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LA VICTIME N'EST PLUS LA MÊME

 

De Limor Livnat, ministre de l'éducation d'Israël, texte paru au Jerusalem Post du 12/4/2002

Traduit par Bertus

 

 

J'ai beaucoup de scrupule à quitter mon pays au milieu d'une nouvelle lutte pour sa survie, même pour mener une délégation officielle à la "Marche des Vivants" en Pologne. Mais comme on doit s'éloigner de la forêt pour voir les arbres, je me dis que la distance mène parfois à la clarté.

J'ai rejeté les explications creuses de ceux qui ont la haine pathologique d'eux mêmes et qui rejettent la responsabilité (de la situation) seulement sur les victimes de la terreur. J'ai essayé de comprendre pourquoi les arabes palestiniens ont porté la "bombe humaine" jusqu'au raffinement d'un art national. Le terrorisme palestinien n'accepte pas seulement qu'il y ait des victimes innocentes, il les recherche et les vise. A ce jour, 68 écoliers sont parmi les quelques 400 civils assassinés. On leur a tiré dessus ou bien ils ont explosé en pièces. Les victimes choisies et préférées sont celles qui célèbrent des mariages ou des bar mitswah, celles qui vont prier dans des synagogues ou à la table du Seder de la Pâque, celles qui vont boire un café ou dîner dans un restaurant.

Comment se fait-il que des gens s'abaissent à ce point dans la dépravation? Et comment peuvent-ils trouver une telle adhésion parmi les masses? Comment peut-on baser une culture nationale sur le meurtre?

 

Comme je marchais d'Aushwitz jusqu'à Birkenau, accompagnée de survivants des camps et de milliers de jeunes israéliens, sur la même route suivie à une autre époque et pour la dernière fois, par tant de juifs innocents, je me suis souvenue qu'on se posait la même question à propos de l'Allemagne nazie. Daniel Yonah Goldhagen y répond dans un livre repère bien documenté "Les volontaires exécutants d'Hitler".

L'antisémitisme allemand et nazi n'était pas seulement un racisme inconditionnel, mais d'une manière plus significative "éliminationniste". La haine était totale et la solution était aussi totale que finale. Il n'y avait aucun compromis possible. Aucun niveau de judéité, et aucun nombre de Juifs vivants ne pouvait être toléré. Tout et tout le monde devait être éradiqué; pas réduit, pas affaibli, pas persécuté, pas battu, mais é-li-mi-né!  L'idéologie "éliminationniste" n'a pas été appliquée aussitôt. Elle a été d'abord "cultivée" avant d'être appliquée. Pour que les masses puissent y adhérer et éliminer totalement les Juifs, il fallait dresser un portrait du Juif comme "sous-humain", pas l'ennemi, mais de la vermine. Car tout le monde admet l'extermination de la vermine.

La haine "éliminationniste" a commencé au berceau. Elle a été nourrie dans les salons

de famille et énoncée dans les classes des écoles. Les démagogues politiques ont procédé à sa promotion, les médias l'ont améliorée et les religieux l'ont prêchée. Hitler n'était pas seul… Arafat non plus, et il a suivi le même schéma. Et les comparaisons entre ces deux hommes n'ont rien d'excessif, ni de mélodramatique; elles sont nécessaires.

Ce qui est triste à dire, malgré que beaucoup d'Israéliens ont longtemps espéré le contraire, c'est que la théorie de l'élimination d'Arafat et de ses sbires concernait l'Etat d'Israël! Et Camp David II n'a fait que le confirmer.

Comme Hitler, Arafat n'arrête pas de mentir et ses "compromis" sont toujours tactiques, dans l'intention d'atteindre l'objectif d'élimination visé, par la duperie et la manipulation. Comme les nazis, l'Autorité Palestinienne d'Arafat a cultivé la haine "éliminationniste" dans les médias, dans les livres scolaires, dans les discours politiques dans les sermons des religieux musulmans. Pendant qu'Israël écrivait, chantait, priait et travaillait pour la paix, cette Autorité d'Arafat préparait la guerre. Pendant qu'Israël s'efforçait de mettre fin au conflit, Arafat se battait pour mettre fin à Israël. Pendant qu'Israël travaillait à élever, L'Autorité d'Arafat travaillait à éliminer.

 

Je regardais le visage de ces jeunes Israéliens pendant qu'ils marchaient. Les larmes coulaient sur le visage de certains tandis que d'autres se retenaient. Mais ils semblaient tous déterminés,  les Juifs ne marcheraient plus vers leur mort. Et c'est là où la comparaison entre Hitler et Arafat se termine. Les deux sont les mêmes, mais c'est leur victime désignée qui a changé. Les Juifs ne sont plus sans Etat, sans espoir. Le succès d'Hitler était son échec. Aujourd'hui les Juifs ont un Etat, un état dont la jeunesse marche pour la vie et pour vivre, mais qui est prête au sacrifice pour le défendre.

Les objecteurs sont moins qu'insignifiants, n'intéressant que les médias recherchant la sensation. Plus de réservistes que ne peut absorber Tsahal sont volontaires pour protéger l'Etat et ses citoyens .

Les exécutants volontaires d'Hitler ont été défaits en fin de compte par un peuple qui ne veut pas être "éliminé". Les "bombes humaines d'Arafat n'ont aucune chance d'aboutir. Eux aussi finiront par s'éliminer d'eux-mêmes.

 

Sur la route entre Auschwitz et Birkenau, il n'y a pas d'arbres, il n'y a pas de forêt où se perdre. On peut tout voir clairement dans cette campagne qui a vu les marches d'alors et qui voit celles d'aujourd'hui. Comme nous approchons de l'Anniversaire de notre Indépendance, cela nous ferait du bien de garder en mémoire la différence entre ce qui a été et ce qui est. La mémoire et la réalité sont ensemble de puissants et utiles rappels à ce que nous devons célébrer et pourquoi nous devons le faire.

 

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