurs attributs
identitaires ? Et ce alors que contrairement à tous ces pays, le judaïsme
n’a le statut ni d’une religion, ni encore moins d’une religion d’Etat, et
qu’en Israël l’athéisme n’est pas passible de prison, pas plus que de mort le
blasphème ou l’apostasie…
Pourquoi alors, comme le fait chacun des 4 partis
arabes selon sa sensibilité plus ou moins islamisante
ou nationalisante, refuser à Israël d’être l’Etat
du peuple juif et en même temps revendiquer pour soi une
identité nationale bien distincte ?
N’est-ce pas Raed
Saleh le chef de la mouvance islamique en Israël qui a bâti sa
popularité en transformant le lieu de prière d’El Aqsa
en symbole du combat national de tous les Falestiniens,
et même plus en espérant que Jérusalem, devienne le cœur d’un futur califat
islamique’?
N’est-ce pas Jamal Zahalka alors président de Balad,
qui a dit en février 2019 : « Balad
fait partie du mouvement national palestinien. Nous ne sommes pas la gauche
israélienne.» [14] .
N’est-ce pas Ahmed Tibi qui, à la question du rédacteur en chef
d’I24NEWS Jean-Charles Banoun [15] (‘’Si on vous
présente comme un député israélien, est ce que ça vous dérange ?’’),
répondait ainsi le 5 sept. 2019 : « Je suis député arabe qui
représente la population arabe palestinienne en Israël. C’est
un statut particulier de représentant d’une minorité nationale en
Israël » ?
N’est-ce pas le même Ahmed Tibi qui, quelques jours plus tard (le 23), après
l’adoption de la Loi sur la Nation, s’emportait ainsi : « Nous
sommes les propriétaires de cette terre ! » ?
N’est-ce pas le député Yousef Jabareen qui déclinait son identité dans cet
ordre : « Je suis Arabe, je suis Palestinien et
je suis également citoyen de l’Etat d’Israël » ?
N’est-ce pas enfin Ayman
Odeh, président de Hadash
et de la Liste unifiée arabe qui en veillant à ménager le public juif de Tel Aviv venu s’associer à la protestation contre la Loi de la
Nation (août 2018) se définissait ainsi, face à d’innombrables drapeaux falestiniens agités : « Je suis membre du peuple
arabe palestinien et citoyen israélien en même temps ... » ?
Si donc l’on devait faire la synthèse des
revendications actuelles des Falestiniens d’Israël,
cela consisterait en même temps à gommer les attributs nationaux
juifs de l’Etat d’Israël (l’Etat de tous ses citoyens) et
à constituer les Falestiniens d’Israël en
minorité nationale distincte du peuple juif et ce, à
quelques kilomètres d’une entité falestinienne où les
Juifs ne seraient jamais admis eux aussi comme ‘’minorité nationale’’!
Plutôt donc que de se comporter comme si nous
étions aux temps messianiques, quand le loup et l’agneau se mettront en ménage,
ne serait-il pas temps que mes amis de la gauche israélienne affrontent avant
qu’il ne soit trop tard la plus grande pandémie de la bien-pensance
post-moderne : le déni ? Je ne
peux imaginer qu’ils aient déjà oublié les innombrables propos de dirigeants falestiniens qui expliquaient tranquillement aux leurs et
en arabe que les Accords d’Oslo n’étaient que l’application d’une stratégie :
« La Palestine, selon notre plus haute stratégie, va de la
rivière à la mer. La Palestine dans sa totalité est une terre arabe, la
terre de la Nation arabe…… Si les Etats Unis et Israël avaient réalisé, avant
Oslo, que le mouvement national palestinien et le mouvement panarabe était
un Cheval de Troie nommé Arafat ou OLP, ils n’auraient jamais
ouvert leurs portes fortifiées pour le laisser entrer à l’intérieur… »
(Faycal Husseini, ministre en charge de
Jérusalem jusqu’en 2001)[16].
Dans le cadre d’une répartition des tâches qui ne
s’avoue pas comme telle, L’Etat de tous ses citoyens’ n’est-ce pas
la contribution des Falestiniens de l’intérieur
d’Israël à la stratégie’’ des Falestiniens de
l’extérieur visant à « libérer notre Patrie par étapes »…
(Nabil Shaath -17-, négociateur des Accords d’Oslo) ?
Et d’ailleurs, chers amis de la ‘’gauche’’
israélienne, comment comprendre votre brusque volte-face ? Hier pour
sauvegarder Israël comme Etat juif ne préconisiez-vous pas de
se séparer des Falestiniens de l’extérieur ?
Alors qu’aujourd’hui vous voulez inclure ceux de l‘intérieur
qui ne cessent de vous dire qu’ils font partie d’un même mouvement national falestinien dont le but est de s’emparer de toute la
Palestine, de la rivière à la mer…
Plutôt que d’offenser la logique, ne pourriez-vous
pas commencer à réfléchir à ce qu’Israël devrait faire pour parer à ces deux
offensives coordonnées à Ramallah, appuyées par l’Europe et favorisées par
le système démocratique israélien ? Et vous qui vous réclamez de l’héritage de
Ben Gourion, ne gagneriez-vous pas à relire son journal consacré pour
l’essentiel aux négociations qu’il entreprit durant les années 30 avec des
émissaires du Mufti Amin el Husseini et à qui il ne cessait de répéter ce qui
pour lui n’était justement pas négociable : « Le peuple juif veut être
libre sur sa terre et ne dépendre de personne. Il veut un Etat juif…… L’indépendance
du peuple juif n’est concevable que si la Palestine constitue une unité
politique indépendante, c’est-à-dire un Etat juif. » [18] ?
Ce qui est sûr, c’est que les dernières
déclarations des députés et des chefs des 4 partis de la Liste unifiée arabe,
appellent en urgence une remise à l’heure de tous les compteurs. La
Déclaration d’Indépendance de 1948 a correspondu à un équilibre entre Juifs et
Arabes d’Israël durant plus de 40 ans. Cet équilibre fragile a été rompu. De
facto, Israël est devenu un Etat bi-national, source
de frustration, d’irritation et de violence pour les deux peuples. Pour que le
côtoiement soit source d’émulation, de coopération et de paix, il doit le plus
tôt possible cesser de l’être. Il est donc temps pour Israël de trouver une
nouvelle formule où Juifs et Arabes pourront, sans interférence, assumer leurs
destins singuliers en accord avec leurs histoires, leurs cultures, leurs
langues, leurs religions et leurs symboles. Formule qui tiendrait compte des
minorités arabes et non arabes désireuses de rester fidèles à l’Etat juif.
Hormis le combat prioritaire contre la pandémie, le
nouveau gouvernement d’union nationale sera-t-il à la hauteur de ce
challenge ?
Qui vivra verra.
Notes
[1] Kahol Lavan (Bleu et Blanc), appellation
qui n’aurait pas dû être avalisée, puisque représentant les couleurs nationales
d’Israël, est une coalition de 4 chefs (Gantz,
Ashkénazi, Yaalon, Lapid),
et de 3 partis, à laquelle se sont agrégés d’autres petits partis.
[2]
http://www.france-palestine.org/Ahmed-Tibi-le-trublion-de-la
[3]https://fr.timesofisrael.com/balad-la-faction-renegate-de-la-liste-arabe-unie-qui-a-rejette-gantz/
[4]
https://fr.timesofisrael.com/lascension-de-raed-saleh-le-chef-islamiste-israelien-qui-veut-jerusalem-au-coeur-dun-califat/
[5]
https://www.jeuneafrique.com/197309/politique/ahmed-tibi-le-trublion-de-la-knesset/
[6] https://lphinfo.com/post-scandaleux-dayman-oudeh/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=Newsletter+quotidienne
[7] Al Isrâ’ wal Miʿrâj – Le voyage
et l’ascension nocturnes du Prophète Mohamed. C’est la narration d’un de ses
rêves, transformé en réalité au cours des siècles, et qui à partir du 11ème
siècle a été situé à Jérusalem et à la mosquée El Aqsa
(en arabe, ‘’la plus éloignée’’). Or cette mosquée n’a été bâtie qu’après sa
mort !
[8] Rabin qui est
en train de négocier avec des représentants falestiniens
résidants à Jérusalem enjoint par lettre Pérès d’arrêter les pourparlers avec
les ‘’Tunisiens’’ (Arafat). Il se laissera convaincre par Pérès. (Lettre
publiée par Noam Amit dans
le quotidien israélien Maariv du 12/09/2003. In ‘’Le Livre noir de l’Autorité
Palestinienne’’ de Catherine Leuchter, Ed Café noir,
Paris, page 24).
[9] Le 3 janvier
2015, Ahmad Tibi brandit un drapeau falestinien sur le Mont du Temple, transformé depuis la
conquête arabe en espace musulman, appelé aujourd’hui ‘’Haram
Echchérif’’, et sur lequel les Juifs sont interdits
de prière.
[10] En 2016, les
coupables arrêtés étaient tous arabes, parmi lesquels même des étudiants du Technion de Haifa, (l’équivalent
du Polytechnique français) !
[11] Ahmed Tibi : « Ce qu’Israël considère comme des
organisations terroristes sont pour les Palestiniens des mouvements de
libération nationale ». http://www.france-palestine.org/Ahmed-Tibi-le-trublion-de-la
[12] « En
conséquence, nous, membres du conseil représentant la communauté juive de Palestine
et le mouvement sioniste, nous nous sommes rassemblés ici, en ce jour ou prend
fin le mandat britannique et en vertu du droit naturel et historique du peuple
juif et conformément a la résolution de l’assemblée générale des nations-unies,
nous proclamons la création d’un état juif en terre d’Israël qui portera le nom
d’état d’Israël ».
[13] Ahmed Tibi en avril 2009, saluait une autre rengaine du président
palestinien Mahmoud Abbas s’engageant à « ne jamais reconnaître
Israël comme État juif ».
[14] https://fr.timesofisrael.com/balad-la-faction-renegate-de-la-liste-arabe-unie-qui-a-rejette-gantz/
[15] https://www.youtube.com/watch?v=Fv4J_40bUy4
[16] Faycal Husseini, Al Arabi, 24
Juin 2001. Ibid.
[17] Discours de
Janvier 1996 à Naplouse. In ‘’Le livre noir de l’Autorite
palestinienne’’. Catherine Leuchter. Editions Café
Noir. Paris. 2004.
[18] Les Arabes,
les Palestiniens, et moi’’, David Ben Gourion. Editions des Presses du Temps
présent. Paris. 1974