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VOIR NOS BESOINS D’ABORD

Il n’y a pas de crise de la direction, mais plutôt une crise au sein du peuple

Professeur Israel Aumann, prix Nobel d'économie pour sa théorie des Jeux.

www.YnetNews.com 17 juin 2007- Israel Opinion

Adaptation française de Sentinelle 5767

La question n’est pas d’entrer ou non dans la bande de Gaza. Avant de discuter de Gaza, nous devons d’abord entrer en Israël et réparer les crises profondes provoquées au sein du peuple.

Tout ce qui arrive dans la bande de Gaza aujourd’hui est le résultat direct des politiques défaillantes et défaitistes d’Israël au cours des 15 dernières années. Puisque l’on m’a demandé mon avis, je dis que c’est une politique destinée à entraîner la disparition de l’Etat d’Israël. Il ne s’agit pas que de politique. Il s’agit aussi d’un état d’esprit défaitiste. Tout au long du jour, les gens hurlent "la Paix, la paix et des gestes, des gestes !" Des concessions et des désengagements ont été faits et des pionniers expulsés. Tout cela a en définitive abouti au résultat opposé.

Nous devons arrêter les slogans vides tels que "La Paix se fait avec des ennemis et pas avec des amis". Pour obtenir la paix, nous devons d’abord et avant tout être prêts à la guerre. Nous devons changer cet état d’esprit en son cœur. Ce n’étaient pas seulement les Romains qui disaient que ceux qui veulent la paix doivent préparer la guerre. Même la théorie des jeux, pour laquelle j’ai reçu le Prix Nobel, le dit. Nous devons être préparés émotionnellement à supporter et à infliger des victimes – et pas à hurler "Paix, Paix", toute la journée. Ce n’est que si nous sommes prêts à tuer et à être tués – que nous ne serons pas tués. C’est le paradoxe de la guerre.

Nous devons nous extraire de la bulle dans laquelle nous vivons, et comprendre que nous sommes placés sous une grande menace existentielle.

J’entends les arguments disant que tout provient de la crise de la direction politique. Il n’y a pas de crise à la direction – la crise réside entièrement au sein du peuple. Nous avons élu notre direction politique en sachant parfaitement ce que sont ces dirigeants, et ce dont ils sont capables. Nous avons élu cette direction six mois après l’expulsion du Gush Katif – et donc nous avons approuvé l’expulsion de nos propres mains. Alors ne dites pas qu’il y a une crise de la direction politique, la crise est entièrement au sein du peuple.