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Le
Miracle Israélien, Comment le Pays a Fait dun Désert une Oasis
4/11/22
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85 % de leau du pays provient du dessalement deau de mer. Et Israël a même un plan B pour parer à une situation durgence.
Au commencement, la Terre promise était un désert. À louest, la Méditerranée, à lest, le fleuve Jourdain, qui sert de frontière avec la Jordanie, au nord-est, le lac de Tibériade et, à lextrémité sud, la mer Rouge. Le pays né en 1948 est entouré deau. Pourtant, avec cinquante jours de pluie par an, cest une terre semi-désertique, surtout dans sa partie méridionale, le Néguev. Sans compter que sa population a doublé avec les vagues dimmigration successives et quil est frappé de plein fouet lui aussi par le dérèglement climatique.
Longtemps, le lac de Tibériade haut lieu du christianisme désigné localement sous le nom de mer de Galilée ou lac de Kinneret en hébreu, où Jésus a marché sur leau -, fort de ses 4,5 milliards de mètres cubes (quand il est plein) a représenté lunique source hydrique du pays. Dès leur plus jeune âge, les petits Israéliens sont sensibilisés au prix de lor bleu, que leurs parents achètent à un tarif juste pour éviter le gaspillage. Las, le pays connaissant des années de grave sécheresse, il est difficile de compter sur ce lac comme unique réserve deau douce pour alimenter les 9 millions dhabitants et irriguer les cultures agricoles dun pays longtemps dominé par les kibboutz.
Ce peuple de pionniers réputé pour son innovation na pas tardé à retrousser ses manches pour relever ce challenge. Tout dabord, 87 % des eaux usées sont recyclées pour lagriculture, qui absorbe 51 % de la consommation domestique. Ensuite, le pays est devenu champion de lirrigation goutte à goutte avec sa société Netafim, qui exporte partout dans le monde. Israël est aussi très en pointe dans la lutte contre les fuites, notamment avec sa start-up Asterra qui les détecte par satelite. Mais cest surtout le dessalement deau de mer, la pièce maîtresse de sa stratégie.
Cest en 2005 qua vu le jour la première des cinq usines de dessalement dIsraël, à Ashkelon. Ces dernières filtrent aujourdhui 600 millions de mètres cubes deau par an, un volume qui devrait passer à 900 millions avec la mise en service de deux nouvelles usines, Sorek II en 2023 et lautre en Galilée occidentale, dans le nord du pays, en 2025. De sorte que la part de la consommation deau du pays couverte par le dessalement devrait passer de 85 % aujourdhui à 100 % dici à trois ans.
À labri de la flambée des prix de lénergie
Avec ses trois pipelines situés à 3 kilomètres des côtes, la centrale de Hadera, à 30 kilomètres au nord de Tel-Aviv, prélève dans la Méditerranée 45.000 mètres cubes deau par heure (soit léquivalent dune piscine par minute) à 15 mètres de fond. Cette dernière repose, comme les autres usines du pays, sur la technologie de losmose inverse : 53.000 membranes très fines tournant à haute pression séparent leau captée du sel. Un litre deau de mer permet dobtenir ainsi 50 cl deau douce, pour 43 centimes deuro par mètre cube, avant de rejeter le concentré salé dans la mer. « Nous avons appris à ne plus recourir aux traitements chimiques et procédons à des contrôles réguliers très stricts concernant limpact sur la biodiversité », assure Miriam Brusilovsky, directrice technique dIDE Technologies, lentreprise privée israélienne qui gère le site. Le point noir de cette pratique est son coût élevé, lié à la quantité dénergie quil nécessite pour son fonctionnement, même si celle-ci a été réduite (à 2,9 kWh par mètre cube deau). Mais, grâce au gaz de la Méditerranée, Israël est actuellement à labri de la flambée des prix de lénergie que connaît lEurope. « Vu la faible largeur du pays et nos besoins, cest intéressant pour nous, dautant que seulement quatre-vingt-dix minutes sécoulent de la mer au verre, mais cela peut lêtre moins pour des pays plus étendus et moins secs », estime David Muhlgay, PDG du site de Hadera.
Il reste que, si le dessalement alimente plus de 70 % de leau potable du pays, Israël doit aussi puiser dans le lac de Tibériade 100 millions de mètres cubes par an, quil livre à la Jordanie, conformément aux accords de paix de 1994. Quant au Jourdain, il na de fleuve que le nom, son débit sapparentant à un ruisseau par endroits. Et le projet de « canal de la Paix », visant à puiser dans la mer Rouge pour sauver la mer Morte desséchée, a été abandonné. Avec des précipitations en baisse de 15 % par an, linquiétude est là. Lior Gutman, porte-parole de lentreprise nationale de gestion de leau Mekorot, nest pas près doublier les cinq années noires de sécheresse de 2013 à 2018 au cours desquelles le lac de Tibériade était à sec.
« En cas durgence, comme une grande guerre dans laquelle des infrastructures seraient atteintes, un pic de la demande jordanienne ou plusieurs années successives de sécheresse comme nous avons connu au milieu des années 2010, il nous faut un plan B», lance Lior Gutman, en faisant visiter les installations près du lac de Kinneret, camouflées dans les montagnes, à labri déventuelles frappes ennemies.
Ce plan B existe: le pays a mis en place des infrastructures permettant dacheminer de leau dessalée depuis le sud du pays vers le lac de Tibériade pour stabiliser son niveau, en cas de besoin, un projet dun montant de 256 millions deuros. Un premier test doit avoir lieu dici à la fin de lannée pour vérifier sa fiabilité.
La bénédiction nest pas que le fait davoir des ressources matérielles à profusion. Cest aussi et surtout avoir des ressources intellectuelles de qualité (voir notre article sur les prix Nobel Juifs).
Au moment où des nations connaissent une grande pénurie deau, comme la connue le peuple dIsraël, on constate, ce qui nest pas le fait du hasard, que ce dernier exporte son eau à ceux qui sont encore ses ennemis, à savoir les Arabes de Gaza, de Judée Samarie, et même de Jordanie.
Leau est une bénédiction que le peuple juif reçoit en application de lalliance. Il en est privé, sil viole cette alliance, comme le dit le deuxième paragraphe du Schéma. Il est bon de rappeler avec insistance ces enseignements que lon oublie, voire que lon méprise, pire que certains bons esprits dénigrent.