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VENTS MAUVAIS
SUR LA GALILEE
Reportage par Ugo Rankl
L’impact n°37 du 23 mars 07
Ma’ayan Ben Orin est morte le 8 janvier dernier. Elle avait
dix-huit ans. Son corps a été retrouvé sur le bord de la route qui relie Yodfat
à Avtalion. La Galilée est belle en attendant le printemps qui tarde à imposer
ses droits sur un hiver de pluie, de lourds nuages et de mort.
Le dernier témoin qui a aperçu Ma’ayan Ben Orin vivante
travaille dans un atelier de réparations de pneus, au carrefour de Kaubab.
C’est un arabe. Il a eu peur quand les policiers sont venus l’interroger. Parce
qu’il est arabe, il est convaincu que les Israéliens ne pouvaient pas le voir
autrement que comme un suspect idéal. Ma’ayan était belle. L’ouvrier se
rappelle parfaitement d’elle. Il a vu la jeune fille entrer dans la boutique à
côté de l’atelier. Il pense qu’elle a acheté des cigarettes et puis il l’a
perdue de vue. Ma’ayan était belle. Il s’en souvient très bien. Pendant les
jours qui ont suivi, l’ouvrier a prié pour que le meurtrier de la jeune femme
ne soit pas arabe. Il y a des pervers chez les Juifs aussi, non ? Il n’a
jamais pensé qu’on la retrouverait vivante. On ne disparaît pas facilement sur
ces routes. On ne s’y égare pas. Ou pas assez longtemps pour que quelqu’un
s’inquiète. On a retrouvé le corps de Ma’ayan dans des buissons, la tête
fracassée. Ce n’était pas un accident. La police s’est mise à rechercher un
assassin. Les prières de l’ouvrier du carrefour de Kautab n’ont pas été exaucées.
Le tueur est un Arabe. Il a dix-sept ans. C’est un berger. Il jure qu’il n’a
pas fait exprès, que c’est un accident. Ma’ayan Ben Horin est passée à côté de
lui. Il ne l’a même pas regardée. Lui, il ne s’intéressait qu’à ses brebis. Il
en a vu une qui quittait le troupeau. Il lui a jeté une pierre. Une grosse.
Mais c’est Ma’ayan qu’il a touchée à la tête.
Le corps de la jeune fille assassinée récuse cette version
des faits. Quand on l’a découvert, il portait des traces qui racontent une
autre histoire, moins stupide, bien plus horrible. Une fois connue l’identité
de l’assassin, la peur s’est répandue dans les villages bédouins de la haute
Galilée. Les Juifs n’allaient certainement pas renoncer à se venger. Les
groupes humanitaires furent alertés. Les Juifs allaient attaquer. On prévoyait
des viols, des meurtres, des attentats. Les Juifs ne sont-ils pas capables de
tout ? Shfaram se trouve à quelques kilomètres de Yuvalim, où vivait
Ma’ayan Ben Horin. C’est à Shfaram qu’un soldat déserteur de Tsahal, un garçon
dérangé est monté dans un bus et a tiré sur des Arabes. La foule a lynché le
tueur sur place. Ils sont bien peu à croire à Shfaram que le soldat était un
malade mental. L’opinion générale est qu’il avait été envoyé en mission par ses
supérieurs. Il devait tuer autant d’Arabes qu’il le pouvait avant que d’autres
soldats ne viennent le chercher pour le mettre à l’abri. Ce plan diabolique
devait provoquer un exode des Arabes de Galilée pour que des colons juifs
viennent prendre leurs maisons et leurs terres.
Les Juifs n’ont pas vengé la mort de Ma’Ayan Ben Horin. Ils
ont accepté l’évidence. L’assassin de la jeune femme est un gamin vicieux et
nul autre que lui ne doit supporter les conséquences de son crime. Les Bédouins
ne croient pas à la sincérité de cette indulgence. Leurs voisins n’ont pourtant
rien de commun avec habitants des communautés juives de Hébron, de Judée ou de
Samarie. Ils n’ont pas le sang chaud et la gâchette facile. Ils ne pensent pas
que le fait d’attaquer un Juif est une offense faite à l’Eternel.
Ces Juifs-là votent majoritairement à gauche. Ils ne
rechignent à envoyer leurs enfants dans des écoles où l’on enseigne aux petits
Juifs et aux petits Arabes à vivre ensemble. Quand on leur demande ce qui les a
incités à venir s’installer en Haute Galilée au début des années 80, ils ne
disent pas qu’ils sont venus occuper la terre promise aux Juifs. Ils se
justifient en parlant de la beauté des paysages, de leur qualité de vie, de
leur espoir de construire une société aussi juste pour les Arabes que pour les
Juifs. Les Juifs de la région de Misgav sont patients.
« Pour combien de temps encore » se
demandent les Bédouins ? Quelques jours après la découverte du corps de
Ma’ayan Ben Horin, six jeunes Arabes sont arrêtés dans le village de Bir
al-Maksur. La police était sur leurs traces depuis qu’une jeune fille de 13 ans
avait été violée, en avril 2005. Quelques mois plus tard, une jeune soldate de
dix-neuf ans est enlevée à un arrêt de bus et violée près de Kiryat Ata. La
victime suivante est une jeune fille de 16 ans. Les violeurs se font oublier
pendant quelques mois, mais ils repassent à l’attaque en novembre 2006. Ils
enlèvent et violent une femme de 25 ans qui, elle aussi, attendait à un arrêt
de bus. L’une des victimes a témoigné que l’un de ses tourmenteurs lui a
déclaré qu’il avait commis de nombreux viols et s’apprêtait à agresser encore
plus de jeunes femmes juives pour « venger les crimes que l’armee
israélienne commet chaque jour contre les Palestiniens. » Arrêtés, les suspects ont tenus les mêmes
propos devant les policiers.
Pour eux, le viol des femmes de l’ennemi est un acte de
guerre légitime que les hommes qui connaissent les lois de la guerre selon
l’Islam ne peuvent songer à condamner. Hassan Gadir, le chef de Bir al-Maksur,
ne cherche pas à cacher le dégout que les crimes commis par les six violeurs
lui inspirent.
Dans son village de 7000 habitants, tous les hommes – ou
presque - se portent volontaires pour servir dans les unités d’éclaireurs de
Tsahal et le sentiment d’appartenir à la société israélienne suscite depuis
soixante ans un sentiment de fierté véritable. Les jeunes de Bir al Maksur sont
élevés par leurs parents dans le respect des lois parce que dans aucun autre
pays les Bédouins ne bénéficient d’autant de droits et de libertés qu’en
Israël. Pourtant, rares sont ceux qui dans le village ne veulent voir que des
crimes crapuleux dans les viols commis entre avril 2005 et Novembre 2006.
Un certain crédit est accordé à la revendication
nationaliste palestinienne des six jeunes hommes arrêtés par la police
israelienne. Depuis la fin de la deuxième guerre du Liban en effet, les enfants
de Bir al Maksur à qui l’on a inculqué le respect de l’Etat et de l’Armée
d’Israël, ne croient plus aux valeurs de leurs parents. Le succès relatif du
Hezbollah sur le champ de bataille a enflammé les esprits et même dans ce
village qui a donne à l’armée israélienne quelques-uns de ses meilleurs
soldats, certains se sont pris à rêver d’une histoire où les Juifs seraient
vaincus par les guérilleros du Hezbollah, du Hamas et leurs frères de Galilée.
Violer une jeune juive est devenu, dans le contexte créé par la non-défaite des
hommes de Nasrallah, une action aussi héroïque que la destruction d’un Merkava.
De nombreux sondages publiés depuis la fin de la seconde
guerre du Liban, sont venus confirmer un phénomène que les violeurs de Bir al
Maksur ont incarné de si méprisable manière. Le 18 janvier, les professeurs
Effi Ya’ar et Efrat Peleg de l’Université de Tel-Aviv ont rendu publics les
résultats d’une étude d’opinion réalisée auprès de 800 Arabes israéliens.
L’impact de la dernière guerre a été dévastateur sur le
« sentiment patriotique » de la population interrogée qui affiche au
contraire un très fort sentiment d’appartenance à la nation arabe et au peuple
palestinien. Une autre étude a montré que 78 pour cent des Arabes d’Israël
estiment que les dirigeants israéliens devraient être traînés devant les
tribunaux de la justice internationale pour les « crimes de guerre »
dont ils se seraient rendus coupables au Liban pendant l’été 2006.
Les études montrent également que pour les Arabes
israéliens la destruction d’Israël est une certitude absolue. Taraudés par
cette idée, les Arabes Israéliens cherchent à prendre le plus de distance possible
tant avec les autorités israéliennes qu’avec les concitoyens juifs. Au
sentiment d’avoir remporté une victoire sur l’oppresseur via le Hezbollah
s’ajoute une peur panique d’être considérés comme des collaborateurs le jour où
les forces arabes triompheront de l’entité sioniste. Aucun Arabe israélien
n’ignore que le mouvement nationaliste palestinien a fortement été influencé
par le FLN algérien qui avait fait du massacre des « collaborateurs »
un des fondements de sa stratégie militaire. Dès l’instant où Tsahal ne semble
plus en mesure de contenir les bandes du Hezbollah qui ne sont que
l’avant-garde des armées de l’Islam, la prudence commande de se glisser dans la
peau de l’opprimé qui résiste vaillamment sous le joug sioniste.
C’est dans ce cadre qu’il faut interpréter la publication
en rafale, quelques semaines après le cessez le feu au Liban d’une série de
textes qui proposent une nouvelle façon d’envisager les relations entre les
Arabes et les Juifs au sein d’un « état binational. »
Ghaida Rinawi-Zouabi habite à Nazareth. C’est une mère de
famille de 34 ans qui a toujours travaillé dans les organisations nationalistes
palestiniennes tolérées par Israël. Pendant des semaines, cette jeune femme à
la volonté de fer s’est imposée à une quarantaine d’intellectuels et de chefs
traditionnels de la communauté arabe d’Israël et les a obligés à se réunir
régulièrement à l’Hôtel Ambassador de Jérusalem pour travailler ensemble à la
rédaction d’un texte proposant une « Vision de l’avenir des Arabes Palestiniens
en Israël ». Ce projet a été largement financé par les Fonds des Nations
Unies pour le Développement. Le texte finalement accouché dans la douleur est –
bien que ses auteurs s’en défendent - un véritable
plan pour la destruction de l’intérieur d’Israël en tant qu’état juif et
démocratique.
Les représentants de la gauche israélienne la plus
favorable aux revendications des Arabes israéliens ont, eux-mêmes, été assommés
par la violence de l’attaque contre les fondements de l’Etat d’Israël.
Le Professeur Shimon Shamir, militant de toujours de la
cause des Arabes Palestiniens, a réagi à la publication de cette « Vision
de l’avenir » en écrivant dans un journal arabe : « qu’il est
difficile d’échapper au sentiment que l’objectif de ce rapport tendancieux est
de priver les Juifs de ce pays de leur identité. Ceux qui le liront, même s’ils
supportent votre cause, ne peuvent éviter de se sentir menacés. Le document que
vous avez publié ne fait pas avancer votre cause. Au contraire, il vous a fait
régresser. »
Pour le professeur Shlomo Avineri, la « Vision de
l’Avenir » élaborée par les intellectuels de la communauté arabe
israélienne ne serait rien d’autre « qu’un plan préparé par la frange
extrémiste du nationalisme arabe et dont l’objectif est l’annihilation de
l’Etat Juif ». Ce document est d’autant plus dangereux « que
tous ses argument sont habillés de considérations hypocrites sur les droit de
l’homme et la Justice. »
Les auteurs de ce rapport qui a détruit les illusions d’une
grande partie de la Gauche israélienne et mis le Shin Beth sur les dents,
affectent de ne pas comprendre la violence des réactions juives à leurs
propositions. Ils n’ont fait, selon eux, qu’exprimer des revendications
légitimes et raisonnables.
Le drapeau israélien et l’hymne national doivent être mis
au rebus pour ne pas heurter la sensibilité patriotique des Palestiniens
d’Israël. « L’Etat juif et démocratique »
doit être remplacé par un état binational et bilingue. Chacune
des communautés aura droit de véto sur les décisions importantes en matière
d’économie, de défense et de politique étrangère. La Loi du Retour qui autorise tout juif de la
diaspora à émigrer librement en Israël doit être abolie et remplacée par de
nouvelles dispositions permettant à tous les Arabes de s’installer sur le
territoire national et d’avoir un accès libre et sans contrainte à la
citoyenneté. Les réparations de l’injustice subie en 1948 par les Arabes de
Palestine doivent devenir la raison d’être du nouvel état. La
« Nakba » doit être reconnue officiellement. Les « réfugiés de
l’intérieur » pourront exercer librement leur droit au retour sur leurs
terres. Nul ne les empêchera de prendre possession des biens dont ils estiment
avoir été spoliés. Les Palestiniens du nouvel état binational disposeront d’une
représentation élue qui sera seule habilitée à gérer leurs affaires. Une
autonomie totale sera garantie aux Palestiniens pour tout ce qui concerne les
questions religieuses, l’Education, la Culture et l’Information.
A peu près en même temps que la « Vision du
Futur » d’autres textes - programmes ont été rendus publics par les
représentants de la communauté des Arabes israéliens. La
« Charte de Haïfa » reprend les points principaux de la
« Vision de l’Avenir » mais insiste plus particulièrement sur le lien
organique et indéfectible entre les Arabes d’Israël et les Palestiniens.
Adalah, une organisation de défense des droits des minorités en Israël, a tout
simplement proposé comme base de redéfinition des rapports entre Juifs et
Arabes dans un état binational, une version à peine déguisée de la Charte de
l’OLP. Mais le texte que Yasser Arafat avait déclaré caduc parce qu’il était
indéfendable devant l’opinion publique mondiale, n’a pas semblé assez dur aux
représentants du mouvement Adalah. Ceux-ci ont donc ajouté aux articles de la
Charte un article exigeant l’instauration d’une politique officielle de
repentance pour les ``crimes`` commis par Israël depuis 1948. En outre, une
discrimination positive devra être mise en place pour que les Palestiniens puissent
rattraper le retard qu’ils ont accumulé à cause de la politique ``raciste et
colonialiste`` pratiquée par Israël.
En publiant ces différentes plateformes, les
dirigeants modérés de la communauté arabe israélienne ont clairement indiqué
leur désir de se séparer définitivement de la société juive israélienne qui ne
pourra jamais accepter de telles revendications à moins de vouloir se suicider
collectivement. Pour la Droite israélienne, ces textes sont une véritable
déclaration de guerre à l’Etat Juif.
Les Arabes Israéliens se sont découverts et
font désormais officiellement cause commune avec le Hamas, le Hezbollah et
l’Iran.
La Gauche et les mouvements progressistes, déboussolés par
la violence des positions exprimées par les Arabes israéliens, peinent à
contrer les arguments de ceux qui pensent qu’il est plus qu’urgent qu’Israël se
débarrasse de sa population arabe avant qu’il ne soit trop tard.
Dans l’épreuve de force qui se prépare, les représentants
de la communauté arabe israélienne ont compris qu’il leur sera désormais
difficile de compter sur l’aide de leurs alliés traditionnels de la Gauche
israélienne. Leurs espoirs se tournent donc vers l’Europe et les Etats-Unis où
ils espèrent rassembler tous ceux qui seront sensibles à leur discours. Pour
cela, il faut convaincre les progressistes occidentaux que les Palestiniens
d’Israël subissent une politique officielle d’Apartheid qui les maintient dans
un scandaleux état de sous développement économique, culturel et sanitaire.
Au mois de Février, les délégués arabes israéliens se sont
ainsi distingués par la violence de leurs propos pendant la « Semaine de
lutte contre l’Apartheid israélien » organisée simultanément au Canada,
aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Le Député de la Knesset Jamal Zahalka a
demandé aux consciences du monde de s’unir pour mettre à bas un régime plus
brutal, plus cynique, plus sanguinaire que celui de l’Afrique du Sud d’avant
Mandela.
Au même moment, le mouvement Adalah dépose un dossier
contre Israël devant la Commission des Nations-Unies de Lutte contre les
Discriminations Raciales, qui siège à Genève. Les Arabes israéliens voulaient
qu’Israël soient condamné parce que certains avantages et postes sont réservés
à ceux qui ont fait leur service militaire, ce qui exclue de fait les
Palestiniens qui ne veulent pas participer à la défense de l’état Juif. Adalah
espérait également que la Commission prendrait fait et cause pour les
plaignants en raison des difficultés faites à ceux qui voulaient épouser des
Palestiniens et s’installer avec eux sur le territoire israélien en jouissant
de tous les avantages et bénéfices des nationaux. Les membres de la Commission
durent enfin écouter les représentants d’Adalah exposer quelques cas de
brutalités policières sur des personnes soupçonnées de préparer des attentats.
Un mois plus tard, la Commission pourtant peut suspecte de sympathie à l’égard
d’Israël rejetait les plaintes d’Adalah comme étant sans fondement. La
Commission prit même l’initiative incroyable de féliciter Israël pour les
efforts entrepris pour réduire les disparités de tous ordres qui existent bel
et bien entre citoyens juifs et citoyens arabes de ce pays.
Ce revers a enragé les représentants des Arabes israéliens
qui redoublent désormais d’efforts pour convaincre le monde que nul régime ne
peut être comparé à Israël en termes de violence, de cruauté et de
malhonnêteté. Des actions ont été engagées pour que soient reconnues comme
discriminations raciales les interrogatoires poussés à l’aéroport Ben-Gurion.
Discrimination aussi, le fait que les études de médecine à l’Université de
Tel-Aviv ne soient ouvertes qu’aux étudiants de 20 et plus, Les Arabes
israéliens, qui ne font pas l’armée, sont obligés d’attendre que les Juifs qui
défendent leur pays aient fini leur service pour commencer leurs études.
Discriminations, les routes en mauvais état, les bus en retard, les poubelles
pas ramassées, les abris anti missiles qui manquent parce que les Arabes ne
veulent pas payer d’impôts pour ne pas être accusés de collaboration avec
l’entité sioniste.
Les leaders de la communauté arabe israélienne ont fait un
pari sur l’affaiblissement définitif d’Israël et sa disparition dans les vingt
années à venir. Quels que soient les développements à venir de l’histoire, ils
ne pourront qu’être perdants. Si Israël survit, il leur faudra compter sur
l’indulgence d’un pays qu’ils auront abandonné à son sort. Si l’Etat Juif est
détruit, ils passeront sous l’autorité de gens qui n’ont ni les moyens ni le
désir de leur garantir un niveau de vie et de développement équivalent à celui
dont ils jouissent aujourd’hui. Un vent mauvais souffle depuis la Galilée qui
attend toujours le printemps.