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NEGOCIER, POURQUOI PAS ? … EN ATTENDANT UN MIRACLE

 

Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued/conf.htm -- le 12 février 2007

 

Les insuffisances de l'équipe dirigeante israélienne lors de la dernière guerre du Liban (Juillet-août 2006) ont déçu aussi bien les Israéliens que les Américains, et surtout les pays arabes modérés. Tous espéraient se débarrasser du groupe terroriste shiite Hezbollah et damer le pion à l'Iran conquérant.

Frustrés d'une victoire de Tsahal sur les extrémistes shiites du Nord, ils cherchent aujourd'hui à tirer un certain profit de la faiblesse du gouvernement israélien.

 

Le parti Kadima est au plus bas dans les sondages. Le chef d'Etat major Dan Halouts a déjà démissionné. Le 1er ministre Ehoud Olmert cherche à se débarrasser de son ministre de la Défense travailliste (a'voda) Amir Perets. Lui-même est sous investigation juridique et son directeur de cabinet inculpé. Cette équipe est tellement affaiblie qu'elle n'ose prendre des décisions plus importantes que celle de consolider la rampe d'accès à l'esplanade du Temple. Et là encore les Arabes en profitent et trouvent ce prétexte excellent pour hurler au crime de lèse-lieu saint…, bien que la rampe soit tout à fait en dehors de l'enceinte des lieux saints.

 

Le président G Bush est toujours solidaire d'Israël, mais ses préoccupations en Irak font qu'il aimerait avoir la paix du côté du conflit israélo-palestinien. Il encouragerait ainsi un arrangement même s'il est boiteux.

Menant le groupe des pays arabes dits modérés, l'Arabie a mis tout le poids du berceau de l'Islam pour rapprocher les frères ennemis palestiniens, le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autonomie Palestinienne, et le Hamas de Hanyeh. Celui-ci reste premier ministre dans un accord d'union boiteux, obtenu difficilement à la Mecque, accord favorable au Hamas. En effet cet accord n'entérine pas les 3 conditions imposées par le Quartette (Onu –Ue – Usa –Urss) pour résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens, reconnaissance de l'Etat d'Israël par les Palestiniens, reconduction des accords déjà conclus et renoncement à la terreur.

Le Hamas au pouvoir persiste à ne pas reconnaître l'Etat d'Israël, entraînant ainsi M Abbas dans cette voie par le biais de l'accord qu'ils viennent de conclure à la Mecque.

 

D'ores et déjà des voix se font entendre en Israël pour préconiser des négociations sur les bases saoudiennes. Parmi ces voix, il y a celle du ministre des Affaires Etrangères, Tsipi Livni, qui souvent dit la même chose et son contraire en peu de temps. Cette éternelle étudiante qui prend constamment des notes cherche toujours son maître, passant d'une idée à l'autre sans préjugé. Et quand sa mèche de cheveux ne lui cache pas la vue d'ensemble, elle esquisse alors un sourire intelligent pour dire qu'elle a compris.

Après tout, négocier avec le diable n'est pas interdit. Cela fait bientôt 60 ans qu'Israël négocie avec ses ennemis des trêves et des traités, sans solution réelle, un ennemi prenant la place d'un autre. Israël a 3 types d'ennemi qui refusent son existence.

 

Le plus ancien ennemi, c'est l'Islam qui s'est radicalisé depuis la perte du califat d'Istamboul au début des années 20 du siècle dernier et de la prise du pouvoir en Arabie par la tribu wahabi et puritaine des Ibn al Saoud au détriment des hachémites de la Mecque, modérés et tolérants. Puis ce sont les Arabes vivant en Palestine, fanatisés par Haj Amin al Husseini, qui ont sévi déjà depuis les années 30 du siècle dernier provoquant des pogroms, puis plus tard ont érigé le terrorisme et l'attentat-suicide en dogme à l'échelle industrielle. Et depuis la renaissance d'Israël et son installation par l'Onu en 1948, ce sont les états arabes voisins qui l'ont envahi, provoquant par la suite plusieurs guerres (1956, 1967, 1973, 1982). Le dénominateur commun à ces divers ennemis c'est la non acceptation d'un état juif au Moyen Orient.

 

Aujourd'hui les données restent les mêmes avec des variantes. Du côté de l'Islam, la shiah, représentée par l'Iran, a repris le flambeau de la lutte contre Israël, deux états sunnites l'Egypte et la Jordanie ayant signé des accords de paix avec Israël, l'Irak à majorité shiite étant occupé à résoudre ses conflits internes, la Syrie sunnite ayant hissé pour le moment un petit drapeau shiite et le Liban venant d'essuyer une guerre avec Israël, provoquée par sa minorité shiite remuante, le Hezbollah.

Du côté des pays arabes, seule la Syrie reste une menace limitée, avec une armée mal équipée, en dehors des missiles russes et d'éventuelles armes chimiques. La Syrie est néanmoins une source de nuisance car elle héberge toutes les factions terroristes du Moyen Orient.

Du côté des Palestiniens, il apparaît de plus en plus qu'en dehors de la terreur et des attentats-suicide, ils sont incapables, voire non désireux de créer un Etat qui poserait plus de problèmes qu'il n'en résoudrait.

 

Ainsi négocier ne peut pas poser de problème à Israël, car il n'est plus à une négociation près. Mais la situation ne peut évoluer d'une manière positive que par le biais d'un miracle.

 

Et le miracle est peut-être en train de se produire en Irak et en Iran. Divers indices permettent de dire que le terrorisme sunnite d'al Qaeda est en voie de disparition malgré quelques soubresauts en Afghanistan et en Irak. L'Arabie ne cautionne plus la terreur qu'elle soit sunnite ou shiite. En Irak, le gouvernement semble prendre au sérieux la menace américaine de quitter les lieux à moyenne échéance et il met les bouchées doubles pour former sa police et traquer les factions. Dans l'ombre, les Etats-Unis exercent une forte pression militaire sur l'Iran où les extrémistes sont en perte de vitesse. La Syrie cherche à négocier le Golan, vite fait…

Si toutes ces tendances se confirment, et si Israël réussit à avoir un gouvernement sérieux et compétent, alors 2007 ne sera pas l'année de la guerre au Moyen Orient.

 

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