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Otage
ou Soldat, Mourir c’est Toujours Mourir
Par Marco Koskas pour Tribune juive
15/01/25
En 15 mois de guerre, nous avons chassé l’Iran du Liban et de Syrie, paralysé le Hezbollah, conquis une grande partie du Mont Hermon, décapité le Hamas et montré que les Ayatollahs sont des tigres de papier. Tsahal a réussi des prodiges inimaginables après la débâcle du 7 octobre.
Enfin délivrés.
Les doigts me brûlent en écrivant ce que je vais écrire,
mais je prends le risque d’être traité de salaud. Notre situation est la
suivante: nous ne venons pas à bout du Hamas à cause des otages. Nous nous
battons pour récupérer les otages, mais nous ne les récupérons pas. Le chantage
du Hamas fonctionne encore, alors que Gaza est quasi détruite et que ce
territoire est devenu inhabitable.
Si la guerre n’était qu’une question de rhétorique, je dirais qu’il faut
continuer jusqu’à la délivrance de tous les otages. Mais après 15 mois de
guerre, la question qui se pose est la suivante, et elle n’est pas rhétorique :
faut-il que des soldats israéliens continuent de tomber tous les jours là-bas,
hier quatre, aujourd’hui cinq, pour que survivent les otages ? Neuf à dix fois
plus de soldats sont tombés dans l’espoir que cent otages soient enfin
délivrés.
Le dilemme est insupportable mais mourir au combat ou mourir en captivité,
c’est toujours mourir.
Brise le coeur
En quoi la vie humaine des otages est-elle plus précieuse
que celle des soldats ? Symboliquement bien sûr, ces vies n’ont pas la même
valeur, mais il y a là un scandale moral. Le sort des otages nous brise le cœur
à chaque instant, mais la mort de 900 jeunes Israéliens sur le champ de
bataille a de quoi nous révulser autant. 900 vies brisées avant d’avoir été
vécues. 900 familles endeuillées à jamais.
Pourquoi ne pas reconnaître que ne sommes pas arrivés à libérer les otages? Ou
alors, pourquoi ne pas tenter un coup de force qui permettrait d’en libérer une
partie au moins même si malheureusement d’autres périront au cours d’une telle
opération? Pourquoi accepter le lent pourrissement que nous impose le Hamas
vaincu?
Il faut du courage
On ne voit plus où mène cette guerre qui sacrifie les
enfants d’Israël pour que d’autres enfants d’Israël soient sauvés.
Evidemment, pas un Israélien n’accepterait que nous arrêtions de combattre
avant d’avoir ramené les otages. Mais qui acceptera encore longtemps que tous
les jours des jeunes gens tombent pour rien ?
C’est pourquoi il faut maintenant du courage pour reconnaître que cet objectif
n’a pas été atteint et priver ainsi le Hamas de la dernière arme qui lui reste.
Quel qu’en soit le prix.