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LA BAS BUSH NE COMPREND PAS CE QU'IL FAUT FAIRE
Ses erreurs en Irak, au Pakistan et ailleurs devraient nous inciter
à revoir notre copie vis-à-vis du Hamas (1)
Par Efraim
Halevy, ancien directeur du Mossad
Paru dans www.YnetNews.com le 31/12/07
Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com
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Le meurtre de Benazir Bhutto n'a
surpris personne. Depuis son retour au Pakistan, elle avait prévu sa propre
disparition et en a parlé lors de conversations et de messages envoyés. Elle a
même désigné la personne qui serait responsable de sa mort, le président Mousharaf. Le retour de l'ex-1er ministre du
Pakistan dans son pays et sa candidature aux élections ont été initiés, planifiés
et exécutés par l'Administration Américaine (2) qui a décidé qu'une telle
démarche guérirait le pays de ses affections, pays qui s'est trouvé entraîné
dans une série de crises internes.
L'échec américain est le 3ème
du genre ces dernières années. Vers la fin de la guerre d'Irak, quand Saddam
Hussein a été renversé, les Etats-Unis ont cherché à établir un nouvel ordre en
Irak et ont accordé à la majorité shiite le contrôle effectif du pays,
conjointement avec la minorité kurde. Au pouvoir jusqu'ici, la minorité sunnite
reçut un rôle mineur au gouvernement. Cette politique échoua. La vague de
terreur à travers l'Irak et l'activisme des membres d'al Qaeda a obligé
Washington à changer de direction, de revenir vers les Sunnis,
rejetés hier, de les armer pour qu'ils combattent les milices shiites et al
Qaeda. Le succès des Sunnites ces derniers mois a permis au président Bush de
montrer "les progrès substantiels obtenus dans la lutte contre la violence
en Irak".
Le 2ème échec américain
a été d'obliger Israël à accepter le Hamas lors des élections générales en
Palestine en 2006. La victoire du Hamas a surpris les Américains, eux qui
avaient récemment déclaré la guerre contre lui. Cette organisation avait en
effet subi des coups assez durs de la part d'Israël, néanmoins les plus
optimistes d'entre nous dans l'appareil de défense n'ont jamais prévu son
élimination, suite à nos attaques.
Ces 3 exemples cités, le Pakistan,
l'Irak et le Hamas jouent un rôle important dans l'équilibre des intérêts entre
les Etats-Unis et l'Iran. Au dessus de ces exemples, il faut ajouter
l'Afghanistan. Là bas la guerre menée par les Américains et l'OTAN contre les
Talibans entre dans sa 7ème année, et nous n'en voyons pas la fin.
Un cessez-le-feu à long terme
avec le Hamas?
L'Iran a un poids conséquent aussi
bien au Pakistan qu'en Afghanistan. Les Etats-Unis et l'Iran ont des intérêts
similaires dans ces 2 arènes et on peut s'attendre à ce qu'ils aient une
coopération plus étroite entre eux pour empêcher l'effondrement des régimes en
place. La mort de Benazir Bhutto va accélérer cette tendance. En Irak, l'Iran
est à l'origine d'une part substantielle dans la diminution du niveau de
violence. Des porte-parole américains le disent ouvertement et en louent
Téhéran.
La similitude des programmes
politiques de l'Iran et des Etats-Unis semble grandir, parallèlement à l'escalade
du conflit concernant les ambitions nucléaires de Téhéran.
A court terme, à Washington, on
peut s'attendre à une demande croissante de dialogue direct avec l'Iran, sur
tous les sujets. Ceux qui souhaitent dialoguer avec l'Iran, mettent en avant
l'attitude conciliante de l'Egypte et de l'Arabie Saoudite vis-à-vis d'Ahmedinejad et la déconfiture de la coalition contre lui,
notamment du fait des défections des états arabes modérés (3). Et ceci a semblé
une autre bonne raison de revoir la politique globale des Etats-Unis vis-à-vis
de l'Iran.
Ces développements ne sont pas favorables à Israël et nous espérons que nos dirigeants auront la sagesse de revoir leur attitude de fermeté vis-à-vis du Hamas. C'est la dernière arène où la politique américaine s'est révélée encore erronée. Et comme l'Amérique a changé totalement de direction en Irak, quand elle a constaté ses erreurs, nous espérons que nous pourrons revoir notre attitude vis à vis du Hamas. Si celui-ci est prêt pour un cessez-le-feu à long terme, il serait peut-être sage d'examiner cette option, avant de poursuivre une guerre inconditionnelle.
L'assassinat de Benazir Bhutto est la parfaite image de l'échec des solutions américaines pour des problèmes complexes, dans des contrées distantes, notamment musulmanes.
Il nous reste peu de temps pour changer de politique à Gaza. Ce défi est à notre porte, ici et maintenant. Ne devrait-il pas être le 1er sujet de conversation entre Bush et Olmert quand ils se rencontrent ?
Notes de la traduction
(1) titre adapté par la traduction
(2) Condoleeza
Rice
(3) surtout états du Golfe