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Qatargate, des documents divulgués révèlent que des fonds de Doha étaient
destinés au Premier ministre Netanyahou
Par Ohad Merlin, analyste,
correspondant du Jerusalem Post pour le Moyen Orient
12/7/2024
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Il n'existe aucune preuve qu'Israël ait reçu des fonds du Qatar ; seul l'argent a été offert. Un porte-parole du Likoud a réagi en déclarant : "Il s'agit de nouvelles fausses et illusoires".
L'Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient (MEMRI) a publié une deuxième série de documents compromettants qui jettent un peu plus de lumière sur les fonds qui auraient été transférés de Doha au 1er ministre Benjamin Netanyahu, ce qui aurait eu lieu au moins deux fois au cours des 12 dernières années.
Ces documents ont été divulgués dans le cadre du projet Raven, qui comprend la divulgation de dizaines de documents relatifs au Qatar, décrivant Doha comme étant financièrement impliqué dans des personnalités politiques et militaires du monde entier. Selon Reuters, les documents proviennent d'une fuite menée par d'anciens agents de la NSA travaillant pour des acteurs du pays voisin et rival du Qatar, les Émirats arabes unis.
Cette série comprend une lettre classée "top secret" datant de 2012, adressée par le premier ministre et ministre des affaires étrangères qatari de l'époque, Sheikh Hamad bin Jassim Al Thani, au ministre de l'économie et des finances de l'époque, Yousef Husain Kamal, dans laquelle le premier ministre explique la décision de l'émir du Qatar, Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, de transférer une subvention de 50 millions $ à M. Netanyahu, ainsi qu'une deuxième lettre datant de la même année, dans laquelle M. Kamal déclare que l'argent a été transféré à M. Netanyahu en espèces par l'intermédiaire du service de sécurité de l'État du Qatar.
La lettre de M. Kamal note que la précédente tentative du Qatar d'effectuer un transfert bancaire formel, par l'intermédiaire de l'organisation World Vision, avait échoué. Cette allégation est renforcée par une série de documents jordaniens que MEMRI s'est engagé à publier ultérieurement, dans lesquels la banque HSBC à Amman explique le rejet du transfert par les autorités jordaniennes en faisant valoir qu'ils étaient destinés à « financer des organisations suspectes, dont le Hamas, en collaboration avec Benjamin Netanyahu, par le biais d'autres comptes bancaires ».
MEMRI avait déjà publié une première série de ces documents en décembre, provenant également du Projet Raven, dans lesquels cinq documents dataient de 2012 et 2018. Il s'agit de correspondances entre de hauts responsables du gouvernement qatari, dont le Premier ministre Hamed bin Jassem Al Thani et le ministre des Finances Yousef Hussein Kamal, qui ont ordonné et prétendument confirmé le transfert de dizaines de millions de dollars à Netanyahou et Avigdor Lieberman dans le cadre de leurs campagnes électorales.
La publication de MEMRI souligne que les lettres ne constituent pas une preuve que les fonds ont effectivement été reçus par Netanyahu.
Interrogé par le Jerusalem Post, Ygal Carmon, président fondateur de Memri a expliqué : « Nous avons découvert tout cela en menant des recherches non pas sur Israël, mais plutôt sur le Qatar, ennemi d'Israël et de l'Occident, et bastion de l'islam fondamentaliste dans le monde. Aux Émirats arabes unis, vous avez la Maison d'Abraham avec une mosquée, une église et une synagogue ; mais à Doha, vous n'avez qu'une mosquée portant le nom d'Abd El-Wahhab », a-t-il poursuivi, faisant référence à un prédicateur musulman connu pour être le fondateur de l'école de pensée extrémiste wahhabite de l'islam.
Le père de l'émir s'est également présenté de cette manière, déclarant à M. Ghaddafi en 2010 : "Nous sommes les vrais wahhabites, et je suis le descendant de la 16ème génération d'Abd El-Wahab". C'est ainsi qu'ils s'identifient ; ils essaient d'acheter le monde par le biais du sport, de la culture, de l'éducation et, bien sûr, de la politique.
Il y a le Qatargate en Europe, Jim Biden aux Etats-Unis, et bien d'autres choses encore.
Malheureusement, les gouvernements consécutifs d'Israël et ses responsables de la sécurité n'ont pas saisi la menace existentielle que le Qatar fait peser sur l'État d'Israël, et ont même coopéré avec lui, et nous en payons aujourd'hui le prix. Le Qatar est partout dans le monde et il menace Israël partout dans le monde.
Dans le cas d'Israël, M. Carmon souligne ce qu'il considère comme « la politique douteuse du gouvernement israélien à l'égard du Qatar depuis des années », ajoutant que « peut-être que maintenant, grâce à ces découvertes, nous commençons à comprendre pourquoi ». Ces documents apportent une explication à la question des relations dangereuses d'Israël avec Doha.
Comment cela se
fait-il ?
Israël s'est comporté de manière scandaleuse dans le dossier qatari, en transférant des fonds et en les laissant passer sans contrôle, et il doit donc y avoir une explication. « Notre question est la suivante : pourquoi donner de l'argent à l'ennemi ? Et en violation de la loi ? Et tout cela en dépit des conflits qui n'en finissent pas ? » demande Carmon.
Des bribes d'explications ont été proposées concernant l'argent politique transféré au Hamas au cours des dernières années. L'une d'entre elles consistait à laisser le Hamas se développer et à séparer les Palestiniens en deux têtes, l'une à Ramallah et l'autre à Gaza, ce qui a peut-être fonctionné pendant quelques années jusqu'à ce que cela nous explose à la figure. Deuxièmement, il a peut-être tenté d'"acheter" la paix, une idée vaine et malveillante. Peut-on vraiment espérer acheter quelqu'un d'aussi psychopathe que Sinwar ?
M. Carmon a ajouté une troisième explication possible pour l'argent politique transféré au Hamas, qui réside dans la soi-disant "crise humanitaire" de Gaza. « Il s'agit d'une absurdité totale depuis le début », a-t-il souligné. « Nous avons lancé un projet intitulé Qatar avant le 7 octobre, dans lequel nous montrons comment Aljazeera, TRT et d'autres chaînes dépeignent une Gaza belle et prospère, avec des centres commerciaux, des hôpitaux, des boulevards, des cafés, des barbiers pour chiens, des parcs aquatiques, 22 établissements d'enseignement supérieur, et bien d'autres choses encore. Il n'y a donc pas eu de crise humanitaire ».
« Quant à la question de l'argent personnel qui aurait été transféré à M. Netanyahou, c'est là que nous avons besoin de plus d'explications, ce qui nécessiterait des enquêtes criminelles et plus encore », a-t-il ajouté…
Cela peut être considéré comme impensable, mais beaucoup de choses liées au Qatar étaient impensables jusqu'à ce qu'elles deviennent soudainement plausibles.
Prenons l'exemple du Qatargate : qui aurait pensé que la vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, détenait chez elle des millions de dollars provenant de pots-de-vin qataris ? Et pourtant, c'était bien le cas, et elle est aujourd'hui en prison. Il y a aussi l'exemple du prince Charles, que l'on a pratiquement vu tenir des sacs d'argent qatari d'une valeur de plusieurs millions. Tout cela était inconcevable et pourtant vrai.