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LES FRUITS AMERS
DE LA CORRUPTION
Par Caroline B. Glick
Jewish World Review du 5 janvier 2007
http://www.jewishworldreview.com/0107/glick010507.php3
Adaptation française de
Sentinelle 5767
Avec
l’intérêt des médias israéliens braqués sur de plus grosses affaires, le fait
que jeudi dernier, le Premier Ministre Ehud Olmert ait rendu une visite
obséquieuse et honteuse à un pays qui propage la négation de l’Holocauste et
parraine le jihad palestinien est passé largement inaperçu.
Non, Olmert n’est pas allé en Iran. Il est allé en visite en
Egypte.
La
conférence de négation de l’Holocauste le mois dernier a été condamnée sans
ambages en Israël et en Occident – autant qu’elle devait l’être. Non seulement
la négation de l’Holocauste est inacceptable moralement et intellectuellement,
mais quand elle est entreprise par des gens dont la volonté déclarée est
l’annihilation physique de l’Etat juif, la négation de l’Holocauste est aussi
dangereuse. Pourtant, alors que chacun a pris bonne note de la conférence
iranienne, personne, excepté le Centre
Simon Wiesenthal, n’a trouvé troublant qu’une conférence-sœur soit organisée la
semaine dernière par des Egyptiens qui partagent l’aspiration de l’Iran à
effacer Israël de la carte du monde.
Sous
la bannière "Le mensonge de l’Holocauste", le 27 décembre 2006, le
Parti Socialiste Arabe Egyptien a tenu sa conférence de négation de
l’Holocauste au Caire. La conférence était une transmission en direct sur le réseau
iranien Al-A'lam, en langue arabe. Le principal orateur était le chef du parti
Waheed al Louksory. Louksory a acquis une notoriété internationale pour avoir
été l’un des quelques politiciens que le régime a autorisé à se présenter
contre le dictateur Hosni Moubarak aux élections présidentielles de 2005.
Cette
haine psychotique et génocidaire de certaines élites contre le Peuple juif ne
règne pas moins sur la "rue égyptienne" qu’elle ne domine les rangs
des dirigeants à Téhéran. Pourtant elle n’a fait aucune impression sur Olmert
et ses associés. Loin de répondre à l’appel du Centre Wiesenthal pour protester
contre la conférence pendant sa réunion d’hier avec Moubarak à Sharm el Sheikh,
Olmert et ses collègues ont consacré leur temps à abreuver Moubarak de nouveaux
superlatifs pour la conduite responsable des Etats arabes modérés.
Les
Israéliens ont eu un avant-goût de cette modération égyptienne dans la nuit de
mercredi. Le soir de la visite d’Olmert à Moubarak, la 2ème chaîne
de Télévision [israélienne] a diffusé une vidéo du recrutement du Hamas,
montrant les camps d’entraînement terroriste qu’il a construits sur les ruines
des communautés israéliennes dans le Goush Katif. L’une des vedettes du film
était un jihadiste égyptien arrivé dans le camp pour une formation aux armes.
Il était filmé, debout devant le drapeau égyptien – sans doute pour démontrer
la grande contribution de son pays pour faire de Gaza libérée le pays des
merveilles jihadistes.
Avant
le retrait d’Israël de Gaza, on a fait croire aux Israéliens que le rôle joué
par l’Egypte dans la zone après le retrait serait tout différent. Sous la
direction de la poigne de fer de Moubarak, l’Egypte était alors un atout en
réserve du Premier Ministre d’Israël Ariel Sharon – le fondement sur lequel
reposait toute sa stratégie de cession.
Sharon
et ses conseillers promirent au Peuple d’Israël que nous pourrions faire
confiance à l’Egypte pour empêcher Gaza de devenir une base avancée du jihad
mondial. Pour aider l’Egypte à remplir ses responsabilités, Sharon a même donné
son accord pour enfreindre le principe central et l’indicateur stratégique de
notre traité de paix avec l’Egypte – la démilitarisation de la péninsule du
Sinaï. Avec la bénédiction de Sharon, des forces
militaires égyptiennes ont été déployées le long de la frontière avec Gaza pour
la première fois depuis 1967.
Malheureusement,
la négation de l’Holocauste par l’Egypte n’a pas été à la hauteur des promesses
et des aspirations de Sharon. Non seulement ses forces militaires n’ont rien fait
pour empêcher le transfert massif d’armes à Gaza, mais les autorités égyptiennes
ont permis l’inondation de Gaza par des systèmes d’armes avancés, en permettant
que des expéditions d’armes d’Iran, du Liban, et d’autres pays soient
transférées de ports égyptiens vers Gaza, à travers une frontière brisée que
les autorités égyptiennes n’ont rien fait pour fermer.
Et
comme le film de la 2ème chaîne l’a montré, l’armée égyptienne
autorise aussi à volonté l’entrée de terroristes étrangers vers Gaza.
La
visite d’Olmert à Sharm el Sheikh n’est qu’une conséquence de la politique
étrangère globale de son gouvernement. Parmi les autres illusions directrices,
cette stratégie politique est fondée sur la fiction de l’existence d’une
alliance et d’une amitié égypto israélienne. C’est cette alliance imaginaire
qui nourrit la croyance d’Olmert qu’Israël n’a pas besoin, et en vérité n'a pas
le droit de combattre la menace croissante pour sa sécurité nationale émanant
de Gaza "libérée" - menace qui est devenue stratégique, largement du
fait des actions égyptiennes.
Mais
aujourd'hui, le public et les médias ont de plus sérieux chats à fouetter que
l’amitié imaginaire avec Moubarak. En deux épisodes séparés, les illusions de
compétence et d’intégrité au sein de l’Etat Major de Tsahal et dans la fonction
publique se sont effondrées cette semaine.
D’abord,
après une conférence à huis clos des commandants de haut rang de Tsahal, mardi
dans la nuit, le Chef d’Etat Major Général, le Lieutenant Général Dan Halutz a
tenu une conférence de presse troublante où il a présenté son évaluation des
leçons majeures de la guerre cet été. Plus tôt dans la journée, la nation s’est
réveillée avec l’information que dans la nuit, la police avait arrêté des
dirigeants officiels du fisc israélien, ainsi que des hommes d’affaires, et le
chef du bureau d’Olmert, Shula Zaken. Les arrestations étaient le résultat de
leur investigation sur une présomption de conspiration dans laquelle, agissant
sous la supervision alléguée de Zaken, les hommes d’affaires et les officiels
des impôts conspiraient pour frauder l’autorité fiscale.
Devant
les caméras, Halutz énuméra une longue liste d’échecs stratégiques,
opérationnels, tactiques et moraux, survenus pendant l’opération de Tsahal
contre le Hezbollah l’été dernier. Bien que Halutz ne l’ait pas admis, un fil
conducteur commun explique l’échec de l’Etat Major à définir clairement les
objectifs de la guerre pour les forces sur le terrain.
La
décision de la marine d’Israël d’envoyer le navire Hanit dans une bataille
contre un ennemi armé de missiles, sans mettre en batterie son propre système
de missiles de défense; la décision de ne pas mobiliser les réserves ou de
lancer un campagne terrestre, jusqu’au point qu’il soit trop tard pour faire la
différence; la décision d’ignorer des renseignements précis concernant les
intentions et les localisations du Hezbollah; et l’incapacité à détruire
l’arsenal de missiles à courte portée du Hezbollah. Le
fil conducteur qui relie tous ces échecs est Halutz lui-même.
Le
moindre doute sur l’inadaptation de Halutz à commander Tsahal a été dissipé
mardi quand il a déclaré que l’une des leçons centrales qu’il a retiré de la
guerre était "que nous devons redéfinir le concept de vaincre
l’ennemi". C'est-à-dire, puisqu’il est incapable de gagner une guerre, il
préfère définir la défaite comme une victoire et rester à son poste.
Sans
doute à son grand soulagement, la démonstration effrayante de son incompétence
arrogante a été enfin reléguée dans les pages intérieures des journaux. Il était
difficile de consacrer l’espace d’une colonne à l’effondrement professionnel de
l’Etat Major Général de Tsahal alors que les dirigeants de l’Autorité des
impôts d’Israël, et le chef du bureau d’Olmert faisaient la navette entre les
salles d’interrogatoire de la police et la Cour de justice pour la lecture de
l’acte d’accusation.
Les
médias et le porte-parole de la police ont souligné que la participation
présumée de Shula Zaken dans une corruption massive ne signifie pas qu’Olmert
ait joué un rôle dans cette conspiration. Mais que Olmert ait joué un rôle dans
le dessein de frauder la confiance publique ou non, le rôle présumé de Zaken dans ce complot démontre
qu’une culture de corruption criminelle s’épanouit au grand jour dans le bureau
d’Olmert.
En
surface, ni la conférence de presse de Halutz, ni le scandale de la fraude
fiscale ne sont liés à la stratégie politique hallucinante du gouvernement
Olmert envers l’Egypte. Mais en fait, elles sont inextricablement liées. Le
fait qu’Israël soit confronté à des menaces sans précédent pour sa sécurité et
son existence même, alors que le pays est gouverné par une direction corrompue,
la plus incompétente qu’il ait jamais connu, n’est pas une coïncidence. Pour
comprendre pourquoi c’est le cas, il est d’abord nécessaire de rappeler comment
les dirigeants actuels en sont venus à la situation actuelle.
En
2003, Ariel Sharon et ses fils se sont trouvés eux-mêmes au bord d’une ruine
politique, économique et personnelle. Des enquêtes criminelles sur leur
corruption présumée se précisaient, et il était largement prédit que Sharon et
ses fils Omri et Gilad seraient inculpés devant une Cour criminelle. Il fallait
trouver une manière de s’écarter de l’abîme. Après avoir pris le conseil de son
avocat personnel, et chef de son bureau, Dov Weisglass, Sharon et ses fils
choisirent de se protéger en adoptant la stratégie politique irrationnelle de
la Gauche: détruire des communautés israéliennes et
donner des territoires aux terroristes. Voilà comment est née la
politique de retrait de Gaza et du Nord de la Samarie, et l’expulsion en masse
de citoyens israéliens de ces zones. La corruption morale et
criminelle de Sharon, de même que la folie stratégique et le danger inhérent à
la décision de transférer le contrôle de Gaza au Hamas étaient évidents par
eux-mêmes. Et pourtant, comme Sharon l’avait prédit, les médias, les autorités
judiciaires et légales qui sont dominés par la Gauche, choisirent d’ignorer la
vérité. De politicien corrompu, les médias transformèrent, en une nuit, Sharon
en dirigeant visionnaire. Comme Amnon Abramovich, principal commentateur de la
2ème chaîne l’a expliqué, les médias comprirent que corrompu ou non,
leur job était de protéger Sharon pour être sûrs qu’il expulserait les Juifs du
Goush Katif. Et comme le juge à la Cour Suprême, Mishel Cheshin, l’a admis dans
un entretien en prenant sa retraite, les juges de la Cour Suprême n’auraient
jamais rêvé d’agir contre Sharon, à moins de mettre en danger le retrait [des
territoires].
C'est
par les médias que des officiels de haut rang, des ministres du cabinet, et
l’Etat Major Général de Tsahal furent d’abord informés du plan de retrait. Ceux
qui osèrent mettre en question la politique de retrait furent écartés des
postes d’influence. Et le conseiller national à la sécurité, le Major Général
(de réserves) Giora Eiland ne put obtenir une audience avec Sharon. Puis
le Chef d’Etat Major de Tsahal, le Lieutenant Général Moshe Yaalon fut renvoyé.
C’est ainsi que Dan Halutz, bon ami de ceux d’Omri [Sharon] et un bon pilote à
tout le moins, fut promu pour remplacer Yaalon qui était bien plus qualifié que
lui pour commander les forces armées, mais bien moins obéissant.
Dans
l’arène politique, les conseillers de Sharon agirent promptement pour détruire
ses opposants politiques. Le ministre des finances d’alors, Benyamin Netanyahou
fut diabolisé. Les ministres du gouvernement du Shas et du Parti National
Religieux furent renvoyés. A leur place, Sharon promut des lèche-bottes
obéissants, opportunistes et inexpérimentés. C’est ainsi qu’Olmert et Tzipi
Livni furent élevés à des positions majeures dans son cabinet.
En résumé,
la corruption de Sharon l’a entraîné à adopter une
stratégie politique irrationnelle. L’opposition de principe à cette
stratégie, élevée par des fonctionnaires et des politiciens de haut rang, a
conduit à les chasser de leur position d’influence. Ces fonctionnaires
compétents ont été remplacés par des incompétents dont la seule qualification
pour leur job était leur totale obéissance à Sharon.
Les
défenseurs de Sharon proclament qu’il savait bien que les gens dont il s’est
entouré, après avoir décidé du retrait de Gaza, étaient incompétents pour
diriger le pays. Mais, avancent-ils, Sharon n’a pas prévu son attaque
vasculaire, qui a placé ces gens en charge du pays. S’il n’avait pas été mis en
incapacité, plaident-ils, tout aurait tourné différemment. Peut-être ont-ils
raison, peut-être pas.
Quel
que puisse être le dossier, la seule conclusion évidente que l’on peut tirer
des évènements de la semaine passée et de l’année sans Sharon, c’est que pour forger une stratégie politique compétente
et honnête, Israël a besoin de dirigeants compétents et honnêtes. Et
donc pour se sortir du bourbier d’ineptie et de criminalité qu’est devenu son
secteur public, Israël doit trouver la façon de nous débarrasser de la
direction politique et militaire actuelles qui les incarne toutes les deux. La bonne nouvelle, c’est que nous disposons d’une direction de
remplacement. Elle est composée de fonctionnaires armés de principes, chassés
de leurs postes au pouvoir pour leur refus de nier la vérité.