www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
Après avoir élargi
son Influence Géopolitique,
le
Régime brutal d’Iran Implose de l’Intérieur
Analyse de Fariborz Saremi, analyste
stratégique Germano-Iranien basé à Hambourg en
Allemagne. Il conseille actuellement les partis allemands sur les questions
géopolitiques, le Moyen-Orient et l’Iran et écrit pour plusieurs publications
anglophones dont le WorldTribune.com et FreePressers.com.
Pour World
Tribune, www.worldtribune.com, le 2 octobre 2017
Voir
aussi les 50 derniers
articles du site -
La République islamique
d’Iran assiste à une grave détérioration dans tous les secteurs, selon des
rapports transmis par des militants politiques observant la situation de l’intérieur
du pays, ainsi qu’une récente analyse ne profondeur réalisé par le parti de
gauche Tudeh, originaire d’Iran.
En fait, le régime
théocratique d’Iran traverse une période assez similaire à celle éprouvée
par l’URSS avant son effondrement, selon ce qu’écrivait Ray Takeyh, un chercheur important au sein du Conseil sur les
relations extérieures (Concil on Foreign
Relations), dans le Washington Post, le 5 juillet 2017.
Anticipant cette
éventualité, les Etats-Unis, certains voisins de la région et l’opposition à
l’intérieur du pays travaillent à tenter de sécuriser une transition pacifique
du pouvoir en Iran.
Le Secrétaire
d’Etat Rex Tillerson a déclaré à la Commission des affaires
étrangères, le 15 juin, que la politique américaine envers l’Iran est fondée
sur le soutien à des forces internes qui puissent provoquer un changement
pacifique en Iran.
Le Prince
saoudien Turki Faisal
Al Saud, ancien chef des renseignements saoudiens, a
participé à un rassemblement à Paris des membres exilés du groupe de résistance
Mujahedeen-e-Khalq (MEK),
le 1er juillet 2017, où il a exprimé son soutien aux efforts de l’opposition
pour débarrasser l’Iran du « Cancer Khomeiniste ».
Dans une région où
les Etats-faillis, les guerres civiles et les troubles internes sont légion,
l’Iran est souvent mentionné comme un pays stable et une île de stabilité.
« L’histoire de la république islamique, cependant est des plus
turbulentes, illustrant une lutte constante entre un régime autoritaire et une
population rebelles cherchant une forme de renforcement des contre-pouvoirs
démocratiques », explique Takeyh.
Bien qu’il puisse
exister de véritables « réformistes » au sein du système, ils ne
disposent que d’une marge de manœuvre et d’un pouvoir minimal pour apporter le
changement à ce statu-quo économique et social.
Quand les
religieux ont pris le pouvoir, ils ont exécuté des centaines de membres du
régime du Shah et d’officiers des forces armées impériales iraniennes. Leurs
partisans ont lancé des combats de rues sanglants, même pour réprimer d’autres
membres de la coalition révolutionnaire, qui ne partageaient pas les objectifs
d’une dictature théocratique. Dans les années 1990, les réformistes ont aussi
été actifs, mais ils ont toujours échoué à changer quoi que ce soit. Puis vint
la révolution Verte, à l’été 2009, qui a secoué le système jusqu’au cœur et
conduit la république islamiste au bord de l’effondrement.
La seule chose
certaine concernant l’avenir de l’Iran est qu’un autre mouvement de
protestation émergera à un certain moment, pour tenter de renverser le régime. Aujourd’hui,
la république islamiste détient une position géopolitique forte, mais sur les
plans social, économique et politique, elle est plongée en pleine crise, qui
rappelle l’Union Soviétique au court de ses toutes dernières années avant la
Perestroïka.
Le régime ne peut
plus faire une confiance aveugle au Corps des Gardiens de la Révolution
Islamique, parce que beaucoup de ses généraux et officiers supérieurs voient leur
intérêt à passer du côté du peuple en cas de nouveaux troubles. Le système est
paralysé par la corruption, ce qui est particulièrement problématique pour un
système qui fonde son pouvoir sur l’autorité divine.
Le Président
Hassan Rouhani est estampillé comme un réformiste,
mais il n’a encore rempli aucune de ses promesses en ce sens. « Aujourd’hui,
la République islamiste ne serait pas en mesure de réussir le processus de
succession au poste de guide suprême, parce que ses factions ultra-conservatrices se déchirent et son opinion publique
fait trop défection », écrit Takeyh.
« La
perspective d’une crise bancaire est tellement sérieuse que, lors d’un discours
en début d’année, le directeur de la Banque Centrale a alerté les directeurs
exécutifs financiers que des prêts non-performants sont une menace pour tous
les bénéfices que le gouvernement Rohani réalise sur
le front économique », a écrit l’analyste en économie Mostapha Hassan, le
25 juillet, dans l’édition du Baghdad Post.
Il reste très peu
de temps à Rouhani pour entamer de véritables réformes
politiques et économiques, avant que le régime qu’il sert ne soit confronté à
un sort identique à celui qu’a connu l’URSS entre 1985 et 1989.
Pour ménager une
transition pacifique du pouvoir en Iran, qui ne menace pas l’intégrité et
l’unité nationales du pays, des militants de l’ombre sont en quête d’un cercle
dirigeant qui puisse émerger de l’intérieur du pays et qui ne soit pas
l’incarnation sempiternelle des exilés de la diaspora…