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NE PERSISTONS PAS DANS L'ERREUR D'OSLO

Au delà des 1500 victimes de la paix, ces accords ont saboté la vision sioniste

 

Par Ron Breiman, ex-président de l'Union des Professeurs pour un Israël fort (2001/5)

www.YnetNews.com  émanation de Yédiot Ah'oronot – 13/09/08

Traduction et adaptation d'Albert Soued pour www.nuitdorient.com

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Voir tableau de la chronologie des événements en bas de page.

 

15 ans sont passés depuis le revirement le plus douloureux et le plus dangereux de l'histoire d'Israël. Le 13/09/93, le gouvernement Osloïte Israélien décide de reconnaître que la terre d'Israël n'est plus notre pays, que l'OLP (organisation de libération de la Palestine) n'est pas un groupe terroriste et que la paix est plus importante que le sionisme. Depuis cet accord signé avec une joie surréaliste sur les pelouses de la Maison Blanche, à la fois l'érosion d'Israël et son déclin vont bon train en termes de cohésion interne et de foi dans la vision sioniste.

Dans cet article je n'ai pas pour objectif de vous dire "je vous avais prévenu", mais plutôt d'empêcher que l'erreur persiste. Les résultats d'Oslo n'étonnent pas ceux qui n'avaient pas célébré "le festival de la paix", ceux qui étaient en deuil au milieu des fêtards.

Quand on part en guerre, il est habituel et classique de dire qu'il faut une cohésion interne et un accord national sur la nécessité de cette guerre et sur ses objectifs, même si ceux-ci ne sont pas clairement définis. C'était le cas de la guerre d'Indépendance, de la Guerre des Six Jours (1) et de la guerre du Kipour. Sans ces conditions, la gestion de la guerre et son issue auraient été embrouillées. Et ceci est aussi vrai quand on part pour la paix, car on ne peut obtenir celle-ci par la violence ou la coercition, mais plutôt par la persuasion.

Quand on s'embarque dans un processus de paix, sans accord de la nation et quand ce processus est basé sur des hypothèses fausses et quand il sabote la vision sioniste, tout en aliénant les droits civils et de propriété de centaines de milliers de citoyens, le processus est voué à l'échec.

Même s'il n'y a pas de réponse à la question "qu'est ce qui constitue un succès?", les schismes créés au sein de la société Israélienne durant ces 15 dernières années sont le résultat direct d'un processus entamé par des dirigeants qui n'ont pas perçu les préjudices qu'ils provoquaient, ou s'ils les ont perçu, il les ont écartés.

 

Ayant atteint son zénith avec le "désengagement", la route vers le déclin moral était courte. On assiste ces jours-ci à un débat animé lié à l'équilibre du pouvoir au sein des différentes parties du gouvernement. Nombreux sont ceux qui penchent vers la haute Cour de Justice, supposée protéger les droits des minorités. Or dans l'affaire du "désengagement" (2), qui est la continuation et le résultat d'Oslo, la haute Cour a failli à son devoir de défense contre l'agression et l'arbitraire. Il en est résulté un déclin moral, concrétisé par les expulsions de Gaza et l'érosion de la foi du public dans les cours de justice et l'appareil de l'état qui doit faire appliquer la loi.

 

Un autre résultat du processus d'Oslo, issu de la reconnaissance d'un groupe terroriste sans tenir compte de ses objectifs, c'est le brouillage des notions d'ennemi et d'ami, au point que ceux qui ont soutenu le processus ont oublié et nous ont fait oublier ce qu'est un ennemi. Ce flou a miné la capacité de Tsahal à combattre l'ennemi véritable, traitant les Juifs comme un ennemi. C'est de cette manière que les forces de la police et de l'armée ont été entraînées avant de procéder aux expulsions (3). Cette attitude a convoyé au véritable ennemi le message qu'Israël n'était plus capable de se défendre et ainsi Nasrallah a pu traiter notre pays de "toile d'araignée" fragile.

 

La "fatigue" de nos dirigeants, et non pas celle de la nation (4) a suscité un désir chez eux que notre partenaire si peu fiable, sur lequel ils se sont appuyés pour rester au pouvoir, allait se résigner à signer un accord vite fait. Un tel accord signifie l'abandon par Israël du cœur du pays et de sa capitale, et en même temps, l'abandon de la vision sioniste qui avait cours avant qu'on obtienne la "Ligne Verte", les "territoires" et qu'on nous traitre d'"occupant".

 

Au-delà des 1500 victimes de la "paix", le dégât le plus important concerne cette foi dans Sion et la justesse de sa cause. La crise  se manifeste partout, dans le système d'éducation, l'appareil de défense, les médias et surtout le système judiciaire. On a besoin d'urgence d'un changement de direction et un retour au dénominateur commun qui avait cours au début de l'Etat, immigration et implantation.

 

Nous les diplômés de l'automne 1993 nous disons:

 

"Vous nous avez promis une colombe

Et une branche d'olivier.

Vous nous avez promis la paix chez nous.

Vous nous avez apportés la querelle et le désagrément.

Vous avez promis le printemps et la floraison.

Vous nous avez apportés l'expulsion et le déracinement

Vous avez promis des engagements,

En fait, vous nous avez vendus des illusions."

 

"Vous nous avez promis une colombe

Mais vous avez apportés une "paix",

Qui est à la fois guerre et déshonneur.

Ne nous évacuez pas!

Evacuez vous-mêmes du pouvoir.

Et au lieu de votre "vision de la paix",

Nous retournerons à Sion et au Sionisme."

 

Notes

(1) les désaccords dans ce cas ne sont apparus que quelques années plus tard et n'ont pas démenti la justesse de la guerre

(2) Gaza et les éventuelles conséquences des pourparlers en cours concernant la Judée-Samarie

(3) Leur préparation psychologique était insuffisante et ce sujet mérite un article entier

(4) Propos d'Ehoud Olmert qui a commencé son mandat en disant que nous étions tous "fatigués", pour un début, ce n'est pas mal…!

(5) le tableau ci-dessous a été établi par la traduction

 

SUCCESSION D'EVENEMENTS HISTORIQUES EN ISRAËL

 

Année

1er ministre

Guerre ou accord

Résultat

1948/49

Ben Gourion

Indépendance

Armistice et "Ligne Verte"

1956

Moshé Sharet

Suez

Occupation/Evacuation Sinaï- Armistice

1967

Lévi Eshkol

6 Jours

Succès sans précédent

Occupation Cisjordanie et Gaza- Sinaï & Golan

1967/70

Eshkol/Méir

Guerre d'usure

Cessez le feu

1973

Golda Méir

Kippour ou octobre

Succès mitigé

Statu Quo

1979

Menahem Begin

Traité de Paix avec l'Egypte

Paix froide

Sinaï évacué sur 3 ans

1982

Menahem Begin

Guerre du Liban I

Opération "Paix pour la Galilée"

Occupation Liban Sud

1987

Yitshaq Shamir

Intifada I

Dure 6 ans

1991

Yitshaq Shamir

Guerre du Golfe -

Conférence de Madrid

39 Scuds s'abattent sur TA et aux alentours sans riposte

1993

Yitshaq Rabin

Oslo I et déclaration de principes avec OLP     - Opération "Responsabilité" au Liban Sud

Début d'un processus

1994

Yitshaq Rabin

Traité de paix avec la Jordanie

Paix froide

1995

Yitshaq Rabin

Oslo II

Poursuite du processus d'évacuation de la Cisjordanie (30%)

1996

Bibi Netanyahou

Opération "Raisins de la colère" au Liban Sud

 

1998

Bibi Netanyahou

Accord de Wye River I

Après retrait de Hébron en 1997, cession de 7% de la Cisjordanie

1999

Ehoud Barak

Accord de Wye River II

Cession de 4% de la Cisjordanie

2000

Ehoud Barak

Unilatéralement

Intifada II

Retrait du Liban Sud

Dure 5 ans

2002

Ariel Sharon

Opération "Bouclier de Défense en Cisjordanie

Diminution importante des attentats-suicide

2005

Ariel Sharon

Unilatéralement

Retrait de Gaza

2006

Ehoud Olmert

Guerre du Liban II

Le Négev sous le feu de Gaza

Cessez le feu…

Cessez le feu

2009

 

 

 

 

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