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LES USA PRÉPARENT LA TROISIÈME GUERRE DU GOLFE

 

Article paru dans Commentary de www.NewsInsight.com 

http://www.newsinsight.net/archivedebates/nat2.asp?recno=1159&ctg=World

Traduction revue par www.nuitdorient.com

 

9 juin 2005 : Hier, nous avons publié des informations sur le projet d'attaque américaine contre l’Iran et son programme clandestin d’AMD (Armes de Destruction Massives).

"Les USA se préparent à une guerre contre l’Iran avec une OTAN divisée", et cela est intervenu dans les jours qui ont suivi le rejet par les Français et les Hollandais de la constitution de l’Union Européenne (UE). Nous avions prévu cette éventualité (Commentary, "Good Morning America" du 3 juin 2005), mais les évènements se sont déroulés plus vite que prévu (voir textes ci-dessous en anglais).

 

L’homme qui dirige la planification de la guerre contre l’Iran est le secrétaire d’Etat à la Défense, Donald Rumsfeld. Dans une quasi répétition du premier mandat de George W. Bush, il a œuvré au montage d’une nouvelle coalition pour la guerre, excluant la secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice. Il n’y a pas encore de dissensions entre eux , comme il y en a eu beaucoup entre D Rumsfeld et l'ex-secrétaire d’Etat, Colin Powell, mais les choses pourraient en venir là, si la fièvre de la guerre montait.

Selon nos informations, le plan pour attaquer l’Iran verra le jour après certains débats cruciaux au Congrès en juillet. L’idée de fond est d’y aller avec une "coalition des pays volontaires", coalition qui était forte lors de la première guerre du Golfe, et moins forte lors de la seconde guerre du Golfe, avec une OTAN conduite par la Grande Bretagne comme pays clé de la coalition.

La Constitution européenne ayant été rejetée par la France et la Hollande, D Rumsfeld avait l'intention de diviser l’OTAN en vue de la guerre contre l’Iran, et il a réussi.

Dirigée par les Britanniques, l’OTAN ne comprendra pas l’Allemagne, mais des Etats généralement favorables aux Etats-Unis comme l’Espagne, la Pologne, la Roumanie, le Portugal et la République tchèque. Avec l’exclusion de l’Allemagne, la France ne sera plus en mesure – ou moins qu’auparavant – de mettre des bâtons dans les roues de la préparation de la guerre. Avec l’Union Européenne chancelante, et l’euro assommé sur les marchés, la résistance française sera faible pour s'opposer à une deuxième guerre au Moyen-orient en deux ans.

 

Malgré ce que nous écrivions, une guerre contre l’Iran décidée aussi rapidement, risque de susciter une infinie aigreur contre l'Amérique. Elle est surprenante aussi à un autre niveau. Lors de leur second mandat, les Présidents américains souhaitent en général laisser une bonne image d’eux dans l’Histoire. On sait que lors du premier mandat de Bush, la guerre contre Saddam Hussein a été menée par une Amérique surtout évangélique, pour trouver des armes de destruction massives hypothétiquess, fait connu du Président, de la CIA, et des néoconservateurs conduits par le Vice-Président Dick Cheney.

Cheney est moins en vue désormais, les "néo-cons’" semblent être passés de mode ou de mandat, comme vous voudrez, et ils gardent un profil bas. De plus on critique moins l'Amérique surtout depuis les élections réussies en Irak, et le hara-kiri de l’Union Européenne.

Mais les préparatifs de guerre contre l’Iran renverront les projecteurs et la haine contre l’Amérique, et le second mandat du Président américain ne suivrait plus alors le scénario classique.

Alors, pourquoi Rumsfeld forge-t-il une nouvelle coalition, sans l’Allemagne et la France, coalition qui sera controversée? Peut-être n’a-t-il pas d'autre choix.

L’Union Européenne a essayé d’obtenir le désarmement de l’Iran par la négociation, mais non seulement l’Iran lui a fait un pied de nez, mais il a menacé Israël d’attaques de Scuds, et il a fait des achats de "bombes sales" en Afrique, c'est-à-dire des bombes qui peuvent répandre la mort radioactive par explosion conventionnelle, sans déclencher un holocauste nucléaire. Mais une telle bombe est aussi épouvantable et al-Qaïda a manqué de peu de s’en procurer sur le marché noir nucléaire depuis le 11 septembre.

 

En d’autres termes, l’Iran a menacé de terrorisme d’Etat aussi bien Israël que des intérêts américains au Moyen Orient, et l’UE n’a rien fait contre cela. Peu auparavant, un groupe de réflexion américain a rassemblé d’anciens diplomates des USA et de l’UE pour "un jeu des nerfs" fictif contre l’Iran, et l’UE a perdu à chaque fois. Ses diplomates ne pouvaient tout simplement pas se lancer dans une offensive contre l’Iran. Sans la menace de cette option finale, à savoir l’action militaire, aucun adversaire ne pliera, et l’Iran a justement obtenu que l’UE se couche, et qu'elle accepte son programme d’armement.

Mais ceci n'est pas une excuse pour un blanc-seing en vue d'une action offensive unilatérale, mais comment peut-on traiter autrement les Etats voyous ? Dans le cas de l’Iran, personne ne peut dire que les USA n’ont pas patienté, et même l’UE s’est épuisée devant l’obstination de l’Iran. Les USA ont laissé la diplomatie de l’UE agir, et ce n’est que lorsque cela a totalement échoué qu’ils ont décidé d’aller de l’avant, et d’y aller à un moment de confusion et de manque de confiance en soi au sein de l’UE. On pourrait blâmer les USA pour cela, mais d’un autre côté, comment une UE dans la confusion et le manque de confiance peut-elle traiter avec l’Iran, quand dans sa meilleure forme elle n'a pas réussi à le faire ?

Cela conduit à la deuxième question qui pose problème, "est-ce que le monde peut se passer d’un gendarme" ? La réponse généreuse et distinguée serait oui, parce que le monde est composé d’Etats souverains membres de l’ONU, et si quelqu’un devait faire la police dans le monde, ce serait plutôt l’ONU. Les réalistes répondraient que l’ONU a échoué dans son travail, que le Conseil de Sécurité de l’ONU ne montre plus les dents, ses cinq membres permanents étant soucieux de maintenir un consensus entre eux. Les membres non permanents du Conseil de Sécurité le rendent encore plus inefficace, et si de plus le G-4 (Japon, Brésil, Inde, Allemagne) les rejoint, cela rendrait le Conseil encore moins maniable, même si ce G4 a d’excellentes qualifications y entrer.

C’est la situation objective à l’ONU, et cela rend cet organisme éminemment inadapté comme gendarme du monde. L’alternative est un état-gendarme comme les Etats-Unis, avec l'aide de quelques alliés. L’idée peut ne pas apparaître attractive, et on peut se demander si les Etats-Unis sont vraiment désireux d'exercer leur statut d’hyperpuissance, parce que leur tâche n'est pas finie, aussi bien en Afghanistan qu'en Irak, et l’Iran pourrait être difficile à mater. Mais comme alternative possible l’UE a déjà échoué. On peut penser que les USA ont compris la folie de l’unilatéralisme, et s'ils ont permis à l’UE de jouer le gentil flic aussi longtemps, quelqu’un doit jouer à un moment donné au méchant flic. Quelqu'un doit prendre ses responsabilités.

Il faut savoir aussi que le voeu de Bush de finir son mandat sur une belle histoire empêchera sûrement les excès constatés en Irak. Conduite par les Britanniques, l’OTAN devrait aussi contrôler l’exubérance américaine, d'autant plus que Tony Blair est revenu des élections avec une marge de victoire beaucoup plus faible qu’auparavant, et son mandat de Premier Ministre au-delà de deux ans reste incertain. Cela dit, la guerre contre l’Iran sera probablement différente de celle en Irak, mais on peut espérer que l’Iran abandonnera rapidement ses prétentions.

L’idée centrale du scénario  "bon flic – méchant flic" est qu’en définitive personne ne tire.

 

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