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DES MENACES ET DES VOYOUS

Des voyous agissent puis menacent, l'Occident ne fait que menacer

 

Par Albert Soued  -  www.chez.com/soued/conf.htm - le 22 janvier 2006-

 

À la lumière du rendez-vous de tous les "voyous" du Moyen Orient à Damas les 19 et 20/1/2006, nous assistons impuissants à un spectacle étonnant qui risque à terme de nous coûter très cher.

D'un côté ceux que nous appelons les états voyous (en anglais rogue states), la Syrie et l'Iran, qui n'arrêtent pas d'agir, puis menacent l'Occident des pires conséquences s'il réagit. Et d'un autre côté, les "puissances" démocratiques occidentales qui menacent, elles, dans l'espoir de ne pas avoir à agir.

Quand on menace des voyous sans sévir lorsqu'ils persistent dans leurs provocations, c'est la certitude de la catastrophe.

 

L'état voyou de Syrie agit en gangster au Liban comme ailleurs, éliminant physiquement tous ceux qui empiètent sur son pouvoir, dirigeants, hommes d'affaires, journalistes… Il héberge toutes les organisations terroristes du Moyen Orient, commandite des attentats en Israël ou ailleurs, télécommande le H'ezbollah au Liban du Sud pour des actions anti-israéliennes. Il abrite les armes non conventionnelles du régime baathiste d'Irak, des camps de formation de terroristes qu'il expédie fomenter des attentats meurtriers en Irak. La Syrie agit et menace l'Occident non ouvertement, mais en sous main.

 

Malgré le tollé des grandes puissances, l'état voyou d'Iran reprend ses activités d'enrichissement nucléaire, ouvrant la voie à la formation d'un arsenal non conventionnel. Puis il menace de mesures de rétorsion l'Occident, si jamais celui-ci s'oppose à son programme nucléaire. Il commence déjà à retirer ses avoirs financiers d'Occident au profit des places asiatiques et réduit sa production de pétrole d'un million barils/j. Pourtant l'Occident en est encore à des menaces très modérées.

Las des palabres orientales des négociateurs iraniens qui le mènent en bourrique depuis plusieurs années, l'Occident commence à menacer l'Iran de sanctions internationales prises au Conseil de Sécurité de l'Onu. En dehors du fait que la Chine et la Russie rechignent à toute sanction et que ces sanctions n'auraient que peu d'effet sur la volonté iranienne d'accéder au club nucléaire, le Secrétaire Général Koffi Annan s'empresse d'affirmer qu'on n'avait pas encore épuisé les possibilités de parvenir à un accord négocié et qu'il y avait des avancées sérieuses et constructives. Il neutralisait ainsi toute la portée des menaces occidentales (1).  De même lors d'une interview par Newsweek, le chef de l'AIEA (agence internationale pour l'énergie atomique), Mohamed al Baradei, reste très vague sur la situation nucléaire de l'Iran, bien que ses enquêteurs sillonnent le pays depuis plusieurs années. Voici le type de réponse dilatoire de ce prix Nobel: on n'a pas fini de vérifier, on doit clarifier, je ne peux rien confirmer, je n'exclus aucune possibilité, il faut être très patient…(2).

 

De son côté, le président Chirac vient de menacer d'attaque non conventionnelle tout état qui mènerait une action terroriste sur son territoire ou sur un territoire d'un allié.

Et Shaoul Mofaz, le ministre de la défense d'Israël menace d'intervenir militairement s'il s'avérait que l'Iran s'orientait vers un arsenal nucléaire.

 

Pour mettre un voyou hors d'état de nuire, on l'arrête et on l'enferme. Et s'il appartient à un gang, on cherche à neutraliser son chef, ou à défaut, à l'éliminer. C'est l'attitude israélienne vis à vis des organisations terroristes qui le harcèlent depuis une dizaine d'années. Barrière de sécurité et éliminations ciblées des commanditaires d'attentats ont réduit sensiblement le risque.

Si par un moyen ou un autre, l'Iran peut être amené à composer, la Syrie suivra. Mais les mesures viables pour ramener l'Iran à la raison ne sont pas nombreuses.

Le blocus est risqué dans ses conséquences: prix du pétrole prohibitif pouvant mettre à genou les économies occidentales, sabotage possible du détroit d'Ormuz provoquant le même effet, accentuation des attentats en Irak…. Les encouragements au changement de régime local n'ont rien donné de tangible et ne donneront rien à court terme.

Reste la destruction sélective de sites sensibles répertoriés en Iran qui pourrait entraîner un changement d'attitude du régime actuel. Car l'Occident a déjà accepté une forme de nucléarisation de ce pays.

Les Iraniens eux-mêmes devraient écarter, et si nécessaire, éliminer le président Ahmedinejad dont le fanatisme apocalyptique est un danger pour le monde entier. Il y a 70 ans, les Allemands avaient trop hésité à se débarrasser d'un autre dirigeant atteint de folie destructrice, pourtant lui aussi parvenu au pouvoir démocratiquement. Avec les terribles conséquences que nous subissons encore. Car cet ancien Gardien de la Révolution devenu maire de Téhéran, puis élu président sur des promesses fallacieuses à son peuple, propose sans cesse depuis son élection, la présentation sur l'autel du sacrifice du bouc habituel, Israël, en échange du "business as usual" au Moyen Orient. La solution ne serait-elle pas de l'amener lui-même sur l'autel du sacrifice ?

 

Notes

(1) National Review Online du 16/1/06 "Doing business with Iran"- Top UN officials responsible for nuclear non proliferation are facilitating Iran's acquisition of nuclear weapons by Anne Bayefski, senior fellow at the Hudson Institute.

(2) "Diplomacy and force" – Newsweek -  January 23rd, 2006 issue.

 

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