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L'UNRWA et le Code du Silence
Selon cette Agence, on ne doit jamais dire la vérité aux Palestiniens,
qu'ils ne reviendront plus dans la maison de leurs ancêtres
Par
Alexander H. Joffe & Asaf
Romirowsky, auteurs de
"A tale of 2
Paru dans le Jerusalem Post du 8/11/10
Traduit par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
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L'une des principales règles quand
on est fonctionnaire de l'Unrwa c'est l'omertà
Plus que tout, le Code du Silence,
c'est ne pas dire 2 vérités essentielles:
- D'abord ce qu'est l'Unrwa, mécanisme-clé qui maintient les Palestiniens à
l'état de réfugiés pendant déjà plus de 60 ans (4 générations), après la fuite
de leurs ancêtres, lors de la guerre arabe contre la création de l'Etat
d'Israël. Il est financé sur le plan international au niveau de 1,23 milliard
$, pour 2010/11. Mais comme il est géré par des Palestiniens, il constitue un
outil pour perpétuer leurs griefs contre Israël et l'Occident, et aussi il
forme une culture unique, faite de dépendance et de "droits des
victimes" eu égard au monde entier.
- Les fonctionnaires de l'Unrwa ne doivent jamais dire aux Palestiniens la vérité,
qu'ils ne reviendront pas dans la maison de leurs ancêtres, et ce faux rêve est
l'humus de toute l'idéologie victimaire palestinienne et de leur être. (voir le dossier
sur les réfugiés)
Pour la 3ème fois dans
l'histoire de l'Unrwa, un haut fonctionnaire a laissé
échapper la vérité récemment. Dans un discours à un groupe arabo-américain,
Andrew Whitley, directeur du bureau de New York, sur
le départ, a avoué l'évidence: "Je pense que la plupart d'entre nous,
malgré que ce ne soit pas une position qu'on avoue publiquement, nous
reconnaissons que le "droit de retour" ne peut raisonnablement
s'exercer à un niveau significatif, sur le territoire de l'état d'Israël…Le
droit au retour n'est pas un problème viable sur le plan politique, mais ce
n'est pas ce qu'affirme publiquement l'Unrwa; c'est
cependant la vérité pour cette question ".
La réaction de l'Unrwa a été rapide, disant "Sans équivoque, l'Unrwa prend ses distances par rapport aux déclarations
faites par son directeur de New York, Andrew Whitley,
au Conseil National des relations arabo-américaines à Washington, le 22/10/10.
Ces déclarations ne reflètent en aucune manière la politique ou les positions
de l'Agence et ce sont des points de vue personnels de Mr Whitley".
Whitley a subi des pressions tellement fortes de son ex-employeur
qu'il s'est senti obligé de présenter des excuses publiquement, disant que ses
"commentaires étaient faux et inappropriés". Il ajouta qu'il
souhaitait publier sa lettre d'excuses, pour dissiper tout malentendu qui
risquerait d'affecter la réputation et le travail de l'Unrwa
!
Ainsi l'Unrwa
est vouée à mentir aux Palestiniens, comme moyen de maintenir son rôle de
gardien permanent des lieux, prête à gifler un de ses fonctionnaires en public
et même à faire en sorte qu'il se rétracte. La même chose est arrivée en 2009
quand James Lindsay, l'ex Conseiller général, écrivit un rapport critique sur
l'organisation, pour l'Institut Politique du Proche-Orient. Lindsay critiquait
entre autres, l'emploi continu par l'Agence
de terroristes connus et la politisation permanente de la question des réfugiés. Par ironie du sort, c'est Whitley
qui avait la charge de le rabrouer, disant: "L'Agence est déçue par les
résultats de cette étude, tendancieux et partiaux et elle regrette en
particulier la pauvreté des sources…. L'étude ignore le contexte dans lequel
opère l'Unrwa et la ligne étroite qu'elle est obligée
de suivre, vu la variété des pressions"
Whitley insista aussi sur le fait que quelqu'un lisant ce rapport
sans connaître les tenants et les aboutissants pourrait croire que le
gouvernement d'Israël n'est pas partie prenante dans la situation, car nulle
part on ne parle de "l'occupation de territoires", mais Whitley omet de mentionner l'évacuation unilatérale de Gaza
en 2005…
Parfois l'Unrwa
niera les critiques internes. En 1952, le Lt Général
Sir Alexander Galloway, un militaire-diplomate connu qui était à l'époque le
directeur de l'Unrwa en Jordanie, a fait une fameuse
déclaration devant un groupe de visiteurs Américains, dirigeants d'Eglises:
"Il est parfaitement clair que les
nations arabes ne veulent pas résoudre le problème des réfugiés arabes. Elles
veulent le maintenir comme une plaie ouverte, comme un affront béant devant les
Nations Unies, et comme une arme contre Israël. Les dirigeants arabes se
fichent éperdument de savoir si les réfugiés vivent ou meurent". La solution pour Galloway était directe: "Donnez
à chaque nation arabe qui abrite des réfugiés une somme d'argent, sur laquelle
on peut s'entendre, pour qu'elle s'occupe de ses réfugiés et les réinstalle.
Les Nations Unies auraient dû réaliser cela depuis le début, dès la fin du
conflit (en 1949), expliquant ainsi: "Nous sommes désolés de ce qui est
arrivé, mais voici une somme d'argent pour vous et prenez soin des
réfugiés", le problème aurait été résolu depuis fort longtemps".
Dans un article la même année,
Galloway était encore plus abrupt à l'égard de l'Unrwa:
"Les fonctionnaires entraînent encore plus de fonctionnaires. Les plans
se succèdent, les machines à écrire remplissent du papier, les brochures et les
statistiques pleuvent. Les réfugiés sont toujours là, mangent, se plaignent et
font des enfants. Et le jeu continue entre les gouvernements locaux et le
directeur de l'Unrwa…" . Il continue ainsi: "Il
faut choisir entre une manœuvre politique tentante et le fait dur à avaler que
les réfugiés ne pourront pas revenir chez eux, dans un avenir prévisible. Mais
arriver à accepter ce fait inéluctable, cela reste du domaine politique et cela
dépasse l'Unrwa. Il faudrait un effort déterminé pour
amener les nations arabes hôtes à prendre la relève de l'Unrwa,
afin de procéder à la réinstallation des réfugiés"
Pour avoir été honnête, Galloway a
été licencié à la demande du gouvernement jordanien, qui voulait que l'Unrwa embauche des citoyens locaux au lieu d'Occidentaux.
Depuis cette époque en effet, l'Unrwa a fait le
contraire des recommandations de Galloway, optant pour "des manoeuvres politiques tentantes", c'est à dire mentir
aux Palestiniens sur leur avenir, n'exigeant rien des nations arabes hôtes et
devenant progressivement à la fois les ministères palestiniens de la Santé, de
la Solidarité, de l'Education et aussi étonnant que cela puisse paraître, des
Affaires Etrangères !
Le comble c'est qu'à travers des
déformations successives par des historiens et les médias, le Lt Génaral Sir Alexander Galloway
est devenu "Ralph Galloway", introuvable, ce qui a permis à l'Unrwa de nier jusqu'à ce jour qu'il n'ait jamais existé.
Mais les problèmes sur lesquels
Galloway avait mis le doigt en 1951/52 ont pris de l'ampleur, se sont
compliqués et installés, devenant de plus en plus coûteux, mais les solutions
préconisées par lui restent encore valables.
La raison d'être de l'Unrwa est l'existence permanente des "réfugiés
palestiniens" et
cette Agence a créé une dépendance dans la société
palestinienne. On a peut-être oublié Galloway, mais on ne peut oublier Lindsay
et Whitley, dans l'ère de la communication. Si on
veut vraiment la paix entre Israéliens et Palestiniens, l'Occident doit trouver
aujourd'hui la volonté politique pour dire la vérité aux "arrière, arrière
petits enfants" des réfugiés de 1948/9, et pour contrôler l'Unrwa, autrement cette Agence continuera de mentir, de
dépenser l'argent des Nations et de demander Omertà à
ses fonctionnaires.