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Human Rights Watch
UNE O.N.G PERDUE DANS LES SABLES SAOUDIENS
L'argent arabe du pétrole corrompt les
incorruptibles
Par
Robert Bernstein
New
York Times- 19/10/09
Titre
original: "Rights Watchdog, Lost in the
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Préambule de "Autour de la
Liberté", traducteur – 21 octobre 2009
Le soutien apporté au rapport Goldstone fait franchir un cap à la longue dérive de Human Rights Watch,
qui fut pourtant une des plus importantes organisations de défense des droits
de l'homme dans le monde.
En soutenant publiquement un rapport commandité par le bloc des dictatures,
majoritaires au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, Human Rights Watch,
une organisation non gouvernementale, s'est mise à la remorque du plus
lamentable conglomérat de tyrans et de despotes étatiques.
Ce rapport, critiqué pour sa partialité dans la forme, la méthode et le fond
par les principaux pays démocratiques, a pour but de faire condamner Israël à
l'O.N.U et de permettre l'ouverture de poursuites envers les militaires
de Tsahal devant la Cour Pénale Internationale.
Ainsi une des bases du droit international, à savoir le droit d'un Etat à
l'autodéfense et un des fondements moraux d'une nation, le devoir de son peuple
de se défendre et de défendre ses civils contre les agressions, seraient annihilés
par une accusation mensongère de crimes de guerre.
HRW est-elle arrivée au terme d'un long parcours où elle abdique son
indépendance? La question n'est pas sans objet car HRW s'est récemment
financée auprès de princes Saoudiens.
Comment Human Rights
Watch en est-elle arrivée là?
Robert L Bernstein qui en
fut le fondateur, vient de publier dans le New-York
Times une tribune exceptionelle qui non
seulement se démarque des errements de HRW, mais diagnostique la vraie
cause de cette dérive, l'incapacité à distinguer entre des régimes
démocratiques envers lesquels la critique de leurs erreurs est nécessaire et les
dictatures dont la nature même est de violer les droits de l'Homme
Texte de l'article
"En tant que fondateur de Human Rights Watch (HRW), son
président actif pendant 20 ans et maintenant président honoraire fondateur, je
suis amené à faire quelque chose que je n'aurais jamais cru devoir faire:
Rejoindre publiquement les critiques du groupe.
Human Rights Watch avait
pour mission initiale de de forcer l'ouverture des
sociétés fermées, de défendre les libertés fondamentales et de soutenir les
dissidents.
Mais récemment HRW a émis des rapports sur le conflit israélo-arabe qui
aident ceux qui veulent faire d'Israël un Etat paria.
À Human Rights Watch, nous
avons toujours reconnu que les sociétés ouvertes, démocratiques ont des défauts
et commettent des exactions. Mais nous savions qu'elles ont la capacité de les
corriger - à travers un débat public vigoureux, une presse contradictoire et de
nombreux autres mécanismes qui facilitent les réformes.
C'est pourquoi nous avons toujours tracé une ligne nette entre les sociétés
démocratique et non démocratique, dans le but d'assurer
la clarté en matière de droits de l'homme.
Nous voulions éviter que l'Union soviétique et de ses satellites jouent à un
jeu de fausses équivalences morales avec l'Occident et nous voulions encourager
la libéralisation (de ces sociétés) en attirant l'attention sur le sort
des dissidents comme Andreï Sakharov, Natan Sharansky et ceux du
goulag soviétique - et les millions des Laogai, les
camps de travail en Chine.
Quand en 1998 j'ai quitté mon poste à Human Rights Watch , celle-ci était
active dans 70 pays, la plupart étant des sociétés fermées.
Maintenant, l'organisation, avec une fréquence croissante, se dépouille de
cette distinction importante entre les sociétés ouvertes et fermées.
Nulle part, cela n'est aussi évidente que dans son travail au
Moyen-Orient. La région est remplie de régimes autoritaires avec des pratiques
épouvantables en matière des droits de l'homme.
Pourtant, ces dernières années, Human Rights Watch a écrit beaucoup plus de condamnations
d'Israël pour les violations du droit international que de tout autre pays dans
la région
Israël, avec une population de 7,4 millions d'habitants est le siège d'au moins
80 organisations des droits de l'homme, connait une presse libre
vibrante, un gouvernement démocratiquement élu, un pouvoir judiciaire qui,
souvent intervient contre le gouvernement, un monde universitaire
politiquement actif, plusieurs partis politiques et, à en juger par le montant
de la couverture des nouvelles, sans doute plus de journalistes par habitant
que tout autre pays dans le monde - Nombre d'entre eux sont d'ailleurs
expressément là pour couvrir le conflit israélo-palestinien.
Pendant ce temps, les régimes arabes et iraniens
contrôlent quelque 350 millions de personnes, et la plupart sont brutaux,
fermés et autocratiques, permettant peu ou pas de dissensions internes.
Pourtant le sort de leurs ressortissants auraient
tout à gagner de l'attention d'une grande organisation internationale des
droits de l'homme, bien financée. Mais ces populations sont ignorées par Human Rights Watch Moyen-Orient
qui au contraire prépare rapport après rapport sur Israël.
Human Rights Watch a perdu
son point de vue critique sur un conflit dans lequel Israël
a été attaqué à plusieurs reprises par le Hamas et le Hezbollah, des
organisations qui attaquent délibérément les citoyens israéliens et utilisent
leur propre peuple comme boucliers humains.
Ces groupes sont pris en charge par le gouvernement de l'Iran, qui a
ouvertement déclaré son intention non seulement de détruire Israël, mais aussi
d'assassiner des Juifs partout dans le monde.
Cette incitation au génocide est une violation de la Convention sur la
prévention et la répression du Crime de Génocide.
Les dirigeants de Human Rights
Watch savent que le Hamas et le Hezbollah ont choisi de faire la guerre à
partir de zones densément peuplées, et de transformer délibérément les
quartiers d'habitation en champs de bataille.
Ils savent que des armes plus
nombreuses et meilleures arrivent dans la bande de Gaza et au Liban et prêtes à
frapper à nouveau.
Et ils savent que ce
militantisme continue de priver les Palestiniens de toute chance de la vie
paisible et productive à laquelle ils ont droit.
Pourtant, c'est Israël, victime d'agressions répétées, qui supporte tout
le poids des critiques de Human Rights
Watch.
HRW s'exprime essentiellement sur la façon dont les guerres sont menées, et non
quant à leurs motifs.
Bien sûr, même les victimes d'agressions doivent respecter les lois de la
guerre et faire tout leur possible pour minimiser les pertes civiles.
Néanmoins, il y a une différence entre les fautes commises en situation
d'auto-défense et les torts perpétrés de propos délibéré.
Mais comment Human Rights
Watch sait-elle que ces lois ont été violées? À Gaza et ailleurs, où il n'y a
pas d'accès au champ de bataille pas plus qu'aux dirigeants militaires et
politiques qui prennent les décisions stratégiques, il est extrêmement
difficile de prononcer des jugements définitifs sur des crimes de guerre.
Les rapports s'appuient souvent sur des témoins dont les récits ne peuvent être
vérifiées et qui peuvent témoigner contre l'obtention d'avantages politiques ou
parce qu'ils craignent les représailles de leurs propres dirigeants.