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QU'EST-IL ADVENU
DE L'ESPRIT D'ENTEBBE ?
En 3 décennies seulement, Israël
est passé d'un état qui libère des otages à un état qui libère des terroristes
Par
Michael Freund, journaliste et promoteur du retour des tribus perdues
Paru
dans le Jerusalem Post, édition internationale des 29/6-5/7/07
Traduit
par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm
pour www.nuitdorient.com
Il
était une fois, il y a un certain temps qui paraît aujourd'hui très lointain,
l'état d'Israël savait comment prendre des décisions rapides pour protéger ses
citoyens et punir ses ennemis.
Cher
lecteur, je sais que cela peut vous paraître incroyable, surtout eu égard aux
récents événements. Après tout, lors de cette dernière décennie, Israël a tout
fait pour se mettre en retrait, capitulant devant la terreur de façon
ignominieuse et cédant de larges portions de territoires à un contrôle
palestinien. Avec le capitaine Gilad Schalit resté captif aux mains des
Palestiniens à Gaza, avec les habitants de Sdérot passant leur temps à esquiver
les missiles Qassam, on oublie aisément des mots tels que "héroïsme",
"audace", "bravoure", monnaie courante à l'époque où on
combattait vraiment la terreur.
Aucune
de ces qualités n'a été déployée l'autre jour à Sharm el Sheikh, là où le
premier ministre Olmert se sentait apte à faire concession après concession au
président d'une Autorité Palestinienne qui brille par son inefficacité et sa
non représentativité. Après avoir accepté de transférer des millions $ au
régime de Mahmoud Abbas et de renforcer ses bandes loyales du Fatah, Olmert
s'est fendu d'un cadeau inattendu. "En signe de bonne volonté à l'égard
des Palestiniens, j'ai décidé de proposer à la prochaine réunion du
gouvernement la recommandation de libérer 250 prisonniers du Fatah, n'ayant pas
de sang sur les mains". Puis, dans ce qui semble être aujourd'hui de
la résolution et de la détermination, Olmert insista pour que les terroristes
du Fatah ne soient libérés que s'ils "signaient l'engagement de ne plus
sombrer dans la terreur
." Berk, moi qui pensais qu'on les
laisserait partir sans exigence particulière
Il n'est pas venu à l'esprit de
notre premier ministre de lier la libération de ces terroristes contre celle de
Gilad Schalit, ou de lier tout progrès sur le plan diplomatique à celui de son
retour chez lui. Le fait qu'un jeune Israélien ait été enlevé il y a déjà un an
par des voyous semble être perçu ici comme une tracasserie ennuyeuse plutôt qu'un
principe fondamental qui mérite attention.
A la
lumière de cette déplorable intervention de notre premier ministre, ne faut-il
pas rappeler l'anniversaire de cet événement important qui a eu lieu il y a 31
ans maintenant, rappel puissant de la
manière de combattre le terrorisme. Le 27 juin 1976, des hommes armés du Front
populaire de libération de la Palestine avec des complices allemands ont
détourné un avion d'Air France vol 139 vers la Libye, puis vers l'Ouganda d'Idi
Amin Dada, à Entebbe. Devant les spectateurs du monde entier, les terroristes
ont séparé les passagers Juifs et Israéliens des autres, menaçant de les tuer,
si Israël ne libérait pas les prisonniers Palestiniens, condamnés pour actes de
terreur. A cette époque Israël n'avait pas l'habitude céder aux menaces des
terroristes. On n'a pas réuni de sommet à Sharm el Sheikh, on n'a eu aucun
geste conciliant à l'égard des terroristes, et on n'a procédé à aucun transfert
de rançon à leurs coffres. La réaction a été celle attendue, une intervention
militaire rapide et précise le 4 juillet 1976, libérant pratiquement tous les
captifs et mettant une fin rapide au drame. En une intervention foudroyante,
Israël a montré son rôle de défenseur souverain des Juifs où qu'ils soient. Une
génération entière a compris que le peuple juif était déterminé à se défendre,
quelle qu'en soient les conséquences.
Le
sauvetage d'Entebbe est devenu aussi un symbole puissant pour l'ensemble du
monde libre. Il montrait qu'avec un peu de résolution et de courage, et une bonne
dose de force militaire, on pouvait venir à bout du fléau de la terreur.
Pendant de longues années, l'"esprit d'Entebbe" a guidé notre pays et
a dissuadé nos ennemis de penser que Juifs et Israéliens étaient une proie
facile.
Il
est difficile de croire aujourd'hui combien cet esprit a changé, car en 3
décennies seulement, Israël est passé d'un état qui libère des otages à un état
qui libère des terroristes. Au lieu de refuser de négocier avec les voyous,
maintenant on leur offre des concessions unilatérales
Pourtant face à la
situation actuelle, on devrait faire revivre l'esprit d'Entebbe et l'infuser
dans notre vie nationale. Naguère, on considérait la vie de tout Juif comme suffisamment
précieuse pour passer outre toute condamnation internationale. Et cela doit
redevenir le pilier de notre politique de sécurité. En s'abstenant de prendre
les mesures nécessaires pour se protéger, par peur des réactions extérieures,
Israël tient plus compte de l'opinion mondiale que de la vie et du bien être de
ses citoyens Ce calcul est non seulement moralement pervers, mais aussi
dangereux car manquant de perspicacité.
Comme
Entebbe l'a montré, gagner la guerre contre les terroristes ne passe pas par
des concessions, mais en obligeant ceux-ci à ployer. C'est seulement en regagnant
cet esprit de victoire et de détermination qui a prévalu à Entebbe, et en
frappant le terrorisme qu'on peut espérer le dissuader de commettre d'autres
atrocités. Le plus tôt notre gouvernement adoptera cette approche de base,
le plus tôt nous serons en sécurité.