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Discours de Benjamin Natanyahou, ancien 1er
ministre d'Israël, lors de la cérémonie de commémoration du vote de l'Onu en
novembre 1947
Paru dans FrontPageMagazine du 12/12/07
Traduit par Albert Soued, écrivain www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com
La résolution de l'Onu du 29/11/1947 reconnaissant un état
Juif était un moment important dans l'histoire de notre nation, et aussi un
moment important dans l'histoire de toutes les nations. Depuis ce jour, nous
avons fait la paix avec l'Egypte et la Jordanie, mais élargir le cercle de la
paix reste un obstacle qui est toujours là, les ennemis d'Israël refusant de
reconnaître l'existence d'un état Juif, quelles qu'en soient ses frontières.
Nos
ennemis ne veulent pas d'un état arabe, à côté d'Israël, mais un état arabe à
la place d'Israël.
Combien de fois, il leur a été proposé de créer un état
arabe à côté d'Israël, d'abord dans le plan de partage de 1947, puis
indirectement dans les accords d'Oslo; puis plus tard, et sans équivoque à Camp
David en 2000; et finalement dans les innombrables déclarations des dirigeants
Israéliens et internationaux, qui ont proposé 2 pays pour 2 nations. Et comment
nos ennemis ont répondu à toutes ces propositions? A chaque fois, ils les ont
rejetées avec violence.
En 1947, ils ont lancé des attaques terroristes suivies par
l'envahissement du territoire de l'état Juif pour l'annihiler. Au cours du
processus d'Oslo, ils ont terrorisé Israël avec des bombes-suicide. Après Camp
David, ils ont orchestré une 2ème intifada où plus de 1100
Israéliens ont été assassinés. Et depuis, ils ont lancé des milliers de Katiouchas
sur la Galilée et lancent des milliers de roquettes Qassam sur le Négev, pour
"libérer la Palestine occupée", selon eux, c'est-à-dire Haifa
occupée, lAkko occupée, Sdérot occupée et Ashqelon occupée….
En procédant ainsi, le Hezbollah et le Hamas ne font que
suivre les propos de Jamal Husseini, cousin du Moufti et membre du Haut Comité
Arabe, qui a dit 4 jours avant le vote de partage de l'Onu de 1947 "la
Palestine sera remplie de sang et de feu, si jamais les Juifs recevaient même
un morceau de cette terre". Il est regrettable que même les modérés
d'entre les Palestiniens refusent de faire la paix avec Israël, comme état
Juif. Ils veulent 2 états pour un seul peuple, un état palestinien sans Juif et
un état binational qu'ils espèrent inonder de Palestiniens selon la "loi
du retour" (des réfugiés).
Jusqu'au jour où ils reconnaîtront et intégreront le droit
du peuple Juif à avoir un pays à lui, jusqu'au jour où leurs dirigeants auront
le courage du Président Anwar al Sadate, permettez-moi de douter que nous ayons
un vrai partenaire, pour une paix authentique.
Dans ce contexte, on peut comprendre ce qui s'est passé et
ce qui ne s'est pas passé avec l'adoption de la résolution du partage de la
Palestine en 1947. La résolution ne fixe pas les contours d'un accord final
entre nous et nos voisins. Après tout, les Arabes ont refusé l'établissement
d'un état Juif et ils ont cherché à nous détruire. Le lendemain de ce vote, le
Moufti lui-même a dit "ce que l'Onu a écrit à l'encre noire, nous l'écrirons dans
le sang". Et les dirigeants arabes ne peuvent pas venir
60 ans après nous demander de ramener l'horloge du temps là où elle était,
comme si rien ne s'était passé. Ils ne peuvent pas nous demander d'accepter un
accord qu'ils ont eux-mêmes déchiré en morceaux, pensant maintenant qu'ayant
échoué dans la destruction d'Israël, à travers les clauses de l'accord, ils
pourraient trouver le moyen d'amener Israël à sa perte.
Ben Gourion l'a bien compris lorsqu'il a dit lors d'une des
premières réunions du gouvernement d'Israël "les décisions du 29
novembre sont lettre morte. Les frontières du partage sont caduques. Jérusalem,
ville internationale est une simple fantaisie". Il répéta ces propos
dans son discours à la Knesset le 12/12/1949 où il disait que les décisions de
l'Onu étaient nulles et non avenues. Ainsi ni les frontières du partage, ni
l'internationalisation de Jérusalem ne sont des traits immuables du vote de
l'Onu.
Ce qui est immuable, c'est la
reconnaissance internationale du droit du peuple juif à son propre pays, un
droit ancré dans la déclaration Balfour (1917) qui reconnaissait le droit aux
Juifs d'avoir un foyer national sur la terre d'Israël, droit réaffirmé par la
conférence de San Remo de 1920 et par la Ligue des Nations en 1922.
Le partage de 1947 nous reste en
mémoire parce qu'aussitôt après le vote, la Grande Bretagne a commencé à
quitter le pays, ouvrant la voie à la bataille fatidique qui a failli nous
emporter. Le vote du partage de l'Onu de 1947 n'a pas établi l'état d'Israël;
il a simplement reconnu le droit historique du peuple Juif à revenir sur sa
terre pour y restaurer une existence souveraine.
Mais s'il n'y avait pas eu cet
attachement millénaire du peuple Juif à la terre d'Israël, la présence continue
de Juifs sur cette terre, à travers les âges, et les 70 ans d'implantation
intensive, avant le vote de l'Onu, ce droit historique n'aurait jamais été
réalisé.
Et tout cela n'aurait pas suffi
si, à la suite de l'horrible Holocauste, les fils de cette petite nation
n'avaient pas levé l'épée des Macchabées, et avec un héroïsme incomparable, ont
repoussé l'assaut des Arabes qui allait écraser l'état naissant. La foi
immuable dans nos droits nationaux historiques, l'effort d'implantation qui a
concrétisé ces droits et la lutte armée qui les a défendus sont les forces qui
ont installé l'Etat Juif.
Le vote de l'Onu a simplement donné la reconnaissance
internationale de l'Etat.
Pourtant ce vote était une décision importante et
historique, et il est juste de le commémorer aujourd'hui, avec tous les
ambassadeurs des pays qui l'ont soutenu.
Mais il faut que l'on considère ce qu'il serait advenu de
cette décision de l'Onu, si nous avions été battu lors de la guerre
d'indépendance.
La clé de l'existence d'Israël a toujours été enracinée
dans la force du sionisme et dans notre capacité à nous défendre, c'est toujours
la clé de notre survie et celle d'une paix authentique avec tous nos voisins
arabes. C'est seulement le jour où certains d'entre eux reconnaîtront cette
pérennité et cette indestructibilité qu'ils se résigneront à l'idée de faire la
paix avec nous. C'est pourquoi j'ai été choqué d'entendre dans les médias que
notre 1er ministre a dit "S'il n'y a pas 2 états, Israël est
fini!"
Mr le premier Ministre! L'Etat
d'Israël ne sera jamais fini! Notre destin sera déterminé par nous-mêmes, et
seulement par nous! Notre existence ne
dépend pas de la volonté des Palestiniens de faire la paix avec nous. Notre
existence est assurée par notre droit à vivre sur cette terre et par notre
capacité à défendre ce droit.
Nous avons édifié notre pays pendant 31 ans avant qu'une
paix ne soit signée avec l'Egypte, nous avons continué à l'édifier pendant
encore 16 ans avant qu'une paix ne soit signée avec la Jordanie et j'espère
qu'on n'attendra pas longtemps avant de traiter avec les Palestiniens et
d'autres pays arabes. Mais notre existence ne dépend pas de leur accord et
c'était la politique de tous les gouvernements d'Israël jusqu'ici et doit le
rester pour tous les futurs gouvernements. Je le répète, notre destin sera
défini par nous-mêmes et nous seuls.
Au Moyen Orient, la paix et la sécurité vont ensemble. En
fait la sécurité qui découle de la force d'Israël, précède la paix et tout
accord de paix. Et celui qui n'a pas compris cela restera sans sécurité ni
paix. Et c'est seulement un Israël fort, confiant dans la justesse de sa cause
et mené par des chefs solides qui pourra conduire à une paix durable avec nos
voisins, paix à laquelle tous nous aspirons.