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LA REPONSE DES
AYATOLLAH
La stratégie nucléaire de
l'Iran est de diviser et de conquérir l'Onu
Editorial
de l'Opinion Journal, émanation sur le net du Wall Street Journal.
Le
24/08/06
Traduit
par Albert Soued pour www.nuitdorient.com
Au
mois de Juin 2006, le Conseil de Sécurité de l'Onu avait offert à l'Iran un
choix: arrêter d'enrichir l'uranium (en violation avec les traités signés) et
les nations négocieraient de meilleures relations diplomatiques et commerciales,
poursuivre cet enrichissement en vue d'armes nucléaires et se trouver face à
des sanctions et à l'isolement. Les dirigeants Iraniens ont fini par donner
leur réponse: non à l'arrêt de l'enrichissement de l'uranium, mais "on
peut continuer à en parler"…
L'administration
Bush a pris acte de la position iranienne qui est loin de satisfaire la demande
du Conseil de Sécurité. Après qu'on ait découvert la duperie iranienne sur son
programme nucléaire, après 3 ans de manoeuvres d'obstruction diverses, la résolution
du mois de Juin a été sciemment rédigée pour mettre fin à la volonté
d'enrichissement de l'uranium par l'Iran.
En
principe "les carottes suivent le bâton" et la récompense de l'Iran aurait
dû intervenir après que ce pays eut renoncé à devenir une puissance nucléaire.
La réponse des Ayatollah est une tentative calculée de s'emparer du vote du
Conseil de Sécurité, en divisant ses membres, par la promesse fallacieuse de
continuer à négocier pour aboutir.
Cette
stratégie dilatoire de l'Iran semble être payante du fait que la Russie et la
Chine ont pris l'hameçon et demandent de "continuer à négocier"…mais
ces pays, qui ont des contrats avec l'Iran portant sur du pétrole et du
matériel nucléaire, ne semblent pas s'inquiéter outre mesure qu'un régime islamiste
puisse posséder l'arme nucléaire. Peut-être s'imaginent-ils que c'est le
problème des Américains, ou celui d'Israël. Et on peut se demander si un Iran
islamiste et nucléaire répond aux intérêts russes ou chinois, et ceci reste un
mystère.
La
Secrétaire d'Etat Condoleeza Rice aura du mal à mobiliser les nations pour
contenir la menace croissante de l'Iran. Pour obtenir un semblant de cohésion
au Conseil, elle a vendu l'idée d'offrir aux mollahs des négociations directes
en vue de leur coopération. Il en est résulté la résolution du mois de Juin.
Mais l'offre vient d'être habilement rejetée par Téhéran et la manœuvre de Rice
a été déjouée par l'Ayatollah Khamenei.
L'étape
diplomatique suivante la plus évidente serait de montrer à l'Iran que les
nations ne "rigolent pas" et parvenir à des sanctions sérieuses. Un
mythe s'est développé dans certains milieux, "il n'y aurait pas de bonnes
sanctions efficaces contre l'Iran", mais cela ressemble plus à des excuses
pour se défausser qu'à la réalité.
Les
mollahs ne sont pas populaires chez eux et le peuple sentira si le pays est
devenu un pariah sur le plan mondial. Des sanctions telles qu'empêcher les
officiels, les diplomates, les équipes sportives de circuler peuvent paraître
symboliques, mais ici le symbole n'échappera à la rue iranienne.
L'Iran
est aussi vulnérable sur le plan économique. Des sanctions au niveau bancaire
empêchera le pays d'accéder au marché mondial du crédit et à d'autres
financements. En dépit de ses exportations pétrolières, l'Iran importe plus de
40% de son pétrole raffiné. Un embargo sur ce produit entraînera sûrement des
queues et des pénuries, avec leurs conséquences sur le plan intérieur. Et ce
que craignent le plus les mollahs, c'est un soulèvement intérieur.
L'Occident
est frileux et craint des mesures de rétorsion pouvant mener le prix du baril
de pétrole à plus de 100 $, mais les mollahs ne peuvent pas boire pas tout leur
pétrole et ils ont un besoin impérieux de rentrées de devises. Les mollahs
guettent les réactions occidentales à leurs agissements pour mesurer leur
sérieux. Mais ils savent plus qu'aucun autre que leurs importations d'essence
raffinée reste leur talon d'Achille. Une politique occidentale de rétorsion sérieuse
permettra de leur taper sur les doigts.
Ceux
qui ne pensent pas encore qu'un Iran nucléaire soit une menace mortelle n'ont
qu'à lire le rapport bipartisan du Comité du renseignement de la Chambre des
Représentants. Ce rapport fait le bilan de la duperie nucléaire iranienne et de
ses tentatives pour déstabiliser le Moyen Orient. Il attire l'attention sur un
programme offensif d'armes biologiques et il détaille le soutien apporté au
Hezbollah et aux autres groupes terroristes, notamment ceux qui tuent des
Américains en Irak.
"Un
Iran nucléaire renforcera l'emprise du gouvernement Iranien sur son peuple et
le rendra encore plus hardi dans ses ambitions régionales et ailleurs,
directement ou à travers des groupes armés qui lui sont affiliés, ambitions qui
menacent gravement la stabilité et la sécurité des amis des Etats-Unis et de
leurs alliés". Les mollahs seraient incités à utiliser des armes non
conventionnelles dans les conflits du Moyen Orient. L'effet domino jouera à
l'égard de pays tels que la Turquie, l'Egypte, l'Arabie qui chercheraient à
acquérir des armes nucléaires; Et n'oublions pas l'obsession du président
Ahmedinejad d'effacer Israël de la carte du Moyen Orient.
Le
plus consternant dans ce rapport concerne le manque américain de
renseignement sur le programme iranien
d'armes nucléaires. C'était également la conclusion du rapport Robb-Silberman
de l'an dernier. Et le rapport de la Chambre recommande que les
"barbouzes" américaines consacrent plus de crédits pour combler ce
manque stratégique.
Personne
ne cherche la confrontation militaire avec l'Iran. Mais si on veut éviter des
sanctions contre ce pays pour le mener à abandonner son programme
d'enrichissement nucléaire, c'est comme si on n'avait pas pris de résolution en
juin dernier à l'Onu.